mercredi 7 mars 2018

Fashion Victim

Fashion Victime


1...2...Le temps défile en tractions, se divise en exercices de musculation.
Chaque jour devant son miroir, Dorian peint son autoportrait, façonne sa silhouette, sculpte ses muscles dans l'effort.
Son corps, c'est son gagne-pain.
Sa nourriture justement, il l'avale en calories. Tout est mesuré, tout est gradué.
Chemise ouverte et lunettes de soleil. Jeune et beau, il suffit de voir les regards désireux se refléter dans ses verres teintés pour le comprendre.
En se rendant à son lieu de travail, sur les champs Élysée, il lui arrive souvent de se faire accoster par des groupes de jeunes touristes.
Signer des autographes et prendre la pause, jamais il ne peut s'y refuser. Même s'il le sait, on le confond avec une quelconque star de télé-réalité du moment.
Il n'est rien... pour l'instant. Juste un ambassadeur de beauté, hôtesse d'accueil pour une célèbre marque de prêt-à-porter.
Accueillant torse nu, muscles bandés et huilés, les clients amusés par ses déhanchements sur un rythme techno.
Toutes phéromones dégagées, sourire vaniteux aux lèvres, il danse.
Ils ont attendu longtemps derrière le cordon pour assister à tout ça. Ils ne se sont pas déplacés pour rien, ils en auront pour leur argent.
Le videur fait rentrer les curieux au compte-goutte dans le magasin qui tient tout d'une boîte de nuit.
Le son est à fond. Des spots lumineux colorent les murs. Un stroboscope vient éblouir les visiteurs à leur arrivée.
Des jeunes filles se ruent sur les étagères de vêtements à la recherche de cabines d'essayage qu'elles ne trouveront jamais tout comme le prix sur les étiquettes.
Ici, le client est roi, roi des cons.
La nuit, le temps s'écoule plus vite. Bien qu'il travaille de jour, l'obscurité environnante lui donne cette impression.
Deux ans déjà qu'il se prostitue commercialement, à côté de ça il passe des castings, mais rien ne se concrétise.
Dorian c'est une coquille vide sans talent, un joli emballage qui finira à la poubelle comme tout emballage dans cette société de consommation.
Quand ce n'est pas son jour de danser torse nu à l'accueil, il porte un short, un polo et joue au vendeur.
Ce n'est pas vraiment un rôle de composition pour lui. De plus, il n'a pas beaucoup de texte et encore moins d'arguments de vente, c'est tout juste s'il sait indiquer la direction des toilettes.
Cependant une des rares taches qu'il doit effecteur, c'est replier les vêtements et aller en chercher de nouveau en réserve quand les étagères se vident.
En réserve justement, il n'y a que les employés les plus anciens qui y travaillent, trop vieux pour donner envie d'acheter.
Là-bas, il y croise souvent Cindy, la plus gentille de ses collègues... faut dire qu'il ne lui reste que ça, la pauvre a grossi de 10 kilos en un an, problème de thyroïde, parait-il.
Elle l'aimait bien, il y a un moment elle avait même songé à tenter quelque chose, mais c'était avant sa prise de poids et surtout avant d'apprendre que Dorian n'était attiré que par lui même.
Homosexuel dans sa définition la plus stricte.
Dorian n'a d'yeux que pour l'ascension sociale, quelle que soit la forme qu'elle revêt.
Son obsession du moment : Amber. Dommage qu'elle ne soit qu'une femme, elle avait tout ce qu'il recherche.
Meilleure vendeuse du magasin, de longs cheveux blonds épais, de grands yeux d'un bleu profond et une taille mince qui trahit son anorexie.
Dans la salle de repos, il l'avait une fois surprise en train de se gaver de mouchoirs en papier. Une poule empaillée.
Ils aiment discuter de sac à main, de la dernière collection Hermès, des vertus de la fourrure naturelle et de pédicure.
Alors qu'ils étaient en train de flirter une fois de plus, une cliente les interrompit pour leur demander s'ils avaient des tailles 40 dans la réserve.
Amber fit avec un grand sourire "nous ne faisons pas au-delà de la taille 38, question d'image de marque vous comprenez".
La cliente étonnée continua son chemin, une fois loin, Amber ajouta à voix basse pour ses collègues "on a une taille 40 dans la réserve, elle s'appelle Cindy."
Tous se mirent à rire et Dorian fit remarquer que "ça puait la pisse de chat", ce à quoi répondit Amber "c'est certainement cette grosse vache" en désignant de la tête la direction qu'avait pris la cliente.
