tag:blogger.com,1999:blog-9082522421441322452024-03-13T20:19:00.545+01:00Les nouvelles moralitésLiam Egureglia, auteur de ce recueil virtuel de nouvelles. Chaque mois une courte histoire accompagnée d'une photo sera publiée ici. N'hésitez pas à me laisser vos questions et vos impressions. Bonne lecture. LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.comBlogger37125tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-72477343017305077282024-03-01T00:20:00.000+01:002024-03-01T00:20:00.129+01:00Sourire figé<div>
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</a><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
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</a>
</div><br></div><div><br></div>Je suis sûr qu'elle peut m'entendre, d'une caresse je glisse une de ses mèches de cheveux derrière son oreille.<br>
Il y a des personnes avec qui vous avez un lien si fort qu'elles pourraient bien se trouver à l'autre bout de la planète que vous auriez toujours l'impression d'être aussi proche.<br>
Comme si vous communiquiez par la pensée. Ceux qui ont perdu ou connu quelqu'un qui était dans le coma savent de quoi je parle.<br>
J'enserre sa main avec les miennes pour la réchauffer et lui murmure "mon amour, c'est l'heure du bain" au creux de l'oreille.<br>
Parce qu'elle ne peut pas bouger c'est moi qui doit m'occuper de sa toilette. <br>
Je pose le bouchon au fond de la baignoire et y fait couler l'eau jusqu'à ce quelle soit chaude et suffisamment remplie puis reviens vers ma femme.<br>
Non sans difficulté, je la porte jusqu'à la baignoire et la dépose délicatement.<br>
D'une main je fait ruisseler l'eau sur ces cuisses. <br>
Je trempe le gant (ou la fleur de douche) dans la mousse et le fait glisser sur sa peau, sur son cou et sa nuque, sa poitrine et ses épaules, son ventre et son sexe.<br>
Tout en tendresse, je la caresse, mon doigt se hasardant sur ses lèvres et son clitoris sans qu'elle ne réagisse, ni consentement, ni révulsion.<br>
Alors, je remonte l’éponge sur ses bras et son dos.<br>
Ensuite je fait basculer sa tête en arrière, me saisit du pommeau de douche et arrose ses cheveux.<br>
Je masse son crane lentement avec le shampoing et toujours aucune réponse à mes différent stimulus, même pas un frémissement ou un spasme nerveux. Rien.<br>
C'est en soulevant ses cheveux pour dégager sa nuque que je remarque avec horreur une tache sombre sur sa peau, une sorte de champignon ou de moisissure, une nécrose.<br>
Je pourrais me faire aider...enfin c'est ce qu'ils me diraient, mais si ils savaient, les gens ne comprendraient pas, ils trouveraient tout cela malsain.<br>
Ils me jugeraient, on me ferait interner sans hésiter, peut être même jeter en prison. Devenu un sordide fait divers dans la presse, j'inspirerais certainement le cinéma.<br>
Or, je ne suis pas le Norman Bates du film de Hitchcock.<br>
<br>
Une fois rincé et séché, il est maintenant temps de l'habiller.<br>
Qu'est ce que je vais bien pouvoir te mettre aujourd'hui?...Commençons par les dessous. Regardons ce que tu as en lingerie.<br>
Après tout, ce n'est pas parce que tu es...disons que ta condition ne t’empêche pas d'être coquette.<br>
Tandis que je t'enfile un soutien gorge, je me fais cette réflexion : "ça a toujours été plus simple pour moi que de te l'enlever."<br>
Ensuite c'est ton string que je passe sur tes jambes et fait remonter jusqu'à ton sexe imberbe. <br>
Cette vulve sans poils ni trace de repousse, avec ses fines lèvres rosées lui donnerait presque des airs immaculés.<br>
Je lui préfère une jupe à un pantalon, et puis c'est pas comme si elle allait avoir la chair de poule.<br>
En haut? Ce ne sera pas un décolleté pour autant. Non, je trouve que ça fait trop vulgaire.<br>
Quel paradoxe me direz-vous et je vous répondrais par l'argumentaire suivant : sachez que pour moi la lingerie c'est intime, ce n'est réservé qu'à moi et moi seul.<br>
Alors si elle porte un décolleté ce sera accessible à tous.<br>
C'est pour cela que je préfère la voir avec un pull à col roulé...mais bien moulant pour que ce soit sexy!<br>
Par contre pour lui faire enfilé je dois avouer que c'est plutôt compliqué avec la rigidité.<br>
Concernant les chaussures je ne lui en met pas, c'est trop difficile et puis c'est pas comme si elle allait s'en servir pour marcher.<br>
<br>
Maintenant, je passe à la coiffure, on va d'abord sécher les cheveux avant de les brosser. Cela abime moins les cheveux et ça les garde plus propres plus longtemps.<br>
J'invente rien, je l'ai lu dans un cosmo!<br>
Et là, je vois de grosse touffes tomber à chaque coups de peigne.<br>
Sa tignasse se clairsème à vue d’œil si bien que l'on croirait maintenant voir le crane d'une femme âgée.<br>
Je ne sais plus quoi faire et j'ai peur d’aggraver un peu plus la situation en tentant encore quoi que ce soit.<br>
Alors je passe au maquillage, de toute manière elle ne verra pas le haut de son crane si je ne lui montre pas.<br>
Par contre son visage face au miroir elle ne pourra pas le louper.<br>
Sa peau est lisse et bien rosé, sans aspérité, je n'ai pas besoin de lui appliquer du fond de teint ou de la poudre.<br>
Un peu de far à paupière, de crayon ou d'eyeliner et elle aura presque à nouveau forme humaine.<br>
Quand je me penche sur son visage pour lui mettre du crayon, elle tourne de l’œil, il se révulse littéralement.<br>
Une fois fini, ses deux yeux restent bloqué dans cette position, laissant uniquement entrevoir le blanc de son globe oculaire.<br>
Je la secoue à plusieurs reprise mais son regard reste tel quel. Avant il était sans vie, aujourd'hui on dirait celui d'un zombie. <br>
Ce n'est juste qu'une poupée, réaliste c'est vrai, mais pas plus vivante qu'un objet.<br>
Elle ne remplacera jamais ma femme, celle avec qui j'ai partagé 22 ans de mariage. <br>
On fait des trucs drôlement étrange quand on est pas bien. <br>
Pour mon deuil, ma psy voyant que je n'arrivais plus à dormir dans mon propre lit depuis, m'a conseillé une thérapie de substitution.<br>
Autrement dit, prendre une poupée gonflable pour combler l'absence physique de ma femme, faire illusion.<br>
Et c'est vrai que pendant un temps, ça à marché. Je retrouvais le sommeil et l’appétit.<br>
<br>
Pendant ces dernières années, ma femme était très malade.<br>
Sa santé déclinante la rendait totalement dépendante des autres, surtout de moi.<br>
J'avoue que malgré les difficultés que cela occasionnait, j'aimais m'occuper d'elle. <br>
A son chevet je me sentais utile.<br>
Être dévoué à ma femme était la plus belle preuve d'amour que je pouvais lui donner.<br>
Ça va vous paraitre bizarre et certainement un peu machiste si je vous dis que j'appréciais de l'avoir sous mon contrôle, ou plutôt ma protection.<br>
Je sais aussi que pour certain tout cela leur parait insensé, c'est un peu comme si je prenais un chien après avoir perdu mon enfant et d'un coté vous avez pas vraiment tord.<br>
Quoiqu'il en soit, j'ai beau avoir substitué ma femme à une poupée, le même problème fini toujours par revenir.<br>
La mort me poursuit alors je la fuit. Si cela a marché une fois, je peux peut être la tromper encore une fois?<br>
Partagé par l'envie et la culpabilité qui me rongent, je parcoure l'avenue Pigalle et ses devantures aguichantes.<br>
Non pas comme un gosse devant un magasin de jouet mais plus comme un adolescent en pleine puberté devant les vitrines à prostitués d'Amsterdam.<br>
Il y en aurait bien une ou deux qui m’aie tapé dans l’œil, malheureusement si j'avais le ticket, je l'ai égaré, impossible de me la faire ni échangé ni remboursé.<br>
Quant à la garantie, il n'y en a pas pour les aléas de la vie, rien ne vous en prémuni.<br>
Hélas, bien au contraire, je ne suis ni échangiste, ni libertin, je suis malgré moi fidèle à mon chagrin.LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-90304109763401907432024-02-14T00:05:00.002+01:002024-02-14T12:20:05.584+01:00Tous les mêmes<p></p><div>
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgFREeH1S5VWp31mRrmkwmNBY0qU8eeFfpfORsrSxRN4I8RsFhqtZXTPN13A996i2GhtomVXkXtyYOekGzXXcEVourbp1-v3-O8jcZCEiYQxuASpyfkuvcDqt7HnTzeBXsL2rye0MeqVGEcQupJ3Kjk0okBHgzSbT8DtgvxhaWJeQvQMoFi9CdoBeFc8MU">
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</a>
</div><br><p></p>"<i>Thomas</i>" ne pouvait s'en empêcher.<br>
Fallait voir, comment il se comportait sans sa femme pour comprendre, qu'il était un monstre en laisse quand il était avec elle. Être infidèle était sa manière bien à lui d'échapper à l'ennui d'une vie bien rangée : marié depuis plus de 20 ans avec la même femme avec laquelle il avait 2 enfants maintenant adolescents, une maison, 2 voitures et 1 chien. En février des vacances enneigés dans les Pyrénées et en juillet un séjour à l'étranger. Entre ces deux périodes, il fallait combler. Son travail, pour lui, manquait d’intérêt depuis qu'il était affecté au poste de directeur. Il n'y avait plus d'objectif, maintenant qu'il avait atteint le sommet. Cette pensée aurait pu donner le vertige à quelqu'un de moins orgueilleux et de plus mesuré, mais ce n'était pas le cas de Thomas. À ce propos, Thomas c'était comme ça qu'il se faisait appeler sur les sites et applications de rencontre, mais son vrai prénom était Laurent.<br>
<br>
Bien que ce soit son visage sur les photos de son profil, il empruntait pour son pseudo le prénom de son meilleur ami, adjoint et confident. Laurent donc, avait l'art de se mettre dans des situations compliquées. Il vous le concéderait lui même, s’il faisait tout ça, ce n'était pas tellement pour le sexe.<br>
Mais plus pour l'adrénaline que la situation lui provoquait, ce petit frisson qui fait accélérer son pouls, redonne une pulsation de vie à son cœur qu'il croyait presque mort. En plus de son gout du risque, il avait aussi un penchant pour les belles femmes et il savait que pour les appâter il fallait employer les grands moyens. Il le savait, avec elles, dire la vérité ne l'aiderait pas à obtenir ce qu'il veut. Des hommes prêts à les satisfaire formaient déjà une file d'attente. Ces femmes, bien que célibataires, ne sont pas pour autant désespérées. Ce n'était pas aussi facile que quand il était ados, ou il suffisait de sortir un beau discours voir même un "je t'aime" pour emballer. Il lui fallait sortir le grand jeu pour la convaincre. Le problème c'est qu'une fois qu'il a tout fait pour l'avoir, qu'il l'obtient enfin ce qu'il désire, il s'en désintéresse. Entre-temps la femme tant convoitée a fini par s'amouracher, elle devient envahissante et parfois imprévisible. Certaines se mettent à l'appeler chez lui, d'autres à passer à l'improviste à son boulot pour lui faire une "<i>surprise</i>". À partir de là, nécessairement il doit s'en débarrasser. Vous l'aurez compris la franchise n'étant pas son fort et au vu du risque que comporte la vérité, il préfère élaborer des stratagèmes de dissuasion voir de dégouts.<br>
<br>
Par le passé, il avait déjà essayé la méthode de l'enfant autiste serial killer en devenir. Alors qu'il recevait un énième appel inopportun de sa conquête, il improvisa une situation au téléphone.<br>
"<i>Oh non tu m'as encore ramené un oiseau mort!</i>" lança-t-il à haute voix hors du combiné. De l'autre côté du téléphone, la femme devait surement croire qu'il s'adressait à son chat jusqu'à ce qu'elle demande curieuse "<i>Tu ne m'avais pas dit que tu avais un animal de compagnie?</i>".<br>
Et à lui de répondre "<i>Heu...non, attends, j’ai un problème avec mon fils! Rappelle-moi plus tard chérie s'il te plait.</i>" Bien entendu, elle ne le fit jamais.<br>
<br>
Dans le même genre, il inventa une autre supercherie, celui de la femme "<i>handicapée</i>". Pour se débarrasser d'une amante un peu trop collante, il eut l'idée de lui envoyer plusieurs photos de sa femme, dont une qu'il avait prise à Noël dernier. Sur l'image on pouvait voir cette dernière posant avec ses cadeaux où on la voyait assise dans un fauteuil en cuir et portant une paire de chaussons neufs. La maîtresse ne mit pas longtemps à remarquer que sur toutes les photos sa femme était en position assise et que ses chaussures n'étaient jamais usées. Prise de remords, elle ne donna plus de nouvelles à Laurent.<br>
<br>
Il avait aussi échafaudé un autre subterfuge, celui-ci était bien plus complexe que les deux précédents, mais diablement efficace. Cela consistait à faire croire à sa liaison qu'il était initialement homosexuel, mais que sa rencontre avec elle le faisait douter. Une fois sa crampe tirée, il retournait sa veste en disant que "<i>finalement c'était une erreur, qu'il avait essayée, mais qu'il ne peut pas lutter au fond de lui même, il le sait, il est gay</i>".<br>
<br>
Malgré tous ces précédents, il se retrouvait une nouvelle fois dans cette situation. Pourtant, il avait bien préparé le terrain avec Nathalie. La tactique qu'il avait élaborée se résumait à mettre l'accent sur la pression familiale suite à une séparation récente avec sa femme. Il expliqua à sa maîtresse comme quoi sa fille à Noël lui aurait dit "<i>Tu sais papa, mon plus beau cadeau serait que tu te remettes avec maman</i>". Et rebelote au Nouvel An, sa gamine lui avait sois disant souhaitée cette même résolution.<br>
S’il y avait bien une chose sur laquelle il ne mentait jamais, c'était sur le fait qu'il soit père de famille, à un certain âge, il le savait, cela n'était que peu crédible.<br>
<br>
C'est ça qui avait plu et convaincu à une Nathalie complètement désabusée. Elle qui au début avait cru être tombé sur un queutard de plus jusqu'à ce qu'il lui raconte "<i>sa situation familiale</i>" et "<i>ô combien il faisait passer le bonheur de ses enfants avant toutes choses</i>". Nathalie pensait avoir enfin trouvé cet homme qu'elle recherchait depuis si longtemps. Sans enfant, la quarantenaire avait priorisé sa vie professionnelle à sa vie personnelle au risque de passer à côté de belles rencontres. Mais aujourd’hui, alors qu'elle était déterminée à ne pas laisser filer Laurent, ce dernier quant à lui, avait choisi de mettre un terme à leur relation. Comprenez par là qu'il avait fui lâchement sans explication. L'infidèle n'avait même pas pris la peine de soigner la mise en scène de sa disparition. Il aurait pu laisser un message sur son répondeur en pleine nuit, mais non, il s'était contenté de changer de numéro de téléphone. Enfin techniquement, il avait laissé la carte sim dans un vieux téléphone qu'il gardait éteint. De sorte à ce qu'il ne soit plus joignable, une fois le répondeur plein elle se ferait une raison et sa propre version de la vérité.<br>
<br>
Cela faisait maintenant quelque temps que Laurent faisait profil bas où plutôt profil "<i>désactivé</i>" sur les sites de rencontres. Il était redevenu un mari aimant et vertueux, pour un moment seulement.<br>
Les choses commençaient à se tasser et il allait pouvoir se remettre à la recherche de sa future conquête. Il était dans sa période brunette, la précédente Nathalie était rousse et sa femme était blonde. Avant ça, il avait eu des envies plus exotiques...filles de l'Est, asiatiques, africaines et métisses. Mais son obsession du moment était portée sur les brunes aux yeux noirs, les latines.<br>
Bien sur, si une jeunette qui ne correspond pas à sa recherche venait à le liker voir le superliker, il ne bouderait évidement pas son plaisir. Et c'est exactement ce qui se passa. Son nouveau "<i>match</i>" était une petite blonde de l'âge de sa fille.<br>
"<i>Son petit abricot doit être encore tout rose pâle et ferme, je vais n'en faire qu'une bouchée</i>". C'est la petite remarque à voix haute salace qu'il lâcha en parcourant les photos de son profil. À noter qu'il ne se saurait jamais permis de dire cela en parlant de son enfant.<br>
<br>
"<i>Bonjour Margaux, Slt Thomas<br>
Comment vas-tu?<br>
sa va et toi <br>
Très bien, je sors du sport à l'instant. <br>
Envoi une photo des tablettes de chocolat, j'ai un petit creu mdr<br>
Tu es très mignonne sur tes photos. Tu as vraiment 21 ans?<br>
oui pk<br>
Je me demandais juste comme ça.<br>
est toi 46 T vieu<br>
Tu trouves?</i><br><i>
Non je rigol tu veu être mon sugar daddy?<br>
Pourquoi pas ahah<br>
Je m'ennui tu fait quoi ce soir<br>
Rien de spécial de prévu et toi?<br>
on peu ce voir si tu veu<br>
Pourquoi pas, tu habites où?<br>
Villejuif<br>
C'est pas loin, je passe te prendre dans une heure si ça te va?<br>
Ok mon num 0645234356<br>
Je t'appelle quand je pars de chez moi bisous</i>"<br>
<br>
"<i>Elle est plutôt directe la gamine, j'aime ça! Reste maintenant à trouver une bonne excuse pour m'absenter. Je sais! Et si je prétextais une alarme déclenchée au bureau? Pour gagner encore plus de temps, je pourrais même justifier cela par l'attente du technicien. Bonne idée Lolo, fait donc ça!</i>" se disait le père de famille en même temps qu'il enfilait une chemise propre. Il annonça à sa femme les raisons de son départ en catastrophe et pris le soin de préciser qu'il ne savait pas combien de temps il s'absenterait avant de franchir le pas de la porte. Dans sa voiture, il se parfuma et piocha un chewing-gum dans une petite boite qu'il porta à sa bouche. Il envoya un message via tinder et se mit en route.<br>
Arrivé à Villejuif, il l'appela et il passa la récupérer à l'angle de rue convenue. "<i>Salut daddy</i>!" lui lança la jeune fille quand il ouvrit la fenêtre une fois arrivé à sa hauteur. L'espace d'un instant, il avait l'impression de faire monter dans sa voiture une jeune prostituée russe et comme si c'était le cas, il prit la direction d'un endroit tranquille de sa connaissance. Cette seule pensée déclencha une réaction dans le bas ventre de Laurent ou plutôt une érection. Elle était là, assise sur le siège passager, les jambes et la poitrine laissée nue par sa robe un peu trop courte et décolletée. Pour éviter de trop focaliser sur la peau aguicheuse de la jeune femme, il engagea la conversation timidement. Il réalisa alors que c'était plus facile sur les réseaux sociaux de discuter avec légèreté. Quelque chose le rendait mal alaise, ce n'était pas sa conscience vis-à-vis de ce qu'il s'apprêtait à faire, non, c'était autre chose.<br>
La jeune femme, lui rappelait vaguement quelqu'un, l'avait-il déjà croisé avant? Mais où ? Elle aurait très bien pu être la fille d'un de ses collaborateurs? Ou bien même celle d'une de ses ex fréquentations sur tinder? Qui sait?!<br>
La réponse ne tarda pas à se faire savoir lorsque la jeune femme reçut un appel pendant le trajet.<br>
"<i>Salut Victoria, c'est Margaux, ça va copine</i>?"<br>
L'énonciation du prénom de sa fille comme étant peut être l'interlocutrice de la jeune femme fit plus qu'attirer son attention, cela lui glaça le sang. Son érection retomba immédiatement. "<i>Dis-moi, je me demandais si demain on avait bien amphi pour la socio à 11h?</i>"<br>
Laurent n'en croyait pas ses oreilles, avait-il bien entendu la de sa propre fille voix résonner dans le combiné? <br>
"<i>Super bisous ma belle</i>!" fit Margaux en embrassant le combiné avant de raccrocher.<br>
Le père de famille qui conduisait avait du mal à garder son attention sur la route. Il avait envie de planter la voiture dans un mur. Margaux lui tendit le téléphone en lui disant "<i>tiens tu veux dire un truc à ta fille?!</i>"<br>
Le véhicule pila net, Laurent était sidéré par la scène a laquelle il venait d'assister.<br>
"<i>Ne me regarde pas comme ça! J'aurais très bien pu prendre un selfie avec ta bite dans ma bouche et l'envoyer à Vicky</i>!"<br>
"<i>TU N'ES QU'UNE PETITE SALOPE</i>!"<br>
"<i>Dis donc on se calme hein</i>?"<br>
"<i>QU'EST CE QUE TU VEUX</i>?!"<br>
La jeune femme replissa sa robe et sortit une cigarette.<br>
"<i>J'espère que ça ne te dérange pas</i>" dit-elle en allumant une cigarette avant de poursuivre.<br>
"<i>Voilà, je veux que tu m'achètes tout ce qui est inscrit sur cette liste.</i>"<br>
Elle lui tendit un petit bout de papier plié en quatre.<br>
"<i>Un sac Michael Kors noir, une paire de Balenciagas ou de louboutin</i>?<br><i>
Oui, c'est au choix. En taille 40 ?! J'ai de grands pieds et alors! Continue de lire, ce n’est pas fini</i>!"<br>
"<i>Un iphone X rose, une Apple watch avec son bracelet Hermés, un Macbook pro, une carte cadeau victoria secrets, une mallette de maquillage professionnel de chez Mac, un appareil photo reflex avec un téléobjectif, rien que ça! Sinon tu ne veux pas aussi les clefs de ma 106</i>?"<br>
"<i>Tu vois quand tu veux, tu as un peu d'humour daddy! Bien sûr, si tu ne le fais pas, j'enverrais un screenshot de ton profil tinder avec toutes tes photos et nos conversations. Avec tes photos torses nues, ça va être compliqué de faire croire aux gens que ce n’est pas toi. Ton téton en moins, c'est pire que si tu avais un tatouage sur le pec. Réjouis-toi, ça te coutera toujours moins cher qu'une pension pour tes enfants et un divorce.<br>
C'est donnant donnant, regarde. Avec tout ce qui est dans cette liste, je serais aussi gâté qu'une enfant du divorce et toi ça te permettra d'en éviter un.</i>" <div><br></div><div>Nathalie n'arrivait pas à s'en remettre. Laurent était tout pour elle. Bien qu'ils ne se connaissaient que de depuis quelques mois, leur relation avait pris un tel élan que les sentiments s'en étaient mêlés rapidement. Un véritable coup de foudre, une histoire d'amour comme on en voit qu'au cinéma, le genre de romance à l'eau de rose qu'elle ne croyait être jusqu'ici que des récits de fiction. Mais Nathalie ne le savait que trop bien, c'était trop beau pour durer. La célibataire endurcie avait envisagé plusieurs situations bien distinctes, du mari adultère qui a une femme au compagnon qui a des troubles de l'érection en passant par l'homme violent ou alcoolique. Elle s'était attendue à tout sauf à ce qui était arrivé : la disparition soudaine de Laurent.<br>
Désespérée, Nathalie s'était tournée vers les voyantes et autres charlatans qui moyennant finance étaient prêts à vous raconter tout ce que vous voulez entendre, tous les contes et mensonges possibles et inimaginables. Cependant, la presque veuve était à la recherche de la vérité, c'est tout ce dont elle avait besoin pour faire le deuil de la situation. Pour cela elle était allée au commissariat sans toutefois trouver de réponse à ses questions. Et c'est un peu désemparé, qu'elle se tourna vers un détective privé. Je vous arrête de suite, n'allez pas imaginé un petit cabinet avec une porte en bois vitrée sur laquelle serait inscrit "<i>Le furet enquête privée</i>".<br>
De même que l'homme qui l'accueilla ne portait ni trench ou imper couleur sable, ni chapeau brosalino ou fedora, cela dit il fumait énormément, c'était là le seul aspect qu'il avait en commun avec les personnages de fiction qui faisait la réputation de la profession. À ce titre, il ne fumait pas la pipe comme Sherlock Holmes ni des cigares à la Colombo, non, notre détective était un homme de son temps, il utilisait une cigarette électronique. Quand Nathalie entra dans son bureau, elle exposa son problème au détective tout en tentant de retenir sa détresse. En guise de réponse Le furet, Nicolas de son prénom, plissa les yeux en tirant de grosse bouffée de fumé blanchâtre sur sa vapoteuse. Pendant un court instant, il considéra son interlocutrice en la déshabillant du regard. Son instinct de prédateur lui désignait une nouvelle proie. Par expérience, il le savait les veuves plus encore que les femmes trompées étaient faciles à séduire. Quand l'une avait besoin de se venger, l'autre aspirait juste à être réconforté. Le privé fut interrompu dans sa rêverie perverse par la sonnerie de son téléphone - un thème à la mélodie jazzy joué au saxophone - qui aurait très bien pu être utilisé comme le générique d'une série télévisée dont il serait le héros. Il regarda sur son appareil, pris l'appel en couvrant sa bouche avec sa main et murmura : "<i>je ne peux pas parler là, je suis encore au boulot, on se voit ce soir au club</i>."<br>
Le furet eut un petit sourire en coin en raccrochant et inspira à nouveau dans sa cigarette électronique. Son attention toujours un peu distraite, il se saisit d'un petit carnet et d'un crayon à papier pour prendre des notes.<br>
"<i>Asseyez-vous, je vous en pris mademoiselle, mettez-vous à l'aise</i>."<br>
"<i>Mademoiselle?! Vous rigolez j'ai la quarantaine passé.</i>"<br>
"<i>On est jamais trop âgée pour un compliment. Excusez-moi, je ne voulais pas vous faire rougir</i>!"<br>
Mal à l'aise, elle ne put réprimer un sourire gêné.<br>
"<i>Je vous sers un verre d'eau</i>?"<br>
Nathalie refusa poliment d'un geste de la main.<br>
"<i>Bon, je vais avoir besoin de quelques informations pour commencer mon enquête. <br>
Le nom, prénom de la personne que vous recherchez, sa dernière adresse connue, son numéro de téléphone et une photo si vous avez ça?</i>"<br>
"<i>Tout est là</i>." Elle lui tendit une enveloppe.<br>
"<i>Super! Par contre je suis désolé, je vais devoir écourter notre entrevue, j'ai un rendez-vous en ville juste après</i>."<br>
Le détective se redressa, regarda sa montre et enleva son tee-shirt dévoilant ainsi un torse aux muscles encore bien dessiné pour son âge. Nathalie détourna le regard par pudeur, mais curieuse elle se laissa aller à regarder du coin de l’œil. Soudain prise de culpabilité, elle se souvint pourquoi elle était venue ici : retrouver son Laurent bien aimé. Le furet qui ne ménageait pas ses effets prit tout son temps pour enfiler sa chemise à la manière d'un stripteaseur. Ce dernier se rapprocha pour attraper son sac de sport noir qui trainait sous le siège de sa nouvelle cliente. Et quand elle se redressa pour lui faciliter le passage, ils se frôlèrent, se regardèrent l'un l'autre comme s’ils allaient s'étreindre.<br>
Ils n'avaient pas besoin de se le dire, il y avait quelque chose électrique entre eux...mais il y avait bien un "<i>mais</i>" ou plutôt un "<i>mec</i>" celui que le détective était engagé à retrouver.<br>
<br>
"<i>Thomas</i>", enfin Laurent avait déjà repris ses mauvaises habitudes. Bien sûr, il était sur ses gardes, encore, plus qu'auparavant. Mais comme je vous l'ai déjà dit en début de nouvelle, il ne pouvait pas s'en empêcher. Néanmoins, il avait mis de côté les sites et autres applications de rencontres. À la place, sa stratégie nouvelle s'orientée autour de son carnet d'adresses et ses vieilles, très vieilles connaissances. Dont l'une d'elles avait répondu partante, en la personne de Claire, 62 ans. Une fréquentation qui avait cessé du jour au lendemain suite à une expérience un peu particulière que Laurent semblait avoir momentanément oubliée. Pourtant à l'époque, la chose l'avait plutôt marqué et c'est peu dire, il avait perdu un téton dans l'histoire. La cougar était adepte de pratique BDSM un peu extrême. Ceci expliquait en partie qu'elle avait attaché Laurent au lit et l'avait gentiment torturé avec une pince. Malgré que le mot de passe fut répété jusqu'à être hurlé, le signal n'avait pas été entendu par sa vieille connaissance, en effet la cougar était atteint de surdité. En dépit de cet épisode douloureux - qui semblait-il n'avait pas laissé de souvenir traumatisant outre l'imposante cicatrice - Laurent se retrouvait une nouvelle fois au lit avec Claire. Pour sa défense et si ça peut vous aider à le comprendre, notre homme accumulé énormément de frustrations sexuelles depuis quelque temps.<br>
Sans compter qu'il avait besoin "<i>d'évacuer toute cette tension</i>" qu'occasionnait le chantage de la jeune Margaux. Et puis il avait une revanche à prendre sur le lit à baldaquin de Claire qui semblait s'être mué exceptionnellement en cage de MMA. Alors qu'il lui assenait des coups de reins comme autant de coups de poing, la cougar prenait son pied, mais semblait toujours autant insatiable. Intérieurement, il souhaita la baiser si violemment que cela provoquerait un infarctus ou un AVC à sa partenaire. Hélas, plus il y allait fort et plus elle prenait du plaisir. Cela exaspéra tellement notre homme que ça sa soif de domination se mua en une colère sourde. Il en perdit son sang froid, il ne contrôlait plus ses gestes. Laurent qui exécutait une levrette un peu étrange - sa partenaire avait la tête enfouie dans le matelas et maintenue ainsi par le pied de ce dernier appuyé sur sa joue - la sodomisa profondément pour assoir son autorité. Totalement soumise, elle s'abandonna et ne put contenir le geyser de sang et de merde qui jaillit par son anus. Dans la panique et en voulant certainement reboucher brutalement l'orifice, il se péta littéralement la bite.<br>
<br>
Le Furet avait retrouvé la trace de "<i>Thomas</i>" facilement.<br>
Sans dévoiler les astuces du détective, il avait déduit que le prénom donné à sa cliente était faux. Pour se faire, il prit contact avec une connaissance qui travaillait justement pour l'opérateur téléphonique auquel était rattaché le numéro. Moyennant un petit billet, celui-ci lui communiqua l'identité et l'adresse du client à laquelle était déclarée la ligne. Tout cela avait permis à l'enquêteur privé de prendre "<i>le disparu</i>" en filature de son domicile à celui de sa maitresse et jusqu'à l'hôpital. Aux urgences, une poche à glace sur ses attributs, Laurent attendait le résultat de l'échographie. Quand le médecin revint enfin vers son patient, il lui diagnostiqua une fracture du pénis, le syndrome de l'aubergine. C'est à ce moment bien précis, quand Laurent était le plus vulnérable que le détective et sa démarche nonchalante entrèrent en scène. <br>
"<i>Je ne m’attendais pas à vous rencontrer dans de telles circonstances</i>"<br>
"<i>Pardon</i>?!"<br>
"<i>Faut dire que c'est un peu cocasse ce qui vous arrive</i>."<br>
"<i>Je suis tombé à vélo</i>..."<br>
"<i>Va falloir trouver une meilleure excuse/histoire à raconter à votre femme. Si je peux me permettre un petit conseil...aujourd'hui, vous avez la bite pétée, mais demain à trop jouer avec le feu, vous allez tomber sur une folle qui vous l'arrachera en vous suçant pour se venger</i>!"<br>
"<i>Mais vous êtes qui au juste</i> ?"<br>
"<i>Votre meilleur ami en ce moment, c'est moi qui vous le dis</i>!" <br>
"<i>Ha bon</i>?" <br>
"<i>Parce que les vrais amis sont là quand on est dans la merde et visiblement ça semble être votre cas</i>" Le Furet lui tendit sa carte de visite avec un sourire en coin.<br>
Laurent lu la carte à voix haute "<i>Détective privé</i>?"<br>
"<i>Exact, croyez-le ou pas, je peux résoudre tous vos problèmes</i>!"<br>
"<i>Et vous comptez vous y prendre comment</i>?"<br>
"<i>Déja il faudrait par finir ce que vous avez commencé</i>..."<br>
"<i>Cet à dire</i>" Laurent coupa le détective.<br>
"<i>Votre idée de vous faire passer pour mort aux yeux de Nathalie n’était pas si mauvaise en soi, je dois bien l'avouer, mais il fait amateur. Tout ça manque de preuve. <br>
C'est pourquoi je vous propose de me procurer de faux documents comme un dossier médical et un acte de décès que je fournirais à ma cliente. Je peux même produire un journal réédité daté d'y a deux semaines avec une rubrique nécrologique modifiée. Tout est possible, c'est vous qui voyez. La limite, c'est ce que vous permet votre budget</i>."<br>
"<i>Et justement, ça va me couter combien tout ça</i>?"<br>
"<i>Bien évidemment, tout ça à un certain prix vous l'imaginez et puis ce n'est pas sans risque non plus. Je peux perdre mon assermentation</i>"<br>
"<i>Combien</i>!"<br>
"<i>Disons 6 000 euros et considérez que je vous fais un prix si vous me garantissez de ne jamais plus rentrer en contact avec Nathalie</i>."<br>
"<i>Est-ce que j'ai vraiment le choix</i>?!"<br>
"<i>C'est vous qui voyez! On peut également pousser le concept encore plus loin, on pourrait par exemple acheter un caveau/emplacement dans un cimetière ou une concession funéraire, mais là encore cela va faire augmenter la facture comme vous l'imaginez. Voyez ça comme un investissement, au lieu d'acheter un studio ou des places de parking, la au moins ça sera rentable après votre mort. L'avantage c'est que vous ne payerez pas de frais de copropriété. Et pas de problème de voisinage bruyant non plus à prévoir!</i><br>
"<i>J'ai encore un autre problème à régler, quitte à faire appel à vous autant me débarrasser de tout</i>."<br>
"<i>Je vous écoute, Laurent</i>." <br>
"<i>Y a une copine de ma fille, elles sont à la fac ensemble, qui me fait du chantage depuis qu'elle a trouvé mon profil sur tinder</i>..."<br>
"<i>Ok, il va falloir que vous procuriez son identité et son numéro de téléphone</i>."<br>
"<i>Je peux vous avoir ça</i>."<br>
"<i>Super! Pour le reste et les détails, on verra plus tard</i>."<br>
"<i>Qu'on soit bien d'accord, toute cette histoire sera notre secret</i>!"<br>
Le Furet fit un clin d'oeil et mima une fermeture éclair imaginaire sur sa bouche en signe d'approbation avant de s'éloigner.<br>
"<i>On se recontacte, tombeur</i>!" lança-t-il à Laurent puis tira sue sa vapoteuse et recracha la fumée en murmurant pour lui "<i>Tu t'es bien fait baiser</i>!".<br>
Non loin de là, mais à une distance suffisante pour ne pas se faire repérer, la femme de Laurent assistait à la dernière interaction des deux hommes. Du peu qu'elle avait pu observer, Sarah se fit un avis bien tranché de la situation. Bien qu'elle était sous le choc de cette révélation, elle n'était pas complètement surprise par la nouvelle non plus. En effet, avant ça Sarah était déjà en proie à un doute grandissant sur la question. Ce qu'elle venait de voir en était simplement la confirmation : Laurent, son mari était un homo qui affectionnait les pratiques sados masos.<br>
Depuis quelque temps, elle avait remarqué des petits changements dans son comportement : il prenait plus soin de lui et avait renouvellé entièrement sa garde-robe.<br>
Logiquement, à l'époque Sarah avait imputé cela à une crise de la quarantaine.<br>
Et quelle triste ironie, pour cette femme qui plaisantait souvent avec son mari, sur le fait qu'il se découvrirait homo à la quarantaine!<br>
Si un jour on lui avait dit que cela se réaliserait, elle ne l'aurait pas cru, elle en aurait même rigolé.<br>
C'était peut-être ça le pire dans l'histoire. Sarah ne lui en voulait pas autant qu'elle s'en voulait à elle même de ne pas l'avoir vu, alors que c'était juste sous ses yeux.<br>
"<i>C'est vrai qu'il m'a trahie, mais ce n'est pas comme s'il l'avait fait avec une femme plus jeune et plus jolie.<br>
Bien sûr, ce n'est pas très flatteur de savoir que son, mari s'est détourné des femmes pour les hommes.</i>" Se consola-t-elle.<br>
Chacun sa façon de voir le verre, à moitié vide ou à moitié plein. La femme de Laurent poursuivit son introspection durant le trajet de retour au foyer familial. Elle estimait qu'il avait été plutôt discret pendant toutes ces années...à vrai dire elle ne s'était jamais trop posé de question sérieusement, sauf peut-être cette fois où il s'était arraché la moitié d'un téton "<i>en se rasant"</i>. Sarah en avait presque pitié de lui, elle s'imaginait qu'il devait tellement se détester au fond de lui même, à se livrer une vraie bataille intérieure pour lutter contre sa vraie nature. Tout ce machisme et cette virilité exacerbée n'étaient en fait qu'une façade selon Sarah. Quoi qu'il en soit, sa décision était prise et cela était mieux pour lui comme pour elle. Sarah n'allait tout de même pas attendre qu'il fasse son coming out et devenir ainsi la risée du voisinage. À peine Laurent avait-il mis un pied au-delà du pas de la porte qu'il entendu son prénom que sa femme appelait depuis la cuisine.<br>
<br>
Sarah l'attendait attablée dans une ambiance tamisée par la lueur des chandelles. <br>
"<i>Coucou ma chérie, quelle surprise! tu as fait quoi à manger</i> ?"<br>
Il traversa la pièce avec sa veste devant lui pour cacher son entre jambes.<br>
"<i>Alors en entrée nous aurons des aubergines grillées suivies de croques monsieurs et pour le dessert des bananes flambées! C'est à ton gout mon chéri</i>?"<br>
Le mari adultère se sentait pris au piège, il voulut desserrer son nœud de cravate, mais ses mains tremblaient trop pour y parvenir.<br>
"<i>Je suis passée à la boulangerie pour acheter des pâtisseries, mais ils n'avaient plus de "divorcés" alors je n'ai rien pris</i>."<br>
Si avec ça, Laurent n'avait pas compris le message...cependant sa tactique consistait quand même à faire l'ignorant. Avec un peu de chance et un bon concours de circonstances, il espérait même se faire passer pour innocent. Laurent n'était pas du genre à avouer ses méfaits par culpabilité. Non, il était de ses personnes qui le nez dans la merde vous affirmerez que c'est de la mousse au chocolat.<br>
Au passage, c'était son dessert préféré, mais hélas pour lui, ce n'était pas au menu de ce soir.<br>
Sa femme le connaissait par cœur et savait par conséquent que tant qu'elle ne provoquerait pas la discussion, son mari ferait comme si de rien n'était. Après tout, tant qu'il ne passait pas aux aveux, il n'était pas coupable. Summum de la vilenie, il se terrait dans le silence. <br>
Aussi lâche qu'inutile, cette stratégie - si un jour avait-elle marché ? - ne le tirerait pas d'affaire cette fois. Cependant elle lui éviterait peut-être de s'expliquer. Et c'est bien cela qu'il essayait d'éluder, car il le savait bien, aucune des justifications qu'il avait inventées n'était suffisamment crédible pour convaincre sa femme. Quand Sarah lui balança tout ce qu'elle savait, malgré les cris, les pleurs et les assiettes cassées il fut presque soulagé d'apprendre qu'elle (ne savait pas la vérité) s'était trompée.<br>
Bien sûr, il allé devoir galéré pendant quelque temps, mais le pire allait être évité. Enfin, si le détective s'occupait correctement du problème avec Margaux, la petite jeunette, la copine de Fac sa fille.<br>
Après avoir traiter de tous les synonymes et insultes faisant référence à l'homosexualité - ce qui il faut l'avouer était une sacrée punition pour notre hétéro macho - son mari, Sarah décida d'aller se réfugier chez sa sœur et claqua la porte de la maison. Laurent entendit la voiture démarrée en trombe puis pilée brusquement suivie d'un grand bruit métallique.<br>
<br>
Le détective Le Furet avait donné rendez-vous à Nathalie dans un café en prétextant un compte rendu d'enquête. Pourtant, une fois sur place la quarantenaire n'avait pas l'impression qu'elle était conviée pour parler de la disparition de "<i>Thomas</i>". Bien au contraire, l'enquêteur semblait jouer la carte séduction avec sa chemise déboutonnée qui laissait entrevoir ses pectoraux.<br>
Ce qui attira particulièrement l'attention de sa cliente, c'était l'élégant costume sombre dont il était vêtu, lui qui d'habitude portait un jean et tee-shirt. Et bien qu'elle trouve très séduisant dans cet apparat, elle sentait que tout cela était de mauvais augure. Le Furet avait amené avec lui un joli bouquet afin de tester les réactions de la quarantenaire. Pour le moment, il tâtait le terrain à défaut d'autre chose. Sa manœuvre était simple, si Nathalie lui demandait pour qui étaient les fleurs, cela voudrait signifier qu'elle est ouverte à la séduction. Dans le cas contraire, cela indiquerait qu'elle était encore trop endeuillée pour s'en rendre compte auquel cas il les lui donnerait pour déposer sur la tombe du défunt. Une fois leurs cafés consommés, Le Furet en parfait gentleman régla l'addition et suggéra une balade dans le quartier. Nathalie ne tarda pas à voir ses craintes se confirmer quand elle comprit qu'ils prenaient la direction du cimetière.<br>
Ce n'était pas le meilleur moment et pour plusieurs raisons :<br>
La première étant qu'elle gardait encore un infime espoir de le retrouver vivant, la deuxième à cause de ce gros nuage noir menaçant qui était au-dessus de leurs têtes.<br>
Notre détective séducteur avait pensé à tout, ne soyez donc pas surpris de savoir qu'il l'invita Nathalie à s'abriter sous son parapluie. La pluie battante appuyée par de puissantes bourrasques de vent encourageait la jeune femme à se blottir contre le détective. Parce qu'elle se sentait protégée, il l'a pensé vulnérable et espérait bien profiter de la situation.<br>
Avant de franchir les grilles du cimetière, le détective s'arrêta et lança un regard désolé à sa cliente.<br>
"<i>Je suis navré Nathalie, les réponses que vous attendez ne sont pas celles que vous espériez</i>..." <br>
Ils avancèrent dans les allées de tombes jusqu'à arriver à une stèle fraichement fleurie située un peu à l'écart, sur une parcelle vierge. Sur le marbre est inscrit "<i>Thomas VERDIER 1967-2019</i>".<br>
Une fois de plus, Le Furet avait anticipé ses besoins en sortant un mouchoir de sa poche. Et ce simple geste marqua le début des pleurs de la désormais célibataire. <br>
"<i>J'ai pensé que vous aimeriez déposer des fleurs, si vous voulez inscrire quelques mots sur la carte, je dois avoir un stylo..."<br>
Le détective retira sa</i> main empathique posée sur l'épaule de sa cliente et de l'autre lui tendit le bouquet. C’en était trop pour Nathalie qui s'effondra à genoux comme sous le poids de sa tristesse.<br>
Naturellement, Le Furet proposa de la raccompagner chez elle et à sa plus grande surprise cette dernière préféra un endroit dans lequel elle n'avait pas de souvenir avec Thomas. C'est donc en toute logique qu'ils se retrouvèrent chez le détective.<br>
Une fois dans l'appartement de ce dernier, les choses prirent une tournure "<i>presque</i>" inattendue pour le détective. La quarantenaire lui sauta littéralement dessus, arrachant pratiquement ses vêtements en l'embrassant. Expert, Le Furet glissa ses doigts entre les jambes de la belle et constata que ses dessous étaient trempés. Alors qu'il commençait à la tripoter, elle s'ouvrir comme une fleur et fit de petits gémissements. C'est à ce moment précis que l'homme malicieux décida de s'interrompre pour demander : "<i>Je ne voudrais pas que tu penses que je veux profiter de ton deuil pour coucher avec toi, Nathalie</i>. <i>Si on le fait, je veux que ce soit parce que tu en as vraiment envie</i>."<br>"<i>Non, ne t'inquiètes pas, j'ai juste besoin de me défouler, de passer à autre chose, d'oublier.</i>"<br>
"<i>C'est cool, alors vas-y utilise moi</i>!"<br>
<br>
<br>
Laurent ne pouvait plus faire machine arrière, il ne disposait plus de plan de secours, ils les avaient tous épuisés, de B jusqu'à Z. Depuis qu'il s'était fait passé pour mort auprès de Nathalie, une série d'événements infortunés l'avait frappé. Chaque coup du sort semblait faire écho avec une certaine ironie à son comportement passé. D'abord sa femme qui se retrouvait handicapée, puis son fils qui se la jouait pervers sexuel dans les toilettes de l'école, ce serait quoi ensuite?<br>
À ce sujet, la directrice avait convoqué Sarah et Laurent et c'est pourquoi ce dernier venait chercher sa future ex-femme. La pauvre en fauteuil ne pouvait plus se déplacer toute seule et c'est donc Laurent qui avait gardé le monospace depuis l'accident. C'était aussi l'occasion pour lui de venir souhaiter un joyeux anniversaire à sa fille. Hélas, entre son entreprise à gérer et les aller-retour de l'hôpital à chez lui, il n'avait pas eu le temps de trouver un nouveau cadeau. À la base il avait prévu de lui offrir une voiture pour ses 20 ans, mais dans de telles circonstances, vous imaginez que cela aurait était mal venu. Laurent s'excusa auprès de sa fille de ne pas lui avoir apporté de cadeau et celle-ci lui répondit que "<i>son plus beau cadeau serait qu'il se remette avec sa mère</i>".<br>
Pris soudainement de sueur froide, le père bredouilla "Malheureusement ma chérie, tu le sais ça ne dépend pas que de moi" et une petite voie intérieure lui glissa ",mais c'est entièrement de ma faute".<br>
Cette scène ne vous rappelle pas déjà quelque chose?! À Laurent, oui, cette ironie de situation résonnait en lui comme une bonne leçon de vie. Pour éviter le malaise, il s'isola dans le jardin pour passer un appel au détective. <br>
"<i>Où en sont mes problèmes</i>?"<br>
"<i>Ne vous inquiétez pas, ils seront bientôt tous résolus...je vais m'en occuper ce soir, vous allez pouvoir reprendre votre vie d'avant</i>."<br>
"<i>J'aimerais bien, oui</i>."<br>
<br>
Visiblement exténué, le mari raccrocha sans avoir mis un terme de façon courtoise à la conversation.<br>
Le Furet ne lui tenu pas rigueur de cette réaction impolie, au fond il comprenait son client. Celui qu'il avait d'abord envisagé comme potentiel rival, jusqu'à ce qu'il s'en serve d'appât. Loin de culpabiliser, il n'avait en général que peu d'empathie et encore moins de conscience, mais avait développé pour lui une forme de sympathie. Après tout, il partageait également cette lassitude vis-à-vis de Nathalie, elle semblait plus séduisante et plus spirituelle tant qu'il ne l'avait pas baisé. Mais une fois que cela avait été fait, elle avait perdu toute saveur, elle était fade comme le fruit du dragon avant de le gouter pour la toute première fois. La verve attractive des discussions s'évanouissait, mais le fait est qu'elle n'était pas à la hauteur de ses promesses - qu'elle n'avait pas faite - y était pour beaucoup. Certes, elle avait un corps plaisant qui la faisait paraitre plus jeune, mais la quarantenaire ne savait apparemment pas s'en servir. À quoi bon l'expérience sans la maitrise, me direz-vous.<br>
Pour vous donner un exemple : en levrette elle faisait le dos rond et si elle vous sucez...he bien...elle le faisait dans le noir. Alors qu'avec son seul regard, en vous fixant droit dans les yeux, elle aurait pu vous faire finir. Et justement, en parlant de finir, Nathalie avait cette façon de jouir bruyamment - pour ne pas dire en hurlant - qui pouvait faire sourire la première fois, mais rapidement devenir insupportable. Un peu comme pourrait devenir agaçant une femme fontaine et le rituel du changement de draps à chaque fois. En bref, Nathalie n'était pas à la hauteur de ce qu'il espérait, Le Furet le reconnaissait, il s'était déçu tout seul avec ses propres attentes.<br>
<br>
Sur le trajet pour la réunion avec le proviseur du collège de leur fils, un lourd silence demeurait dans l'habitacle. Laurent dont l'attention focalisée sur la route ne risquait pas d'être détournée par une discussion avec sa future ex-femme remarqua une voiture dans son rétroviseur. C'était la voiture de Nathalie, du moins elle était du même modèle et de la même couleur. Le véhicule gardait toujours une distance d'une vingtaine de mètres ce qui rendait difficile pour Laurent de voir qui l'a conduisait ou de lire la plaque d'immatriculation. Rien de sur cependant, il fallait qu'il garde son sang froid et ne cède pas à la paranoïa. Il se demandait depuis quand cette voiture était derrière lui.<br>
Le suivait-elle ? Ou était-ce une simple coïncidence? <br>
Avec ce qui se passait dans sa vie ces derniers temps, il sombrait peu à peu dans la paranoïa la plus totale. Laurent ne pouvait pas se permettre une énième situation problématique. Il accéléra pour franchir le feu qui passait du orange au rouge et freina d'un coup sec en voyant une voiture de police qui attendait à l'angle. Sarah engueula violemment Laurent, mais ce n'est pas pour cela qu'il porta ses mains à son visage comme pour se protéger. C'était pour cacher sa tête, car la voiture de Nathalie était arrêtée à leur hauteur et il ne voulait pas qu'elle le voie. Laurent avait peur d'être démasqué.<br>
Mais pour la première fois depuis bien longtemps, la chance lui sourit. À son plus grand soulagement, la quarantenaire ne fit pas attention et redémarra tranquillement. Il l'a regarda s'éloigner comme si elle était un fantôme alors que si vous avez bien suivi, techniquement ce serait plutôt lui, le spectre.<br>
<br>
Nathalie était en route pour le cabinet du détective, elle aimait bien faire des visites à l'improviste. <br>
Une petite surprise de temps en temps, pour elle, était nécessaire pour entretenir la flamme.<br>
Le Furet avait réussi à rentrer en contact avec la mère de Margaux et l'avait convaincue de venir avec lui à son bureau. Il l'avait attaché et suspendu au-dessus du sol à l'aide de grosse corde. L'enquêteur envoya une vidéo prise avec son téléphone à son client. Évidemment, Laurent exultait, il tenait sa revanche et transféra sans tarder la chose à celle qui le faisait chanter depuis le début. Dans son message, il avait joint à la vidéo cette légende : "<i>Finalement Margaux, tu devrais être contente. Tu vas devenir à ton tour une enfant du divorce</i>."<br>
Sur l'enregistrement on pouvait entendre - bien qu'elle soit bâillonnée - les gémissements de douleurs plaisantes et plaisirs douloureux de sa mère. Depuis la pièce attenante au bureau faisant office de salle d'attente, Nathalie qui venait d'arrivée croyait entendre ce qui n'était pas des pleurs de tristesse. Naïvement, elle pensa à un énième constat d'adultère puis regarda le gros sac de sport noir. Elle le reconnaissait, c'était celui que Le Furet emmenait pratiquement partout avec lui et il était partiellement ouvert. La quarantenaire jeta un coup d’œil furtif à l'intérieur, bien sûr elle ne voulait pas fouiller dans ses affaires, mais elle devait savoir, ne serait que pour se rassurer. Et quelle fut sa déception quand elle découvrit qu'il était rempli de sachets de lubrifiant et de sex-toys en tout genre. Folle de rage, c'est alors qu'elle fit irruption dans le bureau et surprit les obscénités auxquelles s'adonnait Le Furet. Nathalie n'en croyait pas ses yeux. Écœuré, la quarantenaire claqua la porte du cabinet en partant et soupira : "<i><b>tous les mêmes</b></i>".</div>LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-39353651441165747112024-01-16T22:34:00.003+01:002024-01-16T23:03:58.163+01:00Ascenseur Social<div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiaJ1p6PtZJwoDxo5xeOYWWE051TzjzQlW5QrNtIUmJVz6QXY6-xPzCcj0ZWQDyRXHe1GDQXIujR0K3OXZz8qQi0_PfApYbJl8MqkayvC3Lm2Ph1HuPUbpwpkgw-dNErqI4L0ptutTJEeRSD_U6xr-p5CMGAcsd5AwicDp3bdxBWkpGOhRXt6ZEFnOlklQ" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="1024" data-original-width="1024" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEiaJ1p6PtZJwoDxo5xeOYWWE051TzjzQlW5QrNtIUmJVz6QXY6-xPzCcj0ZWQDyRXHe1GDQXIujR0K3OXZz8qQi0_PfApYbJl8MqkayvC3Lm2Ph1HuPUbpwpkgw-dNErqI4L0ptutTJEeRSD_U6xr-p5CMGAcsd5AwicDp3bdxBWkpGOhRXt6ZEFnOlklQ=w640-h640" width="640" /></a></div><br /><br /></div><div><br /></div>"Bienvenue au Titanium center building, le bâtiment le plus moderne et le
plus haut de l'histoire.<br />
En effet, ce titanesque gratte-ciel mesure 966
mètres et possède pas moins de 201 étages, 66 ascenseurs et 3583 marches
d'escalier.<br />
Vous pouvez y trouver une clinique privée, des bureaux, des
appartements, un hôtel, un casino et même 4 piscines.<br />
Et bla et bla et bla
bla bla"<br />
C'est ce que vous raconteront les guides, lors d'une visite
touristique de la tour.<br />
Par contre si comme moi vous laissez trainer une
oreille indiscrète et attentive au moindre bruit de couloir vous entendrez
peut-être Philippe le vigile et Maria la femme de chambre, avoir une discussion en
attendant l'ascenseur.<br />
"Tu as vu, il parait qu'ils vont engager des
grooms!<br />
Oui, j'ai dit à mon cousin Santiago de postuler. Je pensais que ce métier avait disparu...<br />
Tu ne dois
beaucoup apprécie ton cousin. Ahaha.<br />
Pourquoi tu dis ça?<br />
Tu n'es pas au
courant, Maria?<br />
Non...dis-moi.<br />
Il y a eu un gros incident ici ce
week-end.<br />
Ha bon? Je ne savais pas...<br />
C'est pour ça qu'ils ont installé
des trousses de premiers secours et qu'ils vont engager des grooms.<br />
Mais
qu'est ce qu'il s'est passé?"<br />
La sonnerie et l'ouverture des portes de
l'ascenseur viennent interrompre brièvement leurs discussions.<br />
En rentrant,
le vigile jette un regard suspicieux à la caméra puis poursuit à voix basse dans
sa langue natale, espagnole.<br />
"Des gens sont restés enfermés dans un
ascenseur tout un week-end et se sont entretués. Parmi eux, y avait le grand
patron, le propriétaire du bâtiment, c'est lui qui a payé pour le silence des
médias, des victimes et leurs familles.<br />
Oh mon dieu, qui c'est qui t'a
raconté tout ça?<br />
Le réparateur de l'ascenseur pardi! Il m'a confié que leur
calvaire a duré du vendredi 16h au lundi matin 6h.<br />
<br />
"Dans les bureaux du 104e aux 115 étages tout le monde quitte le boulot plus
tôt le vendredi sauf Dwight.<br />
Son statut de cadre ne lui imposait pas ce genre
d'excès de zèle, mais ses ambitions carriéristes, si.<br />
C'est pour cela qu'il
se faisait un point d'honneur de toujours partir le dernier, au grand dam des
agents de nettoyages qui appréciaient de faire leur travail sans se faire
épier.<br />
Parfois, Dwight était tellement absorbé par son travail qu'il en
oubliait de faire ses besoins de la journée.<br />
Inconsciemment, pour lui qui
détestait utiliser les toilettes publiques, cela était un signe qu'il fallait
partir.<br />
Alors qu'il venait d'appuyer sur le bouton d'appel de l'ascenseur
avec impatience, il entendit le chariot de l'homme de ménage arriver derrière
lui et soupira.<br />
Dwight, détestait devoir le partager avec quelqu'un. Ce
moment de confrontation sociale aléatoire le mettait mal à l'aise. <br />
Si il le pouvait, il descendrait par l'escalier, mais c'est beaucoup trop long depuis le
108e étage. <br />
Pour lui, c'était une raison supplémentaire de partir après tout
le monde.<br />
Quand la double porte automatique s'ouvrit, les deux hommes
rejoignirent une jeune femme déjà à l'intérieur. <br />
Cette dernière les informa
que l'appareil, étrangement, montait bien qu'elle ait demandé à
descendre.<br />
Pourtant ils le savaient tous, dans cet immeuble ultra moderne,
les ascenseurs étaient équipés des dernières technologies, accès par badge,
commande vocale, camera à reconnaissance faciale, etc.<br />
Lucius, l'homme de
ménage qui gardait toujours ses écouteurs vissés dans ses oreilles n'entendit
pas l'avertissement.<br />
Il pesta silencieusement lorsqu'il se rendit compte de
la chose.<br />
Quelques étages plus hauts, l'ascenseur s'arrêta à nouveau pour
faire rentrer quelqu'un à la plus grande surprise de ses occupants.<br />
L'homme
avait les cheveux mi-longs plaqués en arrière, portait un costume trois pièces et
des chaussures cirées. <br />
Avec son style "yuppie" qui n'était pas sans
rappeler Patrick Bateman de American Psycho, Milton ne laissait personne
indifférent dans l'ascenseur.<br />
Nul besoin pour lui de laisser sa carte de
visite. <br />
Il était bien plus célèbre que le personnage du roman de Bret Easton
Ellis.<br />
L'homme de ménage, Lucius l'avait tout de suite reconnu et s'était
bien gardé de le saluer.<br />
Comme bien souvent il craignait de se faire ignorer,
c'est pour cela qu'il écoutait toujours de la musique dans ses écouteurs.<br />
À
moins que ce ne soit pour une autre raison: Lucius gardait un souvenir amer de
son entretien d'embauche. <br />
Initialement, il avait postulé pour devenir le
nouvel assistant de Milton et avait été recalé parce qu'il était soi-disant
surqualifié ou surdiplomé.<br />
Cependant, la direction des ressources humaines
l'avait recontacté quelques jours plus tard pour lui proposer le job d'homme de
ménage. Quelle sinistre blague.<br />
<br />
Une odeur nauséabonde monta au nez du personnel d'entretien et le sortit de
ses pensées.<br />
Malheureusement habitué de par sa profession, mais pas accommodé
pour autant à ce genre de puanteur. Il mit un instant à se rendre compte
qu'il était enfermé dans une cabine d'ascenseur et non de
toilettes. Apparemment et au vu des convenances et de la bienséance il
n'était pas le seul.<br />
Tous se couvraient la bouche et le nez, se regarder en
coin suspicieusement à l'exception de Milton qui restait impassible. Neutre,
sans expression comme une photo d'identité.<br />
On pourrait presque penser qu'il
portait un masque de chair figeant les muscles de son visage.<br />
Alors que
l'ascenseur descendait vers l'étage qu'il avait choisi, Lucius fit un pas vers
la porte en poussant son chariot d'entretien. Ses chaussures de sécurité
firent un bruit étrange, non pas un couinement plastifié, mais plutôt un son que
l'on attribuerait (associerait) volontiers à des flatulences.<br />
Tout le monde
le regarda subitement.<br />
"Surtout, ne vous gênez pas pour nous!" lança
Dwight.<br />
"Excusez-moi? Je..." essaya de répondre Lucius scandalisé.<br />
"Oui,
vous pouvez!" coupa Dwight.<br />
"Mais arrêtez, ce sont mes chaussures qui.."
expliqua Lucius en désignant ses pieds avec ses mains.<br />
"Mon cul ouais!"
rétorqua l'assistant du manager régional.<br />
"Ne soyez pas idiot!" l'employé de
ménage se redressa et vint coller son front sur celui de son
interlocuteur.<br />
"Arrêtez de m'insulter, racaille! Ça veut dire quoi tout ça?