La vendeuse blonde s'en alla ranger une étagère qu'un groupe de touristes avait mise à sac. Dorian et ses collègues restants constatèrent que l'odeur s'était dissipée.
L'été approchait avec la nouvelle collection, la chaleur augmentait et la climatisation faisait des siennes.
Le rôle le plus prisé était celui du danseur à l'entrée qui n'avait plus besoin d'huile pour le corps, la sueur faisait illusion.
Amber passait son temps aux toilettes, s'essuyait les aisselles et rajoutait une couche de déo. Aussi, elle se plaçait volontairement près du diffuseur de parfum du magasin.
Il lui arrivait de changer de hauts plusieurs fois dans la même journée.
Depuis quelques semaines déjà elle avait remarqué que l'odeur de sa transpiration était devenue plus forte.
Ce que notre poupée anorexique ne savait pas c'est que quand on fait de l'hypoglycémie bien souvent on secrète de l'acétone qui mélangé à la sueur distille une délicieuse odeur s'apparentant à de la pisse de chat.
Elle avait tout essayé: pierre d'alun, frotter un citron frais sous ses aisselles... TOUT, mais rien ne changeait.
Un soir en rentrant chez elle, larmes aux yeux, son chat vint la réconforter en l'entendant pleurer sur le pas de la porte.
Elle le caressa longuement quand soudain lui vint l'idée désespérée d'utiliser la litière comme pierre d'alun pour remédier à son problème.
Vous l'imaginez ça n'a pas marché.
Dorian lui aussi supportait mal la chaleur. A Paris, l'été est lourd, en grande partie à cause de la pollution et de son emplacement géographique.
Le ciel orageux cache le soleil la plupart du temps, Dorian le savait c'est pour ça qu'il faisait des UV.
La dernière séance était peut-être celle de trop, sa peau était devenue orangée et s'était couverte de boutons.
Bien sûr, il soupçonnait la crème hydratante qu'il se passait sur le corps après chaque séance d'en être la cause.
Il avait consulté un dermatologue, mais cela n'avait fait qu'accroître le nombre d'hypothèses : stress, trouble alimentaire...
En réalité, c'était une allergie cutanée aux vêtements. La réaction n'était pas tellement due au tissu à proprement parlé mais plus aux traitements chimiques de celui-ci.
La présence de Formaldéhyde, substance communément appelée Formol, dans les vêtements neufs qu'il rangeait par centaine chaque jour sur ses étagères en était la cause.
Et elle se trouve partout, sous forme d'agent défroissant, agent mordant pour les teintures, dans certains pigments sous forme de résine formolée pour les jeans notamment, pour imperméabilisation de la laine etc...
On ne peut y échapper si l'on veut rester présentable, c'est pour cela que les mannequins sont en plastique. Parcequ'ils ne craignent rien.
Maintenant, les plaques d’eczéma se sont répandues jusque sur son visage. Défiguré comme le portrait de Dorian Grey.
L'ironie c'est que le formol qui sert aussi à conserver les morts et en train ici de décomposer vivant le corps du jeune éphèbe.
Son rituel matinal devient plus complexe. Derrière tout ce fond de teint, l'adolescent boutonneux en surpoids qu'il était commence à le dévisager dans le miroir.
Le responsable magasin lui aussi le dévisage. Il scrute sa figure décharné, comme s'il cherchait un bouton à percer ou faisait une partie de démineurs sur la peau du vendeur.
Le regard des gens change, ni ses yeux bleus ni ses muscles ne parviennent à faire oublier l'acné.
Désormais il ne sera plus affecté à l'entrée du magasin pour danser torse nu.
Où est Amber ? Cela fait plus de deux semaines qu'il ne l'a pas croisée. Peut-être a-t-elle pris des vacances ?
Dans les toilettes, à l'abri des regards, il cède aux démangeaisons.
Il gratte sa peau jusqu'au sang. Des croûtes se forment, décolorent l'épiderme couleur agrume qui pèle comme une orange.
Dorian n'est pas une chrysalide, il n'est pas en train de muer, il pèle juste du tissu cicatriciel.
Il ne va pas se métamorphoser en imago, un joli papillon, non, il va se transformer en larve. Pestilentielle.
Le planning a changé, des nouveaux, plus jeunes et donc plus beaux sont arrivés.
Il ne veut pas être relégué en réserve, mais il n'a pas le choix. Il est passé de mode, égérie de l'ancienne collection.
Tout comme la grosse Cindy et Amber-sent-la-pisse qui l'attendent en réserve.

mardi 8 août 2017

Objetssion




Objetssion

Qui n'a pas un objet fétiche, un porte bonheur, un grigri ?
Cela peut-être un billet ou une pièce, un trèfle à 4 feuilles, un fer à cheval (pas pratique mais c'est vous qui voyez...), une mèche de cheveux (ça fait un peu serial-killer vous ne trouvez pas?) ou une toupie comme dans Inception Bref...quel qu’en soit la forme on l'a toujours sur soit.
C'est cette petite chose qui vous rassures, qui vous réconfortes dans les moments de stress. Vous aides a vous détendre.
La différence entre vous et moi, c'est que contrairement à vous...et bien moi j'en ai plein.
Mais avant de vous parler un peu plus de moi je baisse la lumière d'une caresse sur le variateur halogène.
Une ambiance tamisé est plus approprié pour une confession intime ne trouvez vous pas ?
PAF!
Elle a éclaté. Tant pis pour l'ambiance...je vais devoir la faire courte. Je savais bien que j'aurais dut prendre une ampoule LED.

Fini de tourner autour du pot, il ne me reste que peu de temps et c'est quelques mots à taper sur mon ordinateur en guise d'explication.
Si on voit ce qui m'arrive d'un point de vue médical (je parle de ça après mon autopsie), je n'ai pas d'antécédent familiaux, sauf ma tante et sa collection d'éléphant en porcelaine.
A ce propos je me suis toujours demandée s'il fallait y voir là un symbole phallique?
Désolé je fais ma psy là, j'ai cette tendance à etre un peu trop boulot boulot parfois.
Ou mon petit frère et sa collection de bille quand nous étions enfant peut être?
Tout est lié à l'enfance et l'adolescence c'est ce que dit la psychanalyse.
Selon Freud votre comportement se réfère à votre sexualité infantile.
Ce qui explique en partie pourquoi j'ai un petit faible pour les ballons, avec toutes ces formes, ces courbes, ces couleurs, cette chaleur qu'ils dégagent.
J'aime me frotter dessus, jusqu’à ce qu'ils éclatent et que nous implosions ensemble. Vous l'aurez compris, mon jeux favori enfant était la piscine à balles multicolores.
Voila, c'est dit je suis une femme à objet et non "femme objet" attention!
Et détrompez-vous, je ne suis ni vénale, ni matérialiste, simplement objectophile.

Sur ma table de chevet vous ne trouverez pas "cinquante nuance de gris" mais juste quelques livres de design et un catalogue pour une boutique d'ameublement.
Quand je vais y faire du shopping, j'adore me promener sans culotte dans les rayons.
Choqués ? Dites vous que certain se tape bien des moutons ou se font lécher par leurs chiens.
Je ne vais pas m'étendre sur la zoophilie, de une parce que je ne le suis pas et de deux parce que le vrai sujet de ma confession est L'anthropomorphisme.
Pour ceux qui ne savent pas ce qu'est l'anthropomorphisme, c'est la tendance que l'homme a de prêter des traits humains à des objets ou des animaux.
Après tout on fait bien l'inverse aussi, certains homme sont de vrais porcs et certaine femmes de vraies chiennes.
Quant à moi, je ne fait de mal à personnes et je ne maltraite même pas mes objets.
Pas comme ce Jimmy Hendrix qui brulait ses guitares...je ne vous parles même pas de Kurt Cobain.
Je ne sais pas vous mais moi j’appelle ça des violences conjugale. Tout ça parce qu’ils étaient mal accordé, vous vous rendez compte?