Vous pensez impressionner qui ici? Allez y frappez moi!" invectiva le cadre
quadragénaire en le repoussant. <br />
Voyant que les événements prenez une
tournure disproportionnée, Milton fini par s'interposer entre les deux hommes.
<br />
"Continuez de faire comme si on n’était pas là, vous vous débrouillez très
bien jusque là. Même pas un bonjour, quel snob!" dit-il en faisant bouger
l'ascenseur<br />
"Vous osez me faire des reproches sur ma politesse alors
que...vous ne manquez pas d'air vous!<br />
Tout ce mouvement fit tanguer
l'ascenseur jusqu'à se provoquer son décrochage. <br />
Les lumières s'éteignirent
et le silence revint, du moins un instant.¨<br />
À présent, seules les petites
veilleuses d'urgence éclairaient la cabine. <br />
Dwight tapota sur l'écran
tactile et suscita l'assistance d'un technicien via la commande vocale sans
succès. <br />
Comme quoi, vous avez beau être dans l'ascenseur du building le plus
moderne du monde, si il y a une panne d'électricité vous serez quand même
coincé.<br />
Il regarda son téléphone et constata comme les trois autres qu'il n'y
avait pas de réseau mobile.<br />
<br />
"Super! Nous voilà bloqués ensemble maintenant." s'exaspéra une voix
féminine.<br />
"Vous auriez pu prendre l'escalier madame, un peu d'exercice ne
pourrez pas vous faire de mal!"<br />
"À vous non plus, visiblement." Rétorqua
Lucius pour prendre la défense de la jeune femme.<br />
"Moi, je suis enceinte et
vous c'est quoi votre excuse?...Gros con!" répliqua-t-elle en finissant sa
phrase dans un murmure.<br />
À ces mots Milton reconnus enfin à qui appartenait
cette voix qui lui semblait si familière.<br />
Elle avait beaucoup grossi depuis
la dernière fois qu'il s'était vu, il y a quelques mois de cela, quand ils
avaient couché ensemble.<br />
C'était pour cela qu'il avait mis autant de temps à
la remettre.<br />
Il comprit mieux alors pourquoi la jeune femme semblait si
embarrassée de le croiser.<br />
À l'époque elle était encore son
assistante.<br />
Naïvement, elle avait surement espéré que le coup de bite se
transformerait en idylle de conte de fées.<br />
La version censurée Pegi7 de 50
shades au grey.<br />
On ne pouvait pas la blâmer pour ça, sur les écrans c'est ce
genre de rêve qu'on vous vend tous les jours.<br />
Elle a seulement voulu le vivre
en 4DX. Sauf que tout ça, c'est du cinéma, c'est pas pour rien que ces émissions
s'appellent "télé-réalité" pour faire rêver les idiots.<br />
Quelle fille n'a
jamais souhaité trouver sur le prince charmant, comprenez par là : un beau gosse
plein aux as.<br />
Argent facile pour une fille qui l'est tout autant, prête à
écarter les jambes devant le premier milliardaire venu.<br />
Pourquoi courir après
une promotion canapé quand on peut être sa partenaire de vie, sa femme, son
égal.<br />
C'est ça le féminisme moderne, l'heure n'est plus à l'émancipation.
<br />
Quoi de mieux qu'un bon contrat de mariage pour plumer son conjoint, gagner
autant voir plus que lui.<br />
Le hic c'est qu'elle n'avait très certainement pas
lu toutes les petites lignes de son contrat de travail.<br />
Alors que les avocats
de Milton, eux, avaient envisagé le pire pour préserver les intérêts de leur
fortuné client.<br />
<br />
17H00<br />
<br />
Et quelques mois plus tard, les revoilà à nouveau réunis. <br />
Aussi heureux
et piégés qu'un jeune couple devant faire face à une naissance non
désirée.<br />
La jeune femme enceinte, Melina de son prénom, senti de fortes
contractions qui la poussèrent à s'accroupir contre un angle de la
cabine.<br />
Pratiquement aux termes de sa grossesse, elle avait de plus en plus
de mal à rester longtemps debout.<br />
Cela faisait presque 1h qu'ils étaient
coincés là et toujours aucune une réponse du service de sécurité ni de la
société d'exploitation, pas même un signe de l'extérieur.<br />
Ils essayaient de
garder espoir dans l'attente qu'une quelconque opération de sauvetage
s'organise.<br />
Lucius tenta de forcer l'ouverture des portes sans parvenir à ses
fins.<br />
"Vous vous fatiguez pour rien, entre deux étages il est impossible
d'ouvrir les portes. Il y a un mécanisme de verrouillage extérieur" lui expliqua
Dwight en se tenant la tête avec la main droite.<br />
"Merci de votre aide."
Répondit l'homme de ménage sur un ton sarcastique.<br />
<br />
20H00 <br />
<br />
Si pour vous 20 minutes coincées dans un ascenseur vous paraissent
interminables, alors imaginer des heures, surtout quand vous n'avez aucun
interlocuteur extérieur.<br />
Le stress commençait à largement se manifester chez
chacun d'eux, sous différente forme.<br />
Dwigt qui avait une envie grandissante
de pisser tentait de se contenir en se tortillant sur lui même.<br />
Quant à
Lucius c'était de se retenir de fumer qui le rendait de plus en plus irritable
et le poussait à se gratter les avant-bras compulsivement jusqu'au sang.<br />
Son
job "alimentaire provisoire" qu'il qualifiait de dégradant lui rappelait déjà
chaque jour sa condition sociale.<br />
Mais ajoutez à ça le fait d'être enfermé,
cela ne pouvait lui évoquer que la terrible histoire de ces
ancêtres.<br />
L'esclavage, la traite des hommes de couleur, mais aussi plus
récemment les dérives judiciaire qui conduisait les Afro-Américains
systématiquement en prison.<br />
Enfin quand ils avaient la chance selon lui de ne pas avoir
été abattus par la police. C'était tout là, sa façon bien personnelle de
justifier sa claustrophobie.<br />
Tout tremblotant, il prit une cigarette dans son
paquet et la porta à sa bouche puis sortit son briquet pour l'allumer.<br />
Au
moment où la flamme éclaira son visage, un souffle à l'haleine parfumée vient
éteindre celle-ci.<br />
"Qu'est ce que vous ne comprenez pas quand je dis que "je
suis enceinte"?!"<br />
Lucius, ignora la remarque et ralluma aussitôt la flamme de
son briquet.<br />
"C'est mauvais pour le bébé!"<br />
"Vous dites ça comme si j'en
étais le père, je n’en ai rien à foutre moi de votre bébé!"<br />
À cette réplique
Milton eut un rire soudain dans son coin d'ascenseur.<br />
Melina lança un regard
noir dans cette direction et arracha la clope au bec de son
interlocuteur.<br />
"En plus vous allez déclencher l'alarme
incendie!"<br />
"Justement, ça pourrait peut-être nous aider à nous faire
remarquer." dit-il en tapant au plafond avec son balai pour faire du
bruit.<br />
"J'en doute fortement, vous allez surtout réussir à nous rendre
sourds."<br />
"C'est vous qui me cassez les oreilles!"<br />
Sur ces derniers mots,
il s'énerva tellement qu'il enfonça la trappe dissimulée sous les luminaires du
plafond.<br />
Lucius était suffisamment grand pour arriver à se hisser facilement
par l'ouverture sans demander l'aide de qui que ce soit.<br />
En posant ses mains
malencontreusement sur une partie métallique en contact avec les câbles, il
s'électrocuta mortellement.<br />
Tout le monde cria de surprise et de terreur
tandis que son corps brulant lentement de l'intérieur pendait par la trappe.<br />
<br />
22H00 <br />
<br />
"Il y a comme une odeur de singe grillé ou de viande de brousse."<br />
"Vous
êtes répugnant de racisme."<br />
"Arretez un peu, j'ai voyagé en Afrique et sur
certains marchés je peux vous affirmer que c'est cette même odeur que vous
trouvez là bas!"<br />
Un moment passa où le silence se fit pesant, Dwight voulant
briser la glace se hasarda alors à raconter une blague.<br />
"Oh j'en ai une bonne
là! Comment reconnait-on un noir calciné?...Non, personne? <br />
À son odeur de
poulet grillé!" S'esclaffa-t-il tout seul avant de reprendre.<br />
"Sérieusement,
j'en pouvais plus de lui, c'est tellement difficile de devoir mesurer chacune de
mes paroles pour ne pas vexer ce genre de personne. <br />
Ils ne sont bons qu'à se
victimiser. C'est fatigant.<br />
Enfin bon...On devrait peut-être le décrocher,
non?" dit-il en se saisissant du balai.<br />
"Je vous le déconseille, c'est le
meilleur moyen de vous électrocuter aussi." <br />
"Vous comprenez, je ne voudrais
pas qu'on croit qu'il est mort pendu..."<br />
"Vous êtes toujours aussi drôle?!"
lança Melina sans attendre de réponse de son interlocuteur.<br />
<br />
00H00<br />
<br />
Les genoux serrés l'un contre l'autre, le buste penché en avant. Dwight se
contorsionnait littéralement pour ne pas que sa vessie cède.<br />
Mais il avait
trop d'amour propre pour se pisser dessus alors il se résout à sortir son sexe
et uriner dans le coin opposé à ses compagnons d'infortune.<br />
Dans la
semi-obscurité, Melina perçut comme une vapeur chaude et odorante de pisse et
déclara :<br />
"Vous ne pouviez vraiment pas vous retenir plus longtemps?<br />
On ne
sait pas combien de temps on va encore devoir attendre, on aurez pu avoir besoin
de la boire. Vous êtes bête d'avoir gaspillé!"<br />
"Je peux vous pisser dessus si
vous aimez tant ça! Je m'en ferais un plaisir!"<br />
Melina soupira de
consternation et sentit une contraction plus forte que toutes celles qu'elle
n’avait pu jamais avoir avant.<br />
Elle se recroquevilla contre la paroi de
l'ascenseur et lâcha prise.<br />
À sa grande surprise et celles des deux autres
occupants, elle venait de perdre les eaux.<br />
<br />
05H00<br />
<br />En son fort interieur, Dwight s'interrogea, si les eaux n'étaient finalement pas un peu
la même chose que la mouille abondante des femmes fontaines.<div>AAprès s'être égaré un instant dans ses pensées, il provoqua une nouvelle fois la femme enceinte. <br />
"Vous auriez pu vous retenir,
franchement!"<br />
Melina était tellement en souffrance qu'elle n'avait même pas
la force de lui répondre par une insulte entre deux gémissements de
douleur.<br />
Le sourire narquois du cadre quarantenaire disparu de son visage
alors que le liquide initialement translucide se mêlait de sang, passait du rouge
au brun en se rependant sur le sol.<br />
À la faible lueur des veilleuses, il
voyait la flaque sinistre progresser vers lui comme une ombre.<br />
Pour y
échapper, il recula sans regarder derrière lui et glissa dans sa propre
pisse.<br />
En voulant se rattraper pour ne pas tomber, il posa la main sur le
cadavre encore électrique de Lucius.<br />
Au même moment Milton eut le bon réflexe
de pousser le chariot d'entretien pour faire barrage.<br />
Il se saisit du balai
serpillère qui trainait et épongea comme il pouvait le liquide sombre autour
d'eux.<br />
<br />
10H00<br />
<br />
Milton redoutait que la vue du sang ne lui fasse tourner de l'oeil, mais se
rendit compte, étonnamment, que cela provoquait l'effet inverse.<br />
Associait à
ça, l'odeur de chair brulée qui flottait dans l'air ne cessait de le rappeler à
la faim qui le rongeait.<br />Bien malgré lui, il lorgnait vers la viande
grillée des cadavres et avait le plus grand mal à le dissimuler lorsque son
ventre grondait pour exprimer son appétit.<br />
Les contractions devenaient de
plus en plus intenses et rapprochées, Melina allait mettre bas et Milton devait
l'assister.<br />
<br />
14H00<br />
<br />
Après des heures de travail, le bébé montrait pratiquement sa tête.<br />
Et
dire que les médecins de la clinique privée du 32e étage où elle avait
rendez-vous un peu plus tôt dans la journée, avant de se retrouver coincée dans
l'ascenseur, lui avaient dit qu'ils provoqueraient l'accouchement la semaine
prochaine.<br />
C'était un avantage que le comité d'entreprise octroyait à ses
employés et la jeune femme n'avait pas les moyens de se payer de tels soins
autrement.<br />
La vie est étrange pensa-t-elle, il a été conçu dans cette tour et
donc c'est tout naturellement qu'il doit y naitre.</div><div><br />
17H00<br />
<br />
Soudain retentit à l'unisson un cri déchirant, celui de la mère et de son
nourrisson.<br />
Une membrane céda comme un barrage, déversa tout son sang sur
Milton.<br />
Dans un dernier effort avant de mourir, Melina avait transmis sa vie,
elle avait littéralement donné la sienne pour sa progéniture.<br />
L'homme couvert
de sang examina l'enfant qu'il tenait dans ses bras, envisagea de le dévorer,
mais s'arrêta de respirer quand il remarqua que c'était un garçon.<br />
Le bébé
lui ressemblait trait pour trait, à un tel point qu'il lui était difficile d'en
faire abstraction. Indéniablement, il le savait, c'était sa descendance, son
héritier.<br />
Il se souvenait avoir lu un article animalier qui disait en
substance que chez certains mammifères, le réflexe physiologique du nouveau-né
était de ressembler au male pour ne pas qu'il le tue.<br />
Cela venait chambouler
ses plans, tout ce qu'il avait prévu jusque là.<br />
Il regarda autour de lui puis
vers la caméra de surveillance, hésita un instant et tira sur le cordon
ombilical encore relié au fœtus duquel pendait le placenta.<br />
Le millionnaire
planta sa bouche dans l'organe gorgé de sang, arracha un morceau de chair qu'il
avala goulument et adressa un sourire à son fils le menton
dégoulinant.<br />
"Bonjour Otis" murmura-t-il d'une voix douce au nourrisson tout
en agitant le doigt devant son visage pour attirer son attention.<br />
L'avait-il
baptisé ainsi en hommage à la société d'ascenseur dans lequel il avait vu le
jour? Certainement.<br />
Milton passa la main dans sa poche et en sortit une
petite télécommande tactile sur laquelle il tapota plusieurs fois avant de la
ranger.<br />
Quelques instants après, les lumières et la caméra se rallumaient, le
courant était revenu.<br />
Les pompiers qui s'apprêtaient avec des outils de
découpe et désincarcération à intervenir sur la cage d'ascenseur furent très
surpris quand les portes s'ouvrirent d'elle même, automatiquement.<br />
Mais ils
l'étaient encore plus de découvrir ce qui se trouvait à l'intérieur : un homme
au visage couvert de sang tenant dans ses bras, tout enveloppés dans sa veste de
costume, un nouveau-né.<br />
Ce dramatique incident, leur rappelaient les scènes
de survivants lors de crash aérien dans une zone montagneuse.<br />
Bien entendu,
pas un journaliste n'a relaté les faits dans les médias, silence radio, de même
pour les familles. <br />
Ont elles été achetées? Personne ne vous répondra à cette
question, sauf si vous pouvez payer plus que l'homme le plus riche du pays, en
l'occurrence Milton."<br />
<br />
Philippe, le vigile vérifia que sa radio n'avait pas été en porteuse pendant
qu'il racontait cette histoire à la femme de chambre.<br />
"Dios Mio" étouffa
Maria dans un mouchoir qu'elle porta à sa bouche avant de poursuivre.<br />
"Et
qu'en est-il du petit Otis?<br />
Tu ne vas pas le croire! Milton a décidé
d'adopter le bébé plutôt que de la reconnaitre."<br />
"Pas étonnant c'est plus
simple pour lui juridiquement, enfin j'imagine."<br />
Le vigile regarda l'oeil
sombre de la caméra de surveillance et se demanda si quelqu'un derrière son
écran l'observait.<br />
Soudain, les lumières s'éteignirent et l'ascenseur se
bloqua entre deux étages. <br />
Philippe esquissa un sourire et lança à Maria
:<br />
"Je t'ai dit
que j'ai mangé des fayots ce midi?"</div>LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-62782906969810209522023-05-01T17:01:00.003+02:002023-05-01T17:11:14.931+02:00Immolée<p style="text-align: center;"> <br /></p><p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMz5xvJX6kvSsJsKzo-kU5CKTqGHe-ROuUxkccgb_9P1H4M5XPbwSQlOZpzNXtOUEBex4icG-f2lJDSPxa7-eDKWeY0GESB3OS3wm_nL8cnWEtaSUuAL2s4BZz2Ig9cJB9-hrKeJa84f8EC8i5LEhEE8Lhz5SFw6B_Qh-etzS3ZsRvSndphnLp6c2v/s2700/Immole%CC%81e1.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2700" data-original-width="2160" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhMz5xvJX6kvSsJsKzo-kU5CKTqGHe-ROuUxkccgb_9P1H4M5XPbwSQlOZpzNXtOUEBex4icG-f2lJDSPxa7-eDKWeY0GESB3OS3wm_nL8cnWEtaSUuAL2s4BZz2Ig9cJB9-hrKeJa84f8EC8i5LEhEE8Lhz5SFw6B_Qh-etzS3ZsRvSndphnLp6c2v/w512-h640/Immole%CC%81e1.jpg" width="512" /></a></div><br /><p></p><div style="text-align: left;"> Ce matin, en poussant les portes vitrés de l'immeuble dans lequel elle travaille, Amanda ne pensait pas tomber si tôt sur un de ses collègues.<br />Ou plutôt sur le cadavre de celui-ci.<br />Défenestré, pousser à bout, au bout du rouleau, il avait fait ce choix de prendre la fenêtre plutôt que la porte, bien que la veille son patron lui avait suggéré la deuxième solution.<br />Encore un, pensa-t-elle, en raccrochant le téléphone de feu son collègue alors même que l'interlocuteur à l'autre bout de la ligne s'impatientait.<br />"Ne quittez pas je reviens à vous tout de suite" avait-il dut répondre à son correspondant avant de s'élancer du 7em étage.<br /><br />Le mois dernier c'était un collègue du S.A.V que l'on avait retrouvé pendu avec un câble téléphonique.<br />Gilbert lui qui ne parvenait jamais à trouvé ces mots sur les grilles du jeux du même nom. Le pendu. C'est bon vous saisissez?<br />Peut-être que l'idée lui était venu comme ça, lui seul le sait...savait.<br />Et encore avant, un employé s'était immolé par le feu dans les locaux.<br />Chose étrange, l'entreprise n'avait jamais fait l'objet d'une enquête pour licenciement abusif.<br />Après tout, les ruptures étaient non-conventionnelle mais bien consensuelles.<br />La seule mesure qui fut prise c'est d'embaucher une psychologue, elle même ne s’étant pas suicidé mais finit par se mettre en dépression.<br /><br />Trois hommes rentrent alors dans "l'open space" encore endeuillé.<br />Les deux premiers en bleue de travail sortent leurs outils pour remplacer la fenêtre, tout comme le dernier arrivant qui dépose ses crayons sur le bureau vacant, renouant ça cravate avant de commencer sa première journée.<br />C'est le quotidien de cette grande entreprise, cette grosse usine à rêves brisées.<br />Bien sur avant d'en arrivé là il y a des paliers à franchir, une sorte de pyramide hiérarchique s'est formée pour définir qui sera le prochain.<br />Le tableau d'avancement est devenu une "death pool".<br />Et pas besoin de le regarder ce matin pour savoir que les prochains a en bénéficier seront le service communication/relation presse.<br />Avec une nouvelle crise interne à gérer après le suicide, voilà de belles journées rallongés en perspective pour rassurer les actionnaires et l'opinion publique, préserver l'image de marque lisse et attractive. C'est le "burn out" assuré!<br /><br />Du coup en attendant patiemment son tour, elle décompresse en fumant.<br />Il est important de préciser qu'en arrivant dans l'entreprise elle n'avait jamais fumé, hormis une fois adolescente pour essayer mais cela ne l'avais pas séduite.<br />Au bout d'un temps, elle finit par s'y mettre elle aussi.<br />Certainement frustré à force de rester seule assise dans une cabine de toilette pendant que les autres profité ensemble de leur pause clope.<br />Et puis dans le monde du travail, si vous n'êtes pas fumeur vous avez tout simplement moins de temps de pause cumulé, alors que vous n'êtes pas moins fatigué ou stressé qu'eux pour autant!<br />Le stress parlons en justement, il est présent sous toutes les formes, se manifeste sous de multiples signes physiques : ongles rongés, calvitie précoce (appelée aussi pelade), acné tardive ou eczéma, dois-je préciser que des rougeurs sur le nez sont plus souvent assimilé à autre chose comme de l'alcoolisme, rire nerveux, tremblement.<br />Si toutefois vous êtes sujet au débit régulier de blague salace sachez que ce n'est pas le stress, vous êtes juste un pervers. Désolé pour vous.<br />Il en est de même pour ceux et celles qui se masturbe inévitablement leurs bureaux, bien qu'il faut bien avouer que les endorphines générées par l'orgasme contribue à éliminer le stress.<br />Pour palier à tout ça, la nicotine et la caféine sont des moyens comme les autres, toutefois le mélange des deux n'est pas conseillé sinon vous pourriez cumulé trop de temps de pause partagé entre les toilettes et l'espace fumeur. Ce qui ferait inévitablement chuter votre productivité et vous attirer les foudres de votre N+1, le manager.<br />Sans oublier, que cela peut vous causer des brulures d'estomac, c'est d'ailleurs ce qui arrive à notre jeune femme régulièrement.<br />Elle a beau voir le médecin, suivre différente cure médicinale pour guérir ce mal, il perdure.<br />Peut-être qu'il faudrait qu'elle en parle à quelqu'un d'autre, comme une psy par exemple mais comme je l'ai dit plus haut celle-ci est en dépression, elle ne serait d'aucune aide.<br />Toutes ses choses qu'elle garde pour elle, qui l'a ronge de l'intérieur.<br />Elle pauserait bien un tickets maladie, mais faut il encore être vraiment malade.<br />Pour cela elle a pratiquement tout essayée : venir en mini jupe en hiver, embrassé les collègues contagieux, gardé les enfants de sa sœur tout un weekend, excepté essayer de se casser un membre, elle pourrait accidentellement passer devant la liste des postulants suicidaire.<br />De nos jours les sœur sont fréquents et les employeurs n’hésite plus à engager des détectives privés pour faire constater la fraude.<br />Et finir au chômage, serait pour elle pire que la mort, rester chez elle attendant dans l'antichambre de l'enfer.<br />Non, elle préfère de loin le surmenage et la charge mentale d'une boite mail pleine à craquer, d'une tapisserie faite de post-it annotés d’innombrables taches à effectuer ou d'un téléphone qui sonne sans discontinuer jusque dans ses cauchemars et viennent en pleine nuit la réveiller.<br /><br />A un moment elle aurait pu être actrice de sa vie, faire le choix de partir et non celui de subir mais ses diplômes sont tombés en désuétude, plus personnes ne sait à quoi ils correspondent maintenant et son CV contient deux lignes. Sur le marché du travail, cela n’intéresse personne, en tout cas, c'est ce qu'elle se dit.<br />C'est tout Amanda ça, attendre que tout s'arrange tout seul, ne pas prendre de décision, de peur que ça aggrave la situation.<br />Elle préfère subir les choses que les affronter, cela lui ressemble plus.<br /><br />Aussi, elle aborda le problème avec une autre approche : tenter de se faire virer, "to get fired" selon l'expression américain consacré par le milliardaire au pastiche, monsieur Donald Trump.<br />Cependant être un mauvais employé requiert une vrai discipline et de vrai compétence, contrairement à un manager. Il ne suffit pas de regarder "la stratégie de l’échec" pour le devenir.<br />En l’occurrence le proverbe "qui peut le plus peut le moins" ne s'applique pas à ce cas de figure.<br />Arrivé en retard, pas coiffé, les dents sales, des aureoles sous les bras, pas maquillé sauf si considéré des crottes sur les cils comme du mascara naturel, se laisser allez à lâcher des flatulences en réunion...Devenir plus misérable que jamais, sans toutefois tomber dans l'incompétence ou l'insubordination, flirter avec les limites de la discrimination...c'est ça le secret pour se faire licencier. <br />Pour elle, qui a déjà renoncé à sa dignité en acquiesçant à toutes les exigences de son employeur, chef de service et manager - chacun ayant toujours plus de consignes à transmettre - cela ne demandais plus d'effort supplémentaire.<br />Et jour après jour, elle se consume à petit feu, ses brulures d'estomac se faisant plus violente, les dents noirci par le café et le tabac, on croirait qu'elle est carbonisé de l'intérieur. L'odeur de tabac froid qui la suit partout ne saurait trahir cette impression.<br /><br />Mais ses efforts finissent enfin par payer, c'est ce qu'elle se dit du moins quand elle se voit convoquer par le DRH.<br />Lorsqu'elle arrive pour son rendez-vous, une secrétaire derrière son bureau fredonne les paroles "libéré, délivré" sur l'air de la chanson de Disney en classant un dossier.<br />A sa grande surprise, c'est le grand patron en personne qui lui ouvre la porte, lui lançant un beau sourire, sans traces aucune de sadisme au coin des lèvres.<br />C'est bien ça qui l’inquiète, ça et le fait qu'il invite à s'assoir, il va même jusqu'à tenir le fauteuil pour cela.<br />Un fauteuil pas une chaise, cela n'a pas la même connotation, vous me suivez ?<br />La porte claque derrière ses talons.<br />Il lui suffit de quelques minutes pour comprendre : on lui offre un avancement.<br />En d'autre terme plus concret elle est promu, pas comme le fut son défunt collègue mais plus comme l'on été ses supérieurs avant elle, chose qu'elle n'envisageait plus.<br />Qui dit hiérarchie dit plus de responsabilités donc plus de stress. C'est un cercle vicieux, un enfer "corporate".<br />Et il est trop tard pour reculer. <br />Une bouffé de chaleur l'envahie, fiévreuse, ses yeux s'embuent, de chaude larmes coulent de ses paupières en laissant sur ses joues une trainé de vapeur.<br />On croirait entendre une théière qu'on aurait oublié sur le feu.<br />Cherchant du regard, le grand patron se demande d’où provient le bruit, interroge l'assistante d'un sourcil levé.<br />Les brulures d'estomac de Amanda se font plus violente que jamais, martèle dans son ventre jusqu’à ce qu'il implose.<br />Du plus profond de ses tripes le feu se propage, ses cheveux, ses vêtements s'embrasent.<br />Autours d'elle, ses collègues de travail n'osent la toucher, ils assistent impuissant à cette combustion spontanée.<br />Manifestation physique du burnout qui l'a consume jusqu'à la calciner entièrement.<br />Il est déjà trop tard lorsque l'alarme incendie retentit, prés de son corps, sur la moquette, une flaque de café s'agrandit, comme une marée noire sur une plage de sable fin, alors que la braise incandescente de sa cigarette, scintille encore dans son regard lointain.<br /></div>LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-68511173804545734072021-02-08T11:46:00.000+01:002021-02-08T11:46:55.080+01:00Mon Everest<span style="color: black;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiH51f5ffNYPWhrnLUnPBTURHC6f5u4nOgShrNdMvUMc8a_JtVGVIyEqJIW4EStyTABbDrhi_L2ydwDt6rVKZCngRxi97MEkaH9yOjQ8DkBaRqRZeG1WYhtfMhhRsclipfjZr2y_96OOiI/s2048/Mon+Everest+3.5.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2048" data-original-width="1365" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiH51f5ffNYPWhrnLUnPBTURHC6f5u4nOgShrNdMvUMc8a_JtVGVIyEqJIW4EStyTABbDrhi_L2ydwDt6rVKZCngRxi97MEkaH9yOjQ8DkBaRqRZeG1WYhtfMhhRsclipfjZr2y_96OOiI/w426-h640/Mon+Everest+3.5.jpg" width="426" /></a></div><br />Là-haut, ce n'est pas le bruit de la neige qui tombe sur les sapins, mais celui du vent qui fait bouger l'emballage d'une barre énergétique jetée par terre.</span>
<br />
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Ce n'est pas non plus l'odeur des bouquetins et autre faune sauvage montagneuse, mais celle des excréments.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Ce sont simplement les tonnes de détritus laissés derrière les hordes de touristes de l’extrême.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Après le tourisme macabre voyageant de Pompéi à Tchernobyl, c'est maintenant la nouvelle mode des voyagistes.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Toujours à la recherche de nouvelles destinations pour leurs riches clients blasés, en perpétuelles quêtes d'aventure.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Bientôt ce sera l'espace, peut-être même la Lune!</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Sur son passage, l'Homme répand ses déchets partout.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Quand on sait qu'il y a des milliers de satellites et leurs débris qui dérivent en orbite au-dessus de nos têtes.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Alors, imaginez un peu si c'est à plus de 384 400km de chez lui...</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Y a qu'à voir ce que les astronautes du programme Apollo y ont laissé, entre les équipements scientifiques, les vêtements, les aliments et les 96 sacs de déjections humaines (matière fécale, urine, vomi).</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; -qt-paragraph-type: empty; color: black; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<br /></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Mais avant la conquête de l'espace, nos touristes de l'extrême s'attaquent aujourd'hui au toit du monde, l'Everest, le sommet de l’Himalaya, la plus haute chaine de montagnes au monde.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Bien entendu, qui dit touriste dit forcément autocars de Chinois indisciplinés (malpolis), d'Italiens ou d'Espagnols bruyants et de Russes qui ne parlent que leur langue.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Chacun d'eux s'est affranchi d'une coquette somme comprise entre 70 000 et 77 000 dollars, dont 10 000 rien que pour le permis d'ascension.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Un prix élevé à la hauteur du défi qu'il finance et des risques encourus par l'organisateur.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Car cette ascension nécessite une logistique conséquente et l'accompagnement par toute une équipe (guides, sherpas, médecin, cuisinier...) au sein d'un groupe de 7 personnes, pour être menée à bien.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">De plus, il comprend le vol à destination de Katmandou et celui au départ du trek vers le camp de base, la pension complète en lodge les premiers jours puis en tente, ainsi que 8 bouteilles d'oxygène par personne et un sherpa privé (pour lequel prévoir aussi 500$ supplémentaire en cas d'arrivé au sommet).</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Il s'agit là d'une expédition qui dure en moyenne 2 mois, dont rien qu'une dizaine de jours pour arriver au camp de base de l’Everest.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Bien sûr, si vous voulez tenter l'aventure par vous même, sans passer par une agence, le permis vous reviendra à 25 000 dollars.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; -qt-paragraph-type: empty; color: black; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<br /></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">À peine arrivés à Katmandou, les groupes de touristes n'ont pas le temps de visiter qu'ils doivent s'atteler à la préparation de l’expédition et l'achat de matériel.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Ils enchainent ensuite avec quelques jours de marche d’approche entre 2500 et 5000m pour favoriser l'acclimatation à l’altitude.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Comme il fallait s'en douter, les premiers à s’acclimater sont évidemment les Russes malgré leur régime nocturne très alcoolisé.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Une fois passée la phase préparatoire, l'expédition peut enfin commencer.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Rejoint par les sherpas qui chargent le matériel à dos de Yack, tout ce petit monde se met en marche jusqu’au camp de base à 5350m.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; -qt-paragraph-type: empty; color: black; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<br /></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Là-bas, ce n'est pas le paysage montagneux vierge de toute civilisation auquel ils s'attendaient.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Non, ce qu'il découvrent en arrivant serait plus assimilable à ce qu'ils pourraient trouver dans le camp de migrant jouxtant la colline du crack près de porte de la chapelle à Paris.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">À voir ces centaines de tentes disposées anarchiquement, tous ces déchets qui jonchent le sol et s'amoncellent un peu partout parmi lesquels se trouvent en grande proportion des excréments humains.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Il suffit d'un bref regard autour de vous pour faire ce triste constat : "ils ont souillé durablement les neiges éternelles".</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Et ce n'est pas les 12 000 kilos de fientes qui s’accumulent chaque année qui vont arranger cela.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Pire, on peut voir régulièrement des flux de matière fécale régurgités par la montagne et dévaler les pentes verglacées.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Donnant ainsi au mont Everest des airs de volcan d'où s'écoulerait de la lave merdique.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Malgré les efforts de certaines ONG comme les volontaires de chez "homo détritus" qui organisent une fois par an une expédition de nettoyage.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">L'an passé, ils ont récolté pas moins de 8 tonnes, qu'ils ont descendues à dos de Yack puis convoyé par camion bene et hélicoptère.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">C'est ceux-là même qui descendent tout juste avec des centaines de sacs remplis d'ordures. </span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Reconnaissable à leurs bénévoles chevelus/barbus qui lancent des regards hostiles en croisant nos groupes d'arrivants.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Le cortège nauséabond des poubelleurs de l’extrême est suivi de celui des blessés rapatriés à dos de yack et autres civières de fortune.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; -qt-paragraph-type: empty; color: black; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<br /></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Après l'installation du camp de base et avant l'ascension finale, nos équipes d'alpinistes font trois ascensions partielles.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Ces aller-retour successifs entre le camp de base et les camps 1, 2, 3 (respectivement à 5900, 6400, et 7300 m d’altitude) sont nécessaire pour une bonne acclimatation aux conditions de froid et de manque d'oxygène.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Pour se faire, ils empruntent à chaque trajet la cascade de glace. Un passage obligatoire, car impossible à contourner et tristement célèbre pour sa mortalité.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Cette dangereuse portion est constituée de millions de tonnes de glace qui se déplacent avec des séracs de la taille d'immeubles et de crevasses sans fond.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Jusqu'ici 19 personnes y ont perdu la vie et on a presque failli en compter une 20ème quand une jeune chinoise à glisser en voulant faire un selfie au-dessus du vide.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Heureusement, qu'un guide l'a secouru de justesse en lui tendant une perche - mais heureusement pour elle - pas à selfie.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; -qt-paragraph-type: empty; color: black; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<br /></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Si au camp de base ils avaient croisé les blessés qui se faisaient rapatriés, ici à 7900m, au camp 4 ils passent devant les cadavres abandonnés des alpinistes qu'ils les ont précédés.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Tous ces gens qui ne pensaient qu'à gravir le sommet, mais qui oubliaient qu'ils devaient aussi en revenir.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Ces corps pétrifiés dans la glace, bien souvent morts suite au mal aigu des montagnes, d'un oedème cérébral qui enfle dans le cerveau jusqu'à la perte des fonctions motrice ou d'un oedème pulmonaire qui remplit les poumons de liquide jusqu'à la noyade.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Et quand vous voyez un cadavre dénudé dans la neige, ce n'est pas qu'il eu été violé par un Yéti, mais bien qu'il fut victime d’hypothermie, soudain pris d'une bouffée de chaleur irrationnelle, il s'arrache les vêtements et meurt.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Quoi qu'il en soit, si vous avez le malheur de mourir dans ces montagnes votre dépouille servira à baliser les sentiers comme l'infortuné "Green boots", un sherpa inconnu dont les fameuses bottes vertes servent depuis de repère visuel.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Sauf si bien sûr, votre famille a suffisamment de ressources financières pour faire rapatrier votre corps congelé.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; -qt-paragraph-type: empty; color: black; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<br /></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Entre 8200 et 8600 mètres d'altitude vous êtes dans la "bande jaune" - appelé ainsi en raison de la pierre colorée d'un brun jaune bien distinctif - nos groupes de touristes mettent leurs masques à oxygène.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Une fois le col sud passé, ils pénètrent dans la zone de la mort. À partir d'ici et à cette altitude tous corps humains meurent progressivement, se décompose littéralement. </span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">D'abord les engelures touchent les extrémités des membres, puis vous perdez peu à peu la sensibilité de vos orteils, de vos doigts, même votre nez ou encore votre bite.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; -qt-paragraph-type: empty; color: black; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<br /></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Cela fait maintenant 37 jours que leurs périples a commencé et des tensions se font sentir entre chaque communauté.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Incivilités, différences de mœurs et de code sociaux viennent se rajouter à la barrière de la langue.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Plus le temps passe et plus les conditions se durcissent. Cette montagne commence à agir sur les hommes comme une tour de Babel naturelle.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Et c'est comme dans une mauvaise blague, remplie de cliché, mais avec un fond de vérité.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Chaque nationalité doit jouer son rôle : les russes sont rustres et alcoolisés, les Chinois sales et sournois, les Espagnols quant à eux sont bruyants.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Malgré tous leurs piaillements, ces derniers ne parviennent pas à réveiller les Russes qui l'altitude aidant sont en pleine gueule de bois.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Nos conquistadors en profitent alors pour prendre de l'avance sur l'ascension finale, mais réalisent bien vite que les Asiatiques les ont déjà devancés.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">C'est maintenant la dernière ligne droite jusqu'au sommet, plus que quelques centaines de mètres à gravir, mais les conditions météo sont très mauvaise et de ce fait un embouteillage se forme sur la cordée.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Ici, il y a des guides dans toutes les langues, mais aucun billet coupe file. Personne ne peut échapper à cette file d'attente mortelle. </span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Les uns derrière les autres, vous ne marchez pas et donc votre corps ne se réchauffe pas.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Vous avez beau avoir le meilleur équipement du monde, aucune chose fabriquée par l'homme ne peut combattre la nature. </span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Elle finit toujours par reprendre ses droits.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; -qt-paragraph-type: empty; color: black; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<br /></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Les hidalgos avec toute la discrétion qui fait leur réputation touristique s'impatientent en attendant un changement météorologique.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Pour faire passer le temps et essayer d'oublier le froid, ils jouent aux devinettes.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Mais lorsque Juanita s'esclaffe un peu trop fort en ayant trouvé la réponse à la question :</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">L'écho de sa voix résonne gravement dans les montagnes et déclenche inévitablement une avalanche.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Emportés par la neige, ils meurent sur le coup et la vallée retrouve enfin son silence paisible. </span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Les chinois qui étaient devant, eux, sentent la paroi vibrer fortement.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Ils voient dégringoler des rochers entiers sans toutefois chuter.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Une fois l'éboulement terminé, les nuages et la brume se dissipent. Profitant de cette embellie extraordinaire, les Asiatiques reprennent leurs ascensions.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Cependant, les cordes de mauvaise facture qu'ils utilisent pour gravir le sommet, fragilisé par la catastrophe, cèdent lentement sous le poids, précipitant ainsi la cordée dans le précipice.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Quant aux Russes, bien qu'ensevelis sous la neige, ils semblent avoir survécu, après tout c'est leur élément.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Increvables, ils se relèvent comme si ils étaient à peine un tout petit peu plus fatigués de leurs cuites de la veille qu'à l'ordinaire. </span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">L'un d'eux ramasse une bouteille de verre aux deux tiers entamé, boit le fond de celle-ci et recrache aussitôt sa gorgée.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">"De la pisse" s'exclame-t-il en Russe, mais comme c'est la sienne et qu'elle est fortement alcoolisée, il en reprend une lippée puis balance la bouteille dans les décombres (de plastique et tissus) avant de rejoindre le reste de ses camarades.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; -qt-paragraph-type: empty; color: black; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<br /></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Le point commun de tous ces groupes de différentes nationalités, ce n'est pas leurs amours de la montagne, mais bien leurs propensions à ne pas la respecter.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Boite de conserve, bidons, canettes, emballage plastiques et tissus, toiles de tente, bouteilles d'oxygène et autres matériels d’expédition sont enfouis sous la neige de l'avalanche, mais ne disparaitront pas aussi facilement.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Une belle excuse qui tombe bien, pour justifier l’abandon de tous ses déchets ménagers, alors que plus de 70 containers se trouvent sur les routes qui parsèment le sommet.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Et ce n'est pas les 3600 euros de caution (restitué en échange de 8kg d'ordure par alpiniste) qui vont dissuader nos riches touristes d'adopter un comportement irrespectueux.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; -qt-paragraph-type: empty; color: black; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<br /></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Sur les 200 alpinistes qui ont tenté l'ascension aujourd'hui, les bolcheviques seront les premiers à atteindre le sommet.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">D'autres groupes de touriste de différentes nationalités se succèdent déjà derrière eux, continuent d'avancer sans relâche alors qu'il pourrait peut-être secourir ceux qui les ont précédés.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Là haut, il n'est pas question de solidarité, vous pourriez tout aussi bien être dans l'espace où personne ne vous entendrez crier. Il y a de grandes chances que votre dépouille soit laissée au vent comme les déchets.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Vladimir, le plus grand et le plus costaud du groupe se fait aider du sirdar (le sherpa principal) pour grimper sur l'ultime étage.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Alors qu'il pose le pied pour l'ultime pas vers le sommet, celui-ci trébuche et glisse bêtement sur une peau de banane laissée là.</span></div>
<div style="-qt-block-indent: 0; margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px; margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="color: black;">Dans sa chute improbable, Vladimir entraine avec lui tous ses compatriotes dans le vide.</span></div>
LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-61402588895167365142020-05-10T19:08:00.002+02:002021-04-07T11:46:46.505+02:00Sans contact<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: x-large;"><b><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBGQVY5g88I05WKbv8I6KpJhM_mdZtJBxMhYaHvAM-ysnniR1poU_DRBkg-4mlpLryLGHVF9r6M6qSmkTvt-5GoBqBybPO1jnNicSG9xXq3sESm6DGICNKzGVkGKcr1QljeOfkdQeFlHA/s2048/Sans+contact+2.4.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="2048" data-original-width="1365" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBGQVY5g88I05WKbv8I6KpJhM_mdZtJBxMhYaHvAM-ysnniR1poU_DRBkg-4mlpLryLGHVF9r6M6qSmkTvt-5GoBqBybPO1jnNicSG9xXq3sESm6DGICNKzGVkGKcr1QljeOfkdQeFlHA/w426-h640/Sans+contact+2.4.jpg" width="426" /></a></div><br />Sans Contact </b></span><i></i></div>
<div style="text-align: center;">
<i><br /></i></div>
<div style="text-align: center;">
<i><br /></i></div>
<br />
<i>À ceux qui ont perdu la vie et à ceux qui les pleures.</i><br />
<i><i>À</i> ceux qui ont tout tenté pour sauver des vies, au
péril de la leurs.</i><br />
<br />
<br />
<br />
<br />
Comme ça de prime abord, ce récit pourrait passer pour une fan fiction de
"Bienvenue à Zombieland", enfin, les zombies en moins. <br />
Si je vous raconte
l'histoire d'un geek asocial qui est confiné pendant une pandémie mondiale,
c'est bon, vous faites le lien?<br />
Alors évidement, pas de zombie, pas de "double
tap", cependant quelques règles de survies similaires sont à observer. Comme
la numéro 1, non pas celle qui interdit de parler du fight club...vous savez celle qui dit qu'il est vital d'avoir un bon cardio. Évidemment, ce n'est
pas pour les mêmes raisons avec le coronavirus. Mais si vous avez une
mauvaise condition physique, une mauvaise immunité ou une pathologie
particulière, vous finirez comme les cadavres qui s'entassent dans les chambres
froides. Tout bien considéré, je reviens sur ce que j'ai dit sur les
zombies.<br />
Quand on y regarde de plus près (attention à la distanciation
sociale!) dans ma réalité, les infectés sont majoritairement des personnes
âgées. <br />
Sans vouloir manquer de respect aux morts, on peut facilement faire
le parallèle. Simple constat.<br />
Y a qu'a les voir errer et déambuler dans les
supermarchés, plusieurs fois par semaine avec leurs chariots de course qu'ils
trainent derrière eux, comme si rien n'avait changé.<br />
À utiliser leurs pièces
de monnaie au lieu de payer par carte en sans contact (tout est dans le nom) ou
mieux de se faire livrer.<br />
Non, à la place, ils préfèrent venir faire leurs
courses aux heures de pleines affluences, dans la cohue à la recherche d'un
semblant de vie sociale.<br />
Ils semblent ignorer que s'ils meurent, personne ne
viendra à leurs funérailles.<br />
Et pendant que les hystériques se ruent sur les
étalages, se disputent les derniers rouleaux de papiers toilette, boites de
conserves, paquets de pâtes et œufs.<br />
À n'en pas douter, ce sont les mêmes
qui s'écharpaient pour du Nutella il y a quelques mois de ça.<br />
Maintenant, ce
sont aussi eux que l'on voit se presser avec leurs chariots remplis de papiers
toilette et de coca comme si une épidémie de gastro les menacer. <br />
N'ont-ils
rien compris au symptôme du coronavirus? À moins qu'ils ne soient tellement
terrifiés qu'ils s'en chient dessus? <br />
Dans ce cas, je leur suggère de
reporter leurs attentions sur les alaises et les couches pour adultes.<br />
Et
encore que là aussi, il se seraient capable de foutre sur la gueule des petits
vieux.<br />
Ces personnes âgées que l'on retrouve non loin des surgelés - ça sera
pour plus tard - aux rayons fruits et légumes en train de mettre leurs petites
mains pleines de microbes préhistoriques sur les clémentines. À les voir les
farfouiller, les tâter comme si c'était les boules numérotées de la tireuse d'un
loto macabre. Ou comment passer directement au service réanimation d'un
hôpital, sans passer par la case EPHAD. Ça fera moins de retraites à payer,
c'est les technocrates de Bercy qui doivent se frotter les mains (avec du gel hydroalcoolique?).<br />
<br />
Sans transition, l'économie est devenue un vecteur indirect de transmissions
virales. Ce n'est pas un argument pour risquer la vie des gens.<br />
Puisque c'est
à cause d'elle que tant de pays ont eu du mal à fermer leurs frontières et à
prendre des mesures de confinement strictes.<br />
Retrouver leurs souverainetés
élémentaires pour préserver la santé de ses citoyens.<br />
De mes fenêtres
qu'elles soient réelles ou virtuelles, je peux observer tout ce beau monde plein
de civisme et d'humanité.<br />
Il y a les confinés qui respectent les règles
sanitaires et les cons finis qui font n'importe quoi. <br />
Le plus drôle, c'est
que ce seront ces mêmes gens qui viendront pleurer aux urgences et s'énerver que
leurs prises en charge ne sont pas assez rapides.<br />
Mais il ne faudrait surtout
pas qu'on empiète sur leurs petites libertés.<br />
D'ailleurs, il y a ceux qui
devraient être enfermés et qui pourtant sont dans les rues.<br />
Les voleurs et
revendeurs de masques sous le manteau, et pire encore, ceux qui les achètent à
ces gens. C'est sans compter sur les opportunistes qui trouvent toujours une
bonne occasion de faire de l'argent sur la misère d'autrui.<br />
Ceux qui
augmentent leurs prix pour leur propre profit. C'est sur, la vie ainsi a quelque
chose de plus...écœurant!<br />
N'oublions pas les tueurs politiques, ceux qui
conseillent l'immunité collective. Vous voulez mon avis? Ce sont eux, les super contaminateurs.<br />
Et bien sûr, les tueurs négligents, ceux qui se pensent
immunisés et se fichent bien de prendre leurs précautions pour ne pas infecter
les autres.<br />
Vous comprenez maintenant, pourquoi je me décris comme un geek associable? Je vous avais pourtant prévenu...<br />
Enfin je ne suis pas non plus
misanthrope, j'aspire aussi à un peu de chaleur humaine.<br />
Le confinement n'a
pas changé grand-chose du côté des sites et applis de rencontre.<br />
Au début je
ne cache pas que j'ai eu un petit espoir lorsque le phénomène a poussé les
adeptes du ghosting à se manifester sur leurs comptes.<br />
Car avec plus de temps
et rien de mieux à faire pour tromper l'ennuie, elles répondaient plus
rapidement.<br />
Hélas, j'ai vite déchanté en me rendant compte que ces personnes
n'avaient soit rien à raconter, soi était des prostituées ou des brouteurs
africains.<br />
Pour le reste, toujours les mêmes têtes, entre la future vieille
fille avec ses chats, la cassos mère de 4 enfants de 4 pères différents et la
sociopathe en devenir.<br />
En bref, vous l'avez compris, le choix est
difficile.<br />
<br />
D'après vous, comment je vis le confinement? Plutôt bien je dirais pour un
mec qui fait un monologue.<br />
Soyons honnête, ça revient presque à parler tout
seul, mais à l'écrit.<br />
Pour répondre à ma propre question, je dirais qu'étant
à la base un geek associable, j'aurais pu ne pas remarquer avant un bout de temps
que le pays tout entier était confiné, enfin si je n'avais pas regardé les
infos.<br />
On ne va pas se mentir, mon quotidien n'a pas vraiment changé, je
reste toujours autant de temps devant mes écrans.<br />
L'envie de sortir profiter
de l'air - presque redevenu - pur ne va pas me venir maintenant que cela m'est
interdit ou limité. <br />
Je ne vais pas non plus me découvrir une soudaine passion
pour le running ou la marche nordique. Vous savez ce "sport" complètement con
avec des bâtons!<br />
Et puis, ce n’est pas comme si quelqu'un en avait quelques
choses à foutre hein?<br />
Seuls mes parents prennent de mes nouvelles.<br />
De tous
mes amis, aucun ne m'appelle, c'est un peu navrant à la longue d'être toujours
celui qui le fait donc j'ai décidé d'arrêter.<br />
Moi aussi, j'ai une vie
tellement prenante que j'en oublie le monde autour.<br />
À croire qu'ils ont tous
des téléphones avec abonnement bloqué, un putain de crédit limité comme ce qui
se faisait quand on était ados.<br />
C'est aussi ça l'une des grandes désillusions
de la trentaine, si vous ne faites pas de gosse, que vous n'êtes pas
millionnaire alors vous vous retrouvez sur la touche.<br />
Tout le monde avance
dans sa petite vie sans se retourner ni regarder derrière lui.<br />
Et le calme de
ma résidence ne saurait me le rappeler/faire mentir. <br />
Ce silence
symptomatique du vide autour de moi, quand je joue aux jeux vidéo un casque
audio sur les oreilles ou dans le métro avec des écouteurs.<br />
Vous vous
retrouvez dans ce que je dis? Alors j'imagine que je ne suis pas le seul dans ce
cas, mais attention, nous ne sommes pas ensemble pour autant.<br />
Dans votre
petit appartement parisien, personne ne vous entendra crier. Vous êtes comme
Ripley et son chat dans sa capsule de survie à dériver seuls dans
l'espace.<br />
Le hic, c'est que je n'ai pas de chat non plus, je ne saurais m'en
occuper. Parfois je me dis que je suis encore un ado.<br />
Et c'est en observant
ma voisine du rez-de-chaussée - une dame âgée avec son chat - en train de
jardiner tranquillement que je m'aperçois que cette référence lui siérait mieux
à elle qu'à moi.<br />
La pauvre doit vachement se sentir seule et isolée en ce
moment. C'est à ça que ressemble de vieillir en région parisienne. <br />
Ça ne
m'étonne pas qu'on retrouve régulièrement des cadavres momifiés ou partiellement
dévorés par leurs yorkshires dans leurs appartements. <br />
J'avais lu quelques
parts que la solitude est plus meurtrière que l'obésité et presque aussi que le
tabagisme.<br />
Tout ça, me fait réaliser que je ne connais même pas son prénom, à
peine son Nom et c'est parce qu'il écrit sur la boite aux lettres.<br />
La triste
vérité, c'est que je ne connais pas mes voisins.<br />
Est-elle veuve sans enfant
ou simplement une vieille fille, qui sait? La gardienne peut-être...et
encore.<br />
Quoiqu'elle en soit, son jardin est bien entretenu, et heureusement
vu le temps qu'elle y passe dedans.<br />
Les arbres ont retrouvé leurs feuillages,
les oiseaux sont revenus, c'est le printemps me direz vous.<br />
Depuis que le
confinement à commencé, la planète semble se porter mieux en l'absence
d'activité humaine et ce n'est pas un hasard!<br />
Venise a retrouvé la couleur de
ses eaux et ses poissons. On à pu observer le retour de la faune sauvage dans certaines
villes comme ce puma à Santiago du Chili ou des sangliers dans Barcelone.<br />
Il est nécessaire de le rappeler, si on en est là, c'est entre
autres à cause de ses putains de chinois qui braconne et mange tout ce qui
respire! Que ce soit pour leurs supposé propriété aphrodisiaque ou leurs saveurs /gastonomique culinaire douteuse.<br />
Enfin, s'il n'y avait qu'eux, hélas, les gens de par le monde
continuent de manger de la viande matin midi et soir (peut être même au gouter
pour certains), <br />
de rouler en ville avec des putains de SUV, de fumer des
cigarettes, de s'acheter des putains de nouveaux téléphones 5G etc.<br />
À croire
que se balader avec un compteur linky collé à l'oreille serait bon pour la
santé!<br />
Et comme une punition divine, nous voilà contraints de nous confiner
alors que les beaux jours sont là. La (la?) température à augmenté, le ciel est
dégagé comme rarement en région parisienne, sans nuages de pollution ou de
précipitation.<br />
D'apparence cela pourrait sembler agréable, mais ce serait
oublié qu'il y a un côté pervers/trompeur à toute chose. Cette chaleur
estivale avec cet air de/a nouveau sain était chargé en pollen venant asphyxier
les asthmatiques. <br />
La nature en reprenant ses droits nous envoyait par la
même occasion un énième avertissement.<br />
Une injonction subtile pour inciter
les plus fragiles à rester chez eux.<br />
L'espace d'un instant, on se croirait
dans une version 2020 du film "Phénomène" de M Night Shyamalan ou n'importe quel
film de Roland Emmerich.<br />
Un scénario catastrophe dans lequel on peut sans
surprise déjà prévoir le prochain rebondissement : une putain de canicule.<br />
En
d'autres termes, nos vieux ne sont pas à l'abri d'une vague de chaleur
meurtrière.<br />
C'est très cynique ce que je m'apprête à écrire, mais avec un peu
de recul je pense qu'on paye le prix d'une génération de boomer qui a tout eu et
tout gaspillé.<br />
Résultat on se retrouve avec ce monde à l'agonie...finalement
ils ont peut être ce qu'ils méritent au fond : mourir en premier.<br />
Attention,
que l'on soit bien d'accord, loin de moi l'idée de vouloir du mal à ma petite
vieille de voisine.<br />
<br />
Vous vous demandez surement ce que je suggère pour changer tout ça? <br />
Non
parce que dénoncer ça va bien 5 minutes, mais il faut aussi proposer des
solutions à la hauteur du problème. Histoire d'avoir un débat
constructif.<br />
Tout d'abord, je ne pense pas que l'effort doit venir uniquement
des grandes industries (pétrochimique, textile, agroalimentaire) et des
politiques.<br />
Nous, citoyens avons une capacité/force d'influence et l'a
sous-estimons gravement.<br />
En tant que consommateur et électeurs, nos choix
conduisent aux décisions qui sont prises. Il y a l'offre et la demande.<br />
C'est
aussi simple que ça.<br />
Personnellement, je me définis comme un écolo de droite
totalitaire. Moins de liberté, plus d'égalité.<br />
Dans un monde idéal, chacun
aurait une consommation raisonnée et éthique, mais nous savons tous que ça
n'arrivera jamais.<br />
Je crois que l'humanité à besoin de règle pour devenir
rationnelle, au lieu de ça, c'est la nature qui se chargera de rétablir
l'équilibre comme c'est malheureusement le cas aujourd'hui.<br />
Pour cela,
faut-il encore que les contraintes imposées par des lois soient suffisamment
strictes pour être respecté.<br />
C'est pourquoi je pense que tout à chacun
devrait être assujetti à un pacte citoyen annuel.<br />
Je m'explique : imaginez
devoir faire des choix de consommation annuels pour ne pas dépasser un quotient
personnel CO2.<br />
Que choisiriez-vous ? Pouvoir consommer 50 kg de viande ou
partir 1 fois en vacances à l'étranger avec des vols longs courriers
?<br />
Posséder une voiture ou prendre les transports et le vélo? <br />
Évidemment,
cette simple mesure ne suffirait pas.<br />
Il faudrait ajouter à ça la régulation
et répartition stricte de la population (démographie) par le contrôle des
naissances avec la mise en place d'un permis de procréer (après tout il faut
bien un permis de travail, permis de conduire et un permis de construire) sous
certaines conditions médicale, financière et psychologique.<br />
Ainsi que la
généralisation des circuits courts, la permaculture et proscrire l'utilisation
des pesticides et de produit ménager chimique.<br />
Ou d'autres normes encore
comme l'interdiction d'extraire du gaz de schiste, l'harmonisation des systèmes
de chasse d'eau avec de l'eau non potable, recyclage et compostage obligatoire,
la réétude complète de l'espace public et la géothermie des villes...<br />
Vous
voyez, les idées de mesures facilement applicables ne manquent pas, seule la
volonté semble être absente des tables de négociations.<br />
Arrêtez-moi si je me
trompe, mais "se rationner", c'est ce qu'on fait en temps de guerre non ? Et
c'est bien ainsi que la crise sanitaire est qualifiée par les
politiques.<br />
Alors qu'attendons-nous pour agir concrètement?<br />
Si nous ne
prenons pas de décisions fortes, nous finirons par nous éteindre d'une façon ou
d'une autre. L'humanité est une menace pour elle-même et les autres
espèces.<br />
Comme un certain Albert Einstein a dit « Trois bombes menacent le
monde: la bombe atomique, qui vient d’exploser, la bombe de l’information, qui
explosera vers la fin du siècle, la bombe démographique, qui explosera au siècle
prochain, et qui sera la plus terrible. »<br />
Maintenant, libre à vous
d'interprétez ce que je viens d'écrire comme le manifeste d'un végan
extrémiste.<br />
N'oubliez pas cependant que si vous avez préféré ignorer les
causes jusqu'à présent, vous ne pouvez pas prétendre en ignorer les conséquences
plus longtemps.<br />
PUTAIN! Voilà que je me mets à parler tout seul comme un
méchant de James Bond!<br />
Et puis il est bientôt 20h, il faut que je prépare
pour mon show quotidien.<br />
<br />
Ce soir, j'ai choisi d'interpréter une reprise de Green Day, avec comme à
chaque fois, quelques ajustements sur les paroles. Histoire de
contextualiser avec un peu de sarcasme et de ramener un peu de légèreté dans le
voisinage le temps d'une chanson. J'ajuste les réglages de l'ampli, monte le
volume de ma guitare et entonne le début de "Wake me up, when quarantine
ends".<br />
Au fil de la chanson, je gagne en assurance, si bien que je m'aventure
à regarder ailleurs que mon manche et la première chose que je vois c'est le
sourire de ma voisine d'en face.<br />
Cela me trouble momentanément, je fais un
pin, mais parvient à reprendre sans m'arrêter en espérant que personne ne l'est
entendu. Les applaudissements m'accompagnent et me déstabilisent parfois dans
le rythme, mais ils ne sont pas pour moi.<br />
Ils sont pour le personnel
soignant, les chauffeurs routiers, les femmes de ménage, les policiers, les
caissières, les pompiers, les éboueurs. Mais ce magnifique sourire, il m'est
bien adressé, rien que pour moi.Et dire que les moments qui rassemblent
(comme celui-ci) sont si rares ici, même le 14 juillet n'est plus aussi
fédérateur. J'essaie de me souvenir de la dernière fois ou c'était le cas, ce
devait être le 15 juillet justement, pour la victoire en finale de l'équipe de
France de football.<br />
20h05, tout le monde ferme sa fenêtre puis retournent à
ses occupations et quant à moi c'est à ma solitude geek. Je n'ai pas le gout
de jouer alors je me pose devant Netflix. <br />
Mentalement, je dresse mon top
film pandémie/confinement :<br />
- Contagion<br />
- Alerte!<br />
- take shelter<br />
-
It comes at night<br />
- 28 semaines plus tard<br />
- L'armée des morts<br />
- 10
Cloverfield Lane<br />
- Shinning<br />
- L'armée des 12 singes<br />
J'opte pour le
dernier de la liste, si le film était basé sur ce qu'il se passe, il devrait
s'appeler l'armée des douze pangolins! C'est dingue comme le film fait écho à
ce qui se passe dans notre monde, la fiction rejoint la réalité dans
l'horreur. Au début on parlait juste d'un virus transmis de l'animal à
l'homme et voilà que maintenant on envisage sérieusement la piste du laboratoire
chinois de Wuhan.<br />
Quel retournement de veste!<br />
Ce sont les complotistes qui
doivent jubilés qu'on leur donne finalement raison ou du moins que l'on prend en
considération sérieusement leurs théories habituellement/généralement jugées
fantaisistes.<br />
Sinon quelqu'un a des nouvelles des anti-vaccins ? On ne les
entend plus. Probablement mort.<br />
Tout comme les survivalistes, surement en
train de se savourer une bonne boite de conserve dans leurs bunkers. Auraient
ils assez d'humour pour accompagner leurs repars d'une petite bière Corona
?<br />
Je ne vais pas leur jeter la pierre, il faudrait être inconscient pour ne
pas se sentir préoccupé par l'actualité. Une longue succession d'événements
apocalyptique (guerres, cataclysmes naturels et maintenant pandémie) que l'on
pourrait volontiers retrouver dans le Nouveau Testament.<br />
On est à trois
claquements de doigts de notre extinction en tant qu'espèce. <br />
Il suffirait
d'un tremblement de terre, d'un tsunami, d'une éruption volcanique, d'incendies
ou un incident provoqué par l'homme comme une fuite dans une centrale nucléaire,
d'une marée noire et j'en passe. Ce ne sont pas des peurs irrationnelles,
mais des probabilités. Nos survivalistes s'informent de trop jusqu'à basculer
dans la paranoïa quand d'autres choisissent de faire les autruches.<br />
Mais ils
ont tout de même un point commun, leurs gouts pour l'enfouissement.<br />
<br />
Nouveau jour de confinement et je ne sais même plus quelle date on est
déjà.<br />
En me regardant dans le miroir, j'envisage sérieusement à me raser le
crâne, peut-être une influence du film de la vielle. Je réalise que si je
fais ça, la seule différence que j'aurais avec un détenu d'une prison française,
ce ne sera pas le confort moderne de mon appartement avec téléviseur, console de
jeu derrière génération et internet. Non, tout ça il l'on déjà dans leurs
petites cellules parfois plus grandes que certains appartements parisiens.