Ce que je veux dire par là, c'est que ce n'est qu'une question de point de vue.
Si vous allez à une expos de Jeff Koons, vous y verrez un sapin de noël déguisé en sextoy...à moins que ce ne soit l'inverse ?
Dans un sens les amateurs d'art sont tous objectophile.
Tout comme les collectionneurs en tout genre.
Maintenant vous comprenez mieux pourquoi certain hommes préfèrent leurs voitures à leur femmes.

Tout ça pour dire que je n'essaie pas là de vous convaincre d'adopter ma sexualité ou de son bien fondé mais si seulement tout le monde avaient été un peu plus tolérant envers moi, je n'en serais peut être pas là.
A être incapable d'assumer, a me sentir tellement rejeté que je préfère m'attacher à des objets.
Vous savez pourquoi tellement de gens voient des psy ?
Parce qu’ils ont tout simplement peur du jugement d’autrui.
Mais si ça peut vous faire sentir moins seuls, sachez que les psy eux même sont obligés de consulter.
Nous sommes tous névrosés.
Ce métier est une revanche sournoise, ce n'est pas pour vous guérir, je ne me considère pas comme membre du corps médical, c'est par pur voyeurisme voila tout.
Vous n'imaginez pas combien il est rassurant de constater que d'autres personnes, vos patients en ce qui me concerne, ont des problemes biens plus pires que les votres.

Et puis de nos jours, tout est filmé, tout est moqué, relayé sur la place publique.
Les forums internet, sont devenus les ruelles sombres qui accueillent les rébus, les déviants. Fétichiste en tout genre.
Je savais pertinemment que c’était dangereux quand je me suis inséré cette lampe halogène dans les fesses.
Bien entendu que mes parents m'ont déjà dit de ne pas jouer avec la lumiere.
Que voulez vous, c'est comme ça, on ne choisit pas de qui ou de quoi on tombe amoureux.
Tenez, il y a quelques temps de ça, j'ai connus quelqu'un qui était attiré par une ruche d'abeille.
Ce qui prête a sourire, c'est qu'une abeille va mourir en plantant son dard tout comme lui dans le nid.
L'image dans l'image, la duplication psychédélique, kaleidoscopique.
Tout bien considéré j'aurais pus aussi bien mourir sous les coups d'un homme violent, ou le cœur brisé comme cette ampoule dans mon anus.
Je sais ce que vous vous dites, une ampoule, qu'elle drôle d'idée!
Dans les dessins animés c'est le symbole qui est utilisé pour illustrer une bonne idée.
Alors que de moi on dira que j'avais les deux fils qui se touchent. Que je n'étais pas une lumière, ni même une tête d'ampoule a ce tarif là.

La vérité ce n'est pas que je peux très facilement rire de la situation, mais je le vis mal si les autres le font de moi.
C'est comme ça.
Et sincerement je ne suis pas sur de pouvoir supporter sa déchéance, l'obsolescence programmé de mon objet.
Vivre une vie ou je vois périr chacun de mes amants, me donnant l'impression d’être bicentenaire.
Enchainant des relations ephemeres sans jamais m'attacher, devant se séparer au moindre disfonctionnement, ne pouvant rien reparer et n'ayant d'autres choix que de remplacer l'autre continuellement.
Je préfère de loin, agoniser dans mon propre sang que de devoir survivre dans la honte ou ce deuil sempiternel.
Au moins dans la mort, qui est selon ma conception l'absence de tout, le neant est immatériel.

Partout autours de moi, les lumières de la ville s'éteigne doucement, les unes après les autres.
Celle présente dans mon ventre semblable à une veilleuse pour chambre d'enfant, commence à faiblir.
La lueur rougeatre disparait soudainement comme l'ont souffle la flamme d'une bougie.

dimanche 16 juillet 2017

Forme Olympique



 Forme Olympique


Dans les vestiaires, l'heure est à la concentration.
C'est un jour un peu particulier pour ces athlètes particulier.
Après toute cette préparation, tous ces efforts, parfois des sacrifices pour certains...tout se joue aujourd’hui : les J.O paralympiques d'été.
Il fait très chaud aujourd’hui, nous avons dépassé les 40 degrés et l'enceinte du stade en aluminium fait office de cocotte minute.
A l’abri des regards mais surtout de toute médiatisation chacun se met en condition avec son entraîneur.
Un membre du staff technique Allemand lui se penche sur la mécanique, il vérifie les rayons de chaque roues du fauteuil, la pression des pneus.
Est-il nécessaire de préciser que ce fauteuil roulant à spécialement été conçu par une marque automobile : volkswagen.
Après tout la firme du peuple fabrique bien des voitures de courses et pour soutenir la comparaison avec la F1 il ne manque au fauteuil que les commandes au volant.
Si seulement...