Et donc la seule différence, c'est que le prisonnier au moins sait quand il
va sortir et retrouver sa liberté. De ma fenêtre, toujours, j'observe mon
petit monde en fumant ma clope(?), un peu comme dans fenêtre sur cour sauf que
je n'ai pas une jambe dans le plâtre ni de jumelle. Manquerait plus que je
passe pour un pervers.<br />
Et il suffit que je dise ça pour que la jolie voisine
d'en face passe par là avec son chien en me souriant. Bizarrement depuis le
confinement, elle semble plus réceptive, alors qu'avant, quand on se croisait
pour récupérer le courrier, jeter les poubelles ou même si elle fumait une
cigarette sur son balcon, elle m'ignorait poliment. Était-ce par timidité ?
Je ne sais pas et je le suis moi-même bien trop pour le lui demander. Ça me
fait penser qu'il faut que je trouve quelle chanson je vais chanter ce
soir.<br />
En regardant la TV, je plaque quatre accords sur ma guitare et tombe
sur des images d'une centaine de voiture formant une longue file d'attente pour
le drive d'un Macdonald. Apparemment certains ont fait jusqu'à 3h de queue au
macdo, à croire qu'un dépistage ou un vaccin était vendu au
comptoir.<br />
Inconsciemment je me rends compte que les accords que je joue en
boucle depuis tout à l'heure sont ceux de la chanson "If it makes you happy" de
Cheryl Crowe. Je fredonne la mélodie en arrangeant les paroles pour coller
avec l'actualité.<br />
Tout cela m'inspire une idée pour une histoire. Mon cerveau
entre en ébullition et je prends des notes sur un bloc note.<br />
Pour passer le
temps, j'aime bien inventer des récits, écrire des nouvelles, enfin, en plus de
celui que je vous raconte en ce moment même.<br />
<br />
Et donc là, le concept de cette histoire serait celui d'un virus très étrange
qui vous tue instantanément si vous mentez.<br />
Je vous passe les détails
médicaux et techniques, mais en gros le mensonge solliciterait une minuscule
partie du cerveau des infectés asymptomatiques ce qui aurait pour conséquence la
compression fatale de la cage thoracique et du larynx.<br />
Une sorte de mort
subite de l'adulte.<br />
Cette maladie fictive s'appellerait "Mysantropia
degenerea Hypocrisia" et comme une idée, elle se propage plus vite que toute
autre chose.<br />
Un diagnostic du virus compliqué et une identification tardive
de la maladie causeraient un nombre de victimes considérable au début de
l'épidémie.<br />
Les politiciens seraient les premiers à mourir, suivi des
avocats, des banquiers, des assureurs, des astrologues, des numérologues, des
prêtres et des journalistes.<br />
Aussi, beaucoup de gens préféreraient se
suicider plutôt que de dire la vérité.<br />
Une fois le cadre posé, l'histoire se
concentre sur un personnage : un jeune homme qui se sait porteur du virus et
contamine tout le monde sur son passage.<br />
Il se baladerait, toucherais les
gens dans le métro et même un bébé.<br />
Un camé rentrerait alors dans la rame en
débitant son discours habituel pour réclamer de l'argent aux usagers.<br />
En lui
donnant une pièce, il demande au SDF si c'est pour s'acheter de la drogue, ce
dernier ment et s'effondre immédiatement.<br />
Par la suite, il aurait un projet
de plus grande envergure, il voudrait participer à un congrès/meeting politique.
<br />
Là bas, il serrerait des mains à tout va, avec un grand sourire psychotique
et irait même jusqu'à poser une question fermée à l'auditoire (ou au
président?).<br />
Cette simple question fait peser les soupçons sur lui et
créerait un mouvement de panique.<br />
Finalement arrêté par la police dans sa
folie meurtrière, il est conduit dans une salle insonorisée ou il est
interrogé.<br />
S'en suit alors une partie mortelle de "ni oui, ni non" ou même la
plus anodine des questions (par exemple : "êtes-vous contaminés?") représente
une menace.<br />
Comme si l'enquêteur lui braqué rhétoriquement un flingue sur la
tempe.<br />
Afin de cacher son sombre projet et éviter de tomber dans un piège, le
jeune homme préfère rester silencieux jusqu'à son procès.<br />
Que ce soit pour
mourir maintenant ou sur la chaise électrique, tant qu'à faire, autant gagner du
temps.<br />
<br />
Une autre idée me vient alors, et si j'inventais un virus qui s'attaque non
pas aux plus fragiles physiquement (vieux, gros et asthmatiques) ni aux
menteurs, mais cette fois au plus précaire.<br />
Pas économiquement, mais
intellectuellement, les imbéciles, les idiots quoi.<br />
Imaginez maintenant un
test de dépistage qui consisterait en une opération de mathématique simple, un
problème de logique ou même une devinette. <br />
Cette suractivité cérébrale
soudaine et inhabituelle chez l'infecté provoquerait d'abord un saignement de
nez pouvant entrainer jusqu'à une liquéfaction totale du cerveau.<br />
En cas de
réponse fausse, il serait directement pris en charge et placé en quarantaine par
les autorités sanitaires.<br />
Quand bien même, une telle maladie existerait cela
ne serait pas nécessaire pour décimer les plus bêtes d'entre nous.<br />
Ils le
font déjà très bien tout seuls. La sélection naturelle ne chaume pas pendant le
confinement et les exemples comme les candidats au "darwin award" ne manquent
pas.<br />
En premier lieu, les imbéciles qui se sont rués inutilement pour faire
les courses le premier jour créant une pénurie artificielle et risquant
d'attraper le virus en allant s'entasser dans les magasins.<br />
Dans une autre
catégorie, vous avez aussi eux qui se sont empoisonnés à la Chloroquine ou en se
lavant les dents à la Javel.<br />
<br />
J'en reviens à ma chanson du jour, il faut que j'accorde ma guitare et
m'installe sur ma fenêtre pour 20h. En face, sur son petit balcon j'aperçois
ma jolie voisine qui attend...je l'espère la même chose que moi. "Cette
chanson est dédiée à toutes ces personnes courageuses qui ont la patience
d'attendre 3h au drive d'un fastfood!" Non sans un petit trac, je commence à
jouer le morceau avec ma couronne en carton de Burger King. Au refrain, je la
vois qui fredonne avec moi les paroles :<br />
"If it makes you fluffy, <br />
You can
be that fat,<br />
If it makes you fluffy<br />
Then why the hell you go to
macdonald's."<br />
"If it makes you hungry,<br />
You can eat a hat,<br />
If it makes you
hungry,<br />
Then why the hell you don't eat salads"<br />
<br />
Cette fois en plus d'un beau sourire, j'ai droit à un message sur une
ardoise.<br />
Le hic c'est que même si on a un gros vis-à-vis, j'ai du mal à lire
ce qui est écrit dessus. <br />
Je crois déchiffrer "Passe moi ton sel", mais je dois me tromper,
ça ne veut rien dire.<br />
Pour lui répondre j'utilise ma tablette, mais j'imagine
qu'elle ne voit pas bien non plus alors je prends une feuille de papier et
inscrit mon message :<br />
"Appel moi au 0654818513, ton admirateur secret." Puis
je le plie de façon à en faire un avion.<br />
Je mouille mon index pour connaitre
le sens du vent et envoie mon engin en papier dans sa direction.<br />
C'est sans
compter sur ma "loose" légendaire qui fait dévier de sa trajectoire le
projectile qui pique du nez et atterrit dans le jardin de ma vieille voisine du
rez-de-chaussée.<br />
Ma jolie voisine me fait un signe "laisse tomber" et nous
rigolons tous les deux aux éclats.<br />
Tandis qu'elle rentre à l'intérieur de son
logement, je pense au message inscrit sur mon avion en papier que ma vielle
voisine va surement lire demain.<br />
Espérons qu'elle ne le prenne pas pour
elle!<br />
<br />
Ce matin, je ne sais pas pourquoi, mais j'ai la pêche, la patate!
<br />
Faudrait un jour qu'on m'explique le rapport entre les deux, bref, je
m'égare.<br />
Je suis en pleine forme, j'ai même fait quelques étirements, abdos
et pompes! Du jamais vu! Mais qu'est-ce qui m'arrive?! Et pour la première
fois depuis le début du confinement, je m'habille avec autre chose qu'un bas de
survêtement. Ne vous inquiétez pas je prends quand même ma douche
journalière! Il est 11h alors je descends voir à la boite aux lettres si j'ai
reçu du courrier.<br />
Et devinez qui je croise au rez-de-chaussée ? Ma vielle
voisine qui sent amoureusement mon avion en papier. Non je déconne,
heureusement. C'est ma jolie voisine d'en face qui revient de sa balade avec
son chien qui me salut tout sourire avant de remonter à son appartement. <br />
Je
suis un peu distrait en la regardant à tel point que j'en oublierais presque le
pourquoi de ma venue ici, ma prise de risque hebdomadaire. Ah oui, le
courrier!<br />
Dans ma boite aux lettres, je trouve plusieurs courriers dont un de
ma mutuelle et ma quittance de loyer, mais aucune brochure publicitaire!<br />
Mon
Dieu que c'est apaisant, et dire que l'autocollant "stop pub" sur ma boite aux
lettres n'avait jusqu'alors pas réussi cet exploit! Et je ne suis pas au bout
de mes surprises, parmi mes divers courriers je découvre un petit mot qui sent
le parfum avec un coeur dessiné dessus.<br />
Je n'avais pas reçu ce genre
d'attention depuis le collège! Ça me ferait presque quelque chose si je n'avais
pas une grosse carapace de 2nd degré. Ni une ni deux, je retourne chez moi.
Je vais pour enregistrer son numéro dans mon téléphone, m'interromps et réalise
que je ne connais pas son prénom! "Voisine" dans un premier temps ce sera
très bien.<br />
Qu'est ce que je pourrais bien lui envoyer comme premier message?
Il faut que je la fasse rire, mais sans devenir lourd. Je ne sais jamais dosé
ce genre de chose dans une conversation avec une inconnue. Allez je me lance,
j'ai plus à y gagner qu'a y perdre.<br />
"Bonjour charmante voisine, merci pour le
numéro. Moi c'est Alexandre, tu peux m'appeler Alex si tu veux et toi c'est quoi
ton prénom?"<br />
À peine ait je envoyé mon message que la réponse me revient.
Elle a été rapide.<br />
"Bonjour Mr Maladroit, moi c'est mademoiselle Flauquet,
mais tu peux m'appeler Janine.<br />
Elle n'a pas une tête à s'appeler Janine, ça
fait un peu vieillot. <br />
Après ça me fait aussi penser à Janine Lindemulder
l'actrice porno qui pose sur la pochette de Enema Of The State, l'album culte de
Blink-182.<br />
Mais attends, Flauquet...c'est le nom de la petite vielle du
rez-de-chaussée! Et ça m'étonnerait qu’elles soient de la même famille, elle se
moque de moi.<br />
"Haha très drôle. J'ai failli me faire avoir! Alors comment tu
t'appelles?<br />
"Virginie, mais ne t'avise pas de m'appeler Ninie!"<br />
"Enchanté
Virginie."<br />
La discussion suit son cours naturellement avec beaucoup d'humour
et d'affinité.<br />
Pour éviter de vous ennuyer, je vous en épargne les détails et
le surplus d'intimité.<br />
Des SMS nous passons aux réseaux sociaux puis à
l'appel téléphonique.<br />
Tout cela s'enchaine si naturellement.<br />
C'est quand
même très bizarre d'avoir une relation à distance alors que nous sommes si près
à tel point que l'on peut se regarder et se faire coucou à travers nos fenêtres
respectives.<br />
Paradoxalement, cette situation semble nous rapprocher, alors
qu'on n’aurait jamais osé se parler auparavant.<br />
La vie est étrange
parfois.<br />
Avec Virginie on a même envisagé de franchir le pas, de se
rapprocher...physiquement.<br />
Mais quelque chose semble la bloquer, j'imagine
que c'est sa profession.<br />
Ha oui, vous ne savez pas, normal puisque je vous ai
épargné les détails de nos conversations. <br />
Je vais donc vous faire un topo
sur Virginie : 25 ans, infirmière, végétarienne (c'est presque un miracle pour
moi, même s’il y en a beaucoup maintenant), originaire du sud elle a quitté sa
province pour un travail en région parisienne comme beaucoup.<br />
<br />
Avec tous ses rires et cette complicité, je ne me rends plus du tout compte
du temps qui passe à tel point qu'il m'arrive d'en oublier parfois de
manger.<br />
Je prépare mon diner - oh rien de bien gastronomique, juste des pâtes
bolognaises façon végétarienne, pas compliquée il suffit juste de remplacer la
viande par du haché végétal - et pendant que ça mijote je mets en place mon
matériel pour la chanson de ce soir.<br />
Ma version coronavirus de Where is my
mind de Pixies.<br />
"Cette reprise est dédicacée aux personnels hospitaliers qui
se démènent pendant qu'on mange des chips sur notre canapé.<br />
À ceux qui se
gardent bien de faire don de leurs masques aux soignants et qui préfèrent s'en
servir pour faire leurs courses. Merci à vous!" <br />
Je lance un petit clin d’œil à Virginie et commence à jouer.<br />
<br />
"Ooh, stop<br />
Where're Eggs, toilette
paper, pasta, rice ? I can't found!<br />
Trying to do my job while stupids gets
out.<br />
You need to jog out ?<br />
But you never did<br />
and only think 'bout
yourself!<br />
Where is my mask ?<br />
where is my mask ?<br />
where is my mask?<br />
Way out in
the coldroom see them dying."<br />
<br />
En mangeant je regarde "Quarantined Cutie", cette vidéo "tik tok" qui fait le
buzz en racontant la rencontre d'un couple de New-Yorkais pendant la crise
sanitaire.<br />
Si vous ne l'avez pas vu, je vais essayer de vous l'a résumer
:<br />
Un mec se fait chier alors il regarde par la fenêtre cette fille danser sur
un toit, il l'a salue de la main et elle lui répond. Alors il décide de
rentrer en contact avec la jeune femme en écrivant son numéro de téléphone sur
un bout de papier qu'il scotche sur son drone. Ouais je sais, ça fait un peu
début de film porno. Désolé, le confinement, la distanciation sociale, tout ça
me travaillent apparemment.<br />
Et donc ils s'échangent des SMS et vont même
jusqu'à dîner en tête à tête...via "facetime". Lui sur son balcon et elle sur le
toit de son immeuble. <br />
Après ce premier rendez-vous galant, l'homme décide
alors de donner rendez-vous à sa prétendante dans la rue et va redoubler
d'ingéniosité pour braver les règles sanitaires en se glissant dans une bulle
gonflable géante. Cette chouette petite vidéo me rendrait presque jaloux de
ne pas avoir eu l'idée avant son auteur. Elle est presque aussi réconfortante
que ce plat de pâtes que je suis en train de manger. Je pourrais en manger
tous les jours! Ça tombe bien, car comme à mon habitude j'en ai encore
beaucoup trop fait. Et je sens déjà que la digestion va précipiter mon
sommeil, ça tombe bien Virginie doit se coucher tôt à cause de son service de
demain. On s'envoie quelque "mèmes" par message et nous nous endormons comme
des ados, virtuellement l'un à côté de l'autre.<br />
<br />
Le matin au petit dej, en me servant avec le paquet de céréales je fit la
désagréable découverte qu'il était vide. À qui aurais je pu en vouloir
d'autre qu'à moi ?<br />
C'est avec la peur au ventre et surtout la faim que je me
prépare pour aller faire les courses.<br />
Gants, masque et lunette de soleil,
hélas les apparences sont trompeuses, je ne m'habille pas pour faire du
ski. La queue pour entrer dans la galerie marchande s'étend jusqu'au bout de
la rue.<br />
Des panneaux semblent indiquer que si vous êtes membres du personnel
soignant ou des forces de l'ordre alors vous êtes prioritaires. Enfin en plus
des personnes handicapées et des femmes enceintes, bien sûr. Il fallait s'y
attendre, vous trouverez toujours des gens sans scrupules pour gruger la file
d'attente soit en utilisant un fauteuil roulant ou des obèses qui n'ont pas de
grossesse. Dans ce Nouveau Monde libre non binaire, je m'attends même à voir
un fhomme débarquer et me passer devant. Mais la palme de la supercherie
revient aux enseignes de la grande distribution, "les supermarchés" qui non
content d'augmenté indécemment leurs prix (ou plutôt d'ajuster leurs marges
directement) sur les produits de première nécessité (allant de l'hygiène au
produit laitier) contrôle systématiquement ses clients qui utilise la
zappette. Ainsi appliqué, ce service perd toute son utilité.<br />
Et dire que
ça été crée pour faire gagner du temps et pourrait dans le cas présent aider à
limiter le plus possible les interactions. <br />
Quand on y pense, c'est quand
même le comble : le voleur qui vous soupçonne.<br />
Auchan, ils cultivent le
mépris de la sécurité de leurs employés (sans compter la fameuse prime qu'ils
n'auront pas) et de leurs clients en les surexposant au virus. <br />
Faire ses
courses est devenu une véritable partie de" Dead Rising". <br />
Avec tous ces
zombies indisciplinés qui rodent dans les rayons l'air hagard, et qui se jettent
sur les denrées d'une palette laissée par un magasinier qui revenait pour la
déballer.<br />
Et quand vous pensez en avoir fini avec tout ça, il faut encore
faire la queue pour passer en caisse.<br />
Si avant la crise sanitaire faire vos
courses le samedi relevait du calvaire, maintenant c'est devenu un enfer. Je
n’aurais jamais cru un jour avoir peur en faisant mes courses.<br />
Comme pour
rajouter à ce climat anxiogène, Virginie ne m'a pas répondu de toute la
matiné.<br />
Rationnellement, je sais qu'elle est trop occupée au travail pour
m'écrire, mais cela me fait un petit pincement au coeur. Ou plutôt comme une
compression de la cage thoracique. <br />
Rien de grave, c'est pas le virus, juste
le stress des courses et le confinement qui commence par m'oppresser, j'imagine,
peut être même la faim.<br />
Pour remédier à cela, rien ne vaut un bon plat de
pâtes bolognaises "végé" de la veille, c'est encore meilleur je trouve quand
c'est un peu sec et tiède.<br />
C'est tellement réconfortant de manger un plat
comme celui-ci dans un moment pareil.<br />
Je verse le tout dans une poêle et
tandis que cela cuit, je lance une partie de rainbow 6 sur la PS4.<br />
Absorbé
par mon jeu vidéo, j'en oublie mon repas sur le feu et c'est le détecteur de
fumée qui vient à me le rappeler. J'enlève la poêle de la gazinière et sers
le tout dans un de ses gros bols que j'affectionne. C'est étrange je ne sens
pas l'odeur de grillé.<br />
Je m'installe sur le canapé et mange penché sur ma
table basse tout en regardant netflix.<br />
À chaque bouchée je me demande si je
sens bien le gout, des aliments que je mange.<br />
Mais je crois que si je me pose
la question c'est que quelque part, j'ai déjà la réponse : "je n'ai plus de goût
ni d'odorat". Tout cela n'a plus de saveur. Est-ce plus une sensation (ou
plutôt son absence olfactive) qu'un sentiment? Sinon, une réaction
psychosomatique, qui matérialiserait mon manque de Virginie? Suis-je en
train de devenir dépressif ? Ou dépendant affectif? Peut-on être hypocondriaque
pour des maladies mentales ? À moins que ce soit encore plus grave que je ne
le craignais et qu'il s'avère que j'ai simplement perdu le gout...de la vie?<br />
<br />
Je suis fatigué, j'ai comme une barre au front, une migraine me guette et une
sieste s'impose.<br />
C'est peut-être à cause des écrans ou du corona. On verra,
je vérifierais ma température.<br />
Il fait très chaud, plus de 25 degrés.<br />
Mes
fenêtres sont ouvertes et mes volets mi-clos. Les gosses de la résidence qui
hurle en jouant dans leurs jardins, les voisins qui téléphonent sur leurs
putains de balcons, tout ça résonne et m'empêche de me reposer
convenablement. Et d'un coup un petit orage de chaleur éclate, tout le ferme
sa grande gueule, le silence et la fraicheur reviennent comme par magie.
J'aurais presque envie de faire la danse de la pluie, pour célébrer ça, mais
je suis trop fatigué.<br />
<br />
Il est 20h et je n'ai toujours pas de nouvelle de Virginie.<br />
Son volet est
resté ouvert toute la journée, mais je ne l'ai pas aperçu, ni avant ni
maintenant pour notre rendez-vous quotidien.<br />
Ce soir, pour coller à mon
humeur du jour, j'ai choisi de jouer "Stay away" de "Nirvana".<br />
J'avais pensé à
"symptom + cure" de "Comeback Kid", j'abandonne cette idée par peur que le
voisinage me jette des tomates ou de faire sauter le pacemaker de la petite
vieille du rez-de-chaussée.<br />
Déjà que mon avion en papier a du faire monter sa
pression.<br />
La nuit tombe progressivement sur la résidence.<br />
Seules, les
fenêtres des appartements sont éclairées par les lueurs des télévisions allumées
et des musulmans qui fêtent le ramadan.<br />
Avec ma lampe torche je balaie le
faisceau lumineux sur les vitres de Virginie sans aucun signe de vie, hormis son
chien qui intrigué gratte la porte-fenêtre en aboyant.<br />
Je tenterais bien
d'escalader les 2 étages jusqu'à son balcon tel un "Roméo" qui rejoindrait sa
"Juliette". De même que je pourrais envoyer des cailloux sur ses vitres, mais
ça risquerait de faire des éclats de verre et les voisins appelleraient la
police en pensant que je sois un cambrioleur. <br />
Raisonnable, je préfère
utiliser mon pistolet nerf avec ses flèches en mousse qui n'abimeront pas les
carreaux.<br />
Les questions se bousculent et s'accumulent dans mon esprit :
est-elle tombée malade au boulot ou fait-elle juste des heures sup? <br />
Ou
s'est-elle fait agresser par la horde de toxicos qui rodent à côté de son
travail ? <br />
J'ai lu quelque part que des vigiles étaient obligés d'escorter
les soignants de l'hôpital Lariboisière à cause de ces zombies junkies.<br />
Et
dire que certains politique de gauche ont émis le souhait de les faire tester et
de leurs distribuer des masques prioritairement alors que nos soignants, nos
pompiers et nos forces de l'ordre n'en disposent pas suffisamment pour accomplir
leurs tâches.<br />
Apparemment on n’a pas le même sens des priorités et
clairement, la vie de quelques parasites sociaux me semble dispensable.<br />
<br />
Là, perché sur ma fenêtre, mon mirador de fortune (il me manque toujours les
jumelles), je l'attends comme si j'étais un labrador.<br />
N'empêche que ça ferait
de belles paroles de chanson. <br />
Au beau milieu de la nuit, je vois la lumière
du hall éclairer la cour intérieure, c'est Virginie qui arrive enfin. J'ai
envie de lui sauter dessus et de la réconforter de cette éprouvante et
interminable journée de travail qu'elle a dû enduré. Au lieu de ça, je
l'observe tapi dans l'obscurité quand je reçois un SMS bruyant de sa part qui
éclaire mon visage. Je suis démasqué, je lui fais un signe de la main et elle
rigole.<br />
<br />
Ce matin j'ai décidé de me lever tôt pour lui préparer le petit déjeuner, ou
plutôt le lui déposer devant sa porte.<br />
Je suis passé à la boulangerie lui
acheté des viennoiseries, lui ai fait coulé un café au lait dans un thermos,
puis j'ai emballé le tout dans un sac en papier et accompagné d'un petit mot
mignon.<br />
Une fois réveillée, elle m'appelle pour me remercier de l'attention
et pour s'excuser de ne pas avoir pu me donner de nouvelle hier.<br />
Elle me
confie qu'elle a passé une des pires journées de sa vie, une véritable
hécatombe. <br />
Dans le même moment, je lis voit sur la télévision restée allumé,
le bandeau d'information qui défile et confirme ce qu'elle me raconte au
téléphone.<br />
Hier était le plus gros bilan de mort journalier.<br />
Virginie n'a
pas parvenue à trouver le sommeil de la nuit.<br />
En état de choc, elle ne
pouvait s'empêcher de revoir mentalement défiler toutes ces civières et ces
brancards pleins de cadavres qui sont conduit de la réanimation à la morgue et
aux chambres froides, qui s'entasse dans les couloirs ou pire que tout dans
remorques de camion frigorique.<br />
Ne sachant quoi répondre et voulant la
réconforter, je lui propose de se rejoindre en dehors de la résidence pour
discuter et de s'assoir sur un banc au soleil.<br />
Tout en respectant la
distanciation sociale de rigueur, je tiens à le préciser.<br />
À sa voix, je sens
qu'elle en a envie autant que moi, mais que quelque chose semble la
déranger.<br />
Les mots dans sa bouche finissent par matérialiser ce que je
redoutais. <br />
Virginie ne veut plus qu'on se voie...physiquement, du moins
avant que la crise sanitaire ne soit finie.<br />
Bien que cela soit trop tentant
et c'est aussi trop dangereux pour moi me dit-elle.<br />
Inquiète, elle ne cesse
de me répéter : "ce n'est pas une petite grippe ni une MST, c'est bien plus
grave et virulent que ce que l'ont croit".<br />
Et je ne s'aurais dire si ce sont
mes arguments tendant à la rassurer ou sa volonté de se faire convaincre qui l'a
décida, mais nous finissons par nous retrouver à l'extérieur.<br />
<br />
C'est la première fois que nous nous rencontrons en vrai.<br />
Bien sûr, ce
n'est pas comme si nous étions de parfaits inconnus avec toutes ses
conversations téléphoniques et sur les réseaux sociaux.<br />
Mais la voir en vrai,
sentir l'odeur de son parfum et pratiquement pouvoir la toucher...me
décontenance.<br />
J'en perds mes moyens, je me surprends même à bégayer et à
trembler par moment.<br />
Virginie, trouve sa mignon. <br />
Pour moi, c'est plutôt
embarrassant, mais si cela lui plait je ne vais pas m'en plaindre.<br />
En me
regardant droit dans les yeux, elle me murmure "ce serait bien d'avoir un peu
d'intimité".<br />
Je ne suis pas sur d'avoir bien entendu, peut être parce qu'elle
l'a chuchoté/susurré.<br />
À mes oreilles cela a raisonné comme un "j'ai envie de
toi". <br />
En essayant de rassembler toute mon assurance, je lui bredouille "Mais
comment faire en respectant les règles d'hygiènes et de santé?" Virginie me
lance un clin d'oeil, et me fait signe du doigt.<br />
"Suit moi, j'ai une
idée."<br />
<br />
De sa main gantée elle prend la mienne et me guide/conduit jusque devant la
porte de son appartement. Là, dans ce couloir nous nous
déshabillons.<br />
Excité, j'avoue avoir un peu de mal à retirer mon pantatalon à
cause de mon érection.<br />
Pas le temps d'enfermer dans un sac nos vêtements,
nous les laissons sur le palier.<br />
Je continue de la suivre et elle me conduit
vers la salle de bain. Elle m'invite à entrer dans la baignoire. Nous
découvrons nos corps nus ruisselant sous l'eau du pommeau.<br />
Je commence à la
savonner, caresse sa peau avec la fleur de douche et je vais pour l'embrasser
quand celle-ci tourne la tête dans l'autre sens/évite mon étreinte/a un
mouvement de recul.<br />
Virginie attrape sa serviette et se sèche en m'expliquant
que l'on doit prendre nos précautions.<br />
Elle ne veut pas me contaminer et je
ne veux surtout pas partir, alors je n'ai plus qu'à écouter la solution qu'elle
suggère pour assouvir nos pulsions.<br />
<br />
Je découvre son grand studio, agencé de façon à séparer le coin-cuisine de la
partie chambre où nous nous installons. À moitié dénudée, elle s'allonge sur
le lit tandis que je m'assois sur le fauteuil qu'elle me
désigne. Nous nous caressons, nous masturbons sans jamais toucher l'autre, à
distance en s'observant. Elle fouille sous son oreiller et me balance un truc
sur le torse.<br />
Surpris, je constate qu'il s'agit d'une télécommande...pour un
sex-toy connecté.<br />
C'est donc ça le futur? Moi, en Luke Skywalker nettoyant
son sabre laser devant un hologramme sexy de princesse Leïa. Non, c'était
pour la vanne, honnêtement ce serait plus proche de "Démolition man" avec sa
scène de sexe virtuelle sans contact charnel.<br />
Mon excitation luttant contre
mes aprioris négatifs, je la regarde se caresser et élargir sa cavité pour y
insérer ses doigts puis l'objet. Elle me dévisage, un sourcil relevé en
s'écartant les lèvres comme pour me montrer toute l'excitation qu'elle cacherait
à l'intérieur. Jusque là, je pensais que pour déterminer ce qui est réel, le
toucher était indispensable et le concret devait être palpable.<br />
Mais je me
trompais.<br />
Aujourd'hui, je ne découvre pas seulement une nouvelle partenaire,
mais une toute nouvelle façon de faire l'amour. Et le sexe ne m'a jamais paru
aussi intense que maintenant avec elle.<br />
Tout est plus érotique, l'exaltation
est exacerbée. Nous jouissons comme jamais je ne l'aurais imaginé.<br />
Son chien
comateu dans son panier, ouvre partiellement un oeil à chaque gémissement de sa
maîtresse puis se rendort comme si de rien n'était.<br />
C'est étrange de ne pas
l'embrasser ni de la toucher. J'aurais presque l'impression d'être avec une
prostituée, une camgirl ou une fille qui aurait de l'herpès à la différence que
j'ai des sentiments pour elle.<br />
Tandis que je m'essuie, elle allume la
télé.<br />
Une chaine d'information en continu diffuse des images de
manifestations anti-confinement aux USA. Bande de covidiots! Je suis sidéré par tant de
bêtise. Remarque, en France les gilets jaunes et les pues la pisse de tout
horizon s'impatiente à l'idée de pouvoir reprendre leurs sports national :
l'ivresse publique en manifestations.<br />
Allez-y, vous pouvez bien crever pour
votre fichue liberté, mais ne demandez pas à ce que l'on vous soigne
après. C’est pas comme si ce n’était pas déjà le cas avec ce fichu 2nd
amendement, ces armes que vous chérissez vous tuent plus qu'elles ne vous
protègent. Après tout quand on sait que ce sont les mêmes personnes qui ont
voté pour un président qui suggère sérieusement d'injecter de la javel et de
faire des séances d'UV pour guérir les malades. J'imagine qu'ils ont les
dirigeants qu'ils méritent. <br />
Là bas, certains organisent même des "covid
party", où de jeunes insouciants se soulent (ne sont-ils pas suffisamment
abrutis en temps normal?!) et se transmette le virus, espérons qu'ils deviennent
avec ça les derniers abrutis de leurs lignées.<br />
Évidement, vous avez tout et
sont opposé, comme le montre le reportage qui suit sur ces mairies espagnoles
qui ont javellisé leurs plages...La bêtise humaine semble sans
limites.<br />
J'arrête de regarder, cela m'énerve de trop et il faut que je me
prépare pour la chanson de ce soir.<br />
Nous récupérons nos vêtements sur le
palier de sa porte, nous rhabillons et regagnons mon appartement. La chanson
de ce soir est une reprise d'Oasis.<br />
<br />
Today is gonna be the day<br />
That they're gonna throw it back to you<br />
By
now you should've somehow<br />
Realized what you gotta do<br />
I don't believe that
anybody<br />
Feels the way I do, about you now<br />
Backbeat, the word was on the
street<br />
That the fire in your heart is out<br />
I'm sure you've heard it all
before<br />
But you never really had a doubt<br />
I don't believe that
anybody<br />
Feels the way I do about you now<br />
And all the roads we have to walk
are winding<br />
And all the lights that lead us there are blinding<br />
There are
many things that I<br />
Would like to say to you but I don't know how<br />
<br />
Because maybe, you're gonna be the one that saves me<br />
And after all, you're
my hospital.<br />
<br />
<br />
Partout, ils annoncent le déconfinement pour la date du 11 mai comme si c'était le jour de la libération. Le virus ne va pas disparaitre du jour au lendemain parce que nous l'avons décidé par décret. Certes, chaque jour, des malades guérissent tandis que des nouveaux (qui n'ont pas leur chance) continuent d'être admis en réanimation. D'autres décèdent sans avoir de funérailles décentes.<br />Face à tout ça, j'ai perdu mon optimiste habituel. Je ne sais pas si nous pourrons un jour reprendre une vie "normale" mais j'ai conscience de ma chance, quand maintenant, vient 20h le soir et que nous chantons l'espoir et la tristesse à l'harmonie. <br />Je ne suis plus tout seul, non, nous sommes trois, moi, elle et...non ce serait trop beau, elle n'est pas enceinte. Non, la troisième personne, vous le savez depuis le début, c'est vous.<br />Ceci n'est pas un "happy end", tout ça n'existe que dans ma tête. Bien sur que ma charmante voisine d'en face est bien réelle mais elle ignore totalement mon existence.<br />La vérité ? C'est que le confinement et la solitude ont eu raison de ma santé mentale.<br />Et pour être tout a fait franc, je pensais que la folie me guetterait bien plus tard, dans quelques décennies, comme toutes les personnes âgées et seules qui finissent leur vie à Paris.<br />A ce propos, une odeur nauséabonde remontant des canalisations et de la VMC m'interpelle.<br />Ma première pensée met en cause la vaisselle qui s'entasse dans l'évier ou la poubelle qui déborde mais une fois tout ceci rangé et nettoyé l'odeur persiste dans mon appartement. Ce n'est que lorsque je descends au local à ordures, en voyant les pompes funèbres embarquer le corps de ma vieille voisine du bas, que je comprends d'où la puanteur provenait. Mon téléphone portable se met à sonner dans ma poche, toujours au bon moment. C'est surement un énième appel de ma psy, elle fera comme ma mère avant elle...Sur mon répondeur, il n'y a qu'elles qui me laissent des messages.<br />J'imagine que cette fois c'est pour me faire penser à renouveler mon ordonnance et mon traitement.LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-71080232570709376332020-02-10T00:00:00.000+01:002020-02-10T00:00:00.314+01:00Refoulé<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhEj0AHmNw8TBDgrS_CIuFgUhsl6DbwQp_GbX9w87BdtGboA16Wqwl1_d0MZsVvBiX9P9h6yqJHSyGGsREYTWMwVrc2m7HPJqWn2QJc9nqVVoifbKUwPnN0RZrH46FarQJH7P7qtZjyE98/s1600/Refoule%25CC%2581+1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1067" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhEj0AHmNw8TBDgrS_CIuFgUhsl6DbwQp_GbX9w87BdtGboA16Wqwl1_d0MZsVvBiX9P9h6yqJHSyGGsREYTWMwVrc2m7HPJqWn2QJc9nqVVoifbKUwPnN0RZrH46FarQJH7P7qtZjyE98/s640/Refoule%25CC%2581+1.jpg" width="426" /></a></div>
<h2 style="text-align: center;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: x-large;">Refoulé</span></span></h2>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Je crois que je suis bourré, bien sûr, cette affirmation est à prendre avec des pincettes, venant d'un mec complètement déchiré.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">En rentrant dans les chiottes de la boite j'ai un premier réflexe narcissique : me regarder dans le miroir.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Mes yeux sont ternes et mes lèvres violacés, comme si je m'étais noyé dans une mer alcoolisé.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Dans le reflet derrière moi, j'aperçois, la porte d'une cabine ouverte avec une silhouette vaguement féminine à l'intérieur, à genoux, la bouche collée contre un trou dans la paroi : un gloryhole. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Un mec sort en remontant sa braguette de l'isoloir adjacent, à la fois soulagé et un peu honteux comme après une confession à l'église.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Je prend sa place et me fait pomper à travers la cloison. Pas de doute c'est un trav, ça suce comme un mec et ça le don de me faire débander direct. Il m'a cassé mon délire.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Oui, parce que bien que je sois homo quand je suis bourré j'ai envie de nana. Je ne me l'explique pas. C'est étrangement drôle, mais c'est comme ça.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Le trav m'insulte vaguement et un autre me remplace tandis que je rejoins mes copines au bar.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Deux mecs les draguent lourdement mais comme ils proposent de nous payer des verres je laisse faire.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">C'est quand même dingue que même ici les chiens de la casse nous poursuivent.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">A bon entendeur, si les groupes de filles hétéro vont dans les boîtes gay, c'est justement pour vous évitez.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">L'avantage d'accompagner un groupe de jolie fille, c'est de pouvoir profiter des verres offert par des étrangers.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Verres, qu'elles refusent bien souvent de boire, car il arrive parfois qu'un putain de prédateur sexuel y glisse de la drogue à l'intérieur. Un cadeau empoisonné, rien que ça.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">C'est pour ça que bien souvent, je fini la soirée en total blackout...mais ce soir j'ai opté pour une autre tactique - et peut être parce que toutes les mauvaises idées ont l'air bonnes quand on est bourré - j'ai pensé brièvement qu'embrasser Laurie, ma meilleure amie (sans blague), devant ce groupe de boloss allait régler le problème.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Hélas, rétrospectivement j'aurais dû me douter que c'était le début de nouveaux problèmes que je n'aurais pas soupçonner…</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Le réveil est doux et chaleureux, je suis installé, couette bordé, entouré de coussins comme dans un cocon. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Et un énième blackout, j'ai oublié la majeure partie de ce qui s'est passé la veille, sauf ce baiser qui m'a envouté. Magique.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Je peux encore sentir son gloss qui colle à mes lèvres, son parfum imprégner les draps. Normal, je suis chez elle. Surement, m'a-t-elle raccompagnée. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">L'amour de ma vie, ma meilleure amie.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Je me fais toute cette réflexion en parcourant sa chambre du regard, entre les photos avec ses parents et ses amies, je suis la seule figure masculine autre que son père, ici.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Il y en a tellement de nous, partout, que l'on pourrait facilement croire que nous sommes un couple.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">En tout cas c'est ce la conclusion hâtive que ferait un inconnu en rentrant ici. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Sauf que moi, je suis gay et elle, ma meilleure amie. Ouai, comme Will&Grace. Putain de référence.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Ca sent bon le café chaud dans la cuisine et je me lève du lit, habillé d'un de ses teeshirt, ridiculement cintré. Encore un cliché gay.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Elle avait cour en début d'après midi, elle m'a fait du café et acheté des viennoiseries, c'est ce qui est écrit sur le petit mot qu'elle m'a laissé sur la table.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">J'avale tout ça, et prends une douche. En sortant de la salle de bain, j'enfile un teeshirt et mon regard s'attarde sur sa commode, là où elle place ses sous vêtements.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">L'idée à laquelle vous pensez traverse évidement mon esprit mais je m'abstient. Non, je me retiendrais de respirer ses petites culottes.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Mais qu'est ce qui m'arrive?! Je ne comprend pas. Pourquoi toutes ses pensées étranges, malsaines et surtout maintenant.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Cela fait 5 ans qu'on se connait, 5 ans d'amitié, de rire, de pleurs, de complicité, de moments inoubliable, de souvenir partagé et je n'avais jusqu'alors jamais éprouvé...cela.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Je me rappelle encore la première fois que l'on s'est vu, je veux dire notre rencontre, rhoo je veux dire rencontré. C'est quoi ce vocabulaire de lover.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Le putain de champs lexical de l'amour.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Pourtant quand on y pense, ça n'avait rien de glamour, bien au contraire.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">C'était à une fête chez Jessica, elle venait de se faire larguer par Enzo avec qui elle était resté 3 ans - c'était son premier mec - elle avait tellement bu qu'elle en avait vomit par le nez et moi naturellement, je l'avais prise en pitié, lui avait tenu les cheveux au dessus de la cuvette des toilettes.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">A partir de là, nous sommes devenu inséparable et ceux jusqu'à aujourd'hui.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Je claque la porte de son studio et me dirige vers le métro quand je reçoit un SMS de Laurie.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Celui-ci me dit qu'elle a rencard ce soir mais qu'elle nous rejoindra peut être après. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Et je ne sais pas si c'est la gueule de bois mais je me sens encore un peu malade, comme déprimé.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Jeudi soir c'est soirée étudiante oblige, tant pis pour elle : à moi les petits culs.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Inévitablement et pathétiquement, je suis rentré seul et bourré, mon téléphone complètement perdu à l'image de son propriétaire.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Laurie n'est pas venue, pire, elle ne m'a pas répondu.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Je n'ai pas vomi, j'ai tout garder en moi, avec ma peine. Parfois, je peux être une putain de drama queen.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Dehors, c'est le printemps et je décide à sortir le bout de mon nez, une fois ma nuit de débauche rattrapée, soit à 16h passé.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Julien m'appelle pour me demander si je suis bien rentré et je lui confie ne pas m'être souvenu de la soirée.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Apparemment, selon lui j'aurais sucer un bear sous le comptoir et lui aurait vomit dessus puis aurait quitté le bar en pleurant Laurie.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Ceci expliquerait certainement cette désagréable sensation au fond de ma gorge, surement un poil de couille coincé dedans.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Et dire que je pensais que tout ça était dû à mon allergie au pollen.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Mon portable me signale un double appel, c'est Laurie. Je met en pause Julien et prend la communication.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Je feins que tout va bien mais je suis pratiquement sûr que Julien ou une autre commère lui a déjà tout raconté de mes exploits de la vieille.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Laurie me propose de se faire une petite séance de shopping et de boire un verre après, elle veut me présenter quelqu'un.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">On se retrouve aux galeries. Elle me toise gentiment et me lance :"On va te changer des pieds à la tête!"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"C'est pas de la tête aux pieds qu'on dit normalement?"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"Oui, c'est vrai mais comme on va commencer par tes pieds...et tu vas d'abord jeter tes vieilles stan smith, mon cher monsieur!"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Elle passe dans les rayons en imitant Christina Cordula et se retourne subitement vers moi :"Je sais ce qu'il te faut, mon chéri!"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Des Balenciaga! Chaussures plateformes blanche, si avec ça je fais pas encore plus PD que je ne le suis déjà…</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"Avec un petit jean skinny et un polo couleur pastel c'est trop Hot!"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Pauvre de moi qui voulait changé de look pour faire moins pedale.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">J'ai l'impression que la mode hétéro de manière générale a tendance a lorgner vers le style homo, il en va de la coupe slim aux sourcils épilés et barbes taillés.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Peut-être parce que les créateurs sont en majorité gay? A moins que ce soit parce que les femmes trouvent les PD plus attirants?</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Après ce constat, difficile de crier à l'homophobie quand la société ne cesse de s'inspirer des codes de notre communauté.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Quoiqu'il en soit, cela joue en ma faveur et j'aurais tord de ne pas en profiter.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Une fois mon relooking achevé, elle me demande de l'accompagné dans un magasin de lingerie.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Voila, un autre bénéfice de la situation de meilleur ami "supposé gay" mais qui peut véritablement se transformer en supplice mental, la tentation met à rude épreuve mon sang froid.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Toutes ces nuisettes, ces corsets, ces strings, ces culottes, ces shortys qu'elle essaye devant moi, toutes ces belles choses que je vois et ne toucherais jamais.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Cela me rappelle ce sentiment terrible, quand enfant, je savais au pied du sapin, que des cadeaux de Noël joliment emballés étaient destinés à mes cousins.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Et elle a le culot de me demander "tu me trouves comment?"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Je reste sans voix, la bouche sèche, la gorge serré.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Laurie m'imagine surement comme un végan qui rentrerais dans une boucherie alors qu'en fait je suis ici comme un petit garçon dans un magasin de bonbon.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">J'en suis maintenant convaincu, les hommes et les femmes ne peuvent pas être amis.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Regardez-moi, malgré mon orientation sexuelle à contre courant, je suis tenté de succombé à la tentation à contre cœur.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Son téléphone se met à sonner, interrompt la séance d'essayage et par la même occasion m'empêche de ruiner notre amitié.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Ainsi nous partons retrouver son mystérieux interlocuteur autours d'un verre.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Evidemment, fallait s'en douter c'est son nouveau mec. "Alban" qu'elle me fait, comme si il était incapable de dire son prénom tout seul.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">J'ai envie de lui dire que ce n'est pas nécessaire de le préciser, vu qu'ils ne seront plus ensemble dans quelques jours.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Mais je me tais, je joue le rôle que je suis sensé jouer. Ce qu'elle attend de moi, son meilleur ami, gay.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Pour parfaire ma composition je vais même jusqu'à dire à Laurie que son Alban est beau garçon. Je mens, évidement.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Pendant qu'on commande au bar, Laurie s'absente au toilette, nous laissant tout les deux entre hommes.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Je le toise de haut en bas, un grand maghrébin quelconque, aux cheveux lissés, sourcils épilés et barbe taillé qui porte des chinos slims et des Balenciaga.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">D'ailleurs il ne s'appelle pas Alban mais Wissam, il n'assume pas vraiment d'être français mais ce n'est pas son seul dilemme identitaire.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">A son silence je peux sentir qu'il est gêné, pas parce que je suis gay, mais que parce qu’il l'est aussi.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Il garde ses yeux rivés sur son téléphone sans me décrocher un mot et je suis certain que si je me connecte sur Tinder je croise son profil dans l'instant. Bingo.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">J'ai deux comptes, l'un homo et l'autre en mode femme, ce qui me permet de voir les mecs hétéro.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Y a rien de plus chaud, le fantasme homo par excellence, convertir ou détourner un hétéro le temps d'une nuit. Lui faire la meilleure pipe de sa vie.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Et maintenant je fais quoi?! Il n'est pas sensé savoir que je l'ai retrouvé sur l'appli, ni elle non plus.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Gêné, j'avale mon verre d'un trait en prétextant un truc à faire pour mon mémoire et promet de je les rejoindre plus tard en boite.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">C'était La meilleure chose à faire : l'éviter, pas boire hein. Bien au contraire l'alcool à une emprise sur moi, me fait ressentir n'importe quoi.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Je crois m'enivrer pour échapper à mes pulsions refoulées alors qu'en fait je ne fais que m'enfoncer plus profondément dans mes problèmes.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Pendant quelque temps vaut mieu que l'on ne se croise pas, ça finira par me passer à force...ou pas.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Et puis si c'est pour la voir avec son mec autant que je m'abstienne.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Mais je ne vais quand même pas me cloitrer dans mon studio comme un moine, à me laisser ronger par mes pulsions malsaine et puis j'ai soif, merde. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Faudrait pas que je meurs de déshydratation non plus!</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Sans surprise, je me retrouve embarqué à la cage par Julien, Nico et Paul mais comme il n'y a personne on décide de finir au Red Zone.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Et donc je suis une nouvelle fois complètement pété à danser sur de la mauvaise musique en buvant de la mauvaise vodka.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Comme dirait les vieux : je fais mauvais genre!</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">En parlant de genre y a cette petite là, qui est tout à fait le mien.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Avec ces grands yeux verts, ses longs cheveux blond, sa poitrine généreuse et ses fesses rebondies : elle me rappelle vaguement Laurie.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Je me laisse submergé par la déferlante alcoolisé, je me noie littéralement dedans quand cette fille m'embrasse, cela me fait l'effet d'un bouche à bouche qui me ranimerais, m'empêcherais de sombrer dans les abysses.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Hélas, je me rend rapidement compte que ce n'est pas elle que je désire vraiment. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Bien que je sois ivre, mes sens ne sont pas trompé par sa teinture blonde et ses faux ongles, et même en fermant les yeux je remarque que ce n'est pas le bon parfum.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Quelle imposture. C'est aussi ce que semble penser mes potes à mon sujet.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"Et si je me cherchais une excuse, si l'alcool n'était pas la raison qui me pousse à être attiré par Laurie...Et si je l'aimais vraiment?!"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">C'est ma dernière pensée presque lucide.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"VVVVVRRRRRRRRR VRRRRRRRRRR" putain de téléphone "VVVVVRRRRRRRRR VRRRRRRRRRR" Il est déjà 16h "VVVVVRRRRRRRRR VRRRRRRRRRR" </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">C'est Laurie qui m'appelle, elle va encore me demander où jetais hier et pourquoi je suis pas venu à la soirée.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Je laisse sonner et reçois dans l'instant d'après un SMS me signalant un nouveau message vocal sur mon répondeur que j'écoute sans attendre.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Sa voix larmoyante m'annonce qu'elle se sent mal et qu'elle a besoin de me voir maintenant.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Une fois de plus, je ne sais pas quoi faire : accourir à son chevet où la faire galérer? </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Finalement je renonce, je préfère être malheureux à ses cotés que malheureux tout seul.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Et puis qui sait? Peut être qu'un jour elle se rendra compte, comme moi que...c'est pourtant tellement évident.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Malgré tout, je suis toujours là, à la conseiller et la consoler quand elle tombe sur des salauds.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">C'est d'ailleurs précisément ce qui s'est encore passé, je peux le deviner quand elle ouvre la porte en voyant son maquillage dégoulinant, aux tas de mouchoirs éparses sur le sol et au pot de glace à la fraise posé sur le canapé.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Elle se jette dans mes bras et de l'extérieur nul doute que l'on dirait un couple qui se réconcilie mais il n'en est pas ainsi.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Après qu'elle ai lâché les vannes, elle m'explique enfin ce qui lui cause tant de peine.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Sans surprise elle me raconte qu'il l'a trompé. Je feins la stupeur et me retiens de lui révéler que j'avais croisé son ex sur Tinder, elle pourrait penser que j'ai été déloyal.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">J'ai déjà peur de briser notre amitié avec une relation sentimentale alors je ne m'aventurerais même pas à lui dire ce genre de chose.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Rien qu'à l'idée de la blesser sans le vouloir je me sens mal.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">On s'enlace longuement, je sens une érection monter doucement dans mon pantalon et je pense qu'elle aussi la sent, c'est pour ça qu'on s'arrête et qu'elle propose de se préparer pour sortir.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Elle veut se changer les idées, c'est ce qu'elle me dit.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">La porte de la salle de bain grande ouverte, elle se déshabille comme si je n'étais pas là, ici, à la mater par le biais de mes vues périphériques.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Son portable n'arrête pas de sonner, je reconnais cette sonnerie très caractéristique : c'est celle de l'appli adopte-un-mec.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Me vient alors une idée lumineuse crée un faux profil sur le site et l'a draguer incognito sous le pseudo : Cyranus de Vergéjac.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">En plus je connais exactement son type de mec, j'ai juste à faire une recherche sur google pour trouver les photos qui correspondent.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Je réalise que cela ne changerais rien à ma situation puisque au moment de se rencontrer ce serait toujours moi. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">A moins que je lui brise le cœur virtuellement pour qu'elle me tombe une nouvelle fois dans les bras, mais...c'est pas ce qui est déjà arrivé aujourd’hui?!</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Laurie sort de la salle de bain en me demandant "Comment tu me trouves?", je lui répond "Sexy" puis elle rétorque "ah, toi si t'étais pas PD…" et nous nous esclaffons ensemble.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Je ris jaune, intériorise, voilà à quoi j'en suis réduit pour me sentir proche d'elle, à tel point que je serais même capable de boire sa bouteille de parfum pour avoir un peu d'elle en moi.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Avec l'alcool que contient ce flacon ce serait double peine pour moi.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Il faut que je reste sobre et par la même occasion maître de mes émotions.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Enfin c'est facile à dire mais quand je la vois se déhancher dans sa mini jupe rouge, j'avoue avoir un peu de mal à me maitriser alors je reste accoudé près du bar.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">D'un coté j'ai tellement peur de briser notre amitié et de l'autre je la désire tellement...et je ne suis pas le seul visiblement.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Un mec au crane rasé avec un piercing à l'arcade est en train de l'embrasser. Et moi qui pensais qu'il n'y avait que des gays dans cette boite.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Je sens une pointe de jalousie qui vient m'écœurer, alors j'arrête de les observer.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Évidement, il suffit que je détourne mon regard pour qu'elles finissent par se ramener boire un verre au bar avec moi, "pour me tenir compagnie".</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Je m'en serais bien passé, surtout qu'elles veulent boire des shots.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Oui, je sais, c'est à cause de l'obscurité environnante, je ne m'en suis rendu compte qu'au moment où elle n'était plus qu'à un mètre de moi : avec le crane rasé, c'est une fille pas un mec.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Une goudou, une butch, une lesbienne quoi. Vous aussi vous avez été trompez, faites pas genre.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Pas faute d'avoir pris la précaution nécessaire, à savoir de l'emmener dans une boite gay, loin de la tentation hétéro.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Naïvement, je ne pouvait pas me douter que la situation basculerais ainsi. Quelle blague cruelle.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Du coup, j'enchaine les verres de shot de Hulk flambé, ce savant mélange de whisky et get27 qui à défaut de décongeler mon cœur me réchauffe le ventre.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Au fond de moi je le sais, je suis toujours aussi triste.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Cela ne tardera pas à remonter à la surface même si je tente de le noyer dans un puits d'alcool sans fond.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Rapidement, je suis dans le mal. Il faut que ça sorte d'une manière ou d'une autre.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Alors je me dirige vers les toilettes en tanguant de droite à gauche, presque vacillant quand je tombe sur mon pote Julien.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"Hey Dylan! ça va?</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Julien! bien et toi?</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">ça va ça va...t'es pas mal entamé on dirait...au fait il parait qu'on t'as vu embrassé une fille au Boka la semaine dernière ?</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Ouai et alors?</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Ben...je sais pas, disons qu'on se sent un peu trahis dans la communauté.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Je fais ce que je veux! Ca fait quoi si j'aime bouffer de la chatte?!</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">En fait pour toi c'est juste un effet de mode, comme porter un jean slim ou des Balenciaga.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Pourquoi ? Tu te sent obligé de porter une plume arc-en-ciel au cul, toi?</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Et si jetais amoureux de Laurie ça changerais quoi?</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">T'es complètement déchiré mec!"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">A ses mots, je constate que ma vision se trouble et je sens l'univers tourner autours de moi. Je clos la conversation en refermant la porte de la cabine derrière moi.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">S'en suivent hauts le cœur et régurgitations, quelqu'un frappe à la porte des toilettes.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Je crois vaguement reconnaitre la voix de Laurie qui parle à Julien le tout noyé dans le brouhaha lointain de la musique et moi dans mon vomis.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Elle regarde par le gloryhole comme si c'était un œilleton en me parlant sans que je n'en comprenne le moindre mot mais je fini quand même par lui ouvrir.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Le cliché ambulant de lesbienne aux cheveux cours et au piercing à l'arcade me soulève et me sort de là.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"Pourquoi y a encore la butch ?" je fais en postillonnant, les dents encore pleines de morceaux du repas de la veille.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Fallait sans douter, je me retrouve une nouvelle fois au sol avec en prime la goudou qui menace de m'en coller une. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Julien s'interpose et me ramasse puis me fou dans un taxi avec Laurie avant que les videurs s'en mêlent.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"Je crois que vous avez des choses à vous dire. Rentrez bien" nous dit-il en fermant la portière de la voiture.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">A mon réveil, retour à la case départ, non pas la zone de confort mais plutôt la friendzone. Rêve mouillé pour réalité à pleurer.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">On fini par s'y habitué, comme accoutumé ou dépité, une mauvaise gueule de bois.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">L'effet indésirable d'une relation sentimentale tant désiré mais pas prêtes de se réaliser.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"J'aime pas te voir dans cet état là. Je m'inquiète pour toi, Dylan. Vraiment." me dit-elle en s'approchant de moi.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"Je sais…"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"Et tu sais que tu compte pour moi? Je serais toujours là pour toi." elle se pose au dessus de ma tête, m'enlace et me caresse les cheveux.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"Toi aussi...tu es la personne qui compte le plus pour moi, la seule qui me connaisse vraiment, je t'aime...mais différemment d'avant…"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Laurie se redresse subitement.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"Je crois surtout que tu as un problème avec l'alcool!" C'est ce qu'elle me répond droit dans les yeux.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"Non c'est faux, justement ça me donne le courage d'assumer...qui je suis et ce que je veux vraiment. C'est mon vrai putain de coming out"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"Mais non, arrête de dire des conneries, tu fais n'importe quoi quand tu es soul." Elle a un mouvement de recul, comme si elle venait de s'apercevoir que j'avais des poux.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"Alors dans ce cas là, je dois être alcoolique…"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"Comment ça? Qu'est ce que tu veux dire par là?"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"C'est pourtant évident, je suis fou amoureux de toi." </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Elle me tourne le dos et murmure gravement "Mais qu'est ce que tu racontes Dylan?"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"Je t'aime Laurie."</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">En un instant je vois son rictus s'inverser jusqu'à s'effacer. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Il n'y a rien de pire que de voir la personne dont vous êtes épris ne pas vous prendre aux sérieux quand vous lui déclarer vos sentiments.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Après un long moment à observer mes réactions, comme si elle s'attendait à ce que je lui fasse une mauvaise blague, elle me fait : "Je ne veux pas être une expérience pour toi."</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"Comment ose tu penser ça de moi? Après tout ce temps comment ose tu me prêter de telles intentions?" que je tente de la rassurer en m'approchant doucement.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"Je crois qu'on ne se reconnais plus." Elle pivote doucement avant de sangloter sur mon épaule.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"Mais on est pas des inconnus pour autant." Avec ma main je relève son menton au niveau du mien.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"Je suis perdue." me murmure-t-elle, les yeux dans les yeux.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"Non, regarde on s'est trouvé." Une larme coule le long de sa joue.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"Qu'est ce qui ne va pas?" je lui demande inquiet alors qu'elle m'embrasse.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">"Rien. C'est juste que avant, je pleurais dans tes bras parce que j'étais triste et maintenant c'est parce que je suis heureuse."</span></span></div>
LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-77587550130172568162019-12-20T16:14:00.003+01:002020-01-27T15:54:56.175+01:00Réincarné<div style="text-align: center;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWKqOz6XgICExsWlTlikd-KmsTSDZd05ZR-F2DpYbUZZXj1nRg4hRyM6t4v0hI-ilP7xjuB0w7Ee2NyZhF_jAgBW8AeZSZaAIsWXGi3BgwvhwKLDzZnbtvzmOU_62XbWsuLeX1LratARs/s1600/R%25C3%25A9incarn%25C3%25A9+1+v2.3.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1067" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgWKqOz6XgICExsWlTlikd-KmsTSDZd05ZR-F2DpYbUZZXj1nRg4hRyM6t4v0hI-ilP7xjuB0w7Ee2NyZhF_jAgBW8AeZSZaAIsWXGi3BgwvhwKLDzZnbtvzmOU_62XbWsuLeX1LratARs/s640/R%25C3%25A9incarn%25C3%25A9+1+v2.3.jpg" width="426" /></a></div>
<h2>
<span style="font-size: x-large;"><b> Réin<i>carné</i></b></span></h2>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;">Si je vous disais que je connaissais la famille "Travers" personnellement vous ne me croiriez pas et pour cause le père de famille, Marcel, était boucher de profession.<br />D'ailleurs, pour ceux qui comme moi ne mangent pas de viande cela vous est certainement arrivé d'entendre, un jour, lors d'un repas, un convive pris de culpabilité entre deux bouchées saignantes, déclarer qu'il limitait sa consommation de cadavre agroalimentaire et préférait acheter moins, mais de meilleure qualité chez un artisan boucher qui sélectionne avec soin des éleveurs aimants et respectueux de leurs bêtes.<br />Marcel Travers était ce boucher, à n'en pas douter.<br />"<i>Un homme de terroir aux valeurs d'un autre temps</i>" c'est ce qu'il revendiquait fièrement derrière son comptoir en brandissant son hachoir si vous aviez le malheur de rentrer dans sa boutique en lui demandant si ses produits étaient halal.<br />Il tenait sa vocation professionnelle d'une éducation rurale, à l'ancienne c'est certain.<br />Les nombreux week-end de son enfance qu'il avait passé à accompagner son père à la chasse et à aider sa mère à cuisiner le gibier y était également pour beaucoup.<br />Toutes ces odeurs et ces bruits évoquaient autant de souvenirs en lui : les feuillages qui bougent, la détonation d'un fusil, le souffre de la poudre, les cris d'agonies, le fer du sang, le décollement de la peau, les arômes du bouillon de légumes, le déchirement de la chair sous la lame du couteau, le fumé réconfortant du bon petit plat de maman.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br />Et maintenant, il estimait que c'était à ses enfants de vivre cela, c'est pourquoi Marcel Travers et sa petite famille avaient pris la route pour rendre visite à ses parents dans son village natal.<br />L'obscurité commençait à tomber - "<i>entre chien et loup</i>" comme disaient les anciens ici - et les phares bien qu'ils soient surélevés sur un 4x4 peinaient à éclairer la route de campagne sinueuse.<br />Soudain, un bruit retentit, Marcel pensa à un nid de poule et jeta un œil dans le rétroviseur pour vérifier s’il n'avait pas crevé un pneu et quand son regard revint devant lui il découvrit avec stupeur un sanglier en plein milieu de la chaussée.<br />Du haut de son imposant 4x4 équipé d'un pare-buffle, son choix fut vite fait. Pourquoi risquer une sortie de route quand on a juste à faucher l'animal?<br />Notre boucher, fils de chasseur, le savait, il ne serait pas embêté par les gendarmes puisque la loi prévoit qu'en cas de collision accidentelle avec un grand gibier qu'il s'agisse d'un cerf, chevreuil, sanglier, chamois, mouflon, isard, daim on peut l'emporter à la seule condition de prévenir les autorités territoriales.<br />Ainsi, sans ralentir et sans état d'âme il fonça vers son destin en donnant un coup d'accélérateur pour percuter la bête, mais au dernier moment, discerna dans ses phares un chasseur sur le bord de la route qui s'approchait et par réflexe il tourna légèrement le volant.<br />Le véhicule fit une embardée, fauchant la bête et s'encastrant dans le décor.<br /><br />Pour notre père de famille, c'était un réveil difficile, il ne se sentait pas comme qui dirait "<i>dans son assiette</i>".<br />Un bref regard autour d'eux permit à Marcel de reconnaitre les lieux où ils se trouvaient : dans la forêt qui jouxtait son village natal.<br />Et le grommellement douloureux du sanglier qui gisait tout près lui rappela le contexte de leur accident.<br />Une remorqueuse était en train d'enlever ce qui restait de son 4x4.<br />Le boucher se redressa et se déplaça à quatre pattes, il réalisa stupéfait au bout de quelques mètres qu'il était dans la peau d'un sanglier. Littéralement.<br />Il se tourna vers la laie et ses marcassins qui grognaient et reconnut sa femme et ses enfants au-delà de leurs yeux, à travers leur regard.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br />Les retrouvailles furent interrompues par des coups de feu, le premier fit éclater une motte de terre devant eux et le second endommagea l'écorce d'un arbre dans leur ligne de mire.<br />Notre sanglier, les sens alertes, sentit une odeur familière et réconfortante, celle-ci évoquait la lotion après-rasage bon marché que portait son père.<br />Et malgré les tirs dans sa direction, tandis que sa laie et ses marcassins - comprenez sa femme et ses enfants - fuyaient une mort certaine, Marcel vint à la rencontre de la menace.<br />Trompé par ses sens associés aux souvenirs d'une autre vie, il se fit rapidement entourer par le peloton de chasseur mené par son propre père avant de comprendre que celui-ci ne le reconnaitrait pas.<br />Acculé de toutes parts, il réalisa qu'ils étaient là pour venger sa mort, sa belle fille et ses petits enfants sans jamais penser que ces derniers s'étaient peut-être réincarnés.<br />Une pluie de plomb s'abattu sur le sanglier, mais ne firent qu'érafler sa peau épaisse et velue, ce qui agaça passablement le père qui sauta sur l'animal pour le blesser au couteau.<br />La douleur fut si vive que Marcel en se débattant entraina au sol son père et se prit des tirs accidentels de ses camarades de chasse.<br />Quelques secondes d'agonie après, le vieil homme et l'animal baignaient dans leur sang jusqu'à en mourir.<br /><br />Un nouveau réveil, une nouvelle vie.<br />C'était cette fois, dans la peau d'un cochon et il saisit enfin toute l'ironie de la situation.<br />Un boucher du nom de "Travers" qui se réincarnait en porc, incontestablement, ce Dieu a de l'humour et on comprennais très bien pourquoi sur toutes les représentations qui sont faites de Buddha celui-ci sourit.<br />Et dire que pendant tout ce temps ce pauvre Marcel en vénérait un autre alors qu'il suffisait qu'il se regarde dans un miroir pour comprendre lequel l'avait créé à son image.<br />Avec son crâne rasé et sa bidasse qui dépassaient de son short, la ressemblance était pourtant évidente.<br />Une fois de plus, les lieux lui sont familiers, l'odeur, les murs, cet enclos en ferraille de quelques mètres carrés qui ne lui laissait même pas l'espace de tourner la tête, tout dans cette "ferme" ou plutôt ce hangar. <br />Il était déjà venu dans cet endroit...mais pourquoi y revenait-il aujourd'hui, c'est la question qui tracassait notre porcasse.<br />Si seulement il pouvait lire le nom peint sur les lattes en bois de la clôture, mais il n'avait plus les mêmes capacités cognitives que lorsqu'il était humain ce qui ne lui enlevait pas pour autant des qualités intellectuelles.<br />C'est lorsque que l'homme entra dans l'étable que Marcel le cochon le reconnaissait : c'était son fournisseur, son grossiste ou le fameux éleveur respectueux et aimant, appelez-le comme vous le voulez.<br />Au début il les caressait, les examinait, vérifiait qu'ils ne soient pas blessés ou malades puis les brossait, mais rapidement Marcel eu un pressentiment étrange, il trouva que l'humain cajolait un peu trop ses dames.<br />Celui-ci enfila un très long gant en plastique transparent et ordonna à son collègue en désignant Marcel et son porcelet de fils de les mettre à l'écart, car ils étaient "beaucoup trop gras" avant d'ajouter "On va les tuer aujourd'hui ça nous évitera de les nourrir en hiver".<br />Notre verrat qui pensait bientôt arriver au bout de ses peines après la macabre révélation qu'il venait d'entendre, fut surpris que sa récente condition d'animal lui réserve encore de nouvelles ignominies en perspective.<br />Et c'est quand il comprit qu'il allait assister impuissant à l'insémination forcée de sa truie et de sa cochette qu'il réalisa que l'humanité pouvait rivaliser voir même dépasser ses pires cauchemars.<br />Puis l'éleveur s'approcha doucement et s'adonna à ce que Marcel considérait (maintenant que ses proches en étaient victimes) de fisting, un viol odieux.<br />Les couinements assourdissants résonnèrent dans l'étable avec la violence que seul un groupe de deathcore était capable de déchainer.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br />Dans sa vie antérieure, notre ex-humain ex-boucher était au courant de toutes ses pratiques abominables, il refusait simplement de le voir, mais aujourd'hui il ne pouvait plus détourner le regard de cette véritable scène d'horreur.<br />Fou de rage il tenta de charger l'éleveur en vain retenu par un grillage barbelé et une clôture électrifiée.<br />Épuisé de se débattre il s'écroula par terre, le groin dans la glaise, le regard vers la cour et son portail resté ouvert.<br />Le jeune carlin du propriétaire vint à sa rencontre, avec sa queue frétillante et sa langue pendante. De ses grands yeux globuleux pleins d'incompréhension il s'interrogeait sur ce cruel traitement.<br />Marcel mit un peu de temps avant de reconnaitre à travers le regard du canidé son ancien meilleur ami d'enfance, Carl. Carl le carlin.<br />Race de chien qui empruntait beaucoup de caractéristiques au cochon avec sa queue en tire bouchon, son museau écrasé et sa fâcheuse habitude à péter.<br />Bien qu'il soit heureux de le retrouver, il ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi lui avait eu la chance de se réincarner en chien.<br />De quel droit lui avait-on attribué une vie d'animal domestique plutôt que d'élevage.<br />Tandis qu'il se faisait cette réflexion, les fermiers le portèrent jusque dans la camionnette.</span><br />
<span style="font-size: large;">En pédalant ainsi dans le vide, il se prenait à se rêver libre comme un cochon sauvage nageant dans les eaux turquoise des Bahamas.<br />Le groin passé entre les fentes de la bétaillère, il le savait c'était là ses dernières bouffées de liberté avant les cris, la douleur et le sang.<br />Une odeur de mort empestant l'air annonçait la proximité avec l'abattoir.<br />Les larmes leur montèrent et un sentiment de panique submergea notre cochon et son cochonnet.<br />On tenta de les extraire du camion avec force, mais ils résistèrent aux coups pour enfin succomber au bâton électrique.<br />Résigné à emprunter le couloir de la mort, le pauvre Marcel s'avançait pour recevoir sa sentence : un tir de pistolet d'abattage.<br />Bien souvent utilisé pour achever facilement les gros animaux, cette arme à air comprimé fonctionne avec un projectile qui entre dans la tête de l'animal et revient à l'intérieur de la chambre.<br />Il se réjouissait presque de mourir ainsi, c'était pour lui la fin de ses souffrances et celles de son goret de fils.<br />Un coup sec retentit et dans le même moment sa progéniture s'écroula sur place.<br />C'était maintenant au tour de notre boucher d'être exécuté.<br />Alors que le piston devait faire son aller-retour meurtrier en éclatant os et cartilage crânien pour toucher le cerveau, rien ne se produisit, le pistolet semblait enrayé.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br />Un instant de répit pour Marcel qui s’était déféqué dessus, tout porc qu'il était, pataugeant dans ses propres excréments, mais toujours vivant.<br />Il venait à peine de comprendre ce qui lui était arrivé et ne fut pas au bout de ses surprises quand il entendit l'employé revenir en aiguisant un couteau.<br />En se penchant au-dessus de lui, l'employée récita une prière en arabe avant de l'égorger. <br />Tuer façon halal, le comble pour notre homme de terroir, boucher traditionnel français.<br /><br />Troisième vie, dernière chance.<br />Poussant l'ironie de situation toujours plus loin, ce dieu rieur et taquin décide de réincarner Marcel Travers le boucher en cochon d'Inde.<br />Ses prières ont été entendues pour lui qui espérait que la roue tourne, il avait désormais tout son loisir pour la faire tourner dans sa petite cage.<br />Bien que ce genre d'accessoires soit en général réservé à l'exercice de petits rongeurs myomorphes, tout comme cette cage, il a été entreposé avec eux faute de places disponibles dans l'animalerie.<br />Marcel philosophait en se disant qu'il valait finalement, peut être mieux se voir priver de liberté et jouir au moins de la relative sécurité que lui procurait son nouveau statut d'animal de compagnie.<br />Et puis il serait à l'abri des intempéries...mais jamais des mauvais traitements, il le savait tout dépendrait du futur propriétaire qui le choisirait.<br />Il redoutait l'adoption par un Roms qui le droguerait pour faire la manche ou une gamine capricieuse qui le maltraiterait involontairement à la façon d'Elmyra Duff des Tiny Toons.<br />La pire possibilité qu'il avait imaginé était d'être acheté en vue de servir de plat de résistance à un reptile ou un crotale "domestique"!</span><br />
<span style="font-size: large;"><br />Contre toute attente, Marcel le cochon d'Inde fut adopté par Tanguy, un vieux garçon ou plutôt un jeune homme célibataire qui vivait seul avec son chat.<br />Pendant un temps il était presque heureux dans sa petite cage, adieu la lumière artificielle aliénante et la promiscuité inter-espèce.<br />Il se prenait d'adoration pour son maitre, lui manifeste sa joie de le revoir quand il rentrait du travail, se précipitait dans les tuyaux en PVC à toute vitesse, exécutait les petites prouesses physiques qu'on lui avait appris pour montrer sa gratitude, levait les bras au ciel puis se prosternait comme il l'aurait fait pour un dieu. <br />Qui sait, il s'agissait peut-être des premiers signes d'un syndrome de Stockholm.<br />Philosophe, il se disait qu'il aurait pu se retrouver au menu de descendants incas péruviens, friands de la chair de cochon d'Inde.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br />Sachez que toute espèce est à la merci du prédateur humain.<br />Vous pouvez être domestiqué et même considéré comme un membre à part entier de la famille en Europe et pour autant vous retrouver en plat à Yulin en Asie comme c'est le cas pour le chien.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br />Enfermé, il s'ennuyait, l'envie de tout le quittait, la faim lui manquait, peu à peu déprimé il se laissait mourir.<br />Marcel était pris de pulsions autodestructrices, il s'arrachait les poils, se tapait la tête contre les barreaux de sa cage, plongeait sa tête dans son écuelle d'eau. <br />À l'aide de ses dents il entaillait ses petits bras tout nus de poils et crachait le sang au-delà de la grille pour tenter d'attirer l'attention du vieux matou qui somnolait sur le canapé.<br />Notre cochon d'Inde suicidaire ne se reconnaissait plus et réalisait soudain qu'il avait peut être été contaminé par la Toxoplasma Gondii. Un parasite qui touche le cerveau des rongeurs déclenchant chez eux une attirance vers leurs ennemis mortels : le chat.<br />La crise d'automutilation passée, notre boucher épuisé bien qu'encore agité, se lova dans la boule de foin et s'endormit.</span><br />
<span style="font-size: large;"><br />Dans les limbes de ses rêveries, il parcourait à toute vitesse d'interminables tuyaux en plastique multicolores, comme autant de voyage interdimensionnel ou la vision que l'on se faisait de l'intérieur d'un trou noir.<br />Un gros intestin humain, à l'intérieur d'un système digestif.<br />Il se retrouvait une fois de plus dans la merde, ainsi fourré dans le côlon d'un homme et cherchait à en sortir, griffant les muqueuses sombres et nauséabondes.<br />Puis soudain, il vit une lueur au fond du tunnel ténébreux.<br />La lumière se reflétait sur les parois luisantes et lubrifiées de l'anus dilaté qui se refermait derrière Marcel et le compressait un peu plus à chaque avancée.<br />C'était son maître, Tanguy, qui venait de craquer une allumette en espérant faire sortir le rongeur du cul de son partenaire sexuel.<br />Le malheureux semblait ignorer qu'en agissant ainsi il pouvait enflammer une poche de gaz intestinaux et mettre fin à l'existence du cochon d'Inde.<br />Marcel avant de s'éteindre, eu une dernière pensée en ces termes "<i>la vie terrestre est un jeu au plaisir sadique</i>."</span></div>
LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-736871068400544882018-12-05T09:41:00.004+01:002020-04-20T14:29:37.171+02:00Seppucul<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjHlfEnpfa5xlK70CogqVILNfTONnohzlUqvUPqbZCCq6eEHyRUKFHS1doYcgAiBkfYH1UYQox2UqOo-h7ItE_HBjZJGZeplgzUG8QSBDM7J377XL_metbCerVVLa9rzozDRa8k4Syrhnw/s1600/Seppucul+3.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1067" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjHlfEnpfa5xlK70CogqVILNfTONnohzlUqvUPqbZCCq6eEHyRUKFHS1doYcgAiBkfYH1UYQox2UqOo-h7ItE_HBjZJGZeplgzUG8QSBDM7J377XL_metbCerVVLa9rzozDRa8k4Syrhnw/s640/Seppucul+3.jpg" width="426" /> </a></div>
<h2 class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: x-large;">Seppucul</span></span></span></h2>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">La première fois c'est toujours spécial.<br /> On a tous une première fois bien particulière à laquelle se rattache un souvenir, une odeur, un goût, un sensation. La première fois qu'on a fait du cheval, la première fois qu'on a mangé du gingembre, la première fois que votre père vous a touché la jambe pour remonter jusqu’à l'aine.<br /> Ma première fois sera ma dernière et je ne serai plus là pour m'en souvenir, cela dure depuis déjà trop longtemps. Chaque jour que je vis est un jour de moins, un<br /> jour de plus pour ne plus vivre avec ça.<br /> J'ai rendez-vous pour un casting cet après midi dans le centre de Kyoto.<br /> L'homme qui me reçoit est grand, brun et répond au nom évocateur de Jet Umy.<br /> Oui, il est acteur porno mais pas seulement c'est une star de la profession, spécialisé dans l'éjaculation massive.<br /> En m'invitant à m’asseoir d'un geste de la main désignant le canapé face à son bureau, il me demande tout sourire si c'est pour le "bout" d'essai que je suis ici.<br /> "Je te propose qu'on commence par une interview, histoire de faire d'une pierre deux coups" dit-il en allumant sa caméra.<br /> Un petit bip annonce que l'appareil enregistre, il s'installe sur le canapé avec moi, tourne l'objectif vers lui en se regardant dans le petit écran (moniteur) qu'il<br /> incline pour pouvoir se regarder tout en filmant.<br /> - "Bonjour à tous, c'est Jet Umy! Aujourd’hui je rencontre une petite nouvelle la belle Fuk Yu, vous allez l'adorer."<br /> Il braque la caméra sur moi, je fais un petit coucou de la main, gênée.<br />- Tu peux te présenter ma jolie ?" dit-il en me caressant une mèche de cheveux puis la joue et la lèvre supérieure.<br /> - "Salut les mecs, je m’appelle Fuk Yu..."<br /> - "C'est ton vrai prénom ?"<br /> - "Oui..."<br /> - "Dis-nous en plus" Il met sa main dans son caleçon.<br /> - "Je suis de la banlieue de Kyoto, de Kibune"<br /> - "hum..hum...continue. Et tu as quel âge ? "<br /> L'intérieur de son jogging se met à bouger, il se branle doucement.<br /> - "Je viens tout juste de fêter mes 18 ans..."<br /> - "Tu as eu tes premiers rapports à quel âge ?"<br /> - "12 ans je crois"<br /> - "C'est tôt, tu dois vraiment être une petite coquine toi! Qu'est ce que tu préfères dans le sexe ?"<br /> Il arrête de se branler sa main gauche et descend une des bretelles de mon soutien gorge.<br /> - "le plaisir de l'autre" fais-je en le fixant droit dans les yeux.<br /> - "...Intéressant tout ça...Tu peux me dire quelle est ta position préférée ?"<br /> Il s'est rapproché de moi, maintenant il me palpe la poitrine et se met à lécher un de mes tétons.<br /> - "Le cheval à bascule."<br /> - "Pas mal, original en plus!" fait-il la bouche encore pleine de mon sein.<br /> Il s’arrête puis recule sa tête: "Ce sont des vrais ?"<br /> - "Oui 100% naturel Monsieur Umy"<br /> - "Parfait! Maintenant ma chérie, montre nous pourquoi ton nom te va si bien."<br /> Je le branle entre mes seins, bizarrement il bande mais un peu mou, il a dû enchaîner les tournages aujourd'hui.<br /> Inquiète de ne pas être engagée pour le rôle, je le suce un peu. Je fais jouer ma langue sur son pénis blanc et veineux comme un rouleau de printemps - il est<br /> pratiquement aussi large - et ce n'est qu'à ce moment qu'il commence à grandir dans ma bouche.<br /> Ses mains posées sur ma tête, je peux sentir sa respiration qui s’accélère et la pression exercée sur mon crâne augmenter quand soudain avant même le moindre gémissement, il coupe la caméra. La scène est finie. Pas de pré-éjaculation, rien. Un travail propre, professionnel, consciencieux. Il ne gaspille pas ses cartouches hors tournage. J'essuie ma bouche du revers de la main.<br /> Après s’être passé de la crème sur le sexe, il me tend un formulaire. "C'est une décharge pour les assurances, trois fois rien tu vas voir. Tu as tes analyses comme je<br /> t'ai demandé ?"<br /> "Oui... les voilà." Je sors des documents d'une pochette plastique et le lui donne.<br /> En remplissant le formulaire, je m’arrête pour lui demander : "Je suis allergique au latex, je dois le mentionner ?"<br /> Pas inquiété par cette question comme j'aurais pu le craindre il me répond que non car de toute façon ils le sont tous dans le milieu, ils n'aiment pas les<br /> préservatifs et que pour ma scène ce n'est pas utile, c'est une scène de Bukkake.<br /><br /> Petite parenthèse historique : Bukkake vient du verbe Bukkakeru qui dans ma langue signifie "éclabousser de l'eau". Cette pratique sexuelle qui consiste en un groupe d'hommes qui encercle et éjacule sur quelqu'un, est une invention de mon cher pays. Notre contribution à l'histoire de la pornographie. Je ne pourrais pas dire avec exactitude par qui et quand il fut inventé, mais je sais qu'il s'est popularisé dans les années 80. Alors qu'à l'époque la censure interdisait aux réalisateurs de montrer les sexes sans qu'ils ne soient floutés, ceux-ci ont dû s'adapter, réinventer la façon de mettre en scène la sexualité dans la pornographie sans violer la loi.<br /><br /> Je lui rend le formulaire qu'il dépose sur son bureau puis m'oriente d'une main posée sur ma taille vers la loge où la maquilleuse et le coiffeur m'attendent.<br /> La vieille matrone goudou et le jeune pédé, le couple parfait qui va me transformer pour mon rôle de Geisha. Une autre invention japonaise.<br /><br /> Pendant que je me fais coiffer puis maquiller, je prend un magazine du National Géographic qui traînait sur une pile de tabloïd. En le feuilletant, je réalise à quel<br /> point l'homme est proche de l'animal, à quel point il en est un. Toutes ses pirouettes, toutes ses apparences ne cachent pas longtemps sa profonde nature.<br /> Prenons la maquilleuse avec sa coiffure imposante blonde et son bronzage orangé qui la font ressembler à un chow-chow.<br /> Et l'éclairagiste aux tempes grisonnantes, les yeux plissés sous ses lunettes lui donnant un air de vieux blaireau.<br /> Ou le producteur, sa peau grasse rosée par les excès et son nez de cochon le feraient sans aucun doute passer pour l'animal du même nom.<br /> Un article m'interpelle par son titre : "Coït mortel chez les marsupiaux". L'encart révèle que le processus de reproduction de l'Antéchinus, un marsupial d’Australie, est tellement éprouvant qu'il le conduit bien souvent à la mort en raison d'une très courte période annuelle de fécondité chez les femelles.<br /> Le docteur en biologie met en cause : "leur taux d'hormones qui atteint des niveaux incontrôlables, ce qui accroît leur stress, leur fait perdre leurs poils, dégrade leur santé et les pousse à se reproduire durant 12 à 14 heures d'affilée avec un grand nombre de femelles. Au bout d'un mois d'orgies communautaires effrénées, leurs testicules ont enflées - jusqu'à quintupler de volume - ainsi épuisés, leur système immunitaire s'effondre et ils meurent. Pas un seul mâle ne survit au suicide collectif." Dans toute cette ménagerie qui m'entoure, il semblerait que moi je sois un Antéchinus.<br /><br /> Ils sont tous là, les 28 acteurs mâles, à manger en attendant que le tournage commence. Jet Umy, qui s'est joint à eux, avale une bouchée de son sandwich 30 cm de chez Subway. On est ce qu'on mange. J’espère que ça ne va pas trop altérer le goût de son sperme. Dis-moi ce que tu manges, je te dirais quel goût tu as.<br /> Personnellement je n'ai jamais déguster de sperme. J'ai entendu dire que ça sent l'eau de javel, que sa texture est un peu visqueuse, que c'est un peu chaud et amer en<br /> bouche. Il paraît que le goût de chaque homme est différent en fonction de son alimentation. Exemple : celui qui mange beaucoup de fruits notamment la prune, la nectarine, l'ananas, la mangue... aura bon goût. Par contre celui qui consomme de l'alcool, de la charcuterie ou encore du chocolat lui... En plus d'avoir mauvais goût, son sperme risque d’être chargé en gluten. Et admettons que vous ayez des allergies au gluten par exemple, une petite gorgée du doux élixir de ce dernier peut se transformer en séance de désensibilisation. Je n'ose même pas imaginer si vous étiez sujette au diabète ou au cholestérol.<br /><br /> Savez-vous seulement ce que peut représenter une scène de Bukkake en termes de préparation pour une porn-star, à commencer par un check-up chez le dentiste qui passe votre bouche à la loupe, à la recherche de la moindre petite lèvre gercée, gencive irritée. Un simple aphte et vous êtes bonne pour la trithérapie.<br /> Le business du Porno représente une part de l'économie mondiale énorme. Chaque année, on décerne des prix Nobel à des scientifiques pour leur recherche ou<br /> leurs découvertes mais le premier qui découvrira la capote buccale sera raillé, ou pire ignoré. Ça me fait toujours sourire quand je vois ces stars de cinéma qui font de l'humanitaire, qui s'érige contre les champs de mines antipersonnel.<br /> Sida, syphilis, herpès, chlamydia, gonorrhées, hépatites... Il y a des choses contre lesquelles on ne peut même pas se prémunir, imaginer qu'il m'éjacule dans les yeux?! A côté de ce que risque des milliers d’actrices porno chaque jour, les mines antipersonnel c'est un rhume de saison.<br /> Je suis fin prête, toute vêtue de mon kimono de soie rouge avec son décolleté dans le dos et une large ceinture nouée avec une traîne comme celle d'une mariée, l'habit<br /> traditionnel Obebe. Mes cheveux sont dissimulés sous cette coiffe, une perruque au chignon divisé en deux, ornée d'une étoffe rouge.<br /> Quant à mon visage, il est fardé de blanc, les joues légèrement ombrées en rose et seule la lèvre inférieure - pour me donner un air boudeur - teintée d'un rouge encore assorti à ma tenue. Cela fait bizarre de se voir comme ça dans le miroir, je ne me reconnais pas et je pense que c'est le but que recherchaient ces femmes en faisant cela, mon personnage en tout cas.<br /> Je n'ai pas lu le script, je ne pense pas qu'il y en ait un. C'est Jet Umy qui me donne les directives pour mon rôle en attendant que tout le monde soit prêt.<br /> Si j'ai bien compris ce film est une sorte de reconstitution historique du premier Bukkake. Dans un Japon féodal, il raconte les aventures torrides d'une jeune mariée qui se travestit en Geisha la nuit. Jusqu'au jour où elle se fait démasquer. Sa famille et son mari, furieux d'être ainsi bafoués, lui font subir un horrible châtiment : à genoux, humiliée, elle est forcée de subir l'éjaculation de tous les villageois. La fiction est parfois étrangement proche de la réalité. A croire que ce rôle a été écrit pour moi, l'histoire de ma vie transposée à quelques détails près.<br /><br /> Les 28 hommes s'installent tous autour de moi, le sourire aux lèvres, la main à la bite. Fap, fap, fap... En fermant les yeux on croirait être dans une serre aux<br /> papillons. Habituellement la personne qui est au centre de l'attention de ses messieurs est vêtue d'un uniforme scolaire ou d'une panoplie lunette-chignon-chemisier-tailleur de secrétaire mais le film qui se tourne aujourd’hui est pour le marché occidental, d'où mon déguisement de Geisha. Apparemment la demande et les attentes des pays étrangers envers notre pornographie se limitent au cliché. Comme si toutes nos putes étaient actuellement encore apprêtées comme des geisha.<br /><br /> 5 minutes, tout au plus, c'est ce que cela dure. C'est aussi le temps que mon père et mes frères ont pris pour me violer quand j'avais 12 ans. Comme eux à l'époque, ils n'ont pas eu besoin de se retenir. Ils peuvent aller directement à l'essentiel pas comme avec leurs femmes, si j'en crois les alliances que je vois sur les mains avec lesquelles ils se branlent frénétiquement, rouges d'effort et les yeux révulsés.<br /> Le premier jet part et vient toucher une de mes joues maquillée de rose, glissant de ma pommette comme une larme spermeuse.<br /> Si dans nos films avec la tendance lolicon - abréviation pour lolita complex - les actrices surjouent les petites chouineuses collégiennes virginales lorsqu'elles sont recouvertes de foutre. En ce qui me concerne, ce n'est pas une composition dramatique, mes émotions et mon dégoût sont à peine masqués.<br /><br /> Une éjaculation tombe sur mon sein droit, pendouille un instant dans le vide en restant accrochée sur mon téton, puis coule visqueusement sur mon nombril, se logeant à l'intérieur de celui-ci. Un petit homme bedonnant et chauve avance vers moi en trifouillant sa bite cachée sous son gros ventre. Soudain une petite giclette - le nom et la quantité sont proportionnés à l'engin - est projetée en l'air et atterrit dans ma chevelure. Il s'approche encore de moi pour essuyer son micro-pénis sur mon épaule. Je suis souillée comme le nom de ma famille désormais. Aujourd’hui et pour toujours. Dans ma souffrance, je parviens étrangement à trouver du réconfort. Plus je me sens sale, plus je jubile car demain je n'aurais plus à vivre avec tout ça et il sera trop tard pour eux pour me renier, leur propre sang, leur propre nom.<br /><br /> Ma peau commence un peu à rougir par endroits, à me démanger sous mon kimono, rendant la sensation encore plus désagréable qu'elle ne l'est déjà. Les autres hommes explosent en tirs groupés comme une pluie de comètes. Souvent hors cadre, un fluffer - l'assistant plateau/branlette chargé de garder les acteurs en érection - vous tend un seau et une serviette éponge entre les prises pour moi ce serait plutôt un infirmier avec un défibrillateur.<br /><br /> Il n'y a pas de films de bukkake sans une scène de Gokkun. Au même titre qu'il n'y a pas de films porno qui ne commencent ou ne finissent sans fellation.<br /> Pour le grand final, Jet Umy - jusqu'alors en retrait - éjacule dans une coupe en argent, il y met tout son cœur, disons plutôt son ADN, son épi de maïs dopé aux OGM.<br /> Dans un silence solennel, il m'apporte son Saint-Graal rempli de sa semence encore chaude, je peux y voir un peu de fumée s'en échapper.<br /> Tout cela aurait pu être évité si seulement c'était une fake éjaculation, un savant mélange, composé de 3/4 de blanc d'œuf cru et 1/4 de lait concentré sucré, introduit en trompe-l’œil par des tubes transparents mais cela ne fait aucun doute que je l'aurais deviné rien qu'à l'odeur.<br /> Je porte le verre à mes lèvres et l'avale cul sec. Gokkun, c'est de là que vient son nom, c'est le doux son que l'on émet en avalant le sperme.<br /> Ça aurait tout gâché si je m'étais étouffé en buvant, maintenant il ne me reste que quelques minutes à vivre.<br /> Je sens un œdème se former dans ma gorge remontant de mon estomac à mon œsophage, petit à petit ma peau se met à gonfler, ma respiration se fait difficilement, je commence à suffoquer.<br /> Je suis hautement allergique au sperme, si j'éclatais une capsule de cyanure sous ma dent cela produirait le même effet, aussi bien visuellement que biologiquement.<br /> On ne verrait pas la différence. Ce tournage est une grande partie de roulette russe auquel je joue toute seule avec un pistolet automatique à 28 coups et au<br /> chargeur plein.<br /> Comme disait mon père : "ça fait du mal au début et du bien à la fin." C'est exactement ce que je ressens maintenant.</span></span>LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-57763482425285317632018-10-31T00:32:00.001+01:002020-05-24T13:59:44.707+02:00Murder Queen<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgCFfPw2739qs4WjYxarTdd_JdNnhIWeLIgaYyX3KLhS4pN9-b4NMqoDUaPJ-dnDP2zNnnLdOPKYTiiGXGtrtuLEd9sb_vG9XJnBynjnX0Mt9DPf1YbWodNNf6dA7CK5XDvubHq7ST6EVs/s1600/Murder+King+II+6.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1067" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgCFfPw2739qs4WjYxarTdd_JdNnhIWeLIgaYyX3KLhS4pN9-b4NMqoDUaPJ-dnDP2zNnnLdOPKYTiiGXGtrtuLEd9sb_vG9XJnBynjnX0Mt9DPf1YbWodNNf6dA7CK5XDvubHq7ST6EVs/s640/Murder+King+II+6.jpg" width="426" /> </a></div>
<h2 class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: x-large;">Murder Queen </span></span></h2>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Ma commande est bientôt prête, pratiquement 30 minutes que je l'attends à ce fichu food-truck. Tu parles de restauration rapide.</span></span></span></div>
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<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
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</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Après avoir dévoré son bagel, il va pour jeter l'emballage dans une poubelle au coin de la rue et c'est alors que je décide de l'aborder.</span></span></span></div>
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<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
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<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">"Excusez-moi, vous fumez ?"</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
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<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">"Oui, mais c'est ma dernière."</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">"Parfait! je vais vous laisser la fumer avant de mourir dans ce cas!" je lui rétorque tout sourire, gorge et canines toutes déployées pour le saigner. Il n'a même pas fini son sandwich, il l'a simplement laissé tomber après avoir vu mes dents grandir monstrueusement hors de ma bouche. Quel gaspillage, vraiment, et moi qui ne mange pas la nourriture de ma nourriture. Dans sa poche je saisis le quotidien édité pour le métro, en arrache trois pages dans lesquelles j'emballe un morceau de premier choix. Ce sera mon casse-croute.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
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<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">En finissant mon petit en-cas, je cherche des yeux quelque chose pour m'essuyer la bouche et finis par utiliser à nouveau le journal.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">À ma grande stupéfaction je tombe sur un le titre d'un article faisant état du meurtre du rhinocéros au parc zoologique de Thoiry, retrouvé mort, sa corne sciée et volée. Et c'est étrange comme la simple évocation de ces faits de braconnage me renvoie des années en arrière.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="color: black; margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
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</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Dans les années 90, j'avais été convié par un ami à un séjour en Afrique de l'Est. Vlad, prospérait à l'époque grâce à plusieurs "usines à bébé" comme il les appelait, des entrepôts remplis de jeunes femmes enceintes qui en échange d'argent, donné naissance à des enfants disponibles à l'adoption pour de riches occidentaux.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Selon lui, certaines voyaient cela comme une opportunité, voir même une libération, car parmi elles, des grossesses étaient la conséquence de viols. </span></span></span><br />
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Ensuite il suffisait à Vlad de récupérer à l'aide d'un ingénieux système le sang versé lors d'accouchement et l'entreposer dans de grandes cuves pour sa consommation personnelle.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
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<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Mon très cher ami moquait mes méthodes qu'il jugeait "barbares", lui, le philanthrope, le bienfaiteur de l'humanité dont il se nourrissait, semblaient-il oublier. Il était l'équivalent en son temps des actuels bobos de gauche ayant pour maxime "faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais". Lors de ma visite, je m'étais joint à lui pour une partie de chasse en pleine savane tanzanienne de l'aire Ngorongo, une expérience "EX-AL-TAN-TE" qu'il m'avait promise pour m'inciter à participer. Sur les toits de chaume d'une petite habitation, la pleine lune venant souligner les contours de chaque chose dans l'obscurité environnante, observant le moindre mouvement dans l'attente d'une proie de choix. Je sentis alors une odeur de brulée et compris en regardant à quelques lieux d'ici que cela était lié à un épais dégagement de fumées, plus noires que la nuit, aussi nauséabonde que la mort. Celles-ci nous menèrent jusqu'à des cadavres calcinés d'éléphants, leurs peaux fondues semblables à des voitures accidentées après un carambolage meurtrier sur l'autoroute.Vraisemblablement, nous étions sur la piste de braconnier plutôt expérimenté.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
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<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Bien qu'ils n'aient pas laissé de trace de sang ou de pas dans leurs fuites, je pouvais les suivre à l'odeur, comme du gibier.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
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<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Ils devaient se pensaient être les seuls prédateurs en chasse ce soir là...quand nous les avons enfin retrouvés, sur le parking désert derrière un bordel en pleine célébration. </span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
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<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Les braconniers étaient en train de s'immortaliser en compagnie de son riche client, un blanc qui arborerait fièrement un tee-shirt aux couleurs américaines, posant tous ensemble pour une photo souvenir avec la tête d'un lion mort, des pangolins encore gesticulants et un sac rempli de cornes en ivoire.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
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<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Quel grand prédateur achète un trophée? Paie pour tuer? C'est d'un pathétique effarant et cynique. </span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
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<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Il n'y a plus aucun enjeu, cela reviendrait à s'offrir un ours en peluche dans une fête foraine, au lieu de jouer pour le gagner.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Vu sa physionomie, il était évident qu'il était aussi du genre à devoir payer pour baiser et c'est justement ce qu'il s'apprêtait à faire quand nous lui sommes tombé dessus, toutes gueules ouvertes, canines sorties, prêtes à drainer leurs sangs.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Nos gestes fendirent l'air à la manière d'une lame de sabre, des coups de feu nerveux partirent aux hasards sans toucher leurs cibles tandis que le sang se répandait sur la terre, grandissant comme une ombre qui recouvrait la scène.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Tandis que je fouillais les cadavres à la recherche de pièce d'identité, mes trophées, j'entendis un bruit ayant pour provenance l'arrière de leur pick-up. Sous la bâche du coffre quelque chose bougeait, grelottait, son relief évoquait une forme humaine, celui d'une jeune femme albinos à qui l'on avait amputé et laissé là, meurtri, à se vider de son sang malgré un garo de fortune qu'il lui avait été apposé. Celui qui avait fait ça, venait de prendre la fuite avec la main gauche qu'il lui avait tranchée et considérait cela comme un porte bonheur. Tout cela pour quelques croyances primitives et en échange d'une poignée de billets. Maintenant, je me souviens que ce fut l'une des rares fois de mon existence où j'éprouvai pitié et compassion. Et c'est ce qui motiva ma décision de la faire mienne. Je ne comprends toujours pas comment vous autres, humains, en arrivez à rejeter même ceux de votre espèce.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Pourtant, vous êtes en tout point similaire hormis il est vrai, votre couleur de peau et votre gout. Entre nous, cela est plus dû à l'alimentation qu'à la provenance de la viande. </span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Cela dit, votre espèce n'étant pas cannibale ces arguments sont hors de propos. Quand je vous écorche, vous pèle, vous éviscère, vous avez tous cette même couleur rouge sang, ce rose cartilage, le blanc os qu'ils soient noir ou blanc jaune ou gris. Une mélodie folklorique et mal interprétée à l'accordéon me sort de mon moment d'absence.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Lorsque je lève les yeux pour regarder le nom de la station de métro, je croise le regard pétrifié du musicien Roms qui passait entre les rangées de sièges pour faire la mendicité et qui tellement terrifié par moi lâche son gobelet en se précipitant hors de la rame, laissant derrière lui sa monnaie et son matériel.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Cette angoisse, une peur ancestrale qui le submerge et le poursuit maintenant, causa l'exode de tout son peuple des steppes transylvaniennes. Il devait penser certainement que mon existence était cantonnée aux témoignages de vieux alcooliques et autres contes que les anciens lui racontaient enfant pour qu'il soit sage. Ainsi je décide de le suivre jusque dans la rue, lui, totalement paniqué, trébuche et se relève plusieurs fois en remontant les escaliers de la station cherchant la sortie. Quand je l'attrape enfin, celui-ci pleurniche et je crois presque à de la comédie jusqu'à ce que je vois l'impressionnante tache d'humidité grossir sur son jean et la vapeur qui s'échappe entre nous, bien que je ne puisse me fier à son odeur vu qu'il put déjà les excréments et le feu de bois en temps normal; une brochette de merde au barbecue. Leur sang est peut être un peu tourbé en raison de cela.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">"Pourquoi, vious faites ça missioueur?"</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">"C'est ta famille qui a tué le rhino?"</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">"Non missioueur, ji vous promet à vous, c'est les Chinois!"</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Ce qu'il me révèle là n'est pas vraiment une surprise, il y a plus de putes au mètre carré dans ce quartier que de rats.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Je considère l'information qu'il vient de me donner comme étant plutôt fiable, mais reste prudent pour autant.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Ces êtres vils ont toujours fait de bons informateurs; si tant est qu'ils disent la vérité; mais de très mauvais serviteurs en cause leur manques de loyauté et d'hygiène. Voilà pourquoi ils furent contraints de partir.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="color: black; margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Me voilà bien embarrassé, moi qui de mon vivant n'ai jamais eu d'enfant et qui maintenant mort me voit en recueillir une. Ne vous méprenez pas mon histoire ne va pas prendre la même tournure qu'entretiens avec un vampire. Hors de question qu'il y est un triangle amoureux gay, ni de goule à paillète ou quoique ce soit dans ce gout-là. Je suis un prédateur, un putain de P-R-E-D-A-T-E-U-R. À ne pas confondre avec la créature extraterrestre gladiateur en fishnet gay-friendly et face d'araignée s'il vous plait.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Pour l'aider à étancher sa soif nouvelle, je l'amenais chasser. Nous faisions le tour des campements de braconnier qui était plutôt facile à repérer et à décimer la nuit tombée. Au petit matin, parfois, les rangers les découvraient étrangement pris dans leurs propres pièges ou écorchés à la manière de félins. Les plaines de Rukinga, la réserve naturelle kényane, ainsi jonchée de cadavre de braconniers vietnamiens commençaient à ressembler au décor des films Full Metal Jacket et Apocalipse Now. Bien sûr, parmi les corps il y avait toujours des locaux, payés pour jouer les guides, reconnaissables en ville à leurs montres et leurs voitures. Et c'est logiquement que la légende de "la mort blanche" (ainsi avait elle été rebaptisée) commença à se répandre dans les villages voisins. (Paradoxalement, les rangers eux voulaient que les touristes américains continuent d'affluer pour voir les grands animaux en dépit qu'ils aient une influence économique et morale néfaste s'insinuant partout où ils passent, même dans ces contrées les plus reculées.) Mais Darla était toujours à la recherche de celui qui avait fui avec sa main gauche. La traque nous avait même menés sur la piste d'esclavagistes ougandais qui fournissaient en autre chose des enfants à certains bordels de Kampala, hauts lieux du tourisme sexuel pédophile. Pour les appâter, il avait fallu que Vlad se fasse passer pour un acheteur, et je le sais maintenant, j'aurais dû avoir un doute à ce moment-là. Sans la moindre méfiance, il nous fut présenté des dizaines d'humains d'âges différents, défilant devant nous comme du bétail pour lesquels on nous vantait leurs vertus, qu'ils soient des pures races ou des bâtards.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Le vendeur osa avancer sous forme d'argument commercial et humoristique qu'il faisait là une promotion de "deux pour le prix" en désignant une femme enceinte et "d'un prix au kilo voir à la tonne" si on lui en prenait plusieurs.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Devant lui, sur son comptoir, l'homme avait disposé différents items considérés comme étant de valeur, car rares selon ses dires. Parmi eux on pouvait trouver des têtes humaines réduites, des foetus siamois dans des bocaux de formol et une main d'albinos.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">L'esclavagiste intrigué par la présence de Darla, dissimulée sous un voile jusqu'alors, s'approcha d'elle en murmurant quelque chose se voulant l'équivalent dans son dialecte de "voyons ce que nous avons là".</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Elle fit un geste de recul craintif, mais ce dernier insista et lui retira la capuche qui cachait son visage juvénile.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Mais quel fut son ravissement de découvrir qu'elle était albinos, particularité tant convoitée des sorciers et autres guérisseurs traditionnels, il afficha soudainement un sourire lubrique qui trahissait ses intentions. Il passa une main dans les cheveux de Darla et déroula une de ses Anglaises, pris un instant pour ravaler sa salive puis demanda à Vlad "Est-elle vierge?".</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Vlad inclina la tête et l'homme examina la jeune femme qu'il avait devant lui avec empressement, faisaient des commentaires élogieux sur sa beauté. Sans aucun doute qu'il l'imaginait déjà morte empaillée tel un animal rare dans un musée où exposée vivante, enfermée dans une cage en verre comme au zoo ou un cirque et autre freakshow. Il suivit ses chaines et glissa ses mains jusqu'aux menottes où il découvrit à sa grande surprise qu'elle n'avait qu'une seule main. C'est alors qu'il comprit, qu'aujourd’hui, quelqu'un l'avait vendu, lui. Et tandis que Darla l'étranglait de sa seule main afin de faire jaillir le sang par une entaille au fond de sa gorge comme une fontaine publique, il envoya à Vald, un dernier regard mêlé d'incompréhension et d'horreur.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="color: black; margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Notre séjour en Afrique tenez bientôt à sa fin, et j'avais insisté auprès de Vlad pour qu'ils nous fassent visiter ses fameuses installations dans la ville d'Umaka au Nigéria dont il m'avait tant parlé. Et c’est dans cet immense hangar insalubre qu'il tenait en lieu et place ce qu'il appelait avec amusement son usine à bébé. L'endroit était cloisonné en plusieurs parties : le "dortoir" de 300m◊ avec ses centaines de lits de camp pour les femmes, une autre salle "la couveuse" était consacrée aux nourrissons, les cuisines, les sanitaires, et sans oublier la salle d'opération et les cuves en sous-sols. Toujours avec une légèreté cynique il se ventait de sa cuve de sang de type O négatif et du fait qu'il envisageait de la transvaser dans des tonneaux de chêne pour le faire vieillir comme un grand cru. Soudain un groupe d'homme armé complètement affolé vint interrompre notre visite pour s'entretenir avec le propriétaire.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Vlad s'excusa de devoir s'absenter un instant, et alors qu'il conduisait à l'écart l'attroupement surexcité, ces derniers commencèrent leurs explications à base de grandes exclamations et de mimes. Je n'avais pas eu besoin de savoir parler leur dialecte pour comprendre de quoi il en retournait. Ils venaient se plaindre de la présence dans la région de retrécisseur de sexe, des sorciers capables de réduire la taille du pénis d'un homme d'un simple contact physique, comme une poignée de main par exemple.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Ces rumeurs propagées par les marabouts locaux n'étaient pas prises à la légère par les habitants, surtout par ces derniers qui je l'avais compris étaient payé par Vlad pour engrosser les femmes et surveiller l'entrepôt. </span></span></span><br />