L’athlète qui représente la délégation Américaine quant à lui, semble concentré sur sa course à venir.
Il murmure une prière et jette un regard admiratif à la photo de Neil Armstrong qu'il porte en pendentif autour de son cou.
A juste titre il se dit que comme lui il pourrait devenir un héros.
Rappelez vous que le célèbre coureur cycliste Amstrong n'avait pas vraiment connu la gloire avant son cancer.
Cyniquement on pourrait penser que la maladie a un impact médiatique et naïvement le sportif handicapé rêve de consécration.
Il semble ignorer que cela ne concerne que les valides, comme l’accès à certain bâtiment.
Dans les faits, si vous guérissez et parvenez à l'impossible on vous admire si c'est incurable on vous ignore ou presque...
A moins que vous ne tuez votre compagne avec un fusil à la mode Pistorius et encore que même là, ce ne sont pas vos performances qui feront la une.
Et pourtant la finale du 1.500m malvoyant a été plus rapide que celle des "valides" cette année.
Tout cela ne marche que dans un seul sens mais comme on dit "la roue tourne".

Habituellement, l'exploit sportif d'un athlète "normal" est salué et félicité, pouvant même être décoré par la légion d'honneur mais aussi décrié par l'opinion public en fonction de son salaire si l'on prend l'exemple des footballeurs.
En France on appelle ça le revers de la médaille.
Imaginez maintenant les attentes et espoirs des para-athlètes en cas de retour victorieux.
Un accueil triomphal par la classe politique, défilant sur le toit d'un bus sur les champs Élysées en saluant la foule, la reconnaissance de leur nation toute entière.
Rien de tout cela n'arrivera.
Pas même que la maigre compensation salariale qu'ils touchent ne leurs permet de vivre de cette seule activité.
Ils ont beau avoir les mêmes primes au podium ils n'ont pas les mêmes sponsors.
Et ça se comprends personnes n'as envie de porter des Geox.
Si toutefois cela venais à se réaliser, tout le monde les admireraient mais personnes ne voudrais leurs ressembler.

Tandis que l'américain songe à l’hypothétique victoire et à la place qu'il choisirait pour exposer ses futurs trophées chez lui, son médecin, lui, peine à trouver un endroit discret pour son injection d'E.P.O.
On est loin des valeurs promulgué par l'esprit sportif comme le dépassement de soit.
La compétition est pour eux l'occasion de démontrer leurs potentiels et non leurs limites jusqu'à même mettre en danger leur propres santé.

Comme c'est le cas du concurrent Australien, qui ne cesse de boire à outrance.
Ainsi l’athlète paralysé des membres inférieurs bloque l'évacuation du cathéter de sa sonde urinaire afin de distendre sa vessie, et ainsi crée une réplétion de celle-ci, en d'autres termes il se provoque une infection urinaire.
La concurrence est rude, chacun y va de sa technique.

Le Thaïlandais - ancien boxeur professionnel victime d'un malencontreux accident de moto alors qu'il était en passe de devenir le nouveau numéro un mondial de muai thaï - lui, se fracture volontairement les doigts de pieds, un après l'autre.

Quant à l’athlète Mexicain, crains certainement ce qui l'attend a son retour du pays si il ne paye pas le cartel.
Alors il préfère prendre les devants en se sanglant très fortement les jambes et s'infligeant des chocs électrique à l'aide d'un taser.

Le dossard 453, l’athlète Canadien, fini de se préparer dans les toilettes en se passant du spray réfrigérant sur ses appareils génitaux.
Et comme cela ne semble pas suffire alors il se tord les testicules jusqu'à se qu'elles s’écrasent et ressemblent ainsi à des ampoules incandescentes.