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Pendant ce temps-là, une de ces "mères pondeuses" profita de toute cette agitation pour discuter avec Darla. Elle attira d'abord son attention en lui caressant le bras, puis lui murmura quelques mots dans le dialecte local.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Après quelques minutes, Darla se retourna vers moi avec une expression que je ne lui avais encore jamais vue. Une haine viscérale que même tous les braconniers et esclavagistes que nous avions croisés n'avaient pu réveiller jusque là. Tout en essayant de contenir sa rage, elle m'expliqua que Vlad était responsable de la traite des albinos, de l'avoir retiré après son "sevrage" à sa mère pour être vendu au plus offrant, du meurtre de celle-ci pour la vente au détail, qu'il possède tous les bordels environnants, que ce sont là ses putes qui sont enceintes dans son "usine à bébé" et non des jeunes femmes enceintes victime de viol par des militaires britannique en faction près du petit village Kényan d'Umoja, où elles se retrouvent après avoir été bafouées et réprimé par leurs lâches maris après que ceux-ci prirent connaissance des sévices abominables endurés. Non, ce n’était pas une seconde chance donnée à ses jeunes femmes pour accoucher loin de ce contexte chaotique, Vlad n'était pas le philanthrope bienfaiteur qu'il se vantait être et quand ce dernier revint vers nous, je lui demandai de s'expliquer. Et sans perdre contenance, ni aplomb il but une gorgé dans le verre qu'il tenait à la main et argumenta qu'il avait trouvé un système à la rentabilité maximum par des techniques comme la fécondation in vitro, ou la sur-fécondation (dont le principe est de provoqué une deuxième grossesse à une femme déjà enceinte) et c'est par ce biais qu'il pouvait se procurer et produire en abondance des élixirs de 0 négatif comme il pouvait en déguster présentement.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Je me trouvais face à un cas de conscience : je ne pouvais le tuer, ni l'a laissé le tuer, ce serait me comporter comme ces humains et je ne pourrais tolérer cela. </span></span></span><br />
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Cependant, je me devais de faire quelque chose. En partant, je donnai discrètement à celui qui me paraissait le plus pauvre du groupe d'homme, une généreuse liasse de billets américains volés sur la dépouille d'un touriste braconnier en lui disant en anglais ce qu'il devait faire. Le communautarisme à une logique bien étrange; si vous vous attaquez à une autre ethnie ou religion, vous déclarez une guerre, par contre si ce sont vos gens que vous persécutez, alors là, personne n'y voit aucun mal. En l'occurrence je venais de leur désigner un coupable idéal pour leur problème érectile.Tous ces mauvais souvenirs derrière nous, elle était fin prêtre pour commencer sa nouvelle vie, celle d'une adolescente en quête de découverte et d'expérience.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">De cette période faste et enivrante, je garde quelques souvenirs qui me font encore sourire. Comme son premier "rendez-vous", timide, elle préférait utiliser internet et les applications de rencontre, je ne juge pas chacun sa génération. Il l'avait gentiment invité à regarder un film chez lui, ce qu'elle accepta, la soirée se passe comme prévu, je vous épargne les détails...et à un moment donné pris d'un élan romantique il a la bonne idée de vouloir se prendre en selfie avec elle. Sauf qu'hélas quand il regarda la photo qu'il venait juste de prendre il se rendit, compte qu'elle n'apparaissait pas dessus et avant même qu'ils puissent comprendre Darla lui sucer débat le cou.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Ensuite, sous le coup de l'excitation, elle commanda un uber-eats avec le téléphone du jeune homme pour se faire livrer le dessert.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Il y a aussi cette fois-là, dans un cinéma, où je l'avais surprise installée avec un bellâtre dans un rang sur le côté de la salle.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Je me rappelle de cette scène comme si c'était hier. Les lumières qui s'éteignent; le silence précède le générique dérangé par le bruit d'un pot de pop corn tombé sur le s'étalant sur la moquette; Darla blotti contre lui, penché sur son entre-jambes; le film qui commence; le bruit de succion aussi. Et la tête du garçon qui se renversait sur le siège, les yeux révulsés, la bouche grande ouverte. Mort dans un frémissement pendant une scène horrifique. Ça avait dû l'émoustiller. Les effusions de sang sur les sièges en velours rouge ça ne se voit pas dans l'obscurité d'une salle de cinéma durant la projection. Tout ça, c'était avant qu'elles ne prennent suffisamment d'assurance, conscience de ces atouts et de sa féminité. Elle qui n'osait s'aventurer dans les bars, raccompagnait désormais les garçons éméchés. Bien que je ne sois pas un grand amateur de viande soule, je dois admettre que c'est plutôt astucieux, personne ne viendra s'opposer ce qu'un mec ivre rentre avec une jolie poulette, de plus cela retarde la recherche du corps, sauf si bien sûr celui-ci est marié. Darla allait même jusqu'à se promener volontairement dans des coins paumés et malfamés, cherchant à se faire enlever discrètement pour mieux tuer ses proies. Les prédateurs sexuels et autre pervers ont beaucoup de sang froid et ceci est fort appréciable par les chaudes nuits d'été.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="color: black; margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Arrivées à l'adresse indiquée dans le 13 ème arrondissement, toutes les gagneuses sont alignées devant les perrons. On pourrait presque y trouver une forme de rigueur militaire dans leurs déploiements.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">En observant bien on remarque qu'elles ont les canines arrachées, pourquoi? Pour éviter qu'elles ne se nourrissent des clients, qu'elles soient dociles et n'attirent les soupçons quant à leurs natures, leur patron les garde en état de manque de sang permanent d'où leurs aspects de camé rachitique. Et semblable à des chiennes, il leurs à même mis des colliers électriques anti aboiements. Prostitution et luxure ont toujours pris place la nuit, tout cela n'est pas nouveau, il n'a rien inventé, il s'est juste à s'inspirer de la société humaine. De même que le phénomène de mondialisation a influé sur le marché noir. Pourquoi pensez-vous qu'il y est des femmes originaires des 4 continents sur ce trottoir. </span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">À mon arrivé seules les putes asiatiques reste à leurs places, impassible en apparence tandis que les filles de l'Est prennent la fuite à ma seule vue. Ma réputation me précède faut dire.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Je remarque une certaine agitation à l'étage, et c'est alors que je me jette dans la cage d'escalier grimpe les marches deux à deux en essayant d'éviter la horde de prostitués qui déguerpissent en sens inverse. En pénétrant dans la pièce, je suis instinctivement les traces de sang au sol jusqu'à trouver les cadavres. Le maître des lieux, un vieil homme asiatique empalé avec une corne de Rhinocéros, étouffé par ses propres parties génitales enfoncées dans sa bouche et ses hommes décapités, leurs têtes accrochées aux murs comme des trophées de chasse. Une légère brise me parvient d'une porte-fenêtre laissée grande ouverte d'où j'aperçois une silhouette féminine s'échapper. Darla! C'est bien elle, sans aucun doute possible.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Après l'avoir tant cherché, je ne pensais plus la retrouver et maintenant que je suis face à elle et bien je ne sais pas quoi lui dire.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Heureusement elle brise le silence.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">"Que fais-tu ici?" m'invective-t-elle en me faisant toujours dos.</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">"Pourquoi es-tu partie, Darla?!" je finis par formuler cette réponse comme si le souffle me manquait et la vie me quittait. </span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">Or, je ne respire pas puisque je suis déjà mort depuis bien longtemps. À ses mots, elle fait volte-face et me rétorque, pleine de véhémence : "Pour quoi faire un élevage de femme enceinte?".</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">"Ce sont des moyens de pression sur des trafiquants, des esclavagistes...il n'y a rien de pire pour ces gens que de s'attaquer à leurs familles."</span></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">
</span></span>
</div>
<div style="margin: 0px; text-align: justify; text-indent: 0px;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="color: black;">"Pour moi tu perpétues le problème au lieu d'y mettre un terme." Conclue-elle avant de se retourner et disparaitre une nouvelle fois, dans l'obscurité en contre de bas.</span></span></span></div>
LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-27797160309719080572018-06-01T22:01:00.002+02:002020-04-20T14:31:18.186+02:00Viral<div style="text-align: justify;">
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWETAhlb9n1lzZFF6enxn5ABsSNvgIutuMmwIrPN9UT3ib5iU7b7ReA_RTmsoGRWTCTvri6oPgp-MbEe2_8kNUVGogZnDdYFoOCial9TzZc440n9Wu6OHMk1WzpEoianlMI-b2pOyfveA/s1600/Viral+5.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1067" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWETAhlb9n1lzZFF6enxn5ABsSNvgIutuMmwIrPN9UT3ib5iU7b7ReA_RTmsoGRWTCTvri6oPgp-MbEe2_8kNUVGogZnDdYFoOCial9TzZc440n9Wu6OHMk1WzpEoianlMI-b2pOyfveA/s640/Viral+5.jpg" width="426" /></a></i></span></span></div>
<br />
<h2 style="text-align: center;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: x-large;"><b><span style="font-size: small;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"> Viral</span></span></b></span></span></h2>
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>"C'est parti d'un simple topic sur un forum médical, une question concernant d'étranges symptômes d'une forte intensité survenant brutalement :<br />Des ganglions, des frissons, de la fièvre, fatigue intense (autour de 39°C), des maux de tête, confusion, somnolence, intolérance à lumière ou au bruit, mais aussi des douleurs musculaires et articulaires diffuses, toux, congestion nasale ainsi que la présence de saignement des yeux et des oreilles.</i><br /><i>Un premier message suivi d'un autre plus tard puis un autre et encore un autre, jusqu'à ce que la scrollbar se mette à défiler puis rapetissir.<br />Des témoignages qui s'accumulent sans que l'on puisse en déterminer les causes, diagnostiquer la maladie.<br />Et puis plus rien, quand d'un seul coup 2 semaines après c'est l'explosion d'information, l'abondance de vidéo et de photos qui font leurs apparitions sur la toile."</i><br /><br />Tandis que des extraits vidéo sont diffusés sur l'écran, la journaliste "vlogueuse" secoue ses cheveux pour se recoiffer sans jamais toucher au volant de sa voiture autonome.<br /><i><br />"La presse et les médias relatent le phénomène, des pseudos spécialistes sont invités sur les plateaux télé pour faire part de leur théorie :<br />Les médecins font état de microbes mutants favorisés par la présence excessive d'antibiotique dans notre alimentation.<br />Les écolos corroborent cette idée avec la libération d'un virus ancien causé par la fonte des glaces, <br />Les responsables religieux, eux, parlent déjà de fin des temps,<br />Les conspirationnistes vont jusqu’à dire que le virus passe par les ondes électromagnétiques émises par des satellites et amplifiées par les smartphones. <br />Les survivalistes se sont d'or et déjà débarrassés de leur téléphone.<br />Les scientifiques évoquent quant à eux l'existence de drogues digitales et sonores, achetable sur i-doser. <br />Ces bandes-son aux beats binauraux, composé de bourdonnements et de vibrations constantes, mécaniques, parfois interrompues par des sortes de parasites sont réputées efficaces.<br />Si cette technologie venait à être utilisée et développée dans un autre but, elle pourrait éventuellement aboutir à une sorte d'arme bactériologique d'un genre nouveau.<br />Où la seule écoute d'une fréquence provoquerait des symptômes similaires à ceux d'une maladie.<br />Imaginez un instant un morceau de techno capable de vous court-circuiter le cerveau, faire saigner vos tympans, provoquer une crise d'épilepsie où même une colique soudaine.<br />Oui, car aussi fou que cela puisse paraitre il existerait un "bruit marron", "fréquence ou note sombre" infrasonore qui causerait chez l'homme une perte de contrôle de son flux intestinal.<br />De là à envisager une version plus agressive de ce signal, qui serait diffusé par le biais des ondes électromagnétiques WiFi là question mérite de se poser.<br />Avec tous ces téléviseurs, montres, système d'alarme, maison, voiture, borne de péage, panneaux et signalisations routières connectées..."</i></span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i> </i><br />La barrière se soulève et le véhicule autonome franchit le péage sans qu'elle n'ait à ouvrir la fenêtre pour payer.<br /><br /><i>"...La propagation serait immédiatement catastrophique sur notre monde ultra-connecté ou des centaines de millions de personnes jouissent chaque minute d'une connexion internet haut débit.<br />J'ai donc essayé de rentrer en contact avec le prétendu patient zéro, le fameux auteur du premier commentaire, sans succès.<br />Et je me demande maintenant si tout cela ne serait pas qu'une vaste blague? Mais opéré par qui ? Et dans quel but?"</i><br /><br />La journaliste regarde l'écran de l'ordinateur de bord et constate que le GPS change d'itinéraire, cela ne semble pas l'inquiéter outre mesure puisqu'elle continue son monologue filmé.<br /><br /><i>"Finalement, depuis l'invention de l'imprimerie à l'arrivée relativement récente d'internet, tout n'est que légende urbaine.<br />Bien que de nos jours, nous ayons accès à une source abondante d'information grâce à internet, nous sommes aussi confrontés à la désinformation ou plutôt la mal-information.<br />On fait même parler les morts, leur prête de fausses citations comme c'est le cas de Martin Luther King, Elvis Prestley ou Adolf Hitler.<br />La viralité tue la vérité, si bien que si vous perdez du temps à vérifier vos infos vous passez à côté du scoop du siècle ou du prix Pulitzer."</i></span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i> </i><br />Sa vidéo terminée, la jeune femme essaie de la publier sur son site sans y parvenir, l'écran de bord et de son téléphone ne répondent plus.<br />Les phares de son véhicule et les lampadaires s'éteignent soudainement.<br />Par réflexe elle saisie le volant, le tourne dans tout les sens, mais cela reste sans effet, sa voiture ne dévie pas de sa trajectoire.<br />C'est alors que la journaliste tente d'ouvrir la porte côté conducteur, mais elle réalise que celle-ci est verrouillée, tout comme les fenêtres.<br />Une odeur acre lui monte au nez accompagnée d'une épaisse fumée se répandant dans l'habitacle par les grilles d'aération du tableau de bord.<br />Et tandis que dehors tout devient noir, elle sombre inconsciente. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br />Quand elle reprend conscience, elle ne parvient à se rappeler de ce qui l'a amené ici, d'ailleurs elle ne sait pas où est-ce "ici", <br />Les seules choses qu'elle arrive à discerner dans la pénombre sont des conduites d'eau suspendues au plafond et des taches d'humidités sur les murs.<br />Pas de doute elle se trouve dans un sous-sol.<br />Au-dessus d'elle, des bruits de pas se font entendre, plusieurs personnes.<br />Une porte s'ouvre et l'éblouie un instant d'une clarté artificielle, quatre hommes descendent un escalier en bois et s'installent face à elle.<br />Leurs quatre têtes sont éclairées à la seule lueur bleuâtre de leurs smartphones et chacun porte une cagoule d'une couleur différente, bleue, violette, rouge et orange. <br />Si elle n'était pas bâillonnée, April aurait certainement posé des questions à ces ravisseurs au lieu de crier pour demander de l'aide ou tenter de s'enfuir.<br />Ce n'est pas les effets du syndrome de Stockholm, mais bien une déformation professionnelle.<br />Hélas pour April, elle est plus otage que journaliste aujourd'hui.<br />Après quelques minutes l'un d'eux vient lui enlever le foulard qui entrave la bouche de la captive puis se rassoit silencieusement.<br />"Bonjour, April, vous vous demandez surement qui nous sommes et..."se décide enfin à lui adresser la parole l'homme à la cagoule mauve alors qu'il est interrompu par du bruit à l'étage.<br />Une voix de vieille femme enjoint son fils, un certain Mickey de monter.<br />"...Et qu'est ce que nous voulons." Poursuit l'homme à la cagoule violette avant de se faire couper à nouveau par la voix de la mère de Mickey insistant pour que celui récupère la pizza que le livreur vient de déposer pour lui.<br />Dans un soupir, l'homme à la cagoule orange se lève de sa chaise pour monter d'un pas lourd l'escalier en bois et redescend l'instant suivant avec une pizza à la main.<br />L'ouverture de la porte laisse échapper un faisceau de lumière qui découpe l'obscurité, permettant à April d'entrevoir autour d'elles les dizaines de centaines de boites à pizza en carton qui s'entasse dans la pièce.<br />On se croirait dans le sous-sol d'une pizzeria de New York remarque la jeune femme.<br />"Bon, où en étais je...April, vous voulez de la pizza?" dit-il en se servant une part.<br />"Non merci, Mickey." Lui répond-elle d'un air arrogant.<br />À ces paroles, l'homme à la cagoule violette manque de s'étouffer avec une part de pizza et celui à la cagoule bleue se précipite à son secours.<br />"Recrache Donnie!" <br />Tandis que l'homme à la cagoule rouge peste contre lui parce qu'il vient de révéler l'identité de celui qui s'étouffe, la cagoule mauve.<br />"Désolé Raph!" fait la cagoule bleue à l'intention de la cagoule rouge qui lui répond : "Tu fais chier Léo! Maintenant elle connait tous nos prénoms."<br />Occupés à se renvoyer la faute les uns aux autres, à se chamailler jusqu'à allumer la lumière et se retirer chacun leurs cagoules colorées lorsque soudain le bruit significatif des coups de talon sur le plancher résonne une nouvelle fois au-dessus de leurs têtes.<br />Tous s'arrêtent immédiatement. La pause pizza s'impose. <br />April profitant de ce temps mort, essaie discrètement de bouger ses mains ligotées et détail étrange qu'elle remarque c'est que ce sont des câbles informatiques qui font office de liens.<br />"Et donc vous êtes des hackers ?" <br />"Nous préférons le terme Hacktivistes." Lui répond encore la bouche pleine Léo.<br />"C'est pareil non?" rétorque-t-elle en faisant bouger sa chevelure blonde d'un mouvement de la tête.<br />"Et vous, vous êtes quoi alors, une miss météo?"<br />"Non, enfin...je suis journaliste." Bredouille-t-elle en essayant de se justifier comme elle le peut.<br />"La raison de votre présence ici est que nous voulons que vous renonciez à votre podcast, votre enquête, ou que vos pistes s'éloignent le plus loin de nous."<br />"Cela veut dire que vous avez quelque chose à vous reprocher ?"<br />"Non."<br />"Alors pourquoi, me demander ça ?"<br />"Cela ne vous regarde pas."<br />"Si vous ne collaborez pas, nous nous verrons dans l'obligation de révéler votre horrible secret"<br />"Ouai! œil pour œil, dent pour dent!" <br />"Ah oui lequel?" elle rétorque, un sourcil relevé.<br />"Votre sextape." Menace Raph.<br />"Parce que vous pensez sincèrement que ça va me déranger?" lance-t-elle, en esquissant un sourire coquin.<br />Ils se regardent tous l'un l'autre avec un air surpris, comme si leur plan ne se déroulait pas comme ils l'avaient prévu.<br />"J'ai fait de la téléréalité et j'ai été miss météo, c'est ma botte secrète quand plus personne ne parlera de moi."<br />"Dans ce cas, on peut tout aussi bien effacer toutes traces numériques de vous." Renchéri Léo.<br />Soudainement l'expression jubilatoire de la jeune femme se mue en inquiétude mal dissimulée.<br />"Plus de compte en banque, plus de reconnaissance biométrique, plus de réseaux sociaux, plus de photos, plus de vidéos ou de souvenir de vous. Ce sera comme si vous n'avez jamais existé." Ajoute Donnie.<br />Coincée, elle décide de changer de posture et essaie une nouvelle stratégie en tentant maintenant de les séduire.<br />Simulant une bouffée de chaleur, elle se contorsionne sensuellement afin de forcer sur le tissu de son chemisier et laisser entrevoir son décolleté.<br />Maintenant elle se focalise sur Mickey, qui lui parait être le plus malléable contrairement à Raph, le grand maigrichon tout pâle qui semble ne même pas lui prêter attention.<br />Cela s'explique par le fait que ce dernier revient récemment de "Restart", la cure de désintox aux jeux vidéo et internet.<br />Là bas, il a rencontré l'amour et a donc transposé son addiction.<br />En fond sonore la télévision diffuse un message d'information d'urgence souligné par deux bandes rouges :</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"> <i>"les autorités sanitaires font état de nombreux cas de mort suspecte ces derniers jours.<br />Il est conseillé de surveiller davantage les symptômes grippaux chez les personnes vulnérables comme les enfants et les personnes âgées."</i><br />April tourne la tête pour regarder la boite à image et décroise ses jambes laissant entrevoir à Donnie - le boutonneux aux grosses lunettes de la bande - l'absence de culotte dans son entrejambe tandis qu'elle s'adresse à Léo - celui au petit corps et à la grosse tête disproportionnée - le leader du groupe.<br />"Il y a certainement moyen, de trouver un arrangement, je pourrais peut-être vous aider....à qui sait, faire éclater cette affaire au grand jour." Dit-elle en faisant exploser la bulle de son chewing-gum.<br />"Comment elle a su?!" s'exclame Mickey tandis que les 3 autres lèvent les yeux au ciel.<br />Pendant quelques minutes, ils prennent le temps de se concerter silencieusement sur le sort d'April chacun sur son smartphone à avancer ses arguments<br />Léo, le leader n'est pas convaincu par le bien-fondé de la proposition de la jeune femme, de même que Raph, mais lui est toujours renfermé et méfiant quant à Mikey et Donnie, eux, sont sous le charme.<br />Ce dernier ose même déclarer sans honte à ses camarades : "elle a les yeux bleus Twitter".<br />Après avoir délibéré, les quatre hommes se retournent vers elle pour lui annoncer leur décision.<br />"Nous ne savons pas encore si nous pouvons avoir confiance en vous et tant que nous n'aurons pas de certitude à ce sujet vous demeurerez avec nous."<br />"À moins que vous ne réussissiez à passer notre test." Ajoute Mickey qui s'attire instantanément les foudres de ses trois compères.<br />Très mécontents, ils le prennent à partie.<br />"Qu'est-ce qui t'es passé par la tête...ou la bite?!"<br />"Mickey, tu sais bien qu'on n’avait dit "jamais de fille dans notre guilde"." <br />"Ça va nous diviser, Mickey! Et ça commence déjà, regarde!"<br /><br />En bonne journaliste, elle se met à s'intéresser sérieusement au mouvement geek et sa sous-culture.<br />Pour méthode elle visionne toutes les saisons de la série The Big Bang Théorie, prends des notes et se renseigne sur chaque référence citée dans les épisodes, <br />se met à lire du Philip K. Dick et du H.P. Lovecraft, joue à World of Warcraft, Fornite, Minecraft et à leurs plus grandes surprises elle arrive même à faire un top 1.<br />C'est elle qui remet un nouveau rouleau d'essuie-tout sur le bureau quand Donnie fait ses crises masturbatoires, ou encore relance le compteur lorsque les plombs sautent...<br />Et les quatre garçons commencent à remarquer son investissement.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br />Un jour, alors que Mickey est sur le point de commander une pizza il sent une odeur provenant de l'étage au-dessus, une odeur familière et rassurante, celle que lui procure le simple fait d'ouvrir une boite à pizza.<br />"Qui veut de la pizza?" lance April en ouvrant la porte du sous-sol à l'intention des garçons.<br />Dans la minute qui suit les voici, tous les cinq réunis dans la cuisine de la mère de Mickey, à échanger des blagues et des anecdotes en mangeant la pizza qu'April a cuisiné.<br />"Vous vous rappelez quand on a envoyé Justin Bieber en tournée en Corée du Nord???" s'esclaffe Léo.<br />"Et Pittbull dans un Wallmart perdu d'Alaska!" enchérit Donnie en évitant de s'étouffer cette fois.<br />"Vous avez fait ça comment ?" demande-t-elle en se resservant une part de pizza.<br />"Ne demandez jamais à internet de s'exprimer par des sondages sur 4chan." conclut-il Donnie en lui adressant un clin d’œil.<br />Le son du poste radio que la mère de Mickey écoute toujours un peu trop fort parvient à notre petit groupe depuis le salon.<br /><i>"Plusieurs villes de l'ouest viennent de décréter l'état d'urgence sanitaire.<br />On assiste à de vraies scènes surréalistes ici, des gens s'enferment dans des bunkers et ceux qui n'ont pas cette chance déambulent dans les rues à la recherche de provision, habillés de leurs combinaisons de fortune faite de papier d'aluminium pour éviter les ondes..."</i><br />"Sinon elle est super ta pizza!" marmonne-t-il en s'essuyant la bouche avec son tee-shirt et interrompant par la même le silence laissé par le flash info.<br />"Allez-y, resservez-vous-y en a deux autres qui arrivent" dit-elle en ouvrant la porte du four puis revient à table avec une pizza.<br />"Dites-moi les garçons, c'est quoi le truc le plus impressionnant que vous ayez hacké?"<br />Alors que tous trois demeurent silencieux, Mickey qui veut faire son intéressant prend la parole et y va de son anecdote :<br />"Hum...la fois où l'on a piraté la maison connectée de Diana! Tout y est passé : l'éclairage, le chauffage, les rideaux et volets roulants, les portes, ses télévisions, sa brosse à dents, ses toilettes même son sex-toy!<br />L'idée c'était de lui faire croire que sa maison était hantée. <br />Oh c'était quelque chose quand on déclenchait en pleine nuit "Alexa", l'assistant vocal d'Amazon, fallait voir ça sur les cameras de surveillance le bordel que c'était, les gardes du corps couraient dans tous les sens quand le rire démoniaque intempestif résonnait dans la villa!<br />Je me rappelle qu'on avait eu cette idée en regardant un épisode de south park qui avait rendu fou les "Alexa" et "Google home".<br />"Diana Monroe l'actrice?" Ils avaient tous trois espéré que ce détail serait passé inaperçu dans l'histoire de Mickey, mais c'était sans compter sur l'instinct de fouine de notre journaliste féminine.<br />Après un énième silence embarrassé ou le groupe de copain fusillait du regard le gros geek chauve et maladroit, Léo prit la parole :<br />"Bon...De toute manière tu vas finir par le savoir, et même si on commence à te faire confiance il est nécessaire que quelqu'un d'extérieur soit au courant de l'histoire.<br />Si jamais il devait nous arriver quelque chose, il faudrait quelqu'un pour le raconter, autant que ce soit par une journaliste."<br />"Vas-y continue Léo, mais j'aimerais quand même passer le test, car je veux être des votre!" insista-t-elle plus confiante que jamais en posant son téléphone sur la table en guise d'enregistreur.<br />"Ça enregistre, c'est bon? OK...Au tout début, on faisait juste de petit hack par-ci et par-là, c'était pour nous un amusement sans réelle conséquence.<br />On était comme des enfants espiègles et farceurs, on piratait les panneaux autoroutiers, quand on avait faim c'était les bornes de commande libre-service Macdonald, ou le site de Domino's parce que la pizza été livré froide et en retard. <br />Puis on a commencé à vouloir se faire de l'argent facile, pour cela rien de plus simple que le jackpotting comme on l'avait vu faire par John Connor dans Terminator 2, vider un distributeur de billets en y connectant un ordinateur portable, le braquage 2.0.<br />On avait monté des petites arnaques sur Spotify et Napster en fabriquant des playlists avec des faux morceaux pour détourner des millions en droit d'auteur, on rachetait aussi des noms de domaine avant leurs renouvellements pour les revendre par la suite aux principaux concernés qu'ils soient des marques, partis politiques, personnalités ou entreprises.<br />Une nouvelle façon de spéculer. Souvent pour leur foutre la pression et faire monter les enchères on faisait des redirections sur des sites pornos bien sales qui pourrait entacher leur image publique.<br />Jusqu'au jour où le hack a fait un couac. <br />Donnie était un fan inconditionnel de l'actrice Diana Monroe, et non content de collectionner les autographes et les posters de la starlette il aimait à la stalker discrètement.<br />Il avait même fabriqué un robot dont l'unique fonction est la branlette sur lequel il avait apposé un portrait de la star. <br />Un jour où il décida de prendre son courage à deux mains sur son clavier afin de lui envoyer un message, il essuya des larmes et un refus.<br />Fou de rage il se mit à saboter la maison de la célèbre actrice comme tu le sais maintenant et peu de temps après une unité d'élite a débarqué ici pour nous arrêter.<br />Nous, naturellement, on a d'abord pensé à du swatting : un connard de gamer qu'on aurait humilié en ligne sur Counter et qui aurait envoyé en représailles la police chez nous.<br />Le truc qu'on ne savait pas c'est que la belle Diane Monroe fricotait avec notre cher président Dwight, les secrets d'État pouvant potentiellement être menacés, ceci explique cela.<br />Pendant des jours on est resté enfermé dans des cellules à être interrogé séparément comme si l'on était des terroristes.<br />Finalement les autorités se sont rendu compte que nos intentions n'étaient pas celles qu'ils nous prêtaient et en guise de sanction ou d'excuse - j'avoue encore me poser la question - ils nous ont proposé un job."<br />Léonard s'arrête un instant et April lui fait signe de continuer avec sa main.<br />"Oui, l'interrogatoire a étrangement tourné à l'entretien d'embauche - il faut l'avouer que la différence entre les deux est parfois mince - à la manière qu'ont certaines grandes firmes informatiques qui négocient avec leurs pirates, le gouvernement faisait de même avec ses dissidents.<br />Le truc c'est que nous on voulait pas d'un job, mais on ne voulait pas non plus d'une punition, du coup on a accepté de coopérer sur une unique mission avec comme seule condition d'avoir accès à leurs technologies militaires de pointe concernant notre domaine.<br />Après tout c'est eux qui ont créé internet"<br />"Et quelle était cette mission ?" demanda April qui prenait des notes tout en prêtant une oreille attentive à son interlocuteur.<br />"Ils appelaient ça : "l'opération prévention". De ce qu'on a compris, ça consistait à nous faire fabriquer un canular viral planétaire..."<br />"On dirait un scénario du projet "Maladie X" réfléchit April à voix haute. <br />"Maladie X?!" interroge à son tour Léonard.<br />"C'était une théorie de l' O.M.S (Organisation mondiale de la Santé) concernant la prochaine pandémie d'un mystérieux agent pathogène hautement contagieux qui n'existe pas encore ou du moins pas découvert à ce jour.<br />Une fois n'est pas coutume, ils prévoient de créer la fin du monde au lieu d'essayer de le guérir...sinon on aurait déjà trouvé le vaccin contre le sida.<br />J'imagine qu'ils ont passé à la pratique, et vous étiez chargés de lancer la simulation."<br />"Mais pourquoi faire tout ça? Dans quel but?" demande Mickey en se grattant la tête.<br />"Je ne sais pas...pour vendre des vaccins peut-être...l'éternel enjeu du lobby pharmaceutique qui pèsent de tout son poids en vue des élections par exemple.<br />Quoi qu'il en soit, il faut faire éclater cette affaire au grand jour! Révéler la machination!"<br />"Non April, tu ne comprends pas, l'armée c'est l'état, ils ont créé internet et peuvent le contrôler ou même, pire, le détruire.<br />Qui puis est, ils savent qui nous sommes." Conclut Léonard dans son argumentaire.<br />"Tout comme ils savaient qui étaient Edward Snowden ou Julian Assange" rétorque-t-elle les mains posées sur ses hanches.<br />"Les gars imaginez qu'Hollywood fasse un film sur nous après" renchérit naïvement Mickey. <br />"Ouai et pour ton rôle ils choisiront Jack Black, gros idiot!" plaisante froidement Raph.<br />"Nous n'avons qu'a détruire internet!" renchérit la journaliste.<br />"Comme dans Die Hard 3? Une liquidation : paralyser ses infrastructures, transports et production énergétique." Propose Mickey avant de se faire couper la parole par la jeune femme.<br />"Ensuite on fait une campagne d'affichage et pourquoi pas prévenir la presse ou même les chaines de télévision comme à l'ancienne.<br />Bien sûr, pour cela il faudrait arriver à affaiblir internet au point que les gens regardent à nouveau autour d'eux dans la rue..." dit-elle rattrapée rapidement par son pessimisme.<br />Les quatre garçons réfléchissent un instant puis se regardent comme si une idée commune venait d'émerger de leurs esprits, comme une transmission de pensée collective!<br />"Vous pensez à ce que je pense ?" demanda Léo en échangeant un regard complice avec Raph et Donnie avant que Mickey ne se lance avec enthousiasme :<br />"Je crois que oui...tu veux commander une pizza ?"<br />Léonard se passa lentement la main droite sur le visage par dépit.<br />"Non pas maintenant, Mickey! Vous vous rappelez quand on collaborait avec le gouvernement sur l'opération prévention, on a découvert quelque chose de très intéressant, à ce stade ce n'est qu'un prototype, on ne l'a même pas essayé, mais tout indique qu'il pourrait fonctionner, vous ne croyez pas?"<br />" Ah bon et comment vous comptez vous y prendre?" demande April.<br />"On prend le câble et on le débranche. Simple et rapide." Ironise Raph.<br />"Une attaque DDOS?" poursuit-elle ignorant la moquerie du geek.<br />"Non trop prévisible..." répond Léonard avant de se rendre compte, agréablement surpris, de qui venait la proposition.<br />"...On va exploiter des failles Zer0day sur les routeurs des principaux FAI mondiaux et ainsi détourner leur trafic. Mais pour cela on va détourner un de leurs équipements pour être plus efficace et augmenter notre force de frappe."<br /><br />Quelques jours suivirent où notre petit groupe de geeks s'attèle avec une rigueur quasi militaire aux préparatifs de sa future offensive.<br />April est elle aussi prête pour passer le grand test, elle a même réajusté son look, préférant les lunettes à grosses montures et tee-shirt de nerd aux trop classique escarpins et tailleurs.<br />Notre journaliste ressemble maintenant à l'actrice America Ferrera dans Ugly Betty, déguisée pour ne pas être trop jolie, mais avec suffisamment de potentiel pour un jour se révéler sexy.<br />C'est Mickey qui l'a aidé à préparer l'examen et durant cela ils se sont beaucoup rapprochés, plus qu'elle ne l'aurait pensé initialement.<br />Ils ont su voir l'un dans l'autre, au-delà de leurs stéréotypes respectifs.<br />Elle le sait maintenant, Mickey n'a pas toujours était comme ça, je veux dire gros, chauve et négligé.<br />En se confiant à elle, il lui révéla que lui et sa petite bande de potes sont encore tous puceaux à l'exception de Raph qui depuis a rencontré sa copine à sa cure "Restart".<br />Jusqu'à pas si longtemps, ils étaient tous membres de "Pick Up Artist Hate", un forum contre les "séducteurs du web", ces hommes bodybuildés ayant pour film préféré Hitch et un goût prononcé pour les chemises en satin.<br />La communauté de ce forum se faisait appeler les "incels", contraction des mots "involontaire" et "célibataire".<br />Mais à cette époque il n'était pas membre actif, mais juste invité d'honneur, car bien qu'il partageait cette haine pour les coachs en séduction, il avait rencontré l'amour en la personne de Abish, une mormone.<br />De par sa religion la jeune femme était proche des valeurs straight edge de Mickey et nos tourtereaux se préservaient en promesse d'un mariage prochain...mais celui-ci n'eut jamais lieu.<br />Ils avaient emménagé ensemble et bien que dormant sous le même toit, il le faisait dans des chambres séparées pour éviter de provoquer le péché charnel.<br />Mickey n'avait pas de secret pour elle, hormis un tout petit, il lui avait dit qu'il était informaticien, ce qui n'était pas un gros mensonge, sauf que ses revenus principaux provenaient de ces activités de hacker.<br />Et un jour alors qu'il avait piraté l'ordinateur d'un joueur adverse qui l'avait humilié sur Counter Strike - si il ne supportait pas une chose, c'était de se faire traiter de puceau - il tomba sur l'ordinateur le plus vérolé qu'il n'avait jamais vu.<br />À chaque clic une publicité pour des sites à caractère pornographiques s'affichait et plus il tentait de les fermer plus elles réapparaissaient exponentiellement.<br />Quant à sa future femme, elle aussi, n'avait jamais eu de secret pour lui, sauf cette fois là où pour lui faire une surprise, alors qu'elle était censée travailler cette dernière avait pausé son après-midi pour le rejoindre.<br />Ne se doutant de rien, il trainait devant son ordinateur comme à son habitude en pyjama.<br />Il avait attrapé un virus de saison qui avait eu raison de son stock de mouchoirs, si bien qu'il ne lui restait plus que le rouleau d'essuie-tout qui trainait sur le bureau où reposaient ses écrans pour s'essuyer le nez.<br />Et au moment même où il déchirait une nouvelle feuille pour se moucher sa future ex fiancée fit irruption dans la pièce, le prenant au dépourvu devant l'abondance d'images pornographique et cette mise en scène qu'il ne saurait justifier.<br />Malheureusement et en dépit de toutes les justifications qu'il essaya d'apporter à la situation à laquelle elle pensait avoir été témoin, elle ne voulut rien entendre.<br />La jeune mormone mit un terme à leur relation et récupéra ses affaires et Mickey se retrouva seul dans cet appartement rempli de souvenir.<br />Il sombra peu à peu dans la solitude et n'eut d'autres réactions que de chercher le réconfort dans une orgie non pas de pornographie, mais de malbouffe saturée de gras et de sucre.<br />Ce qui eut pour effet de faire tomber ses cheveux prématurément et faire grossir un ventre que Jabbah The Hut ne pourrait renier. </span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br />À l'écoute de cette confession, la jolie journaliste embrasse le geek en se demandant ce qui la pousse soudainement et irrésistiblement à agir ainsi.<br />Est-ce la séduction ou la pitié?<br />C'est cette même question que se pose Mickey, ce qui n'empêche pas toutefois notre jeune homme chauve et obèse de profiter de cette occasion inespérée.<br />Quand ils retrouvent les autres, Donnie, Raph et Léo n'ont pas besoin de mots pour faire comprendre à notre nouveau couple qu'ils les ont démasqué.<br />Pour détourner l'attention de ses amis et surtout éviter le malaise qui s'annonce, Mickey monte le son de la télévision qui diffuse des scènes d'émeutes et de pillages, une carte du pays montrant la progression de l'épidémie d'Est en Ouest suivie d'un énième message d'avertissement :<br /><i>"Citoyens, ceci est un message du ministère de la Santé, veuillez écouter attentivement ces quelques directives pour éviter toutes contaminations :<br />Coupez le réseau WiFi, sur vos ordinateurs n'utilisez de connexion internet que par câble Ethernet, ne naviguez que sur des sites gouvernementaux ou approuvés par le ministère.<br />L'usage des téléphones portables est à proscrire, préférez-leurs les appareils à cordons."</i><br />À la fin du message d'information, April éternue si fort que tous les garçons ne peuvent s'empêcher de se retourner vers elle.<br />S'en suit un silence paranoïaque où ils essaient de se retenir d'éternuer chacun à leur tour et finissent par céder les uns après les autres, comme tombent des dominos.<br />Tous finissent par se regarder, circonspect, et se mettent à rire de ce semblant de panique qui ne saurait s'insinuer entre eux.<br /><br />L'heure de passer le grand test est venue pour April.<br />Dans un premier temps il lui bande les yeux, l'a font assoir devant une table sur laquelle un minuteur est posé puis lui mette un rubik's cube entre les mains et lance le décompte.<br />Contre toute attente elle résout le casse-tête sans même verser une goutte de sueur, machinalement à la manière d'un robot.<br />Ensuite, on lui retire le bout de tissu qui occultait son regard, c'est maintenant un ordinateur vérolé qu'elle doit réparer en passant par des fenêtres de commandes codées.<br />La dernière et ultime épreuve se veut être une sorte de test de culture G (pour Geek), mais se présente plus comme un dérivé du test Turing.<br />À la manière dont Mickey interroge April, la tension sexuelle et l'ambiance qui règne dans la pièce n'est pas sans rappeler une scène du film Blade Runner, lorsque Deckard fait passer un test Voigt-Kampff à Rachel.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"></span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"></span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Examinateur : "Plutot Star Wars ou Star Trek ?"</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sujet : "Je préfere Battlestar Galactica"</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Examinateur :</span></span> "Dans quel film de Tim Burton Nicholas Cage devait-il jouer ?"</span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sujet : </span></span>"Superman, quel costume dégueulasse!"</span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Examinateur :</span></span>"Combien de points faut-il dépasser à Tetris pour faire décoller la plus petite fusée ?"</span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sujet : </span></span>"200 000"</span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Examinateur :</span></span>"Allez une facile, de quelle couleur étaient les bandanas des quatre tortues ninja dans les comics d'origine ?"</span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sujet : </span></span>"Rouge."</span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Examinateur :</span></span>"Quel est le prénom commun à la mère de Superman et de Batman?"</span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sujet : </span></span>"Martha."</span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Examinateur :</span></span>"Tu préfères jouer sur consoles ou portable ?"</span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sujet : </span></span>"Sérieusement?...Sur P.C évidemment."</span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Examinateur :</span></span>"Ton personnage préféré Marvel ?"</span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sujet : </span></span>"Howard the duck."</span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Examinateur :</span></span>"Pilule rouge ou pilule bleue?"</span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sujet : </span></span>"La rouge, l'autre c'est pour les vieux libidineux."</span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Examinateur :</span></span>"Dans les X-men, si le professeur Xavier avait un équivalent dans notre monde qui serait-il?"</span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sujet : </span></span>"Stephen Hawkins."</span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Examinateur :</span></span>"Si je te dis le mythe de Cthulhu, tu me réponds ?"</span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sujet : </span></span>"Howard Philip Lovecraft!"</span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Examinateur :</span></span>"et Hills Valley?"</span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sujet : </span></span>"Retour vers le futur, au passage le 3 est à chier."</span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Examinateur :</span></span>"Combien de fantômes poursuivent Pac Man ?"</span></span><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sujet : </span></span>"4"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br />Les trois autres garçons font avancer un meuble à roulette sur lequel sont disposées une télévision et une console de jeux vidéo.<br />"OK, maintenant voici l'épreuve finale où tu dois me battre" dit-il en tendant une manette à April tandis que l'écran affiche le menu du jeu Street Fighter.<br /><br />Si la préparation n'a présenté aucune difficulté particulière, l'opération, elle, s'est avérée vraiment compliquée.<br />Au bout de 72h de siège passé devant leurs écrans, notre petite bande est épuisée.<br />On dirait qu'une partie de space invaders s'est jouée avec les vaisseaux sanguins de leurs yeux, si bien qu'ils sont injectés de sang tels des zombies.<br />Tous se plaignent, pour la plupart de courbature au niveau du dos et des doigts, Donnie s'est fait une entorse du poignet en se masturbant de trop à cause du stress (son robot branlette a surchauffé puis est tombé en panne) et April a la nuque engourdie et se sent fiévreuse.<br />Mais tout cela valait le coup, puisqu'ils ont gagné.<br />Ils lèveraient bien les bras en l'air afin de célébrer la victoire, mais ils sont trop fatigués pour cela, malades à en crever.</span></span></div>
LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-44309115218630124752018-04-01T08:00:00.000+02:002020-04-20T14:31:36.296+02:00C.H.A.T.S.²<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsP1GKjG7NT5RlTJ3WWCS0G0D7qEtrecGTF5fQTY55XEaWl9T6ieAimpCiwM4wIxZ93ziMkcJ8urCaPDl6k-OgT9xGwgkX2svOAU3h2ZgFOBcRdFn8qnF4tQMnLtKoJT0ZItWi4TUIGMw/s1600/C.H.A.T.S.+2+2+%2528modif%2529.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1067" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjsP1GKjG7NT5RlTJ3WWCS0G0D7qEtrecGTF5fQTY55XEaWl9T6ieAimpCiwM4wIxZ93ziMkcJ8urCaPDl6k-OgT9xGwgkX2svOAU3h2ZgFOBcRdFn8qnF4tQMnLtKoJT0ZItWi4TUIGMw/s640/C.H.A.T.S.+2+2+%2528modif%2529.jpg" width="426" /></a></span></div>
<h2 style="text-align: center;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">
<span style="font-size: x-large;"><b>C.H.A.T.S.²</b></span></span></h2>
<div style="text-align: justify;">
<div data-contents="true">
<div class="" data-block="true" data-editor="27p26" data-offset-key="b6f0g-0-0">
<div class="_1mf _1mj" data-offset-key="b6f0g-0-0">
<span data-offset-key="b6f0g-0-0"></span></div>
</div>
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Une chaine d'information à diffusion nationale interviewait en direct un comportementaliste animalier de renommé qui expliquait à l'antenne "Ce sont là des chats atteint du syndrome du tigre ou sociopathie féline résultant d'un sevrage trop court étant bébé, un trouble alimentaire en somme.<br />De plus, le chaton d’intérieur perdant son instinct de chasse à force de se nourrir de croquette ainsi qu'un lien trop intense avec son propriétaire peuvent conduire parfois l'animal a un comportement excessif.<br />Si par exemple son maître venait à s'absenter quelques jours le félin se sentirait abandonné et menacé par son propre environnement."<br />La journaliste acquiesça d'un hochement de tête et lut la prochaine question de sa fiche mémo "Dans ce cas que préconiser ?".<br />Le médecin se redressa sur son siège et balaya l'air de la main "Vous pouvez l'aider à se détendre avec certain complément alimentaire, personnellement j'opte pour une rééducation par le biais de jeux alimentaires afin de lui permettre de chasser sa nourriture."<br />A peine avait-il terminé sa phrase qu'une horde de chat fit une irruption violente sur le plateau télé. L'un des chats se projeta sur son visage toutes griffes déployées, tandis qu'un autre tirait sur sa cravate pour l'étrangler.<br />Un gros chats de type maine-coon avait sauté sur la chevelure de la présentatrice et lui arrachait de grosse touffe de cheveux alors qu'elle essayait de fuir le studio en criant.<br />La dernière séquence de l'émission montra un chaton en train de s'attaquer au cameraman avant de laisser place au logo de la chaine.<br /><br />Sur les nombreux écrans de contrôles des images défilaient, montrant des émeutes de foules hystériques dans tout le pays.<br />Des vidéos de centaines de personnes se bousculant pour fuir, se piétinant les uns les autres poursuivi par des hordes de chats en furie.<br />Et puis les cameras cessèrent d’émettre une à une.<br />Tous les écrans n'affichaient plus que des parasites et éclairaient d'une lueur grisâtre les visages consternés des dirigeants politiques réunis dans la salle de l'état major Américain.<br />Le représentant de la délégation chinoise présent s'écria avec un zozotement "Mon dieu, c'est un vrai CHATaclisme!!!" mais personne ne releva le caractère comique de la chose. Tous étaient sous le choc, en état de sidération absolue, cherchant du regard l'issue de secours la plus proche.<br />Dwight, le président Américain penché au dessus d'un moniteur sur lequel était représenté une carte du monde parsemé de points rouges signalant les attaques en cours pensa à haute voix "On dirait qu'ils se dirigent vers l'Asie".<br />"Affirmatif monsieur, il semblerait que la chine soit leur cible prioritaire et ce n'est peut-être pas par hasard, vous savez ils mangent des chats la bas..." argumenta un militaire hautement décoré qui se tenait à ses côtés.<br />C'est alors que le chef d'état américain pris la parole devant l'assemblé.<br />S'adressant sur un ton solennel à ses homologues et quiconque serait devant sa télévision il entama son discours par ce qui suit : "Nous sommes victimes d'une attaque sans précédent, de par sa nature, sa rapidité. Mais nous devons riposter pour défendre ce monde qui est..."<br />"PERDU" Ce mot retentit dans la salle, tout le monde compris à l'intonation et au interférence sonore que cela n'avait été prononcé par Dwight mais par un orateur différent.<br />"PERDU par votre faute, votre seule et unique responsabilité messieurs. Vous vous demandez surement qui je suis, je ne vais pas faire durer le suspense plus longtemps.<br />Je suis Julian Edward, un de vos ex-agent, j'ai travaillé sur votre projet top secret, celui-là même qui est en train de causer notre perte dehors, au-delà de cette forteresse imprenable, dans le monde réel celui de ceux pour qui vous décidez sans jamais vous en souciez.<br />J’espère qu'une seule chose c'est qu'ils viendront vous trouver.<br />Quant à moi je vais diffuser aussi massivement qu'il m'est possible ce message. Adieu messieurs."<br />Un dernier échos résonna avant de relaisser place aux crépitements des parasites.<br /><br />Il déambulait bourré en plein milieu de la journée, comme à son habitude, il pestait après la nuée de mouche qui le suivait, balayait l'air de la main pour les éloigner.<br />Du bout de la rue on le sentait arriver et on l'entendait jurer et cracher et jurer par ce qu'il s'était craché dessus, quand ce n'était pas uriné.<br />Précédé par le bruit et suivi par son odeur, il l'était aussi par sa meute de chien errant qui l'accompagnait en toutes circonstances.<br />Il les avait recueillis de justesse alors que le refuge pour animaux égarés décidait de les euthanasier.<br />Cette fois là, il s'en était fallu de peu, les chiens le savaient bien et lui vouaient une loyauté inébranlable pour cela.<br />Le chef de la meute, fidèle bras droit de leur maitre c'était "Rintintin" le malinois, il y avait aussi "Scooby" le dogue Allemand, "Beethoven" le saint Bernard, "Milo" le Jack Russel, "Milou" le fox terrier à poil dur, "Droopy" le basset, "Lassi" le colley, "Carl" le Carlin toujours en retard précédé par le "vieux bâtard" sans nom qui malgré son grand age revenait chercher les trainards en pestant.<br />Ce dernier justement, devait son surnom aux gardiens du refuge qui l'appelait ainsi en raison de son ancienneté lui qui ne se faisait jamais adopter par les familles.<br />Personne ne le regardait, il n'y en avait toujours que pour les chiens racés, chiens star de film.<br />Il suffisait qu'il y est un film ou une publicité qui rappelle telle ou telle race a un maitre pour qu'il se fasse piquer la vedette et une nouvelle fois son tour.<br />Au fil du temps les modes changeaient et le refuge était peu à peu devenu une retraite pour sosie de chien star oubliées, ces vieux cabots passés de mode, abandonnés sur le bord de la route par leurs maitres sur le trajet des vacances.<br />Il y avait aussi les nombreux cas de ceux qui furent adoptés parce qu'ils étaient bien assortis au sac à main mais vite abandonnés comme une vieille collection au profit des bonnes œuvres.<br />Dans le voisinage on ne s'étonnait plus d'entendre des coups de feu suivi de bris de verre de bouteille de bière, de temps à autre c'était de la taule froissée des drones ou le miaulement d'un chat blessé.<br />C'était là son passe temps, peut être le seul de notre homme, ça et descendre des caisses de bière.<br />Un drôle de zozo ce clodo qui ne se départissait jamais de sa combinaison faite de papier d’aluminium et de couverture de survie qu'il s'était lui même confectionné pour disait-il "lutter contre les systèmes de navigation à rayon infrarouges des drones".<br />En dépit de son apparence et de la couche de crasse qui s'accumulait en strates géologiques sur sa peau, il n'avait pas toujours était un sans abris, il avait eu une autre vie et même un nom.<br />Bien que celui-ci fut incapable de s'en rappeler après tant d'années d'alcoolisme et de démence urbaine.<br />Dans son ancienne vie, Cloclo le clodo (nous l’appellerons ainsi puisque c'est devenu son seul nom connu) avait été marié et vécu dans une maison dans le New Jersey.<br />A l'époque déjà il avait un chien, oui c'était bien lui, "le vieux bâtard", oui, un jour il avait été un jeune clébard!<br />Ils étaient tout deux partis balader en foret, Cloclo avait pour habitude de le laisser gambader libre, renifler tout ce qu'il voulait.<br />C'était ce qu'il considérait comme son quart d'heure de folie mais ce jour là le jeune cabot s'emballa, alerte, il pista quelque chose dans les bosquets.<br />Son maître qui vit son fidèle compagnon s'éloigner subitement se mit a le suivre comme il le pouvait en criant son nom, lui ordonnant de revenir.<br />La nuit commençait à tomber et il ne voyait plus rien, il se laissa guider par les aboiements de son chien pour le retrouver.<br />Arrivé à sa hauteur il se baissa pour lui rattacher sa laisse et quand il releva la tête il aperçut en contre bas des cages avec des centaines de chats déposés par des drones volant téléguidés par des hommes en combinaison NRBC.<br />Soudain un projecteur fut braqué sur Cloclo et "le vieux batard', ils étaient repérés.<br />Effrayés par la scène à laquelle ils venaient d'assister ils se mirent à courir dans la direction inverse.<br />Rapidement et à leurs plus grandes surprises des hordes de chats se mirent à leurs trousses suivi par les hommes en combinaison.<br />Alors qu'ils pensaient avoir trouver une cachette à l’abri des faisceaux lumineux qui balayaient la foret, un chat se jeta sur le visage de Cloclo.<br />C'était sans compter sur "le vieux bâtard" qui d'un coup de mâchoire cassa le cou du chat et le projeta au sol.<br />"Qui étaient ces hommes? Une agence gouvernementale? Menaient ils une expérience? Et c'était quoi tout ces chats?" Toutes ces questions affluèrent dans l'esprit de Cloclo tandis qu'ils parvenaient à s'échapper de la foret.<br />Il le savait, il risquait sa vie et celle de ses proches si ils parvenaient à le retrouver.<br />Pour cela notre fugitif décida de se cacher dans les égouts durant quelques jours en se faisant passer pour un clochard.<br />La couverture était parfaite avec un chien et certains alcools bon marché s'avéraient meilleurs qu'il ne le pensait.<br />Afin de ne pas faire courir de risque à sa femme et par amour pour elle il ne l'avait pas prévenu et la seule fois ou il avait essayé il s'était rendu compte que celle-ci servait de couveuse pour leurs expériences gouvernementales.<br />Depuis il fuyait son ancienne vie et c’était réfugié à Deer Trail au Colorado, petite ville ou il était de bon tons de chasser le drone.<br />Lors de ses sessions de "poule" il se faisait aider par ses compagnons canin.<br />Carl le carlin justement, essayait toujours de devancer les autres pour repérer les drones avec ses gros yeux globuleux au regard multidirectionnel.<br />Hélas il échouait pratiquement à chaque fois pour annoncer les cibles. En cause son aboiement ridiculement sur-aiguë auquel personne ne prêtait généralement attention et qui passait souvent pour des pleurnichement.<br />Ils étaient toujours couvert par les autres aboiements plus graves et virils des autres chiens.<br />En cela reflétait sa position dans la hiérarchie naturelle de la meute.<br />Une fois la caisse de bière bu dans sa totalité, leur maitre s'endormait ivre mort dans celle-ci.<br /><br />Quelques pars dans un endroit tenu secret, à l’abri d'un bunker hautement sécurisé, le président américain et son état major passa en revu toute les stratégies de contre offensive envisageable.<br />Le premier projet de riposte armé que ses ingénieurs lui soumirent concernait l'utilisation d'une sorte de fusil à eau couplé avec un harpon lance filet qui par un ingénieux système électrostatique permettrais d'attraper facilement les petites bêtes à poils en mouvement et de les maintenir au sol en humidifiant les proies.<br />Malheureusement cette arme fut rapidement écartée après un test désastreux, le filet une fois projeté vint aspirer littéralement le mannequin cible et l'opérateur ensemble. Dans le même ordre d'idée on lui présenta la possibilité d'équiper des grenades chargées en eau qui en explosant déchargeaient une impulsion électrique mais l'expérience fut elle aussi peu concluante.<br />Ensuite, il fut évoqué l'utilisation de souris de laboratoire porteuse du V.I.F. (Virus de l'Immunodéficience Féline).<br />"J'imagine que c'est dans le but de les atteindre en empoisonnant leurs alimentations." affirma Dwight sur un ton des plus sceptique.<br />"C'est exact monsieur le président, la maladie les contaminera immédiatement. De plus nous estimons qu'avec la quantité de rats présent dans chaque grandes villes cela représenterait une ressource quasi inépuisable!"<br />"...hum...Vous voyez..." dit-il en s'éclaircissant la gorge tandis qu'il rassemblait ses arguments mentalement avant de poursuivre.<br />"Au long terme cette solution me semble intéressante cependant nous ne sommes pas en train de lutter contre une prolifération de parasites quelconques...il nous faut quelque chose de plus radical.<br />Pour parler franchement je me contrefous d'attirer les foudres des associations pour la protection animale. Je ne suis plus en campagne électorale!" s'écria Dwight d'un rire plein de sarcasme.<br />"Et imaginons une seconde que les rats finissent par s'auto-immuniser au virus ou pire qu'ils immunisent les chats qui s'en nourrissent, (il n'osa pas aller jusqu'à exprimer l'éventualité d'une copulation inter-espèces et de par se fait la naissance d'une nouvelle). Nous aurions deux fois plus d’ennemis à combattre."<br />"Oui vous avez certainement raison monsieur, nous ne pouvons courir le risque de reproduire le même schéma. Résoudre le probleme par un autre probleme."<br />Sur l'instant le président ne mesura pas la pleine porté de sens comprise dans la réponse de son interlocuteur et poursuivi sa visite.<br /><br />En ce Jeudi après midi, les enfants étaient à l'école tandis que leur père était au travail et leur mère qui devait venir les chercher faisait les courses.<br />La maison des Wright était paisible.<br />Pourtant à l'intérieur de celle-ci, on entendait quelque chose semblable à une déchiqueteuse qui lentement déchirait du papier glacé.<br />C'était Ronron qui avec ses griffes lacérais les yeux de ses précédents maitre sur les photos de famille affichées dans le salon.<br />Aussi, il avait abimé la table de la cuisine, arraché un rideau dans l'entrée et éventré le canapé.<br />Comme dans chaque maison américaine il y avait une poutre qui comporté des graduations colorées correspondant à la taille des enfants qui grandissait dans ses lieux.<br />Là, Ronron le chaton, rayait les noms et y gravait à coté le mot "mort".<br />Redressé sur ses deux pattes arrière il monta l'escalier tout en laissant trainer ses griffes sur le mur, éraflant la tapisserie sur son passage avant de se faufiler dans la chambre du plus jeune des enfants.<br /><br />La seule arme validée fut les mines antipersonnelles qui déployaient une substance semblable à de l'herbe à chat en guise d’appât et explosant une fois un certain poids atteint au dessus du piège.<br />Selon le principe de l'herbe à chat agissant comme aphrodisiaque sur ces animaux, l'odeur ainsi dégagée rappelant celui des femelles en chaleur, cela les attireraient irrémédiablement à elle.<br />Une variante de se dispositif chargé en permethrine, un insecticide utilisé comme anti-puces pour les chiens et hautement toxique pour les chats, fut également envisagé.<br />En poursuivant son tour des laboratoires d'armement, où chacun des départements de recherches présentaient ses dernières trouvailles pour lutter contre la menace, le président américain ne cessait de repenser au message vidéo pirate et fit part à ses conseillers de la réflexion suivante :<br />"Comment se fait-il que nous ayons déjà des cobayes ennemis au sein de nos infrastructures?"<br />Les membres de son état major se regardèrent les uns les autres à la recherche d'une parade sans toutefois la trouver.<br />"Ne me dites surtout pas que ces créatures sont le fruit de nos propres expérimentations?!"<br />Un colonel borgne, dont le visage était marqué d'une imposante balafre (sans doute dut à une griffure de chat) jusqu'alors resté en retrait rassembla tout son courage pour répondre.<br />"C'est malheureusement le cas monsieur le président.<br />Vous avez tout juste ce ne sont pas des extraterrestres, ce sont des animaux cobaye de nos tests laboratoire.<br />Au départ ce programme était destiné au développement et la recherche astronautique. Nous voulions créer ou du moins débloquer des capacités intellectuelle et extrasensorielle sous-jacente chez cette espèce.<br />Mais comme vous pouvez le voir, l'expérience nous a échappé et nous en payons le prix aujourd'hui." conclut-il en désignant de la main le cache œil sur son visage.<br /><br />Les bras chargés de courses, elle poussa la clef du bout des doigts et la porte s'entrouvrit légèrement.<br />Il n'en fallut pas plus pour que les enfants se précipitent à l'intérieur.<br />Elle était tellement fatiguée et concentrée sur sa tache à exécuter qu'elle n'avait pas remarqué l'état de la maison.<br />Avec trois hommes à la maison elle avait l'habitude résigné qu'un certain bazar règne en ces lieux et c'est certainement pour cela qu'elle rangeât les courses dans les placards sans y prêter attention.<br />C'est une fois qu'elle commença à préparer le gouter pour ses enfants qu'elle réalisa que quelque chose clochait.<br />Tout était sans dessus dessous, des céréales étalés sur la table, du lait dégoulinant sur le sol, des traces de griffes partout. Ce n'était pas la une scène de cambriolage, non c'était bien plus inquiétant.<br />La télévision s'alluma et l'a fit sursauter, son premier réflexe fut de se saisir d'un couteau de cuisine planté dans un meuble avant de faire volte face avec la menace.<br />Mais elle se rendit compte que ce n'était que son fils ainé installé dans le canapé en train de zapper les chaines qui n’émettaient plus à la recherche d'un dessin animé à regarder.<br />Son fils voyant sa mère avec un couteau pris peur et dis "maman c'est pas moi!" en désignant les coussins du canapé éventrés avec leurs rembourrages étalés et ça et là.<br />C'est alors qu'elle rangeât son couteau après avoir examiné la pièce, puis s'approcha son fils ainé.<br />"Où est ton frère? " demanda-t-elle.<br />Des bruits sourds, comme si quelqu'un tapait ou donnait des coups se firent entendre à l'étage, ce qui sembla répondre à sa question.<br />Elle coupa le son de la télévision, enferma l'ainé dehors en lui demandant d'appeler son père et monta doucement l'escalier couteau à la main.<br />La porte de la chambre du plus jeune était entre ouverte, le vacarme venait incontestablement de cette pièce.<br />En passant la tête discrètement par l'encolure de la porte elle vit son fils au prise avec...un chaton. Leurs chaton, Bowie. C'était le nom qu'ils lui avaient donné en raison de ses yeux verrons et de l'éclair de poils roux qui traversait son jolie minois au pelage blanc.<br />Celui qu'ils avaient adopté et dont ils s'étaient séparés il y a quelques mois de ça. Pire qu'un abandon, cela avait été un véritable assassinat.<br />Transporté dans une cage, déporté sans un regard, jeté du haut d'un pont, laissé pour mort.<br />Si la chute n'avait pas raison de lui ça aurait été la noyade, emporté par les torrents de la rivière.<br />Tout ça parce que les enfants l'avaient fait accuser à leurs places quand ils avaient fait tomber la collection d'assiette en porcelaine familiale lors d'une partie de chat perché fraternel.<br />Quand Bowie le chaton remarqua la présence de la mère il se jeta sur son visage toutes griffes déployées.<br />L'enfant quant à lui était déjà à l'agonie, la langue coupé et enfouie dans sa propre gorge il n'avait pu pour demander de l'aide que taper des pieds, des mains et de la tête sur le sol afin de se faire entendre.<br />Elle tenta de se débattre longtemps, le chat agrippé sur son visage, les griffes plantés dans ses globes oculaires elle luttait, taper sa tête volontairement contre les murs jusqu'à ce qu'il se décroche, emportant ses yeux avec lui.<br />Complétement désorienté comme une oie à qui l'on venait de couper la tête elle tituba paniquée dans le couloir et glissa sur une flaque de sang.<br />Son cou se rompit, elle ne pouvait plus bouger, tout juste arrivait-elle à parler.<br />Et c'est en entendant son mari et son fils ainé faire irruption dans la maison qu'elle cru que ce serait la fin de son calvaire...or ce n'était que le début d'une tuerie aveugle.<br />Bowie fit dégringoler des escaliers les yeux arrachés de son ancienne maitresse en guise d'avertissement.<br />Horrifié le père se précipita au secours de sa femme, en lui caressant le visage il constata qu'elle était éborgnée et inconsciente.<br />Il chercha du regard quelque chose pour se défendre puis arracha le rideau de douche.<br />A ce moment là, un autre chat vint aider Bowie à couper les deux tendons d’Achille du père qui bascula dans la baignoire, la tête dans le rideau.<br />Pendant que ce dernier était en train de suffoquer, les chats finissaient le travail en lui tranchant les différentes artères de coups de griffe rapide, habile et sec.<br />Le fils ainé qui avait assisté à la scène impuissant, regarda son père baignant dans son propre sang, recula nerveusement sous la menace des deux chats qu'il reconnaissait à présent, Bowie bien sur mais aussi celui qui l'accompagnait, bien qu'ayant le poils entièrement carbonisé, un œil crevé et une oreille arrachée, il comprit que c'était le chat du voisin...qu'il se souvenait s'étre amusé à torturer auparavant.<br /><br />Brad était un mercenaire d'exception, Vietnam, Irak, Afghanistan, Ouganda, Corée du Nord, Russie, Iran...bref vous l'avez compris dés qu'il fallait envoyer quelqu'un au front (ou en mission de reconnaissance) c'était lui qu'on appelait.<br />Évidemment il fallait prévoir une grosse équipe pour nettoyer le carnage indescriptible qu'il laissait derrière lui.<br />Car sur son passage, tout n'était que tripes et chair sanguinolente.<br />Et généralement tout ce qui avait été animé par la vie avait péri par le viol...enfin dans le meilleur des cas et sous conditions qu'il ne soit pas ivre. <br />Je vous laisse imaginer quand il l'était.<br />Comme tout mercenaire il cultivait un certain penchant pour l'alcool et les poules!<br />"Moi ce que j'aime c'est les grosses cochonnes, les chiennes mais aussi les grosses vaches" confiait-il volontier à ses camarades.<br />Cela va certainement vous surprendre mais ce n'était pas une façon de parler. Figurez-vous, qu'il parlait là au sens propre. Brad était zoophile.<br />Malheureusement cela devenait un peu trop prononcé aux gouts de sa hiérarchie qui avait du mal à justifier les scandales liées aux champs de batailles.<br />C'est pour toutes ces raisons et qu'en dépit de sa forme physique ainsi que de son age l'état major lui avait proposé de monter en grade et devenir formateur.<br />Un poste de planqué dans un placard doré de 50m² avec vu panoramique et bureau en noyé véritable où la punition déguisée en promotion.<br />Étant assez lucide sur sa situation, Brad savait qu'il avait échappé de peu à la retraité anticipée et qu'il n'avait pas d'autres choix que d'accepter et de se faire oublier...jusqu'à ce que le téléphone résonne un jour.<br /><br />De ses gros yeux globuleux de Carlin, Carl scrutait le ciel.<br />Comme à son habitude il ne pouvait s’empêcher d'aboyer avec véhémence après tout ce qui survolait la maison (ou plutôt le squat) : Avion, drones, oiseaux, chats.<br />Son strabisme lui conférait le regard d'un caméléon, il pouvait regarder deux endroits différents en même temps.<br />C'était là, un avantage et à la fois un inconvénient, surtout quand il faisait sa promenade dans la rue et qu'il se prenait les poteaux électriques de plein fouet.<br />Mais cette fois il ne faisait pas ça pour rien. Ce n'était pas les rideaux qui bougeaient avec le vent ,non, c'était autre chose, autre chose de bien plus préoccupant.<br />Au dehors, des nuées de volatiles fuyaient dans la même direction. Certains d'entre eux tombaient du ciel, sous une pluie de plumes et de sang comme si il s'y tenait la guerre des anges.<br />L'un d'eux vint s'écraser sur la terrasse, son cadavre était lacéré de griffures et chevauché par un chat.<br />Carl recula avec méfiance, le félin, lui, l'observa ne sachant déterminer si c'était un congénère ou un ennemi canin.<br />Après tout, celui-ci n'avait pas de truffe, poussait un aboiement si aiguë qu'il laissait douter à un miaulement et sa queue, détail grotesque par excellence, tenait plus du porcin que du félin ou canin.<br />Rapidement rejoins par d'autres chats, ils encerclaient Carl, ce dernier ne voyant sa meute arriver malgré ses appels aux secours n’eut d'autres choix que de se rendre.<br /><br /><br />"Je vous présente notre rédemption" dit un scientifique en tirant le rideau pour dévoiler son dernier projet novateur au président américain.<br />L'assemblé applaudit timidement sans vraiment savoir de quoi il en retournait car l'objet ainsi exposé ressemblait seulement à une bombe.<br />"Pouvez-vous nous en dires plus?" demanda le président avec un air circonspect, le sourcil droit relevé et interrogateur.<br />Un assistant donna un coup de coude au scientifique qui restait planté devant son invention avec un sourire niais pour lui signifier qu'il devait donner plus d'explication.<br />"Monsieur le président, vous avez là devant vous, une giga bombe d'un genre nouveau, la bombe U, comme Ultrason. Cette bombe..."dit-il en la tapotant affectueusement..."cette bombe pourrait neutraliser les chats sur des milliers de kilomètres mais pas seulement elle nous permettrais aussi de les repousser massivement dans une direction, comme l’océan par exemple."<br />Aussi, il serait possible de les tenir à l'écart des villes en utilisant les hauts parleurs d'alerte pour diffuser des ultrasons en continue."<br />"Quels sont ses effets? Nos soldats ne risquent-ils pas d'être blessés?" interrogea le Colonel borgne.<br />"Ne vous inquiétez pas pour vos hommes, colonel, rien à voir avec l'agent orange. Au pire ils seront sujet à des migraines et des nausées, quant à l’ennemi, lui subira de sévère lésions cérébrales.<br />"Pouvez vous m'en faire la démonstration?" demanda le président.<br />Le scientifique fit amener un écran sur un chariot à roulette qui diffusait des images d'une foule se dispersant devant une arme de forme carré émettant un son très aigu.<br />"Voici le "Long Range Acoustic Device", nous l'avons testé une première fois lors du G20 de Pittsburgh en 2009. La bombe que nous vous présentons aujourd'hui utilise une technologie similaire à l'attaque acoustique."<br />Le président américain convaincu par l'exposé fut animé par une lueur d'espoir et commença avec ses conseillers l'élaboration d'une stratégie de contre offensive.<br /><br /><br />Affublé d'un déguisement de chats reconnaissable à ses oreilles pointues et sa longue queue Carl le Carlin jonglait, dansait, jouait les pitres devant un public composé uniquement de chat.<br />Tout cela lui était arrivé bien malgré lui.<br />On lui avait d'abord enfilé de force ce costume en fausse fourrure ridicule et quand il avait montré de la résistance, qu'il avait protesté violemment en tentant d'impressionner et d’effrayer ses agresseurs il avait déclenché sans le vouloir l'hilarité collective.<br />C'est ainsi qu'il s'était attiré leur sympathie et évité une mort certaine. Du moins cela lui avait fait gagner un peu de temps et d'espérance de vie.<br />Notre captif perdait peu à peu l'espoir d'une libération, se laissant gagner par des idées noires.<br />Toutes les brimades journalières qu'il subissait autrefois des autres chiens de sa meute lui revinrent en tête une à une :<br />"Regard-le, même pas de museau!"<br />"Et c'est quoi cette queue de cochon?!"<br />"Pourquoi t'as des taches noires autours des yeux, t'es un raton laveur?"<br />"Ta place est au zoo le phoque!"<br />Rapidement il en conclut que sa situation serait toujours la même.<br />Peu importe le camp qu'il choisirait, Carl serait rejeté, tel était le destin de cet animal transgenre.<br />On lui fit apporter un plateau repas composé d'une pâté qui à l'odeur lui donnait envie de se lécher les babines et d'une soucoupe rempli de lait.<br />Carl n'avait jamais gouté de lait, cela pourrait très bien être empoissonné au cyanure pensa-t-il.<br />Hormis l’aspect liquide et blanchâtre du cyanure il ne connaissait pas son odeur, ni celle du lait d’ailleurs, alors comment pouvait-il savoir?<br />Prudemment, il renifla sa pâté, nota qu'il y avait de véritable morceaux de barbaque de premier choix là-dedans, cependant l'odeur de cette viande bien qu'elle lui soit inconnue semblait vraiment appétissante.<br />En fin de compte il réalisa que ça nouvelle condition n'était pas si horrible que ça, elle était même plutôt confortable, au moins il était applaudi et avait de la nourriture de premier choix.<br />Repus, se sentant presque redevable d'avoir dégusté un met aussi savoureux il réfléchit à une façon de témoigner de sa gratitude.<br />La manière la plus logique qu'il ait trouvé fut d'essayer de le dire dans leur langage. Passer du "Waf" au "Miaou".<br />Rapidement il parvint à communiquer sommairement avec ses geôliers, non sans provoquer une nouvelle crise de rire chez ces derniers.<br />Soudainement, le rire laissa place à l’effroi sur le minois des minous qui le gardait, un signal d'alarme par onde Alpha venait de résonner dans les têtes des félins.<br />Le camp des chats était attaqué.<br /><br />Brad en avait marre de former les nouvelles recrues, il était las de cette génération de pleureuses, un ramassis de jeunes en surpoids fumeurs de pétards.<br />Les "bleus bites" comme il les appelait.<br />Il n'y avait rien à en tirer et il le savait, une perte de temps.<br />Bien qu'il approchait bientôt de la quarantaine - on pouvait le deviner en voyant les pattes d'oies au coin de ses yeux et les quelques cheveux blanc qui balayait sa chevelure - il conservait tout de même une condition physique athlétique.<br />Faut dire qu'il ne se laisser pas aller, tout les jours il se levait aux aurores pour s'entrainer.<br />Ses muscles saillant sous son uniforme, qui étaient continuellement congestionnés donnaient l'impression qu'il ne se reposait jamais.<br />Le sport était la méthode qu'il avait choisit pour lutter contre ses pulsions sexuelles déviantes et puis cela lui permettait de rester opérationnel car il savait qu'un jour on aurait besoin de ses services.<br />Et ce jour était arrivé, plus tôt qu'il ne s'en aurais douté.<br />C'est un hélicoptère présidentiel qui venait d’atterrir sur la base, le genre de chose que l'on ne voyait ici que pour de rare événement préparé en avance ou en cas de crise grave.<br />Une capitaine de l'état major descendit de l'engin et demanda à s'entretenir avec Brad.<br />Dés qu'il l'a vue il eu un coup de foudre pour cette grande blonde au regard de biche et à la bouche en cul de poule (et vous savez ce qu'il leur faisait habituellement...).<br />Elle dégageait quelque chose d'animal, de bestial sous son coté autoritaire et militaire.<br />Notre mercenaire devait se ressaisir, il ne pouvait se laisser aller au sentimentalisme, il avait une nouvelle mission, "ce n'est pas le temps de faire l'amour mais la guerre" songea-t-il en son fort intérieur.<br />Brad revint dans son baraquement pour faire son paquetage et en profita pour se masturber devant un documentaire animalier avant de prendre hélicoptère pour rejoindre la base secrète de l'état major.<br />Là bas, on lui en dit plus sur la nature de sa mission.<br />Notre mercenaire avait pour seule consigne de faire un carnage une fois le largage de la bombe à ultrason.<br />Le moment qu'il attendait depuis si longtemps était venu, il allait revenir sur le champs de bataille.<br /><br />Carl le Carlin, était toujours enfermé mais sans surveillance, ainsi il envisagea toutes les solutions d'évasion, il essaya sans succès de sauter pour ouvrir la porte.<br />"Si seulement J'avais hérité de cette capacité féline!" remarqua-t-il.<br />Ensuite il tenta de se glisser dans le passe plat à peine moins large qu'une chatière et manqua de se coincer une fois la tête passé. Il réalisa qu'en dépit des apparences, l'habit ne faisait pas le moine.<br />Cloclo le clodo et sa meute de chiens intrépides venait de mener l’assaut sur une base de chats.<br />Le malinois qui n’était pas si malin que ça avait cru ingénieuse l'idée d'éteindre la lumière pour déstabiliser l'adversaire, or il devait ignorer que les félins avaient une très bonne vision dans l'obscurité.<br />Par un heureux concours de circonstances les chats pris par surprise battirent en retraite se croyant en sous nombre.<br />Carl qui avait appris quelques mots en chats et qui ne pouvait entendre le raffut causé par la bataille en raison de l'isolation du sous sol où il se trouvait, appelait en miaulant ses geôliers dans l’obscurité.<br />Il essaya même d'attirer leur attention en racontant sa nouvelle blague : "Est-ce que je vous ai déjà dit que mon père, paix a son âme, était un boxer? Pas le sportif, la race de chien voyons!"<br />Sans aucune réponse de leurs parts, il commençait à s’inquiéter, d'abord préoccupé par l'éventualité qu'il ne pourrait plus manger de si bonne pâté mais aussi d'être oublié ici.<br />La lumière revint progressivement dans la pièce. Quand la porte s’entrouvrit, il eu un petit soupir de soulagement et sa queue se mit à gigoter dans l'air de droite à gauche.<br />Ce genre de signe en langage corporel canin ne peut pas mentir.<br />Arrêtés dans l'encolure de la porte, les chiens de sa meute et son maitre ne savaient pas quoi penser de la situation en voyant Carl le carlin dans son déguisement de chat en train de jongler.<br />Devait-il se moquer de lui ou se méfier de lui? Était-il devenu un traitre? Quelques justifications s'imposaient pour l'otage.<br />"C'est pas ce que vous croyez!" lança d'abord Carl, puis argumenta pour sa défense "j'ai fait ça volontairement, pour m'infiltrer, jouer l'agent double tout ça..."<br />Le malinois plissa les yeux d'un air suspicieux, et demanda au Dogue Allemand "Alors comme ça ce bon vieux Frank serait un espion?! T'en pense quoi Scooby Doo?"<br />Son interlocuteur agacé par cette manie qu'avait le malinois de l'affublé d'un surnom qu'il trouvait raciste lui répondit "Je sais pas...Est ce que moi je t'appelle Rintintin connard?"<br />Carl le Carlin en profita pour ajouter que le personnage de Frank dans le film Men In Black était joué en réalité par une femelle, précision dont tout le monde dans la pièce semblaient se foutre royalement.<br />Lassi le Colley, ne pu réprimer sa joie de retrouver son ami Carlin et se pissa dessus comme à chaque fois qu'elle éprouvait un sentiment fort, raison pour laquelle ses anciens maitres l'avaient abandonné.<br />Cloclo le clodo mit fin aux réjouissances des retrouvailles et ordonna à la meute de se mettre en route.<br />La meute se mit en configuration guerrière, ainsi le gentil Saint Bernard passa du mode Beethoven au mode Cujo, son rôle étant celui de l'infirmier, le Malinois quant à lui passa chef des operations, le Jack Russel mit a profit sa rapidité et son gambarit pour faire l'éclaireur.<br />Mené par son instinct de chasseur, Milo, le jack Russel (ou Kurt Russel comme le Malinois s'amusait à le surnommer) était parti loin devant.<br />Il avait pisté un chat à moins qu'il ne s'agisse d'une balle, oui, il adorait les balles et avait cette capacité à les dénicher en tout endroit.<br />Le Malinois lui aussi avait senti une forte odeur, celle de l'eau de Cologne mais pas celle qu'avait bu Cloclo le clodo auparavant, non ça sentait un mélange de plusieurs parfums et de testostérone.<br />Soudain Carl via sa vision multidirectionnelle vit quelque chose bouger dans les buissons jalonnant le chemin qu'ils avaient lui et sa meute emprunté.<br />Il bondit dans l'obscurité quand des canons d'armes diverses sorti de nulle part. Des mitraillettes, des revolvers, même un bazooka constituaient cette impressionnant armada.<br />Plus personnes ne bougeaient à l'exception du Carlin qui secouait sa queue joyeusement en reniflant les bottes d'un des soldats qui les encerclaient.<br />L'odeur du sang devait vraisemblablement l'exciter.<br />Une silhouette s'avança hors des ténèbres, un visage dur avec un cache œil apparu, c'était le colonel borgne.<br />Le haut gradé militaire adressa un sourire à Cloclo suivi de ses mots : "Je crois qu'on se connait".<br />Ce dernier le reconnut immédiatement, c'était ce même homme qui l'avait interrogé il y a quelques temps.<br />Il s'en souvenait comme si c'était hier en dépit de sa vie de débauche qui embrumait ses souvenirs.<br />Justement c'était pour cette stratégie qu'il avait opté, jouer les mecs bourrés.<br />Pas très difficile vous me direz pour quelqu'un qui est saoul la moitié du temps avec un taux d'alcoolémie moyen dans le sang approchant des deux grammes.<br />C'était sans compter sur les atouts que gardait en réserve le colonel borgne pour le faire parler : il lui avait montré des photos de sa femme pour susciter une réaction émotionnelle.<br />Là, Cloclo le clodo avait craqué et commencé à déblatérer à propos d'un contact avec un informaticien pote de Julian Edwards et comme quoi il trouvait pathétique la tentative de contre information avec le prétendu dossier rédigé par l'un de leur agent fédéral un dénommé Dick.<br />Pour brouiller les pistes, il se força à vomir tout en demandant entre deux remontés bileuses : "Qu'avez vous fait?! Dites moi juste...qu'en est-il de la légende des 9 vies ? C'est des conneries hein?"<br />Ceci avait permis de mettre fin à l'entretien.<br />Et là, aujourd'hui, il se tenait à nouveau devant lui, et notre résistant sans-abris se demandait bien quelles étaient ses motivations cette fois.<br />"Nous avons assisté à votre coups d'éclats!" dit-il les deux poings sur les hanches avant de poursuivre "Un assaut efficace et coordonné!" et il applaudit avec une moue satisfaite et virile.<br />"Je pense qu'il serait dans nos intérêts commun de combattre ensemble...Bien sur, vous êtes libre de refuser...mais ne nous battons nous pas tout deux pour ce qui fait la grandeur de ce pays?!"<br />Notre clodo pas impressionné pour un sou (il n'en avais pas de toute façon), se redressa pour faire face au colonel qui devait faire bien de deux têtes de plus que lui et répondit "C'est bien ce que je compte faire" puis reprit sa route en sifflant ses chiens.<br />Le commando de militaire s'écarta en cherchant un ordre contraire du regard auprès de leurs colonel mais celui-ci ne leur donna pas satisfaction.<br />En passant devant eux, le Malinois ricana comme une hyène, le dogue Allemand bien droit les enjamba fièrement avec mépris et Milo le Jack Russel souleva une patte arrière pour leur pisser dessus tout en leur tirant la langue.<br />Carl le carlin quant à lui était resté la langue collé aux rangers des militaires et il fallut que l'un d'eux secoue sa chaussure pour qu'il réalise que la meute avait avancé sans lui.<br />Une fois les chiens et leur maitre à distance, un soldat demanda à son supérieur pourquoi celui-ci les avait-il laissé partir et le colonel borgne lui répondis en s’adressant à tous ses hommes "De toutes façon ils vont mourir et puis à chaque guerre il faut des héros pour la patrie".<br /><br />Avant d'embarquer dans le bombardier, Brad tagua à l'aide d'un aérosol de couleur rouge sur l'une des ogives la phrase : "Ultrason of a bitch!"<br />Notre mercenaire zoophile se préparait pour la guerre, plus encore qu'à son d'habitude.<br />Il venait de se badigeonner tout le corps d'huile d'herbe à chat qu'il avait lui même confectionné, ensuite il avait tracé trois traits noirs sur chacune de ses joues en guise de peinture de guerre puis il avait inscrit sur son casque "Brad l'empaleur".<br />Le bombardier dans lequel était Brad allait bientôt survoler la zone de combat réduite à une immense plage de la côte pacifique.<br />En fins stratèges, ils avaient réussie à faire perdre du terrain à l’ennemi, mieux encore ils les avaient confiner entre leurs forces et l’océan.<br />Pour mettre au point cette offensive, tout les hauts parleurs des magasins et des villes ainsi que tout véhicules disposant d'un dispositif sonore cet à dire ambulance, camion à glace, camionnette de cirque, voiture de tuning etc...avaient été réquisitionné.<br />"Brad, n'oubliez pas, soyez vicieux et surtout faites vous plaisir soldat!" l'encouragea la capitaine tandis que le mercenaire zoophile enfilait son parachute.<br />En sautant dans le vide, Brad mitrailla en criant à ses autres camarades soldats "niquez les tous! ahhhhh" et une fois sur la terre ferme ou plutôt le sable fin, il fut submergé par se sentiment de bienêtre qui l'avait quitté depuis si longtemps.<br />Fusiller, taper, cogner, éventrer, égorger, décapiter, violer l'adversaire c'était là tout ce à quoi il aspirait et ça se voyait à son sourire radieux sur le champs de bataille.<br /><br />"Cette litière géante sera leur fosse commune!" avait déclaré le président Dwight en ordonnant le largage de la bombe U.<br />La bombe tomba du ciel et alors que les soldats affrontaient les hordes de chats, il y eu une déflagration au loin suivi d'une onde de choc magnétique.<br />Tout à coup les félins s’arrêtèrent sur place comme tétanisés, le regard figé, du sang coulant de leurs oreilles puis s’écroulèrent presque à l'unisson sur le sol.<br />Cloclo le clodo se retourna et vit ses fidèles compagnons à terre, tremblant, couchés sur le flanc, la truffe au sol, les pattes sur les oreilles, agonisant.<br />"Pauvre toutous et moi qu'il leur ai promis qu'ils iraient à la ferme pour les vieux chiens, le paradis canin" pensa-t-il en essuyant une larme.<br />Tous, Rintintin, Scooby, Lassi, Milo, Droopy, Milou sauf Carl, qui en plus d’avoir un strabisme avait aussi un probleme de surdité congénital, chose que tout le monde avaient toujours pris pour un trait de caractère d'obstination.<br /><br />Parmi les décombres, entouré des chats les plus massifs, il reconnu celle qui avait autrefois était sa femme et qui était devenu la vieille dame aux chats.<br />Encore consciente, il lui retira l'appareil auditif grésillant qu'elle avait dans chaque oreilles et vit soudain son regard changer, gagner en lucidité comme si elle avait été quelqu'un d'autre pendant tout ce temps.<br />Sa prothèse auditive semblait servir de récepteur pour ondes Alpha émise par les chats, un annihilateur de pensée en somme.<br />C'était un véritable charnier, et pendant que les mercenaires achevé les ennemis, Carl le carlin passait de dune en dune, se délectant joyeusement du gout de cette viande qu'il avait découvert récemment grâce aux chats, la saveur de la chair humaine, provenant des cadavres des soldats.<br />Brad dopé par ses endorphines et l’adrénaline que lui procuré une telle scène d'affrontement découvrit ce qui semblait être une couveuse, une sorte de nid pour protéger les félins nouveaux nées pendant que la bataille faisait rage.<br />Il approcha à pas feutrés, éteignit la lampe tactique de son fusil d’assaut et mis un genoux à terre pour attraper un premier chaton, ému.<br />Puis notre mercenaire enfourna sa bite dans le postérieur de l'animal et l'a fit ressortir par sa bouche puis balança le cadavre pour en ramasser un second, ainsi de suite.<br />Le souffle lourd, Brad l'empaleur susurra de plus en plus fort d'une élocution lente et saccadée "chaton, cha-ton, CHA-TON..." jusqu'à jouissance.<br /><br />C'est bien cette dernière scène qui inspirera l'imposante statue en bronze du mémorial de la bataille.<br />Suite à ces événements, l'homme avec un grand H n'a retenu comme leçon que celle qu'il fallait exterminer le probleme qu'il a lui même crée.<br />Et ce n'est pas une mais deux nouvelles espèces qui ont désormais fait leurs entrées dans les muséums d'histoire naturelle, la collection de races d'animaux éteintes.<br />Tout ceci, au nom de la science et du progrès.</span></span></div>
</div>
LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-69832559018449736672018-03-07T19:29:00.003+01:002020-04-20T14:32:24.245+02:00Fashion Victim<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjRdZwmStIRGNP2XMUcQM6jDw8eGWjq469XuFyAAShf3mO1s_F7uK18yTmsGVTFoU4O9o-eQTy8hwGIPKbShtJ5efaiduNhvxYPTnzExLuNLL_G9sdHSomQHHWPPZCMdmZaWb5WvT43IOI/s1600/Fashion+Victim+3bis.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1067" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjRdZwmStIRGNP2XMUcQM6jDw8eGWjq469XuFyAAShf3mO1s_F7uK18yTmsGVTFoU4O9o-eQTy8hwGIPKbShtJ5efaiduNhvxYPTnzExLuNLL_G9sdHSomQHHWPPZCMdmZaWb5WvT43IOI/s640/Fashion+Victim+3bis.jpg" width="426" /></a></span></div>
<div style="text-align: center;">
<h2>
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: x-large;"><b>Fashion Victime</b></span></span></h2>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">1...2...Le temps défile en tractions, se divise en exercices de musculation. </span></span></span><br />
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Chaque jour devant son miroir, Dorian peint son autoportrait, façonne sa silhouette, sculpte ses muscles dans l'effort.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Son corps, c'est son gagne-pain. </span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Sa nourriture justement, il l'avale en calories. Tout est mesuré, tout est gradué.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Chemise ouverte et lunettes de soleil. Jeune et beau, il suffit de voir les regards désireux se refléter dans ses verres teintés pour le comprendre. </span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">En se rendant à son lieu de travail, sur les champs Élysée, il lui arrive souvent de se faire accoster par des groupes de jeunes touristes.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Signer des autographes et prendre la pause, jamais il ne peut s'y refuser. Même s'il le sait, on le confond avec une quelconque star de télé-réalité du moment.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Il n'est rien... pour l'instant. Juste un ambassadeur de beauté, hôtesse d'accueil pour une célèbre marque de prêt-à-porter.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Accueillant torse nu, muscles bandés et huilés, les clients amusés par ses déhanchements sur un rythme techno. </span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Toutes phéromones dégagées, sourire vaniteux aux lèvres, il danse.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Ils ont attendu longtemps derrière le cordon pour assister à tout ça. Ils ne se sont pas déplacés pour rien, ils en auront pour leur argent.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Le videur fait rentrer les curieux au compte-goutte dans le magasin qui tient tout d'une boîte de nuit.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Le son est à fond. Des spots lumineux colorent les murs. Un stroboscope vient éblouir les visiteurs à leur arrivée.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Des jeunes filles se ruent sur les étagères de vêtements à la recherche de cabines d'essayage qu'elles ne trouveront jamais tout comme le prix sur les étiquettes. </span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Ici, le client est roi, roi des cons.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">La nuit, le temps s'écoule plus vite. Bien qu'il travaille de jour, l'obscurité environnante lui donne cette impression.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Deux ans déjà qu'il se prostitue commercialement, à côté de ça il passe des castings, mais rien ne se concrétise.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Dorian c'est une coquille vide sans talent, un joli emballage qui finira à la poubelle comme tout emballage dans cette société de consommation.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Quand ce n'est pas son jour de danser torse nu à l'accueil, il porte un short, un polo et joue au vendeur. </span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Ce n'est pas vraiment un rôle de composition pour lui. De plus, il n'a pas beaucoup de texte et encore moins d'arguments de vente, c'est tout juste s'il sait indiquer la direction des toilettes.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Cependant une des rares taches qu'il doit effecteur, c'est replier les vêtements et aller en chercher de nouveau en réserve quand les étagères se vident.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">En réserve justement, il n'y a que les employés les plus anciens qui y travaillent, trop vieux pour donner envie d'acheter. </span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Là-bas, il y croise souvent Cindy, la plus gentille de ses collègues... faut dire qu'il ne lui reste que ça, la pauvre a grossi de 10 kilos en un an, problème de thyroïde, parait-il.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Elle l'aimait bien, il y a un moment elle avait même songé à tenter quelque chose, mais c'était avant sa prise de poids et surtout avant d'apprendre que Dorian n'était attiré que par lui même.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Homosexuel dans sa définition la plus stricte. </span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Dorian n'a d'yeux que pour l'ascension sociale, quelle que soit la forme qu'elle revêt. </span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Son obsession du moment : Amber. Dommage qu'elle ne soit qu'une femme, elle avait tout ce qu'il recherche.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Meilleure vendeuse du magasin, de longs cheveux blonds épais, de grands yeux d'un bleu profond et une taille mince qui trahit son anorexie.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Dans la salle de repos, il l'avait une fois surprise en train de se gaver de mouchoirs en papier. Une poule empaillée.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Ils aiment discuter de sac à main, de la dernière collection Hermès, des vertus de la fourrure naturelle et de pédicure. </span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Alors qu'ils étaient en train de flirter une fois de plus, une cliente les interrompit pour leur demander s'ils avaient des tailles 40 dans la réserve.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Amber fit avec un grand sourire "nous ne faisons pas au-delà de la taille 38, question d'image de marque vous comprenez". </span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">La cliente étonnée continua son chemin, une fois loin, Amber ajouta à voix basse pour ses collègues "on a une taille 40 dans la réserve, elle s'appelle Cindy." </span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Tous se mirent à rire et Dorian fit remarquer que "ça puait la pisse de chat", ce à quoi répondit Amber "c'est certainement cette grosse vache" en désignant de la tête la direction qu'avait pris la cliente.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">La vendeuse blonde s'en alla ranger une étagère qu'un groupe de touristes avait mise à sac. Dorian et ses collègues restants constatèrent que l'odeur s'était dissipée.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">L'été approchait avec la nouvelle collection, la chaleur augmentait et la climatisation faisait des siennes. </span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Le rôle le plus prisé était celui du danseur à l'entrée qui n'avait plus besoin d'huile pour le corps, la sueur faisait illusion.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Amber passait son temps aux toilettes, s'essuyait les aisselles et rajoutait une couche de déo. Aussi, elle se plaçait volontairement près du diffuseur de parfum du magasin.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Il lui arrivait de changer de hauts plusieurs fois dans la même journée. </span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Depuis quelques semaines déjà elle avait remarqué que l'odeur de sa transpiration était devenue plus forte.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Ce que notre poupée anorexique ne savait pas c'est que quand on fait de l'hypoglycémie bien souvent on secrète de l'acétone qui mélangé à la sueur distille une délicieuse odeur s'apparentant à de la pisse de chat.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Elle avait tout essayé: pierre d'alun, frotter un citron frais sous ses aisselles... TOUT, mais rien ne changeait.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Un soir en rentrant chez elle, larmes aux yeux, son chat vint la réconforter en l'entendant pleurer sur le pas de la porte.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Elle le caressa longuement quand soudain lui vint l'idée désespérée d'utiliser la litière comme pierre d'alun pour remédier à son problème. </span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Vous l'imaginez ça n'a pas marché.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Dorian lui aussi supportait mal la chaleur. A Paris, l'été est lourd, en grande partie à cause de la pollution et de son emplacement géographique. </span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Le ciel orageux cache le soleil la plupart du temps, Dorian le savait c'est pour ça qu'il faisait des UV.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">La dernière séance était peut-être celle de trop, sa peau était devenue orangée et s'était couverte de boutons. </span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Bien sûr, il soupçonnait la crème hydratante qu'il se passait sur le corps après chaque séance d'en être la cause. </span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Il avait consulté un dermatologue, mais cela n'avait fait qu'accroître le nombre d'hypothèses : stress, trouble alimentaire...</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">En réalité, c'était une allergie cutanée aux vêtements. La réaction n'était pas tellement due au tissu à proprement parlé mais plus aux traitements chimiques de celui-ci.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">La présence de Formaldéhyde, substance communément appelée Formol, dans les vêtements neufs qu'il rangeait par centaine chaque jour sur ses étagères en était la cause.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Et elle se trouve partout, sous forme d'agent défroissant, agent mordant pour les teintures, dans certains pigments sous forme de résine formolée pour les jeans notamment, pour imperméabilisation de la laine etc... </span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">On ne peut y échapper si l'on veut rester présentable, c'est pour cela que les mannequins sont en plastique. Parcequ'ils ne craignent rien.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Maintenant, les plaques d’eczéma se sont répandues jusque sur son visage. Défiguré comme le portrait de Dorian Grey. </span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">L'ironie c'est que le formol qui sert aussi à conserver les morts et en train ici de décomposer vivant le corps du jeune éphèbe.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Son rituel matinal devient plus complexe. Derrière tout ce fond de teint, l'adolescent boutonneux en surpoids qu'il était commence à le dévisager dans le miroir.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Le responsable magasin lui aussi le dévisage. Il scrute sa figure décharné, comme s'il cherchait un bouton à percer ou faisait une partie de démineurs sur la peau du vendeur. </span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Le regard des gens change, ni ses yeux bleus ni ses muscles ne parviennent à faire oublier l'acné.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Désormais il ne sera plus affecté à l'entrée du magasin pour danser torse nu.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Où est Amber ? Cela fait plus de deux semaines qu'il ne l'a pas croisée. Peut-être a-t-elle pris des vacances ? </span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Dans les toilettes, à l'abri des regards, il cède aux démangeaisons. </span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Il gratte sa peau jusqu'au sang. Des croûtes se forment, décolorent l'épiderme couleur agrume qui pèle comme une orange.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Dorian n'est pas une chrysalide, il n'est pas en train de muer, il pèle juste du tissu cicatriciel.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Il ne va pas se métamorphoser en imago, un joli papillon, non, il va se transformer en larve. Pestilentielle.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Le planning a changé, des nouveaux, plus jeunes et donc plus beaux sont arrivés. </span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Il ne veut pas être relégué en réserve, mais il n'a pas le choix. Il est passé de mode, égérie de l'ancienne collection.</span></span></span></div>
<div style="margin: 0px; text-indent: 0px;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;">Tout comme la grosse Cindy et Amber-sent-la-pisse qui l'attendent en réserve.</span></span></span></div>
</div>
LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-63388355091306131762017-08-08T17:49:00.001+02:002020-04-20T14:32:40.100+02:00Objetssion<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4FPfO07eMvpcZLipfMy8I1I-halW2Xsi1EWXl-jeYHiqQdjpQrxtsKxDwyr5bM6ZrQ4Cg8WcZTFjn2aJh8OU5HwxFvaZaqj5p_ASKAbaHPw5eVCvvzqdSfczIfSRDl8CAlrhr3Zf7OSs/s1600/17758978_10155161158814730_651549839_o.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1067" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4FPfO07eMvpcZLipfMy8I1I-halW2Xsi1EWXl-jeYHiqQdjpQrxtsKxDwyr5bM6ZrQ4Cg8WcZTFjn2aJh8OU5HwxFvaZaqj5p_ASKAbaHPw5eVCvvzqdSfczIfSRDl8CAlrhr3Zf7OSs/s640/17758978_10155161158814730_651549839_o.jpg" width="426" /></a></span></span></div>
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span>
<br />
<div style="text-align: center;">
<h2>
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: x-large;">Objetssion</span></span></h2>