Mais dans quel but s'infliger tout ça? Vous demandez-vous.
En se torturant ainsi comme des fakirs paraplégiques du sport ils s'élèvent à un autre niveau.
Bien qu'ils ne ressentent pas la douleur sur leurs membres inférieur - ils sont dans l'incapacité de bouger tout se qui se trouve en dessous de leurs ceinture y compris le petit orteil - à cause des lésions à la moelle épinière, leurs mutilations provoquent quand même une décharge d'adrénaline.
C'est l'hyperflexivité de l'organisme, un réflexe d'autodéfense physiologique qui fait augmenter la pression artérielle et la fréquence cardiaque.
La méthode s'apparentant à de recongélation décrite ici s'appelle le "boosting" en amenant à une surexcitation l’athlète paraplégique elle diminue sa sensation d'effort, accroît ses capacités, et améliore ses chronos.
Dans les chiffres cela se traduit par une augmentation des performances allant de 5 à 15%.

Tout le monde prend place sur la piste pour cette finale du 1500m Fauteuil Homme de la catégorie T54.
Petit rappel pour les non connaisseurs : la lettre "T" désigne le sport et le chiffre "54" pour la gravité de l'handicap (plus le chiffre est petit, plus le handicap est important).
A savoir que cette catégorie ne concerne que les paraplégiques jouissant pleinement de leurs mobilités des membres supérieur.

Quand on regarde cette grille de départ, on pourrait légitimement s'attendre a ce qu'il y est plus de mutilés victimes des mines antipersonnelles et pourtant seule la Thaïlande est présente.
Ni l'Afghanistan, ni l'Angola et l'Azerbaïdjan, pas même la Bosnie-Herzégovine, le Cambodge, ou encore le Tchad, non rien de tout ces pays ne sont présent.
Aussi, vous ne verrez pas d'équipe Russe sur les starting-block, celle ci à été exclus de la compétition pour dopage.

PAN!!!!! C'est parti! la course est lancé!
A les voir se battre avec leurs bras aux musculatures sur-dévelopées par rapport à leurs membres inférieurs on croirait voir une course de chariot moderne dans l’arène, un remake de Ben Hur.
L'allemand démarre en trombe a croire qu'il a un compte tour, il se dit même qu'a l’entraînement il lui arrives parfois de dépasser les 35km!
En réalité il est simplement plus léger avec son fauteuil hyper aérodynamique au châssis à poutre montante tout aluminium et ses deux roues à disques en carbone légèrement inclinées.
Malgré toutes cette technologie le germanique perd vite son avance, rapidement talonné par les thaïlandais, australien, mexicain et canadien aux pupilles dilatés.

A partir des 800 mètres le rythme se pose.
Tout les concurrents ont ralenti leurs cadences sauf un qui étrangement se maintient sans mal : le japonais.
Mieux que ça, il remonte tous ses adversaires en douceur, sans forcer grâce à cette petite barrette métallique fixée à ses roues par son staff.
Une nanotechnologie de pointe agissant comme une assistance électrique. Un régulateur de vitesse permettant de garde une allure constante.
Le petit coup de pouce qui au bon moment fait toute la différence.
Aussi, il affiche une mine impassible, ne laissant transparaître aucun signe de difficulté, ne laissant transpirer aucune goutte de sueur, tel un robot.
Une machine inarrêtable digne de concourir au Cybathlon!
Et pourtant...la présence d'un simple cailloux sur la piste suffis a faire l'effet d'un grain de sable dans un engrenage envoyant le nippon hors de la piste.

Au français jusqu'alors distancé largement par le japonais, de prendre la tête sur les derniers 100m.
Ce premier (il n'est pas dernier) jette un rapide coup d’œil périphérique pour évaluer les chances de la concurrence avant d’accélérer pour le sprint final.
La ligne d'arrivée franchit sous les flashs des photographes, une pluie de micro s'abattant sur le champion Français pour recueillir ses impressions.
Vantard il lâche "pour être franc ce na pas été si dur que ça. J'ai largement dominé. Et puis entre vous et moi, ils ne m'arrivent pas a la cheville" penché vers l'avant pour designer du doigt la zone dénommé en bougeant les pieds sur le rythme de la musique de célébration.

Devant les cameras, lorsqu'un journaliste interroge le médecin Français au sujet du dopage, celui-ci s'agace : "c'est de la mythologie, il n'y a jamais eu de boosting!"