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Qui n'a pas un objet fétiche, un porte bonheur, un grigri ?<br />Cela peut-être un billet ou une pièce, un trèfle à 4 feuilles, un fer à cheval (pas pratique mais c'est vous qui voyez...), une mèche de cheveux (ça fait un peu serial-killer vous ne trouvez pas?) ou une toupie comme dans Inception Bref...quel qu’en soit la forme on l'a toujours sur soit.<br />C'est cette petite chose qui vous rassures, qui vous réconfortes dans les moments de stress. Vous aides a vous détendre.<br />La différence entre vous et moi, c'est que contrairement à vous...et bien moi j'en ai plein.<br />Mais avant de vous parler un peu plus de moi je baisse la lumière d'une caresse sur le variateur halogène.<br />Une ambiance tamisé est plus approprié pour une confession intime ne trouvez vous pas ?<br />PAF! <br />Elle a éclaté. Tant pis pour l'ambiance...je vais devoir la faire courte. Je savais bien que j'aurais dut prendre une ampoule LED.<br /><br />Fini de tourner autour du pot, il ne me reste que peu de temps et c'est quelques mots à taper sur mon ordinateur en guise d'explication.<br />Si on voit ce qui m'arrive d'un point de vue médical (je parle de ça après mon autopsie), je n'ai pas d'antécédent familiaux, sauf ma tante et sa collection d'éléphant en porcelaine.<br />A ce propos je me suis toujours demandée s'il fallait y voir là un symbole phallique?<br />Désolé je fais ma psy là, j'ai cette tendance à etre un peu trop boulot boulot parfois. <br />Ou mon petit frère et sa collection de bille quand nous étions enfant peut être?<br />Tout est lié à l'enfance et l'adolescence c'est ce que dit la psychanalyse.<br />Selon Freud votre comportement se réfère à votre sexualité infantile.<br />Ce qui explique en partie pourquoi j'ai un petit faible pour les ballons, avec toutes ces formes, ces courbes, ces couleurs, cette chaleur qu'ils dégagent. <br />J'aime me frotter dessus, jusqu’à ce qu'ils éclatent et que nous implosions ensemble. Vous l'aurez compris, mon jeux favori enfant était la piscine à balles multicolores.<br />Voila, c'est dit je suis une femme à objet et non "femme objet" attention!<br />Et détrompez-vous, je ne suis ni vénale, ni matérialiste, simplement objectophile.<br /><br />Sur ma table de chevet vous ne trouverez pas "cinquante nuance de gris" mais juste quelques livres de design et un catalogue pour une boutique d'ameublement.<br />Quand je vais y faire du shopping, j'adore me promener sans culotte dans les rayons.<br />Choqués ? Dites vous que certain se tape bien des moutons ou se font lécher par leurs chiens.<br />Je ne vais pas m'étendre sur la zoophilie, de une parce que je ne le suis pas et de deux parce que le vrai sujet de ma confession est L'anthropomorphisme.<br />Pour ceux qui ne savent pas ce qu'est l'anthropomorphisme, c'est la tendance que l'homme a de prêter des traits humains à des objets ou des animaux. <br />Après tout on fait bien l'inverse aussi, certains homme sont de vrais porcs et certaine femmes de vraies chiennes.<br />Quant à moi, je ne fait de mal à personnes et je ne maltraite même pas mes objets.<br />Pas comme ce Jimmy Hendrix qui brulait ses guitares...je ne vous parles même pas de Kurt Cobain.<br />Je ne sais pas vous mais moi j’appelle ça des violences conjugale. Tout ça parce qu’ils étaient mal accordé, vous vous rendez compte?<br /><br />Ce que je veux dire par là, c'est que ce n'est qu'une question de point de vue.<br />Si vous allez à une expos de Jeff Koons, vous y verrez un sapin de noël déguisé en sextoy...à moins que ce ne soit l'inverse ?<br />Dans un sens les amateurs d'art sont tous objectophile.<br />Tout comme les collectionneurs en tout genre.<br />Maintenant vous comprenez mieux pourquoi certain hommes préfèrent leurs voitures à leur femmes.<br /><br />Tout ça pour dire que je n'essaie pas là de vous convaincre d'adopter ma sexualité ou de son bien fondé mais si seulement tout le monde avaient été un peu plus tolérant envers moi, je n'en serais peut être pas là.<br />A être incapable d'assumer, a me sentir tellement rejeté que je préfère m'attacher à des objets.<br />Vous savez pourquoi tellement de gens voient des psy ?<br />Parce qu’ils ont tout simplement peur du jugement d’autrui.<br />Mais si ça peut vous faire sentir moins seuls, sachez que les psy eux même sont obligés de consulter.<br />Nous sommes tous névrosés.<br />Ce métier est une revanche sournoise, ce n'est pas pour vous guérir, je ne me considère pas comme membre du corps médical, c'est par pur voyeurisme voila tout. <br />Vous n'imaginez pas combien il est rassurant de constater que d'autres personnes, vos patients en ce qui me concerne, ont des problemes biens plus pires que les votres.<br /><br />Et puis de nos jours, tout est filmé, tout est moqué, relayé sur la place publique.<br />Les forums internet, sont devenus les ruelles sombres qui accueillent les rébus, les déviants. Fétichiste en tout genre.<br />Je savais pertinemment que c’était dangereux quand je me suis inséré cette lampe halogène dans les fesses.<br />Bien entendu que mes parents m'ont déjà dit de ne pas jouer avec la lumiere.<br />Que voulez vous, c'est comme ça, on ne choisit pas de qui ou de quoi on tombe amoureux.<br />Tenez, il y a quelques temps de ça, j'ai connus quelqu'un qui était attiré par une ruche d'abeille. <br />Ce qui prête a sourire, c'est qu'une abeille va mourir en plantant son dard tout comme lui dans le nid.<br />L'image dans l'image, la duplication psychédélique, kaleidoscopique.<br />Tout bien considéré j'aurais pus aussi bien mourir sous les coups d'un homme violent, ou le cœur brisé comme cette ampoule dans mon anus.<br />Je sais ce que vous vous dites, une ampoule, qu'elle drôle d'idée! <br />Dans les dessins animés c'est le symbole qui est utilisé pour illustrer une bonne idée. <br />Alors que de moi on dira que j'avais les deux fils qui se touchent. Que je n'étais pas une lumière, ni même une tête d'ampoule a ce tarif là.<br /><br />La vérité ce n'est pas que je peux très facilement rire de la situation, mais je le vis mal si les autres le font de moi.<br />C'est comme ça.<br />Et sincerement je ne suis pas sur de pouvoir supporter sa déchéance, l'obsolescence programmé de mon objet. <br />Vivre une vie ou je vois périr chacun de mes amants, me donnant l'impression d’être bicentenaire.<br />Enchainant des relations ephemeres sans jamais m'attacher, devant se séparer au moindre disfonctionnement, ne pouvant rien reparer et n'ayant d'autres choix que de remplacer l'autre continuellement.<br />Je préfère de loin, agoniser dans mon propre sang que de devoir survivre dans la honte ou ce deuil sempiternel.<br />Au moins dans la mort, qui est selon ma conception l'absence de tout, le neant est immatériel.<br /><br />Partout autours de moi, les lumières de la ville s'éteigne doucement, les unes après les autres.<br />Celle présente dans mon ventre semblable à une veilleuse pour chambre d'enfant, commence à faiblir.<br />La lueur rougeatre disparait soudainement comme l'ont souffle la flamme d'une bougie.</span></span></span></div>
LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-24741196409859136442017-07-16T01:36:00.001+02:002020-04-20T14:33:23.957+02:00Forme Olympique<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhzZgrJZgcvIlkG5Qzmp20HuLlXXrRX-FPve7y5WxruXrw6YbVRDSke7KDIXPrrQjfOgADcS7ii2W0ZxyCpr_1DDBGjJIuJQVi4L5_lEta_8XLSlaiSfbcCxAEaAd4mnxdzIMqagCE1XRw/s1600/19449347_10155436689264730_1400974799_o.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1067" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhzZgrJZgcvIlkG5Qzmp20HuLlXXrRX-FPve7y5WxruXrw6YbVRDSke7KDIXPrrQjfOgADcS7ii2W0ZxyCpr_1DDBGjJIuJQVi4L5_lEta_8XLSlaiSfbcCxAEaAd4mnxdzIMqagCE1XRw/s640/19449347_10155436689264730_1400974799_o.jpg" width="426" /></a></span></div>
<br />
<h2 style="text-align: center;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: x-large;"><b> Forme Olympique </b></span></span></h2>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: large;">Dans les vestiaires, l'heure est à la concentration.<br />C'est un jour un peu particulier pour ces athlètes particulier.<br />Après toute cette préparation, tous ces efforts, parfois des sacrifices pour certains...tout se joue aujourd’hui : les J.O paralympiques d'été.<br />Il fait très chaud aujourd’hui, nous avons dépassé les 40 degrés et l'enceinte du stade en aluminium fait office de cocotte minute.<br />A l’abri des regards mais surtout de toute médiatisation chacun se met en condition avec son entraîneur.<br />Un membre du staff technique Allemand lui se penche sur la mécanique, il vérifie les rayons de chaque roues du fauteuil, la pression des pneus.<br />Est-il nécessaire de préciser que ce fauteuil roulant à spécialement été conçu par une marque automobile : volkswagen. <br />Après tout la firme du peuple fabrique bien des voitures de courses et pour soutenir la comparaison avec la F1 il ne manque au fauteuil que les commandes au volant.<br />Si seulement...<br /><br />L’athlète qui représente la délégation Américaine quant à lui, semble concentré sur sa course à venir.<br />Il murmure une prière et jette un regard admiratif à la photo de Neil Armstrong qu'il porte en pendentif autour de son cou.<br />A juste titre il se dit que comme lui il pourrait devenir un héros.<br />Rappelez vous que le célèbre coureur cycliste Amstrong n'avait pas vraiment connu la gloire avant son cancer.<br />Cyniquement on pourrait penser que la maladie a un impact médiatique et naïvement le sportif handicapé rêve de consécration.<br />Il semble ignorer que cela ne concerne que les valides, comme l’accès à certain bâtiment.<br />Dans les faits, si vous guérissez et parvenez à l'impossible on vous admire si c'est incurable on vous ignore ou presque...<br />A moins que vous ne tuez votre compagne avec un fusil à la mode Pistorius et encore que même là, ce ne sont pas vos performances qui feront la une.<br />Et pourtant la finale du 1.500m malvoyant a été plus rapide que celle des "valides" cette année.<br />Tout cela ne marche que dans un seul sens mais comme on dit "la roue tourne".<br /><br />Habituellement, l'exploit sportif d'un athlète "normal" est salué et félicité, pouvant même être décoré par la légion d'honneur mais aussi décrié par l'opinion public en fonction de son salaire si l'on prend l'exemple des footballeurs.<br />En France on appelle ça le revers de la médaille.<br />Imaginez maintenant les attentes et espoirs des para-athlètes en cas de retour victorieux.<br />Un accueil triomphal par la classe politique, défilant sur le toit d'un bus sur les champs Élysées en saluant la foule, la reconnaissance de leur nation toute entière.<br />Rien de tout cela n'arrivera.<br />Pas même que la maigre compensation salariale qu'ils touchent ne leurs permet de vivre de cette seule activité. <br />Ils ont beau avoir les mêmes primes au podium ils n'ont pas les mêmes sponsors.<br />Et ça se comprends personnes n'as envie de porter des Geox.<br />Si toutefois cela venais à se réaliser, tout le monde les admireraient mais personnes ne voudrais leurs ressembler.<br /><br />Tandis que l'américain songe à l’hypothétique victoire et à la place qu'il choisirait pour exposer ses futurs trophées chez lui, son médecin, lui, peine à trouver un endroit discret pour son injection d'E.P.O.<br />On est loin des valeurs promulgué par l'esprit sportif comme le dépassement de soit.<br />La compétition est pour eux l'occasion de démontrer leurs potentiels et non leurs limites jusqu'à même mettre en danger leur propres santé.<br /><br />Comme c'est le cas du concurrent Australien, qui ne cesse de boire à outrance.<br />Ainsi l’athlète paralysé des membres inférieurs bloque l'évacuation du cathéter de sa sonde urinaire afin de distendre sa vessie, et ainsi crée une réplétion de celle-ci, en d'autres termes il se provoque une infection urinaire.<br />La concurrence est rude, chacun y va de sa technique.<br /><br />Le Thaïlandais - ancien boxeur professionnel victime d'un malencontreux accident de moto alors qu'il était en passe de devenir le nouveau numéro un mondial de muai thaï - lui, se fracture volontairement les doigts de pieds, un après l'autre.<br /><br />Quant à l’athlète Mexicain, crains certainement ce qui l'attend a son retour du pays si il ne paye pas le cartel.<br />Alors il préfère prendre les devants en se sanglant très fortement les jambes et s'infligeant des chocs électrique à l'aide d'un taser.<br /><br />Le dossard 453, l’athlète Canadien, fini de se préparer dans les toilettes en se passant du spray réfrigérant sur ses appareils génitaux.<br />Et comme cela ne semble pas suffire alors il se tord les testicules jusqu'à se qu'elles s’écrasent et ressemblent ainsi à des ampoules incandescentes.<br /><br />Mais dans quel but s'infliger tout ça? Vous demandez-vous.<br />En se torturant ainsi comme des fakirs paraplégiques du sport ils s'élèvent à un autre niveau.<br />Bien qu'ils ne ressentent pas la douleur sur leurs membres inférieur - ils sont dans l'incapacité de bouger tout se qui se trouve en dessous de leurs ceinture y compris le petit orteil - à cause des lésions à la moelle épinière, leurs mutilations provoquent quand même une décharge d'adrénaline.<br />C'est l'hyperflexivité de l'organisme, un réflexe d'autodéfense physiologique qui fait augmenter la pression artérielle et la fréquence cardiaque.<br />La méthode s'apparentant à de recongélation décrite ici s'appelle le "boosting" en amenant à une surexcitation l’athlète paraplégique elle diminue sa sensation d'effort, accroît ses capacités, et améliore ses chronos.<br />Dans les chiffres cela se traduit par une augmentation des performances allant de 5 à 15%.<br /><br />Tout le monde prend place sur la piste pour cette finale du 1500m Fauteuil Homme de la catégorie T54.<br />Petit rappel pour les non connaisseurs : la lettre "T" désigne le sport et le chiffre "54" pour la gravité de l'handicap (plus le chiffre est petit, plus le handicap est important).<br />A savoir que cette catégorie ne concerne que les paraplégiques jouissant pleinement de leurs mobilités des membres supérieur.<br /><br />Quand on regarde cette grille de départ, on pourrait légitimement s'attendre a ce qu'il y est plus de mutilés victimes des mines antipersonnelles et pourtant seule la Thaïlande est présente.<br />Ni l'Afghanistan, ni l'Angola et l'Azerbaïdjan, pas même la Bosnie-Herzégovine, le Cambodge, ou encore le Tchad, non rien de tout ces pays ne sont présent.<br />Aussi, vous ne verrez pas d'équipe Russe sur les starting-block, celle ci à été exclus de la compétition pour dopage.<br /><br />PAN!!!!! C'est parti! la course est lancé!<br />A les voir se battre avec leurs bras aux musculatures sur-dévelopées par rapport à leurs membres inférieurs on croirait voir une course de chariot moderne dans l’arène, un remake de Ben Hur.<br />L'allemand démarre en trombe a croire qu'il a un compte tour, il se dit même qu'a l’entraînement il lui arrives parfois de dépasser les 35km!<br />En réalité il est simplement plus léger avec son fauteuil hyper aérodynamique au châssis à poutre montante tout aluminium et ses deux roues à disques en carbone légèrement inclinées.<br />Malgré toutes cette technologie le germanique perd vite son avance, rapidement talonné par les thaïlandais, australien, mexicain et canadien aux pupilles dilatés.<br /><br />A partir des 800 mètres le rythme se pose.<br />Tout les concurrents ont ralenti leurs cadences sauf un qui étrangement se maintient sans mal : le japonais.<br />Mieux que ça, il remonte tous ses adversaires en douceur, sans forcer grâce à cette petite barrette métallique fixée à ses roues par son staff. <br />Une nanotechnologie de pointe agissant comme une assistance électrique. Un régulateur de vitesse permettant de garde une allure constante. <br />Le petit coup de pouce qui au bon moment fait toute la différence.<br />Aussi, il affiche une mine impassible, ne laissant transparaître aucun signe de difficulté, ne laissant transpirer aucune goutte de sueur, tel un robot.<br />Une machine inarrêtable digne de concourir au Cybathlon!<br />Et pourtant...la présence d'un simple cailloux sur la piste suffis a faire l'effet d'un grain de sable dans un engrenage envoyant le nippon hors de la piste.<br /><br />Au français jusqu'alors distancé largement par le japonais, de prendre la tête sur les derniers 100m.<br />Ce premier (il n'est pas dernier) jette un rapide coup d’œil périphérique pour évaluer les chances de la concurrence avant d’accélérer pour le sprint final.<br />La ligne d'arrivée franchit sous les flashs des photographes, une pluie de micro s'abattant sur le champion Français pour recueillir ses impressions.<br />Vantard il lâche "pour être franc ce na pas été si dur que ça. J'ai largement dominé. Et puis entre vous et moi, ils ne m'arrivent pas a la cheville" penché vers l'avant pour designer du doigt la zone dénommé en bougeant les pieds sur le rythme de la musique de célébration.<br /><br />Devant les cameras, lorsqu'un journaliste interroge le médecin Français au sujet du dopage, celui-ci s'agace : "c'est de la mythologie, il n'y a jamais eu de boosting!"</span></span></div>
LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-91548001196526053022017-06-24T07:44:00.000+02:002020-04-20T14:36:05.026+02:00Mari est femme<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhsaN2kI4VL0tNY_SWspOcU6ZXjCZwyBaU1CXGKKzclf0HNS6E_TKLb0Ym0SCbFxxzWbbfDD9MNbZddGZtbk_DEwDGN-pwNrXcmSjxKLX2iG4y-P-B6GAGHG1qyA6qsmqhBgechAeseZ8c/s1600/19243821_10155436729449730_700857908_o.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1067" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhsaN2kI4VL0tNY_SWspOcU6ZXjCZwyBaU1CXGKKzclf0HNS6E_TKLb0Ym0SCbFxxzWbbfDD9MNbZddGZtbk_DEwDGN-pwNrXcmSjxKLX2iG4y-P-B6GAGHG1qyA6qsmqhBgechAeseZ8c/s640/19243821_10155436729449730_700857908_o.jpg" width="426" /></a></div>
<h2 style="text-align: center;">
<span style="font-size: x-large;"><b><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Mari est femme </span></b></span><i><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></i></h2>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"> Cela fait des années maintenant que les services sanitaires constatent une hausse importante de résidus d'œstrogènes dans les eaux naturels et de villes.</span></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Elles proviennent de l'élimination par les urines et selles humaines et animales des hormones naturelles mais aussi des hormones de synthèse présente dans les médicaments, pilule contraceptive, ainsi que des industries chimique, pharmaceutique et agroalimentaire intensive.</span></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Bien que ces dernières soient traitées via différent procédés d'épuration et de filtration cela ne suffit pas à éliminer la contamination de ces dangereuses molécules.</span></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Oui, car les œstrogènes, ces hormones sexuelles, jouent le rôle de perturbateurs endocrinien.</span></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Depuis 2002, on connait le risque que font courir les œstrogènes à l’environnement : ils sont responsables d’une féminisation massive des poissons sauvages ,notamment dans la Seine.</span></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<i><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Mais en plus de perturber gravement l’écosystème aquatique, ces molécules agissent directement sur la santé en générant des tumeurs, cancers du sein ou de la prostate, problèmes de fertilité.</span></span></i></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"N'importe quoi! Qu'est ce qu'il faut pas entendre!</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Si tu les écoutes à la télé, on va tous finir PD comme eux!" dit il la bouche à moitié pleine, tapant du point sur la table.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Une fois avalé ce qu'il vient de mâcher, il tend son verre en direction de l'écran et bois d'une traite son grand verre d'eau en s'écriant "Aux hormones!"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">En se levant, Ludovic manque de faire tomber sa chaise et s'enferme dans les toilettes pour son habituel rituel avant de partir travailler : faire la grosse commission en feuilletant playboy.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Pestant toujours à travers la porte alors que le reportage est fini et après que le présentateur soit passé à une autre rubrique.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Arrivé au boulot, il salut ses collègues, une fois changé en tenue de travail : c'est café, prise de consignes et départ en patrouille.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Les rues sont calmes comme les ondes radios, aucune mission à l'horizon alors ils décident avec son équipage de faire un contrôle routier.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Bien sur, un dimanche matin il y a peu d'infraction à relevé car il y a peu de véhicule qui circule.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">En manque d’adrénaline et en proie à l'ennuie, ils se défient les uns les autres.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">C'est à celui qui récupérera le plus de numéros ou celui de la plus jolie.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Pour se faire, ils interpellent de préférence les petites voitures citadines souvent occupé par de jeunes demoiselles.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sylvain, le moins gradé du trinômes arrête une Mini-Cooper noire avec à son volant une jolie rousse.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Bien sur, les remarques sexuelles déplacés fusent après le départ de la jeune femme et c'est au tour d'Alexandre de choisir une voiture.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Cette fois c'est une Twingo jaune qui se fait arrêter sur le bas coté, conduite par une superbe métisse au large sourire.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Et enfin la dernière voiture, c'est celle que Ludovic doit choisir.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Il faut dire qu'il prend bien son temps pour cela, laisse quelques véhicules passer jusqu'à avoir le coup de cœur. On pourrait considérer cela comme un dérivé de l'instinct policier ou du chasseur.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">De loin il l'a remarque, la smart rose aux vitres teinté reflet argenté et il le sais, c'est elle qui va choisir, ça ne peut en être autrement.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Cependant la question demeure quel type de bimbo se trouve la dedans, une blonde? Une brune? Rousse? Latina? Asiatique? Nordique? Africaine ? Orientale? </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Arrivé à hauteur de Ludovic, la fenêtre coté conducteur s'abaisse automatiquement et c'est un homme efféminé qui apparait, saluant de la main les deux autres agents dans le camion de police.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Bonjour Monsieur l'agent, allez y contrôlez tout ce que vous voulez!" dit l'automobiliste d'un voix fluette avec cet accent ridicule international qui contribue au cliché homosexuel.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Stupéfait et tentant de contenir sa déception le gardien de la paix coupe court au contrôle et aide la smart à se réinsérer dans le flux de circulation sans s'attarder.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Et c'est en reprenant la route en direction du commissariat qu'ils tombent sur une foule et un cortège de char qui remontent l'avenue en musique.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sur les pancartes brandit par les manifestant on peut y lire des slogans pro LGBT et y voir des hommes embrasser des hommes et des femmes embrasser des femmes défilant fièrement mains dans la mains.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"En ce moment j'ai l'impression que c'est tout les jours la gay pride!"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Après le service, Ludo et ses "collègues" se retrouvent régulièrement autours de quelques bières.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Pour sa femme il fait du rabiot à cause d'un accident survenu à la fin de sa vacation, c'est l'excuse qu'il lui servira au téléphone pendant qu'elle sera seule avec leurs deux enfants pour le repas.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Son téléphone dans la poche, il appelle sans le vouloir le dernier numéros composé, celui de sa femme.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Alors que cette dernière est en train de coucher les enfant en leur lisant une histoire, la sonnerie de son portable retentit.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Paniqué par cet appel tardif, inhabituel et anxiogène, elle prête une oreille attentive quoique indiscrète a ce qu'elle parvient à discerner par dessus la musique et n'osant pas raccrocher elle écoute la discussion de son mari avec ses collègues de travail.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Pas mal du tout ce bar"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Ouai en plus y a de la chatte, j'aurais pas cru ça ici!"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Et ouai mon pote!" Fait ludo en passant un bras autours des épaules de Sébastien.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Je suis certain que vous vous demandez ce que font des hétéros 100% pur bœuf dans un établissement gay-friendly?</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Il sont là tout simplement parce qu'ils savent que les plus jolies filles aiment venir danser et s'amuser dans ce genre d'endroit sans crainte de se faire aborder toute la soirée par des gros lourds avinés.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Bon on commande quoi? Whisky coca les gars?" dit Alban alors que la serveuse s'approche d'eux, ses 3 amis acquiesçant d'un hochement de tête.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">La barmaid sers les verres, les déposent sur le bar et encaisse le billet que lui tend Alban.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Pendant que cette dernière cherche l'appoint dans le tiroir caisse, Ludo Alban Sébastien et Alex trinque et reluquent les fesses de la jeune femme.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Elle a un sacré cul celle-là!" s'esclaffe un peu trop fort Ludo sans se rendant compte que la serveuse s'est retourné et l'a entendu.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Tout comme sa femme à travers la poche ou est rangé son téléphone.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Regarde derrière toi Ludo, t'as une grande blonde qui te matte à l'autre bout du comptoir." dit Alban en ramassant sa monnaie sans que les 3 autres ne puissent s’empêcher de se retourner vers la jeune femme.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Lentement notre Don Juan pivote, lance un sourire charmeur à destination de la jeune femme blonde, aux atouts quasi apparent sous sa robe moulante rose.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Elle continue de le dévisager en sirotant son cocktail, jouant de ses grosses lèvres pulpeuse sur la paille puis s'avance pour pauser son verre.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Arrivé à sa hauteur elle lui adresse un clin d’œil puis continue de marcher en direction de l'escalier en colimaçon menant aux toilettes.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"On peut pas dire qu'elle a froid aux yeux celle là!"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Tu devrais la rejoindre mec!"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Ah bon, tu crois?"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ni une ni deux, il vide son verre cul sec, essuie sa bouche du revers de sa main, réajuste son col de chemise et emboite le pas sur la jeune femme.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">A sa grande surprise il l'a voit entrer dans les toilettes réservés aux hommes du moins c'est qu'il en déduit en voyant la porte revenir au point de fermeture.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Il jette un œil du coté des pissotières mais ne voit personne, puis il se dirige au fond vers les cabines.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">En dessous de la porte il voit les talons rose assorti à la robe dépasser, tape à sa porte et rentre dans la cabine adjacente.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Là, il voit un trou dans la cloison qui les sépare duquel il aperçoit une bouche de l'autre coté, un gloryhole.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sans trop d'hésitation - pour ainsi dire aucune - il défait sa ceinture, baisse son pantalon et glisse sa bite dans l'ouverture.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Les va et vient humide dans cette caverne mystérieuse semble satisfaire notre père de famille qui se laisse aller à penser à voix haute.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Je crois que c'est la meilleure pipe qu'on m'ai jamais faite!" s'esclaffe-t-il avant de lâcher la sauce dans la bouche mystère.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">A elle de répondre d'une voix grave mal dissimulée :"A toi maintenant mon chéri!"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Chancelant, s'appuyant contre les murs afin de ne pas perdre l'équilibre il se fraye un chemin jusqu'à sa porte d'entrée puis au toilette à la lueur de son téléphone, tout ça pour ne pas réveiller sa famille.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Pisser et vomir, évacuer l'alcool par tout les moyens.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Au matin il se réveille la bouche pâteuse, l'haleine encore alcoolisé des vapeurs de la veille.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">D'un regard il balaye la pièce, tout est sans dessus dessous.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Quelques questions émergent alors dans son esprit : Qu'est ce que c'est que ce bordel?</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Comment suis je rentrer?</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ou est à ma femme et les enfants?</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Et pourquoi y a plein de saut, assiette, pinte, mug rempli de vomit un peu partout dans la maison?</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Tout cela lui donne un mal de crane a moins que ce soit les effets secondaires de la cuite.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Il se sers un verre d'eau qu'il bois d'une traite, puis un deuxième et c'est en cherchant un flacon d'aspirine dans la cuisine qu'il tombe sur une enveloppe à son nom.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">A l’intérieur une lettre de sa femme qui lui dit qu'elle le quitte et qu'elle est chez ses parents avec les enfants.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Les larmes commencent à lui monter quand il se rend compte qu'il va être en retard au travail.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ni une ni deux, il se prépare et pars.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Au boulot, il a dut mal a cacher sa peine et fait passer ça sur le compte de la gueule de bois.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Lors d'un contrôle routier comme à son habitude il arrête une voiture à midinette jusque là rien d'anormal mais c'est au moment ou il demande à la conductrice de lui remettre les papiers du véhicule que sa voix se met même à muer.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sans voix, submergé par ses sentiments, il toussote dans sa main et fait signe à la contrevenante de reprendre sa route.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Troublé, fiévreux, il ne se sent pas dans son état normal et demande à quitter le boulot plus tôt.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">De retour chez lui, sa maison toujours aussi vide, une odeur nauséabonde de vomis imprègne les lieux.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ludovic se retrousse les manches pour nettoyer tout ça, pas facile pour lui qui se contentait jusqu'à maintenant de mettre les pieds sous la table en rentrant de sa journée de travail.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ménage, vaisselle, repassage, il frotte, lave, récure et se rends bien compte qu'entretenir une maison tiens de tout sauf d'une pédicure!</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Épuisé, il se fait couler un bain moussant. Il n'y a rien de plus relaxant et de mieux pour méditer.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"C'est elle qui reviendra!!!Hors de question que je me rabaisse à faire le premier pas!" pense-t-il en voyant son peignoir sur le porte serviette trop loin pour qu'il ne puisse l'atteindre sans tout tremper sur son passage.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Une fois sec, il se pose en peignoir sur le canapé télécommande en main, zappe les chaines sans même parfois les regarder.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Tiens un bon match de foot! Voila ce qu'il me faut!" pense t il a voix haute.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ce soir, la finale de la coupe de France de football oppose une petite équipe amateur de CFA et un géant de la ligue 1.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Et l'on voit bien que l'effort collectif peut parfois vaincre l'argent, poussé par son public, par la foi, l'esprit sportif.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">De tout ça Ludo s'en fout, lui, tout ce qui l’intéresse c'est de voir d'un œil moqueur la branlée du siècle, le score dépasser la décimal, le malheur des autres pour sa plus grande joie mais ce match ne se déroule pas selon ses attentes.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Le petit poucet comme on le surnomme dans la compétition résiste tout le match, les joueurs amateurs se donnent à 1000% et ça se voit.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Chaque ballons perdu est une occasion donnée à l'adversaire, chaque duel gagné est une possible opportunité de marquer.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Et l’impassible finit par se produire, alors que tout le monde les donnaient perdant il ouvre le score à 10 minutes de la fin du temps réglementaire.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Le public exulte, les commentateurs sportifs en perdent leurs mots, épuisent leurs superlatifs.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Rarement on a pu assister à une telle démonstration de volonté récompenser de la sorte et tout cela n'échappe pas à la sensibilité de notre homme.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Et lorsque les joueurs amateurs victorieux soulève la coupe dans une explosion de joie, ludo ne peut s’empêcher de verser une petite larme. C'est plus fort que lui.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Pour se changer les idées, il zappe, encore et encore.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Habituellement, à une heure aussi tardive que celle là, alors que sa femme est endormi profondément, Ludo change de chaine pour regarder les programmes de deuxième partie de soirée, autrement dit les films pour adulte.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Seulement voila, ce soir il ne trouve rien hormis une émission de télémarketing ou une robe de marié est vanté à l'achat.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Pris d'un haut le cœur, il renifle un instant, respire profondément pour reprendre ses esprits, appuie sur la télécommande et tombe sur une comédie romantique nunuche.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Et là quand il entend la musique monté accentué par le léger mouvement de camera qui caractérise l'incontournable scène du baiser du film, Ludo tout mâle musclé et testostérone qu'il est, succombe, éclate en sanglot perdant tout contrôle sur ses émotions.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Submergé de sentiments il se saisi de son téléphone portable.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Comment vais je reconquérir ma femme? Je fais quoi moi? Je lui écrit? Je vais la voir? Je la laisse réfléchir?" s'interroge-t-il en écrivant puis effaçant le texte du SMS qu'il voulait envoyer à sa femme.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Il se lève pour prendre le paquet de mouchoirs qui trainait sur la table, attrape la couverture et la boite de chocolat puis se goinfre emmitouflé devant la tv.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Au beau milieu de la nuit Ludovic se fait réveiller par sa vessie.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Et c'est le plus naturellement du monde qu'il s'assoit sur la cuvette et commence à lire un magazine Féminin ("Elle" ou "femme actuelle") là ou habituellement pendant la grosse commission ce dernier feuillette Playboy (ou "Lui").</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Lui, justement, qui est plutôt le genre d'homme à se définir comme étant un mâle"Alpha", revendiquant fièrement son droit de pisser debout, son devoir d'honorer ce privilège en somme.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Cela fait longtemps qu'il ne s'était pas senti aussi détendu, personne pour lui rappeler de faire attention à son jet ou de rabattre la cuvette après son passage, pas de gosses pour taper à la porte des toilettes ou éteindre la lumière en appuyant sur l’interrupteur qui se trouve à l'extérieur.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Un vrai moment de relaxation, à l’abri du monde extérieur c'est ce qu'il ressentait jusqu'à ce qu'il soit pris de crampe abdominale, contraction spasmodique musculaire aiguë qui l'enserre comme le ferait un corset ou un étau.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Rapidement les larmes lui montent aux yeux, ses mains se crispent sur le journal, froisse le papier glacé et quand il descend son regard vers son entre jambe il aperçoit en contre bas de la cuvette des taches de sang coagulés qui se diluent dans l'eau et l'urine.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Une fois la stupéfaction passé c'est la panique totale! Il s'essuie, puis cherche dans l'armoire à pharmacie, des serviettes hygiénique sans parvenir à en trouver.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Enrobant son pénis de compresse et de sparadrap, il se fabrique un pansement de fortune, enfile un pantalon de jogging et prend sa voiture direction l’hôpital.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Arrivé aux urgences, il va pour se présenter à l'accueil et c'est en asseyant qu'il remarque que tout autours de lui ce ne sont que des hommes souffrant des mêmes symptômes que lui qui attendent dans le hall d’être pris en charge.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ces congénères mâle de tout ages, toutes professions et confessions qui pleurent dans cette grande pièce vitré et aseptisé.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Pour Ludo si c'était un tableau de Gustave Doré qui se déroule sous ses yeux celui-ci serait intitulé "le début de la fin de l'humanité".</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">C'est une scène biblique à laquelle assiste, allant bien au delà de son imaginaire et plus apocalyptique qu'une pluie de sauterelle selon sa sensibilité.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Après des heures et des heures d'attente douloureuse un médecin le reçois enfin, l’ausculte rapidement puis lui propose un remède qui le met hors de lui.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Non mais vous vous foutez de moi?! Je pisse du sang par la bite et vous me proposer un putain de Spasfon! Sérieusement?!"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ludo arrache la boite de médicament des mains du médecin et quitte furieusement les lieux.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Le gros de la crise est passé, il n'a même plus d'écoulement, plus de trace de sang dans son protège slip.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">A ce propos l’appellation "protège slip" prend désormais tout son sens.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Maintenant qu'il se sent mieux, il décide de rendre visite à sa belle famille pour voir ses enfants et éventuellement rétablir un contact avec sa femme.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">En sonnant, il hésite presque à rebrousser chemins et puis la porte s'ouvre.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">C'est Elsa, sa grande fille, visiblement heureuse de le revoir qui l'accueille et l'invite à rentrer.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Dans le salon, Martial, son petit garçon qui joue avec une poupée Barbie de sa petite sœur.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ludovic appelle son fils qui se retourne le visage entièrement maquillé et se jette dans les bras de son père ô combien mal-alaise.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Ou est votre mère?" demande t-il à ses enfants en leurs caressant la tête.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"En haut, je crois" réponds t elle en désignant l'étage du doigt.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Notre père de famille monte les escaliers, remarque la porte de la salle de bain entrouverte et s'avance vers elle.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Par un habile jeux de réflexion dans les miroirs il aperçoit une silhouette grotesque en sous vêtement, il reconnait cette lingerie, celle qui l'a offert à sa femme pour la St Valentin.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Et au moment ou il va pour s'approcher il croise sa femme qui sort d'une chambre adjacente.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Papa tu as fini avec la salle de bain?" demande t elle en portant la voix.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Oui...une seconde...n'entre pas, je me rhabille!" répond-t-il un peu affolé dans la précipitation.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Pour parer à la sensation de surprise de sa femme notre policier engage la conversation le premier :"Bonjour, c'est la petite qui m'a dit que tu étais en haut"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Bonjour...oui, mais que fait tu là Ludovic?" dit-elle sur un ton contrarié, hésitant entre le mécontentement et la joie.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Un peu désarmé, il baisse les yeux de gène, regarde le bouquet de fleur qu'il a dans les mains et rebondit sur cette idée : "Je passais voir si vous alliez bien et je voulais t'inviter à diner..." bredouille-t-il timidement.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Elle prend le bouquet et lui répond "on verra" dans une expression se voulant aussi neutre que possible.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sans trop de suspense sa femme le rappelle le soir même et lui annonce qu'elle accepte de passer la soirée du lendemain avec lui.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Une fois raccroché, Ludo laisse exploser sa joie en un petite pas de danse victorieux.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Rapidement, celui-ci est submergé par des questions comme "Que va t-il pouvoir lui cuisiner? Ou plutôt l'amener au restaurant? Que devrait-il porter comme vêtement? Habillé ou décontracté? Doit je m'épiler le dos et le sexe ? Les poils de nez et des oreilles?"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">En se coiffant, les mains tremblotantes comme un ados avant un premier rendez-vous, il se prépare, se fait beau pour sa femme.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Quelle sensation étrangement agréable" pense-t-il, ne parvenant pas à se souvenir l'avoir ressenti depuis ses 25 ans.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><b>DING DONG</b> fait la porte d'entrée.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"C'est elle, elle est là" continue le monologue intérieur, un dernier regard dans le miroir du sas d'entrée, une profonde inspiration pour notre homme avant de lui ouvrir.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Tout deux semblent très gênées non pas de se voir mais de savoir comment se dire bonjour et finalement sa femme s'avance pour lui déposer un baiser sur la joue.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Installe toi, fait comme chez toi!" dit Ludovic à sa femme s'hasardant à un trait d'humour pendant qu'il dépose son manteau et son sac à main dans le placard.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Je t'offre quelque chose à boire?" demande-t-il en passant la tête par l'encadrement de la porte de la cuisine.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Oui, je veux bien merci." lui réponds elle en balançant sa chevelure de l'autre coté pour se recoiffer.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><b>DRIIIIIIIIINNNNG</b> fait le four, il se précipite dans la cuisine et constate a travers la vitre que le plat n'est pas encore cuit, il relance la minuterie.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Il revient dans le salon avec deux verres et une bouteille de vin rouge.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">La discussion se déroule dans une ambiance chaleureuse, la gene de la rupture semble avoir totalement disparue et la complicité du couple retrouvé.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Petit à petit la bouteille se vide, la tension se relâche, regards et sourirent s’échangent, leurs visages se rapprochent pour s'embrasser quand l'alarme du détecteur de fumé retentit dans la pièce.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<b><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">DRRRRRIIINNNNNNGGGG</span></span></b></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Mince! C'est en train de brulé!" s’écrit-il en accourant en direction du four.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Il se saisie d'un gant thermique et d'un torchon puis ouvre la porte vitré pour en sortir le plat en moulinant dans les airs pour évacuer la fumé.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Derrière lui, sa femme l'enserre par la taille, fais glisser ses doigts sous son pulls et viens coller son visage contre son épaule.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Tu as changer de lessive ?"</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Non, j'ai mis une crème de corps."</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Toute excitée par ce "nouveau lui" qu'elle redécouvre ce soir elle l'entraine par la main dans la chambre.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Là, entreprenante elle retire lascivement ses vêtements devant son mari puis tout en l'embrassant, elle le déshabille, lui aussi.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Elle commence d'abord par sa chemise, puis détache sa ceinture, fait glisser son pantalon et jette un regard coquin dans son caleçon.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Un instant passe où elle reste sans bouger, les yeux figés sur l'entrejambe de Ludo.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Parcouru par un frisson de panique, il regarde à son tour et constate que son sexe n'ai pas en érection, pire que tout celui-ci semble comme atrophié.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Son pénis a rétrécit à tel point qu'il passerait pour un gros clitoris, une tumeur, une étrange appendice.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">C'est la dernière vague image qui lui revient en tête, après ça il ne se souvient de rien d'autre que l'agaçante sonnerie du réveil.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Le réveil est difficile - bouche pâteuse et regard embrumé - de ce cauchemars alcoolisé, un coma délirant marqué par un enchainement de situation aussi absurde que grotesque.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Il se lève de son lit et titube jusqu'aux toilettes.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Tout est là dans des proportions normales" pense-t-il à voix haute en soupesant ses testicules.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Heureux et soulagés il sifflote joyeusement en urinant debout et s’arrête un instant pour profiter du chants harmonieux des oiseaux troublés par celui de ses enfants chahutant dans la maison.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Il se dirige vers la cuisine, caresse la tête de ses enfants, embrasse sa femme et s'installe à table pour partager son petit déjeuner en famille. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"></span></div>
LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-28800536016280732432017-05-01T23:53:00.001+02:002020-04-20T14:36:19.908+02:00Clémence<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgFmZ8Mnvv24NfRWRBGOtpuBMfF2TKhED3BkaqVfq-iRYadLEndRpy9taKKAIeCcz8JB9DfzpvAViQSy1I8QmkWQmMyzR4xKtKsmnmTOG-LwiU7c8y0sbDK7MkNjJ77Lj5OFCNgsLv7uAQ/s1600/Cl%25C3%25A9mence+1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgFmZ8Mnvv24NfRWRBGOtpuBMfF2TKhED3BkaqVfq-iRYadLEndRpy9taKKAIeCcz8JB9DfzpvAViQSy1I8QmkWQmMyzR4xKtKsmnmTOG-LwiU7c8y0sbDK7MkNjJ77Lj5OFCNgsLv7uAQ/s640/Cl%25C3%25A9mence+1.jpg" width="426" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: x-large;">Clémence</span> </span></span></div>
<div style="text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ma petite Clémence, tu étais une fille ambitieuse jusqu'à aujourd'hui : des heures supp non payées à n'en plus finir, une rigueur et ponctualité à faire pâlir un horloger suisse, une tenue toujours impeccable assorti d'un sourire charmeur en toutes circonstances.<br />Et cela ne t'as pas toujours était bénéfique...car plus tu deviens compétente plus tu es indispensable et moins tu es considérée. <br />Ma bonne poire, à trop en faire cela te dessert.<br />Bienvenue dans le monde impitoyable du travail.<br />Pauvre Clémence, toi qui voulais juste être professionnelle.<br />Oui, il faut bien que quelqu'un s’apitoie sur ton sort et qui d'autres le ferait mieux que toi ? <br />Ne dit-on pas le travail est toujours mieux fait que par soit même?<br />Et au final tu as fait tout ça pour quoi ? La reconnaissance. Pour qui ? Un patron aussi ingrat que radin.<br />D'ailleurs, de lui parlons en...ce matin il a eu le toupet de te convoquer dans son bureau pour te présenter ta nouvelle chef.<br />Tu sais celle qui vient d'arriver et qui t'a piqué ta promotion.<br />Ce poste de responsable que tu attendais depuis si longtemps et qui ne viendra jamais.<br />Tout ça parce que ton boss sait aussi bien que toi que tu n'osera pas le lâcher, et encore moins saboter ton travail. <br />Ah ça non, tu es bien trop consciencieuse. <br />Pour cela tu peux t'auto-féliciter! Bravo, tu as tout gagné ma grande! <br />Enfin bon c'est normal d'être déçu, tu as manqué de cynisme et dans ce monde il en faut.<br />Regardes, plus tu es pourris mieux tu es servis, cette pouffiasse qui ne comprends rien au boulot et qui ne doit son job qu'a la mini jupe qu'elle a osé porter à son entretien d'embauche. Non mais sérieusement, qui fait ça ?<br />Si toute fois tu avais encore un doute, sur le bien fonder de ce monologue intérieur il te suffis de penser à ton ex.<br />Rappelles toi ce salaud qui t'as trompé avec la moitié de l'immeuble. Il a même essayé avec tes copines.<br />Là dernière fois que tu l'as croisé il roulait en Porsche Cayenne avec son heureuse petite famille. Deux enfants, appelés avec les prénoms que vous aviez choisis ensemble avant même que cette pouffiasse ne te le pique.<br />Si il y a bien une chose à retenir c'est que pour réussir soit tu fais la pute soit la cassos.<br />Bref, tout ça pour dire que tu as besoin de repos, de faire un break, de prendre du temps rien que pour toi, sinon c'est le burnout assuré! <br />Et tu le sais très bien avec les soldes qui arrivent précédés des sempiternelles ventes privés pas la peine de demander à pauser des vacances ou même un jour ou deux, la réponse tu la connais ce sera négatif!<br />Reste qu'à faire la cassos, puisque t'es congés seront refusés autant te faire porter pale.<br />La vrai question c'est : vaut-il mieux simuler ou faire en sorte de vraiment tomber malade ?<br />Envisageons toutes les possibilités : embrasser des gosses dans une crèche ; lécher la cuvette des toilettes d'une aire d'autoroute ; sucer un clodo ; (Est ce que cela ferait il de moi une pute même si celui-ci est dans l'incapacité de me payer?!) manger un kebab ;<br />En effet tout cela n'est pas très engageant surtout pour une hypocondriaque comme toi.<br />Tu devrais plutôt opter pour la simulation, entre nous ce n'est pas comme si tu n'avais jamais pratiqué cet art subtil. C'est même avec un certain talent que tu t'y adonnée avec ton ex.<br />Là ce sera différent, c'est un médecin que tu vas devoir tromper, un spécialiste, quelqu'un qui se base sur des phénomènes physiques et pas seulement sur tes dires.<br />Il est loin le temps ou il te suffisait de mettre le thermomètre en contact avec une ampoule chaude pour faire croire à ta mère que tu avais de la fièvre pour ne pas aller à l'école.<br />Quand il te demanderas la raison pour laquelle tu as prise rendez vous tu lui répondra que depuis hier soir tu as des nausées, que des crampes abdominales ton empêcher de dormir et fait vomir 3 fois.<br />Bon et si vraiment tu veux être sûre d'être convaincante pourquoi ne pas lui parler de tes diarrhées?<br />N'oublie pas de venir à jeun, aspire de l'air en grande bouffées suffocantes pour faire des rots de vomis, en plus de te donner une haleine nauséabonde cela fera aussi pleurer tes yeux. Bien sur, viens sans t'avoir brosser les dents sinon cela annulerait tout l'effet.<br /><br />Petites astuces de grand-mère : (bien que grand mère n'ai pas eu à faire cela, elle n'avait pas le droit de travailler à son époque) <br />Celle-ci tu l'as trouvé sur internet (il y a tout sur internet sauf un mec pour toi)<br />- Pour un teint pâle : utilise de l'anticerne vert que tu étales sur ton front et tes joues et n'oublie pas de faire le cou. N'abuses pas du subterfuge sinon cela sera flagrant.<br />- Pour des yeux larmoyants : appliques une petite quantité de dentifrice sur tes paupières inférieures pendant environ trois minutes pour avoir la sensation que tes yeux brûlent. <br />C'est marrant toute cette préparation pour 3 fois rien, tu ne vas quand même pas faire le casse du siècle.<br /><br />Pour les arrêt maladies les tarifs sont les suivants : <br />- une Gastro : de 2 à 3 jours<br />- un mal de dos : 7 jours mais dans ce cas là impossible de justifier le fait de sortir de chez soit.<br />- pour dépression : de 3 semaines et jusqu'à 1 mois dans ce cas là j'ai peur de ne pas être aussi bonne actrice.<br />Rester raisonnable, c'est ce que tu as choisi en optant pour la gastro.<br />La porte de la salle d'attente s'ouvre, le médecin dans son ensemble classique blouse blanche lunette sur le nez, couronné par sa calvitie appelle ton prénom et t'invite à le rejoindre.<br />Sorti de ta somnolence que tu feignais la tête appuyée sur ta main, tu avance lentement et avec difficulté jusqu'à son cabinet. <br />Il s'installe au siège derrière son bureau, tu t'assoie en face de lui et là commence ta plaidoirie. Que le spectacle commence!<br />Ton speech parfaitement roder grâce à tes nombreuses répétitions préalable devant le miroir te permet de passer à l'étape suivante : l’auscultation.<br />Et là, comme étourdie, tu te lève lentement de ton fauteuil, chancelante, une main appuyé sur son bureau pour t'aider à garder l'équilibre.<br />Tu te diriges à petits pas vers le lit médical bordé de papier saupalun, enlèves les 3 couches de vêtement pour te donner chaud et rendre ta peau moite de sueur et simuler la fièvre. <br />Soudain, tes épaules se hausses, comme si tu étais parcouru par un frisson et c'est la tout le but.<br />Il passe le bout métallique et froid de son stéthoscope sur ta poitrine et dans ton dos, s'arrête, écoute dans son appareil, te demande de respirer plus fort puis le retire.<br />Tandis qu'il retourne à son bureau pour rédiger une ordonnance, tu te rhabilles, lentement. Toujours.<br />Une fois qu'il te remet l’arrêt de travail retiens toi de sourire, fais-le intérieurement à la place tu hoches la tête, dis merci docteur et le tour est joué!<br />Mais contre toute attente, celui-ci te donnes une deuxième ordonnance, sur un ton qui se veut être rassurant mais qui cache mal son inquiétude celui-ci te conseille de faire des examens complémentaires plus poussés avant de reprendre le travail et de revenir le voir car cela pourrait être plus grave qu'il n'y parait.<br />Sur le coup, tu crois à une blague, il te fait marcher c'est certain, sauf que lui a l'air meilleur acteur que toi.<br />Tu as envie d'avouer la supercherie, lui dire que tout ça n'était que de la comédie dans le seul but de te faire prescrire un arrêt maladie.<br />Seulement voilà, tu es prise au piège de ton propre mensonge, dans les rouages d'un engrenage qui est hors de ton contrôle.<br /><br />"Écoutes, tu n'as pas à t'inquiéter. Tu viens de mettre un pied dans la trentaine! Tu es un peu fatiguée voila tout! Et tu va avoir quelques jours de repos bien mérité! Youpie!"<br />En rentrant chez toi, tu jubiles du tour que tu as brillamment orchestré mais la saveur de la victoire à comme un arrière gout amer et rance.<br />Fais toi couler un bain ma grande, sers toi un grand verre de vin rouge et détends toi. Profites du moment.<br />A toi la grasse mâtiné et 3 journées entière à te goinfrer de chocolat en matant des séries, tout en trainant sur Tinder.<br />D'ailleurs, ça fait un moment que tu n'as pas eu de match.<br />En même temps toutes tes affinités sont inactives depuis un moment, à croire qu'ils ont trouvé ce qu'ils cherchaient et quand tu fais une recherche de nouvelle personnes à proximité, rien n'apparait comme si tu étais au beau milieu d'un désert ou de la Creuse.<br />Ici, personnes ne vous entendra pleurer. <br />Tout bien considéré, la fin du film Alien le huitième passager où Helen Ripley se retrouve seule a dériver dans l'espace avec son chaton ça te ressemble tellement.<br />En même temps, tu ne peux t'en prendre qu'à toi même ta description n'est pas très ragoutante et tes photos...<br />Que dires de tes cheveux aux fourches sèches (tu devrais retourner chez le coiffeur si tu n'en avais pas une peur panique) ton acné juvénile qui te poursuit à bientôt la trentaine (la dermato appelle ça une rosée moi j'appelle ça se faire baiser!) tes cernes qui trahissent quand même ton age (une momie adolescente?), tes hanches de femmes enceinte (on dirait que tu viens d'avoir des quadruplés!) et ton menton de dindon.<br />Soyons honnêtes tu n'es plus de première fraicheur.<br />Avec pas moins 6237 femmes en île de France pour seulement 5837 hommes, tu n'es plus dans la course.<br /><br />Deux jours entier à trainasser en pyjama et te goinfrer devant des séries. Un seul constat s'impose : on se fait chier à la maison. <br />Tu sais quoi ? T'aurais du tenter la dépression, au moins comme ça tu serais partie en vacances.<br />Dommage que tu aies trop peur de l'avion...et puis si l'inspection de la secu passais te voir tu étais mal.<br />Quel vie de merde, c'est ce que tu pense et tu t'ennuie tellement que que tu te suiciderais bien si tu n'étais pas aussi lâche.<br />Oui, tu as raison reste raisonnable. Il ne faudrait pas abusé de la situation.<br /><br />Depuis que tu avais vu ton médecin, tu ne parvenais plus à avoir l'esprit tranquille, tu y pensais sans cesse. <br />Et si il disait vrai ? Si le pire scénario se réalisait?<br />Toi qui ne tombe jamais malade, qui ne va chez le médecin qu'une fois par an, ce serait le comble de l'ironie, ce serait totalement insensé.<br />Toute cette attente de tes résultats du laboratoire d'analyse pour qu'une fois que tu les aies sous les yeux, tu ne parviennes à les décrypter. <br />Ce ne sont que des termes médicaux et des chiffres qui échappes à ta logique.<br />Heureusement la secrétaire de ton médecin t'appela pour te demander de venir au cabinet.<br />Comme d'habitude ce cher docteur t'ouvrit la porte mais cette fois il dégagea un siège et te conseilla de t'assoir. <br />Il avait ce sourire gêné accompagné de ce regards fuyant qui te rappelais celui de ton ex, le jour où il t'as largué. <br />Et quand il a enlevé ses lunettes et croiser ses doigts, là à ce moment précis tu as compris que cela ne présageais rien de bon.<br />"Les résultats indique que vous êtes très probablement atteintes de la Myofascite à macrophages. <br />Bla bla bla...C'est une maladie dégénérative très rare, il n'y a que seulement 1000 cas connu en France. Mais ne vous inquiétez pas...bla bla bla" T'as-t-il dit dans un flot de paroles voulant noyer tes sanglots.<br />A l'entendre, avec son ton complétement détaché, lisant les analyses d'un air serein on pourrait penser que cela concerne un autre patient, qui serait dans une autre pièce.<br />Il continua de lire tes analyses d'un air serein face à toi, ignorant ta stupéfaction comme si tu étais déjà morte et enterrée.<br />Ton sang bouillonna dans tes veines jusqu'à embuer tes yeux, des torrents d'insultes se déversèrent dans ton esprit sans parvenir à franchir le barrage de tes lèvres sellés par la bienséance.<br />C'est à ce moment précis que ta vie bascula, tout te revint en pleine gueule, comme submergée par une grosse vague émotionnelle.<br />Un tsunami de regret dans lequel tu te noya.<br />Toutes ses séries que tu ne verras pas entière, tout ses livres que tu ne pourra lire, le mari, les enfants et le chien que tu n'auras pas, de même que la mignonne petite maison en banlieue et les vacances à la Baule.<br />Et que vont devenir ta collection de mug et de vernis à ongle???<br />Si jusqu'à maintenant tu n'avais pas vécu en touriste de propre vie, allant jusqu'à même te parler comme une personnes extérieure, tu n'aurais pas de regret.<br />Je le savais le temps m'étais compté (et que je le veuille ou non) désormais je ne pourrais plus conjuguer ma vie au futur, ni même au conditionnel mais seulement au subjonctif présent.<br />A moins que je me ressaisisse.<br />Oui, je prend ma vie en main, je fait ce que je veux. Ici et maintenant, je ne suis plus sage, ni gentille, fini la bobonne de service.<br />Marre de répondre aux désirs des autres sans jamais être à l’écoute des miens.<br />Si demain...Je veux faire avant :<br /><br />- <i><b>Emprunter à plein d'organisme bancaire pour des crédits à la consommation le plus possible.</b></i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Je pousse mon chariot rempli à ras bord des allées jusqu'aux caisses sans visibilités, le monticule de gadgets et de vêtements s'élève au dessus de moi.<br /><br />- <i><b>Faire du shopping dans l'avenue Montaigne.</b></i><br />C'était la suite logique non?<br /><br />- <i><b>Remplir mon frigo uniquement avec du chocolat et du vin rouge.</b></i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Le livreur de Nicolas et Léonidas ont halluciné sur les quantités, ils m'ont même fait un prix de gros!<br /><br />- <i><b>Regarder tout ses putains de films dont tout le monde parlent tout le temps!</b></i><br />The Fountain, American Psycho, The machinist, Usual Suspects, The Game, L.A Confidential...<br />C'est vraiment comme ça que je compte passer mes derniers jours ? En me goinfrant devant des films dans mon canapé?!<br /><br />- <i><b>Mettre une tenue que j'ai acheté et n'ai jamais osé porter.</b></i><br />Toutes ses paires de talons qui prennent la poussière dans mon placard, ses robes sous cellophane dans mon armoire qui portent encore l'étiquette du prix et que je n'ai jamais mis. <br />Pourquoi ? Par manque de confiance en moi très certainement.<br /><br />- <i><b>Se bourrer la gueule, rentrer en boite seule et ressortir accompagnée.</b></i><br />Ou scénario alternatif : se bourrer la gueule, se faire refouler d'une boîte minable, se faire ramasser par les flics, finir en cellule de dégrisement.<br />Arrivée un peu pompette mais suffisamment parfumée pour ne pas attirer les soupçons du videur.<br />Et puis dans cette tenue, il m'aurait quand même laissé rentrer quoiqu'il arrive. Ce soir je suis trop bonne! Oui, l'alcool aide beaucoup à améliorer mon estime personnelle.<br />La boite est remplie...de gens du boulot. C'est le dernier endroit où j'aurais voulu me retrouver avec eux.<br />Je ne peux les tenir à l'écart bien longtemps avec leurs regards compatissants, leurs tapent sur l'épaule et pour les plus hypocrites le câlin.<br />1 semaine d’arrêt maladie c'est normal, 2 encore acceptable mais au bout de plus de 3 semaines tout le monde se fait une idée très claire de ton état.<br />Avant je n'aurais pas oser boire autant devant eux alors que je suis en congés maladie et surtout en sachant que mes moindres faits et geste lors de cette soirée sont épiés, rapportés et critiqués.<br />Maintenant de tout ça, je m'en fou.<br />C'est peut être la dernière fois que je les vois, qui sait.<br />Je vais au comptoir pour me faire payer un verre par une connaissance de travail qui m'as pris en pitié quand je tombe nez à nez avec Thomas.<br />Thomas, c'est mon crush depuis un moment déjà. Il bossait dans la galerie marchande, le magasin de lunette en face de ma boutique.<br />On se voyait tout les matins, on se faisait un coucou pudique de la main sans jamais oser s'approcher ou s'adresser la parole, juste du contact visuel rien de plus.<br />"Salut Clémence, ça va?" Il connais mon prénom, j'en déduis qu'il s'est renseigné sur moi auprès de nos relations communes.<br />C'est bon, je me lance, m'avance vers lui et prends mon courage à deux mains que je lui enserre autours du cou pour lui faire la bise. Rien à perdre et plus rien à espérer.<br />"Ça fait un moment que je t'ai pas croisé au magasin!" me lance-t-il par dessus le son de la musique et je lui réponds que "j'étais en vacances!".<br />A mon teint pale il s'interroge et je le devance en ajoutant "à Oslo, c'est superbe." <br />Sans jamais se lâcher du regard on continue de siroter nos verres, il m'en paie un autre, on danse, on boit, on fume des clopes jusqu'au matin.<br />Et quand je regarde mon téléphone pour commander un Uber, Thomas me propose de me ramener.<br />Devant chez moi on s'embrasse et bien que j'aimerais le faire monter avec moi il suffit que je pense une seconde à tout le bordel que j'ai laissé dans l'appartement pour oublier cette option.<br />Afin de ne pas le frustrer de trop, je l'embrasse sensuellement et tout gentleman (patient et compréhensif) qu'il est, repart avec la promesse de me revoir le soir.<br />Et c'est ce que nous faisons et tout se passe à merveille, le sexe, les discussions et les fou rires entre chaque rapports et même la nuit, endormi l'un contre l'autre.<br />Je poursuis ma liste :<br /><br />- <i><b>Faire mon baptême de l'air et du saut en parachute.</b></i><br />Après mette envoyer en l'air je n'ai plus le vertige maintenant, j'affronte mes peurs. Et puis si il s'écrase, j'ai mon parachute! Et puis si mon parachute ne s'ouvre pas?!<br />Trop tard, l'instructeur m'a déjà envoyé par dessus bord sans prévenir. C'est un peu une métaphore de ma vie, de mon état de santé.<br />Vu du ciel, tout est si petit et c'est étrange comme la descente semble rapide et lente à la fois.<br />Dans notre chute nous traversons les nuages, nos corps secoués par le vent quand d'un coup nous planons paisiblement et je ne peux m’empêcher de penser à l'éventualité d'une place pour moi là haut.<br />Sur la terre ferme, bien que ravi je sens que l'expérience m'a éprouver physiquement.<br />Je ne saurais dire si c'est le choc du changement d'altitude, l'enchainement de soirées arrosées sans beaucoup d'heures de sommeil ou les symptômes clinique de la maladie qui s'accentue sous l'effet de tout ça.<br />Assailli de douleurs musculaires et articulaire, fiévreuse et barbouillée.<br />Je me sent toute faible d'un seul coup, à la limite du malaise vagal, mes sens se troublent. La dernière pensée que j'arrive à formuler dans mon esprit et la suivante : "je dois voir le médecin" et puis soudain le trou noir.<br />Quand je me réveille je suis dans un camion de pompier en direction de l’hôpital.<br />Monter à l’intérieur de l'un de ses engins, j'en avais toujours secrètement rêver mais ce n'était pas sur ma liste.<br />A l’hôpital un médecin des urgences m’ausculte tandis que je lui explique ma situation.<br />Dés le lendemain, j'ai rendez-vous avec un spécialiste. Le docteur <br />Celui-ci m'explique que la maladie passe par 3 stade : <br />Le premier étant appelé « de précarité » qui associe des troubles physiques et neurocognitifs invalidants, le deuxième un état « de décharge » ou d'incapacité fonctionnelle totale par perte de l’éveil et le troisième et dernier l'état « de grâce », une bouffée de rémission proche de l’état sain.<br />Suite à quoi il me fait un court monologue pour en venir au fait que cette maladie est actuellement incurable mais...et il y a toujours un "mais", il existe un traitement expérimental qui est actuellement à l'étude auquel il me propose de participer.<br />Bien entendu, rien de tout ça n'est gratuit et si les résultats ne sont pas garantis ils sont selon lui très encourageant.<br />La question qui se pose à moi maintenant est la suivante : A quoi bon me rajouter plus de médicaments que je n'en prends déjà en sachant pertinemment qu'ils ne vont pas me guérir?<br />Car je ne suis pas dupes, je sais comment ça se passe ces phases de test médicamenteux.<br />Au mieux ce sont des placebos, au pire ils développent des effets secondaires indésirables ou comment finir plus mal que je ne le suis déjà.<br />Je ne vois pas l’intérêt, pas me concernant en tout cas, il est seulement celui des firmes pharmaceutique de m'utiliser comme cobaye non rémunéré. L'exploitation de la détresse et du désespoir des plus misérables.<br />Aussi, je pourrais me dire que je n'ai rien à perdre mais en fait si, le temps m'est compté et c'est pour ça qu'il faut que je continue ma liste :<br /><br />- <i><b>Se faire tatouer</b></i>.<br />Je choisi un motif plutôt original, quoique morbide, ma date de naissance et de mort, mon épitaphe quoi.<br />Il est situé dans le haut de mon dos, prés de la nuque, caché par mes cheveux.<br />Par contre il faudra éviter la levrette avec Thomas.<br />Mince! je n'y avais pas pensée, je le vois demain...Comment vais je faire pour cacher ça?!<br />J'ai une idée, consulte la suite de la liste ma grande!<br /><br />- <i><b>Faire de nouvelles expérience sexuelle</b></i> : le jeux SM.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Revêtue d'une combinaison latex, je l'attends sur mon canapé. <br />Intrigué quoique surpris, il se prend au jeu et nous baisons sur fond de musique techno industrielle.<br /><br />- <i><b>Se faire dire la bonne aventure, tirer les cartes, prédire l'avenir dans le mar de café par une medium</b></i> :<br />"Je vois un futur radieux, oh vous allez avoir une belle et longue vie." Sans déconner, genre, sérieusement ? Elle se fout de moi, c'est ça ? <br />J'aimerais la payer avec des faux billets si je le pouvais, elle n'y verrait rien avec ses lunettes à triples foyer. Le comble pour une voyante!<br /><br />- <i><b>Diner dans un restaurant 5 étoiles.</b></i> </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Je donne rendez-vous à mes 3 meilleures copines et à Thomas (étrangement pour lui c'est moi qui invite) au restaurant gastronomique étoilés, la Cascade dans le 16eme arrondissement.<br />Après de rapide présentation de Thomas à mes copines, nous prenons place sur les chaises aux dossiers de velours dans ce décors historique, sous les dorures et moulures des hauts plafonds, à la lueurs des lustres de cristal et des chandeliers qui partout se reflète dans les miroirs de ce pavillon somptueux du Second Empire.<br />Le serveur vient prendre notre commande, accompagné du sommelier qui débouche une bouteille de champagne avant d'en remplir les flutes de cristal et de l'a déposé dans le sceau en argent.<br />Et je lève mon verre pour porter un toast et rien ne vient, je voulais leur révéler ma maladie, la vrai raison de leur présence ici avec moi mais je suis incapable de le faire en regardant leur mines réjouies s'attendant certainement à une bonne nouvelle.<br />"Clémence??? Tu voulais nous annoncer quelque chose? Pourquoi nous as tu réunis ce soir?"<br />A cet instant précis je me dis en mon fort intérieur que j'aurais certainement dû choisir un autre restaurant, la tour d'argent ou le Jules Verne par exemple au moins j'aurais pu me jeter du haut du 2eme étage de la tour Eiffel<br />Manon donne un coup de coude à Charlotte qui vient de prendre la parole en ajoutant "Oui, je pense que c'est pour nous présenter Thomas..."<br />Déstabilisée, je ne trouves qu'a bafouiller "Aussi, oui, oui, enfin non, non mais voila...j'ai...j'ai..."<br />"Tu as ????" ajoute Charlotte en avançant le menton, le coup tendu en avant.<br />Inspirant profondément je réponds "J'ai...gagné au loto."<br />"Je suis tellement contente pour toi!!!" s’esclaffent Manon et Zoé!<br />Charlotte visiblement peu convaincu par mon annonce fait mine d'être heureuse pour moi et se mue (je la connais si bien) dans un silence suspicieux.<br />Avant de quitter le restaurant, nous sortons fumer sur la terrasse.<br />Je demande une cigarette à Manon, qui bien qu'hésitante me la donne quand même. Ma santé et le cadet de mes soucis maintenant que mes jours sont comptés.<br />Incrédule Charlotte m'interroge "c'est quoi ce tatouage que tu veux pas nous montrer? Et depuis quand tu t'es mise à fumer? Qu'est ce qui t'arrive Clémence? Tu nous caches quelques chose?!<br />"Tu ne peux pas te contenter d'être heureuse pour moi ? Il faut toujours que tu sois jalouse, c'est dingue ça quand même!" je rétorque une dernière fois avant de lui dire au revoir froidement en réfrénant mon envie de pleurer.<br /><br />- <i><b>Jeter une bouteille à la mer</b></i>.<br />Ivre et mélancolique je me pose sur les quais avec une bouteille de champagne à la main.<br />Je bois au goulot et m'en renverse la moitié dessus. <br />Thomas m’enlace, me couvre les épaules avec son manteau.<br />Sur un petit bout de papier qui trainait dans mon sac à main j'écris "à l'aide" en fredonnant les paroles d'une chanson de Balavoine (j'aurais pu penser à la chanson de Police mais ne connaissais pas les paroles) puis introduit le message de détresse dans la bouteille de verre que je referme et jette dans la Seine.<br />Maintenant je suis trop ivre pour bouger un petit doigt, pour éviter que ma tête ne tourne je ferme les yeux jusqu'à m'assoupir dans ses bras.<br /><br />- <i><b>Dormir sur une plage</b></i>.<br />Avec Paris plage ça marche quand même non ?<br /><br />- <i><b>Un baiser romantique sous la pluie.</b></i><br />Une goute me tombe sur le front, une deuxième dans le coup, une autre sur le poignet comme des baisers déposés par les dieux. <br />Thomas me soulève à bout de bras, me porte pour me mettre à l’abri et de mes mains je penche son visage sur le mien et l'embrasse les yeux mis clos, tout deux transportés dans une scène de cinéma dont nous sommes les héros.<br />Je le sais ce sera nos adieux, je n'ai pas la force de lui dire alors je lui fait comprendre corporellement.<br /><br />- <strike><i><b>Tomber amoureuse</b></i></strike></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br />- <strike><i><b>Aller à las Vegas</b></i></strike></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br />- <strike><i><b>Se marier </b></i></strike><br /><br />Je commence à m'attacher à lui et lui aussi, nous n'avons pas d'avenir ensemble. Il faut que je prenne de la distance au sens propre comme figuré.<br /><br />- <i><b>Voyager dans un pays étranger</b></i> : destination le Pérou!<br />Pourquoi ? Pourquoi pas tiens!<br />A peine arrivé à Lima que je suis déjà malade.<br />Je ne serais dire si c'est encore un symptômes de la maladie ou la tourista mais je suis cloué au lit.<br />Incapable de quoique ce soit, je suis dans un état végétatif, de somnolence quasi permanent.<br />Pour moi le séjour se résumera aux allez retour entre le lit et les toilettes dans la chambre d’hôtel.<br /><br />- <i><b>Escalader une montagne </b></i>: <strike>Mucha Picchu</strike></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Retour aux pays, ça évitera à ce qu'on fasse rapatrier ma dépouille car je le sais la fin approche...<br />En cherchant rapidement de l'inspiration sur internet, j'ai tapé bucket list, to do list et things to do before dying.<br />C'est dingue le nombre de résultats que j'ai obtenue, bon c'est sur des gens qui meurent y en tout les jours et c'est pas ça qui manque mais quand même.<br />Adopter un chien à la SPA (et qui va s'en occuper après?!), manger un truc que tu n'aimes pas (ben voyons, et pourquoi pas une tarte au caca non?), <br />donner ton sang (si je suis mourante/atteinte d'une maladie incurable c'est pas très malin), se faire enfermer dans un caisson d'isolation sensorielle (pourquoi le cercueil avant l'heure fatidique!).<br /><br />- <i><b>Se faire un lavement</b></i> <b>:</b> (en prévision du décès, c'est jamais trop classe de se chier dessus en mourant)</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Pour ne pas reproduire l'épisode de la tourista au Pérou!<br />Je me sens libre, soulager d'un poids, parce que je sais que je vais partir, quand et comment. Ne laissons pas durer le suspense plus longtemps...je vais me pendre.<br /><br />- <i><b>Jouer tout son argent en Bourse et tout perdre.</b></i></span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Je lègue mes dettes à mon banquier.<br /><br /><i><b>- S'excuser pour ses erreurs et dire aux êtres chers qu'on les aimes.</b></i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">J'appelle ma mère, étant à moitié sourde je suis certaine qu'elle ne répondra pas au premier appel.<br />Ensuite c'est au tour de mes amies je profite pour les appeler pendant qu'elle travaille afin de tomber directement sur leurs répondeurs.<br />Puis, celui que je redoute le plus, le numéros de Thomas.<br />La voix tremblotante et l'esprit embrumé j'enregistre mon message d'adieu sur son répondeur. <br />Non sans peine je lui fait par de mes sentiments, de mes rêves avortés, toutes ces choses que j'aurais aimé partager avec lui qui seront à jamais des regrets. Nous nous sommes connus trop tard, je suis partie trop tôt.<br />Et il reste encore une personne que j'aimerai prévenir : mon patron, que je j'invite copieusement à aller se faire enculer par un régiment de lépreux sidaïque.<br /><br />- <i><b>Se déconnecter des réseaux sociaux et de son téléphone pendant 24h.</b></i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Tout arrêter pour apprécier les petites choses de la vie.<br />La tête toujours baisser vers cet écran je relève enfin les yeux vers le ciel.<br /><br />- <i><b>Regarder les étoiles.</b></i><br />En général, sous le ciel parisien on a pas souvent la chance de le faire à cause de l'éclairage urbain et de la pollution. <br />Je me surprend à prier, cela ne me ressemble pas et peut être que c'est la certitude de ma mort prochaine qui motive cet élan spirituel.<br />On sait pourquoi les églises sont remplies de personnes âgées. <br /><br />- <i><b>Regarder le levé du jour.</b></i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Éblouie par le crépuscule, émerveillé par la vue que m'offre les toits parisiens sur cette ville qui s'éveille.<br />Je ne peux m’empêcher de rallumer mon téléphone, une dernière fois.<br />D'abord pour prendre une photo. Pourquoi? Je ne sais pas. Après tout je ne pourrais pas la re-regarder plus tard. Voila un bien étrange réflexe qui me reste de mon ancienne vie.<br />L'écran affiche 4 messages en attente sur mon répondeur que je n'écouterais pas tout de suite, je dois d'abord me préparer.<br /><br />- <i><b>Rester éveillé 24h.</b></i><br />Malgré cette nuit blanche sans dormir je me sens en pleine forme.<br />J'en oublierais presque ma maladie et la semaine dernière.<br />Surement est-ce l'état de grâce précédent la mort qu'évoquait le médecin, cela veut dire aussi qu'il ne me reste que peu de temps pour...<br /><br />- <i><b>Choisir ma mort.</b></i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">En tirant la corde pour tester sa résistance je me rappelle que c'est justement les poutres apparentes qui m'avait séduite en premier lieu lors de la visite de l'appartement.<br />Les pieds sur le dossier de la chaise, j'enfile la corde autours de mon cou, active la fonction bluetooth de mon téléphone, compose le numéros du répondeur et met le son a fond.<br />Pour ne pas regretter et m’empêcher de mettre un terme à ce que je m’apprête de faire, je balance le téléphone sur le canapé, de façon à ce qu'il me soit hors de porté. <br />Allez, courage. <br />Je dois me rappeler que j'ai cette chance d'avoir le choix que d'autres n'ont pas.<br />La voix pré-enregistré de la messagerie retentit.<br />D'abord c'est ma mère que j'entends, sa voix aimante chargé d’inquiétude à croire que l'alarme de son instinct maternel s'était déclenché, qui me demande de la rappeler au plus vite.<br />En deuxième ce sont mes meilleures amies, Charlotte, Manon et Zoé qui toutes les trois me proposent de passer me voir et de se faire une soirée pyjama, prétexte habile pour s'assurer que je ne fasse pas une bêtise.<br />Le message de Thomas est un véritable crève cœur, il me fait une déclaration d'amour larmoyante ou je ne peux m’empêcher de pleurer avec lui.<br />Cela me donne la force nécessaire pour passer à l'acte alors que le quatrième et dernier message commence...<br />"Bonjour mademoiselle Padilla,"<br />je m'attend a ce qu'il s'agisse de mon patron, histoire de me conforter un peu plus dans mon choix mais à ma plus grande surprise je ne reconnais pas sa voix et cela viens se confirmer par ce que j'entends là :<br />"C'est le docteur Youness, je vous appelle pour vous annoncer une nouvelle qui devrait je pense vous réjouir.<br />Évidemment j'aurais préféré vous donner rendez-vous mais comme il est important que vous le sachiez au plus vite, je ne fais durer le suspens plus longtemps.<br />Il semblerait que vos résultats d'analyse aient été malencontreusement échangé avec celui d'une autre patiente en d'autres termes vous êtes en parfaite santé.<br />Dans notre jargon on appelle ça la Clémence médicale." dit il avec un sourire perceptible même à travers le téléphone avant de reprendre "Je vous laisse contacter mon cabinet pour effectuer une nouveau examen afin de confirmer tout cela. Bonne journée mademoiselle Padilla."<br />Abasourdie, autant par ce rebondissement que par l’afflux sanguin dans ma tête augmentant sous la pression qu'exerce la corde serré sur mon cou.<br />J'essaie alors de me décrocher tant bien que mal, tâtonnant dans le vide du bout des pieds, cherchant désespérément le dossier de la chaise.<br />En baissant le regard je vois qu'elle est tombé par terre et comprends que je ne peux rien faire, ni atteindre mon téléphone pour décrocher ni quoique ce soit pour m'accrocher. <br />Cette fois, je suis prise à mon propre piège.</span></span></div>
LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-54562894713396633672017-04-01T00:01:00.000+02:002020-04-20T14:38:41.026+02:00Cruauté Ordinaire<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjDmnIe3u8wZ1aDW7rKQp4lkKh0cptMWc7LUok9gVkFf1L82uVThMfAknfxn8HX_TTYXlDhRAUuMqa1sVVCP4dn3H3yJEyWeadGb0VZALMWVhC7qUcE3ydGyuNnrkLyrCyGWzUxPWEyJBw/s1600/Cruaute%25CC%2581+Ordinaire+1bis.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjDmnIe3u8wZ1aDW7rKQp4lkKh0cptMWc7LUok9gVkFf1L82uVThMfAknfxn8HX_TTYXlDhRAUuMqa1sVVCP4dn3H3yJEyWeadGb0VZALMWVhC7qUcE3ydGyuNnrkLyrCyGWzUxPWEyJBw/s640/Cruaute%25CC%2581+Ordinaire+1bis.jpg" width="426" /></a></div>
<div style="text-align: center;">
<h2>
<b><span style="font-size: x-large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Cruauté Ordinaire</span></span></b></h2>
<h2>
<b><span style="font-size: x-large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"> </span></span></b></h2>
</div>
<div style="text-align: center;">
</div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Avec patience, il guette sa proie, attend que celle-ci s'isole d'elle même, échappe un instant à la vigilance de ses parents pour l'enlever.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Soudain un coup de feu retentit derrière la mère de famille, résonant entre les arbres de la foret.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Et puis un cri, des gémissements apeurés qui lui viennent comme un murmure porté par le vent.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Des supplications.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">La détresse affole la mère qui mené par un sentiment viscéral perd momentanément toute lucidité devant la scène de torture qui se déroule sous ses yeux.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">L'homme d'une entaille experte au niveau du front, par de violents <span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">à-</span>coups retire la peau pour s'en faire un manteau de celui qui n'est guère plus âgé qu'un nourrisson. <span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">D</span>épecé vivant. <span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Écorché</span> vif. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">A la vue de son enfant blessè, elle en oublie la présence de la palombière et accoure enragé telle une louve allant à la rescousse de son <span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">louveteau</span>.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Nous le savons, l'instinct maternel n'est pas propre à l'humain, c'est une chose commune à toutes les espèces.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Hélas, il est trop tard quand le piège se referme sur elle, des dents métalliques sortent du sol, enserrent ses membres, transperçant sa peau jusqu'à en meurtrir sa chair.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">En sifflotant tranquillement, il ramène sur son dos les trois corps. L'enfant et la mère enceinte.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Une véritable aubaine pour le tortionnaire, cela lui évitera de la farcir pour <span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Thanks</span>giving.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Derrière lui il laisse une trainée de sang, remplissant sur son passage le sillons fait de traces de griffes par ses précédentes victimes, l'horrible balisage menant à son antre.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Une jolie maisonnette de campagne, au charme rustique, de laquelle s'échappe par la ho<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">tte<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"> </span>de la chemin<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">é </span></span>un petit nuage de fumé.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Il enlève ses bottes avant de rentrer, dépose son gibier sur la table de la cuisine ou sa femme est occupée à nettoyer distraitement les légumes et l'embrasse tendrement sur le front avant de passer dans le salon.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Toute dévouée à sa tache elle ne se pose pas de question quand son tablier est maculé de sang.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">La cuisine c'est pour elle un moment de relaxation quand de ses mains si fine et délicate elle coupe, découpe, éventre, évide, <span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">éviscère</span>, égorge, étripe gracieusement les carcasses qui étaient autrefois des êtres vivant sensibles, de chair et d'esprit.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ça pourrait très bien être des gens que vous connaissez, parents, enfants, cousins, amis, voisins ça pourrait être un des vôtres.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Elle hésitait entre deux recettes pour le repas de ce soir.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">La première,<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"> </span>façon Armoricaine incluant une cuisson par ébouillantement ou la seconde et c'est le plat préféré de son mari : la blanquette.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Pour se faire elle commence par éplucher, peler les carottes, les échalotes, hacher un oignon et les blancs de poireaux.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ensuite elle coupe la viande en morceaux et là met dans une casserole rempli de lait maternel et la fait cuire à feu doux. Comme si elle lui donné le bain.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">La cuisson au lait a pour vertu de rendre la chair du nourrisson plus onctueuse, moelleuse.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Au simple crépitement de la flamme de la gazinière, experte, elle reconnait lorsque ébullition commence.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ensuite elle ajoute les légumes et les aromates puis laisse mijoter une heure et demie. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Afin de s'assurer de la juste cuisson de la chair, elle l'a pince entre ses doigts pour s'assurer qu'elle se désagrège aisément.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Découper un bébé en morceau et le faire cuire dans le lait de sa mère, c'est cruel et sadique pensez-vous. Cependant, Goutez-le, voyez comme c'est succulent. Un délice n'est<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">-</span>il<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">-</span>pas!</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Bien sur, ce n'est pas une recette "cacher" mais dans le meurtre on est loin des considérations religieuse voyez-vous.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Elle débarrasse son plan de travail, véritable charnier et donne la carcasse sanguinolente à son chien.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">La minuterie du four sonne, la ménagère passe la tête dans l'encadrement de la porte et se délecte d'un "Le diner est prêt mon chéri."</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Attablé, serviette autour du coup, couverts en main il attend que le plat soit servi dans cette salle à manger à la décoration pittoresque.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sa tapisserie aux motifs jaunis et craquelés par le temps éclairé par la lueur de la cheminé sous le regard figé par l'horreur des têtes de ses victimes empaillés accroché aux murs. Ses trophées de chasse.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Le grincement strident de ses couverts sur la faïence joue une étrange mélodie qui ne serait pas sans rappeler le thème musical d'un film d'horreur.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Il mâche généreusement, bouche ouverte, un sourire satisfait sur le visage, échangeant un regard malicieux avec son épouse.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Glouton, il pique avec sa fourchette un nouveau morceau sans avoir fini d'avaler la précédente bouchée. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Puis il tape du poing sur la table, comme cela lui arrive souvent de faire quand il trouve cela vraiment bon.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">C'est pour cela que dans un premier temps sa femme ne s’inquiète pas. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Il essaie de tousser une première fois, tente d'inspirer de l'air et réalise qu'il commence à s'étouffer.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Malgré ça, elle ne réagit pas mais lève la tête dans sa direction en lui demandant si le plat n'est pas trop chaud.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Face à son incapacité à répondre elle ne comprends toujours pas qu'il est en train de suffoquer et c'est seulement lorsque celui-ci recule sur sa chaise en dénouant la serviette autours de son cou qu'elle réalise enfin ce qui est en train de se passer.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ne suffisant pas à retrouver sa respiration il défait les boutons de sa chemise avec difficulté afin de se soulager.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Au bout de quelques secondes interminables il parvient enfin à retirer quelque chose de sa gorge, en triturant l’intérieur de sa bouche avec ses doigts, essayant certainement de se faire vomir pour expulser ce qui obstrue sa trachée.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Il en sors à sa plus grande stupeur non pas des fragments d'os ou de cartilages mais des arrêtes. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Des arrêtes de poisson, qu'il retire par dizaines et dizaines sans toutefois parvenir à extirper la totalité de ce qui se trouve coincé dans sa gorge, ni a retrouver son souffle.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Interloqué, bientôt asphyxié, le regard embué de larmes, les muscles maxillaire crispés, le teint écarlate, il dévisage sa femme qui ne trouve rien d'autre à faire que de se justifier en disant qu'elle n'a fait que suivre la recette.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">La tête de l'homme bascule vers l'avant et vient heurter la table, mourant ainsi couteau et fourchette à la main sous le regard brillant de ses trophées de chasse.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">A vous qui lisez ceci.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Plus la peine de détourner le regard, tourner la page ou arrêter de lire. L'idée <span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">a</span> germ<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">é</span>, les images se sont installées dans vos pensées.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Et maintenant que vous savez vous ne pouvez plus ignorer de quoi vous vous rendez souvent complices, parfois coupables.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Il n'est cependant pas trop tard pour vous, l'horreur est humaine.</span></span></div>
LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-74775934527001251302016-04-02T17:10:00.000+02:002020-04-20T14:42:18.283+02:00Femme Fatale<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWw9OUkrFBQwfXxcaqaOB4AmDftYxd8pajJltHG4A4DFWpB5i4IJ2rM7AHypo5PwB1Hs8xEu0jRmIpaIf00dOaHr8uQQ1rwbd0cIBu28UHbdV46fFqr5QlKao4izY2xfPew1A7D6v__rI/s1600/Femme+Fatale+1v3.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiWw9OUkrFBQwfXxcaqaOB4AmDftYxd8pajJltHG4A4DFWpB5i4IJ2rM7AHypo5PwB1Hs8xEu0jRmIpaIf00dOaHr8uQQ1rwbd0cIBu28UHbdV46fFqr5QlKao4izY2xfPew1A7D6v__rI/s640/Femme+Fatale+1v3.jpg" width="426" /></a></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<div style="text-align: center;">
<b><span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size: x-large;">Femme Fatale</span></span></span></span></b></div>
<div style="text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span lang="fr-FR"><span style="font-size: x-large;"> </span> </span></span></span></div>
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span lang="fr-FR">A</span>vec mon
teint pale et mes longs cheveux blonds, on me demande souvent si j'ai
des origines <span lang="fr-FR">Scandinaves </span>ou de l'Est
pourtant il n'en est rien. Je trouve ça
drôle, c'est souvent la deuxième question qui vient quand je
rencontre quelqu'un. La première étant "est<span lang="fr-FR">-</span>ce
que je peux te payer un verre?".</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">C'est d'ailleurs encore à cause de
cette question que je me suis retrouvée dans une chambre d'hôtel...</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">L'homme qui est allongé sur le lit m'a
genti<span lang="fr-FR">m</span>ent glissé du GHB dans mon verre
avec la complicité du barman.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ce qu'il ne savait pas c'est que je
<span lang="fr-FR">l’avais </span>vu<span lang="fr-FR"> </span>arriver
de loin et en toute connaissance de cause j'ai échangé les verres
avant de trinquer avec lui. Je crois que ça l'a un peu déstabilisé
sur le moment, pour ne pas dire complètement décontenancé, le
pauvre garçon.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Vous savez ce qu'on dit "Les
hommes proposent, les femmes disposent" et c'est bien mon cas,
je <span lang="fr-FR">choisis </span>toujours ma cible, c'est moi qui
chasse, je suis la prédatrice.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span lang="fr-FR">Tiens</span>, <span lang="fr-FR">tiens
</span>qu'est<span lang="fr-FR">-c</span>e que ce sera ce soir ? <span lang="fr-FR">Je
</span>m'interroge en me peignant, basculant ma chevelure dans un
sens puis dans l'autre.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Un homme marié, père de famille,
politique, avocat, un pompier ou même un écrivain pourquoi pas, on
verra. Toutes classes, tous profils confondu<span lang="fr-FR">s</span>.
Ils me méritent tous, me désirent tous.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Très jeune déjà, les hommes disaient
de moi que plus tard je deviendrais une bombe humaine. </span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sans aucun doute que c'était ma
couleur de cheveux qui leur faisait dire ça.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">C'est bien connu, les hommes préfèrent
les blondes.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Je n'ai<span lang="fr-FR"> j</span>amais
vraiment compris, comment le simple fait d’être blonde exerce un
tel magnétisme sur la gente masculine.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Peut-être que cela leur évoque la
pureté ou bien le contraire, est-ce l'ambivalence de l’innocence
et la perversion que l'on y prête dans les films pour <span lang="fr-FR">adultes.</span></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Quand on regarde en arrière - c'est ce
qu'ils font toujours sur mon passage - dans les mythes de
l'antiquité Vénus la déesse de l’amour était elle-même blonde.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Si on ajoute à cela ma poitrine
généreuse que j'ajuste à travers mon <span lang="fr-FR">soutien-gorge</span>,
j'incarne pour <span lang="fr-FR">certains </span>un symbole
maternel, celui de la mère nourricière et rassurante. Tous autant
qu'ils sont, descendant<span lang="fr-FR">s</span> d’œdipe.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Il est bientôt temps pour moi de
quitter la chambre, j'enfile ma robe, le tissu glissant sur mon corps
comme des draps de soie.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">J'aime cette robe, avec son rouge sang
et son croisé dans le dos, c'est drôle en la regardant à présent
elle me fait penser au ruban du sidaction. Avec elle, tou<span lang="fr-FR">s
</span>les regards vont dans ma direction, toutes <span lang="fr-FR">ces
</span>érections à mon intention.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Pourquoi le rouge attire<span lang="fr-FR">
</span>plus les hommes ? Les fait<span lang="fr-FR"> </span>bander
comme des taureaux dans une arène. Parce que ça leur rappelle le
cul tumescent, cambré d'une guenon en rut ? Ou simplement le
rougeoiement de l'intérieur d'un corps humain et de son bouton de
rose.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Inconsciemment c'est le brainstorming
de l'instinct sexuel, le big bande, le gyrophare rouge qui s'allume
dans leur<span lang="fr-FR"> e</span>sprit et qui s'assimile aux
lanternes des maisons closes, la couleur de la Saint-Valentin...tout
se chamboule dans leurs esprits par la seule présence de rouge à
lèvres sur les miennes.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Une dernière petite retouche
maquillage et puis s'en va, sur la pointe des pieds, mes talons à la
main.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Habituellement c'est eux qui quittent
la chambre silencieusement aux premières lueurs du jour, sans un
mot, laissant parfois sur la table juste de quoi payer un taxi.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Avec moi c'est tout l'inverse, et ça
les énerve<span lang="fr-FR"> </span>quand ils se réveillent tôt
pensant me faire le coup et qu'ils se rendent <span lang="fr-FR">compte
</span>que je les ai<span lang="fr-FR"> </span>déjà devancé<span lang="fr-FR">s.</span></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Le lit vide et froid de l'autre coté,
se lève pour pisser et alors découvre inscrit au rouge à lèvres
sur le miroir de la salle de bain que j'ai toujours le dernier mot,
le mot de la fin. "Bienvenue au Club".</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Ce qui m'a <span lang="fr-FR">poussée
à </span>devenir ce que je suis aujourd'hui. Non, ce n'est pas qu'un
chagrin d'amour c'est bien plus que ça.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Cela faisait deux semestres que <span lang="fr-FR">l’on
s’échangeait</span> des regards furtifs dans l’amphithéâtre.
Il se mettait toujours derrière moi. Sans aucun doute, placé à cet
endroit pour mater mes fesses. Et pour son plus grand plaisir, je
faisais dépasser mon string de ma jupe. S'il s'était mis devant
moi, qui <span lang="fr-FR">sait </span>j'aurais peut être <span lang="fr-FR">enlevé
</span>ma culotte.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Oh, vous devez penser que je suis une
sacrée salope et vous avez tord.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Ce n'est pas parce que j'aime m'amuser
que je suis une traînée. Pour beaucoup de mecs, une fille qui aime
le sexe est <span lang="fr-FR">forcément </span>une fille qui ne se
respecte pas, je ne suis pas d'accord...et puis vous êtes bien
<span lang="fr-FR">contents </span>de tomber sur moi pour tromper
votre copine.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>J'avais demandé à une de mes amies de
me le présenter, à l'époque j'étais comment dire, non pas timide
mais plus <span lang="fr-FR">introvertie </span>que je ne le suis
maintenant.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Il s'appelait Adis, étudiant espagnol
d'un programme Erasmus. Avec un de ces charmes et un regard
ténébreux...Hum.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Lorsque l'on a enfin fait connaissance
si je puis dire, il connaissait déjà mon nom et je compris qu'il
s'était lui aussi renseigné sur moi.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>C'était à la fois gênant et
troublant, la surprise m'avai<span lang="fr-FR">t </span>coupé tout
élan et j'avais l'impression d’être ivre, à glousser pour rien à
chacun de ses mots.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Avec le recul je m'en veux tellement
d'avoir était si naïve.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>En quelques jours à se parler au
téléphone, à échanger SMS, MMS, photo Snapchat...j'ai rapidement
eu l'impression que l'on se <span lang="fr-FR">connaissait </span>depuis
toujours et c'était là ma première erreur car ma seconde était de
répondre à son invitation. Le rejoindre à une soirée <span lang="fr-FR">organisée
</span>par Anthony, un mec de <span lang="fr-FR">2</span><sup><span lang="fr-FR">ème</span></sup><span lang="fr-FR">
</span>année pour la veille des vacances.</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Je ne fais pas ça pour l'argent mais
pour le plaisir.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Et c'est pour cette même raison que je
fai<span lang="fr-FR">s </span>le tour des casernes de <span lang="fr-FR">militaires</span>,
<span lang="fr-FR">bains douches</span>, vestiaires de foot, basket,
rugby et tous les sports collectifs connus ou pratiqués. Tout ce qui
pue le mâle et la camaraderie.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Je ne suis pas ce que l'on appelle une
groupie, ni même supportrice mais je me <span lang="fr-FR">considère
</span>plus comme une sorte de membre du staff technique. C'est
<span lang="fr-FR">l’entraîneur </span>qui m'a fait rentrer dans
les vestiaires. Quoi qu'il en soit aujourd'hui la biscotte, c'est
moi.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">A genoux devant eux, le capitaine me
met une claque sur les fesses et s'installe sur moi.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">L'un de ses coéquipiers vient le
coiffer d'un chapeau de cowboy et cri<span lang="fr-FR">e a</span>ux
autres "sex rodeo" en leur tapant dans les mains, hilare.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Je comprends qu'ils me font le coup du
taureau enragé quand il se penche sur moi et <span lang="fr-FR">s’exécute</span>.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sa poitrine collée contre mon dos il
m'enserre fermement avec ses bras et me susurre
alors avec douceur "J'ai le sida chérie".</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">A la surprise générale j'éclate en
fou rire, tout en accélérant le mouvement de mes hanches.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Je le sens qui débande carrément, sa
respiration dans mon cou se fait plus lourde, il se demande <span lang="fr-FR">sûrement
</span>ce qui cloche.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">L'entraîneur arrête son chrono,
procède à un changement tactique, remplace le capitaine qui donne
son brassard.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Il fait rentrer un nouveau joueur,
celui-ci me pilonne l'anus férocement, la tête enfouie dans un sac
de sport plein d'affaire<span lang="fr-FR">s </span>sale<span lang="fr-FR">s
</span>je commence à jouir sans retenue.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Quand je relève la tête pour respirer
je surprend<span lang="fr-FR">s l</span>'un d'entre eux en train de
filmer la scène avec son téléphone. Sur le coup, je le voi<span lang="fr-FR">s
q</span>ui hésite à le ranger mais quand il m’aperçoit faire un
clin d’œil à la camera il comprend qu'il peut continuer à filmer
sa propre mort. Ce qu'il prend pour une sex-tape n'est rien d'autre
qu'un snuff film dont il est le premier rôle, la victime.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span lang="fr-FR">L’entraîneur </span>qui
regardait jusque<span lang="fr-FR">-</span>là, s'approche de moi et
me demande "fini<span lang="fr-FR">s-m</span>oi" ce que je
fais à coups de langue.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>La soirée se passait dans une de <span lang="fr-FR">ces</span>
grandes villa<span lang="fr-FR">s</span> <span lang="fr-FR">résidentielles</span>,
comme il y en a plein la banlieue Parisienne.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Évidemment la musique était à fond
je pouvais l'entendre de la rue, c'est comme ça que j'avais trouvé
le grand portail noir.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Sur la terrasse surplombant le jardin,
une bande de <span lang="fr-FR">garçon </span>faisai<span lang="fr-FR">t</span>
une partie de <span lang="fr-FR">beer</span> pong.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>A l’intérieur un DJ passait de la
minimal quelconque, quand je suis passée dans le salon une fille en
a embrassé une autre selon les règles du jeu de la bouteille.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>En traversant le couloir, je pouvais
voir que chaque pièce<span lang="fr-FR"> était </span>remplie
d'étudiants, certains que j'avais déjà entraperçu à la fac,
d'autres dont les visages m'étaient inconnus.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Alors que je demandais à une fille de
ma promo si elle savait ou était Adis, j'ai manqué de me faire
renverser un verre sur mon décolleté par un mec complétement
<span lang="fr-FR">bourré</span>.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Dans le brouhaha environnant de la
musique et des gens bourrés elle m'a répondu qu'elle ne connaissait
pas de Adis.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Quelqu'un me tapa l'épaule, je pensais
que c'était un relou qui voulait me draguer (du moins tenter sa
chance) et en me retournant je vis Adis, tout sourire se pencher vers
moi pour me faire la bise.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Très vite gêné<span lang="fr-FR">e
</span>par le bruit pour discuter, nous sommes montés dans une
chambre à l'étage.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Là nous avons fermé la porte, assis
sur le lit, il a sorti un petit sachet disant que c'était de la coke
et m'a demandé si j'avais un miroir dans mon sac que je lui ai<span lang="fr-FR">
d</span>onné.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Jamais 2 sans 3 comme on dit, cette
fois j'ai fait l'erreur de prendre de la drogue.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>A ce <span lang="fr-FR">moment-là </span>,
je ne pouvais me dout<span lang="fr-FR">er </span>que l'on allait
partager beaucoup plus qu'un gramme de cocaïne, que nos destins
seraient liés à la vie à la mort.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Il a roulé un billet de 20 et me l'a
tendu pour que je sniff<span lang="fr-FR">e</span> avec, ce que j'ai
fait.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>J'avais un peu de poudre sur le sillon
au dessous de mon nez, il l'a essuyé avec son index en me disant "on
appelle ça le doigt de l'ange" puis m'a <span lang="fr-FR">embrassée</span>.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Nous avons basculé en <span lang="fr-FR">arrière
</span>et tout a basculé à ce moment, ma vie <span lang="fr-FR">entière</span>.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Allongés sur ce lit<span lang="fr-FR">,
o</span>n s'est déshabillé<span lang="fr-FR"> </span>tout en se
touchant l'un l'autre.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Ça a tapé à la porte, ça <span lang="fr-FR">chahutait</span>
dans le couloir, vous savez ce que c'est quand deux personnes se
mettent à l'écart dans une chambre pendant une fête.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Et après ça je ne me rappelle de
rien, blackout total. A mon réveil, j’étais toujours dans la même
chambre mais pas avec les mêmes personnes, oui, j'étais avec trois
garçons nus, endormis à coté de moi dont un sur un siège le
pantalon sur les genoux.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>En me relevant, je fus frappée de vive
douleur partout sur le corps et d'une grosse migraine, la pire gueule
de bois de ma vie.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Ce n'est qu'une fois chez moi, au<span lang="fr-FR">x
toilettes </span>quand j'ai vu dans mon urine du sang et des coulures
de sperme que j'ai commencé à m’inquiéter. Ce n'était pas des
pertes <span lang="fr-FR">blanches</span>.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Je le savais déjà, mon organisme ne
<span lang="fr-FR">pouvait </span>pas repousser de cette manière le
virus comme il le ferait avec une mycose.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>A l'époque j'aurais peut être pu
éviter la contamination, aller à l’hôpital demander un
traitement d'urgence mais je n'en avais pas connaissance. <span lang="fr-FR">Toute
</span>cette soirée me semblait trop irréaliste, comme un mauvais
rêve duquel on vient de se réveiller en espérant se rendormir pour
l'oublier.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Un des mecs assis autour<span lang="fr-FR">
</span>de moi, Tony tousse à plusieurs reprises, m’interrompant
presque dans mon récit.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Je ne peux pas lui en vouloir, il vient
de passer en phase terminale, son système immunitaire l'a abandonné
tout comme sa famille, son avenir et tout espoir.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Parfois je me demande pourquoi je
raconte tout ça ici, à ces gens, peut-être parce que je sais que
quelque<span lang="fr-FR"> p</span>art ils me comprennent, ne me
jugent pas comme le feraient les "normaux", les
séronégatifs.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Là, tous réunis à se présenter tour
à tour, raconter nos histoires comme un groupe de <span lang="fr-FR">discussions
</span>dans un roman de Chuck Palahniuk.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sauf un homme en imper et chapeau noir
qui nous <span lang="fr-FR">écoute </span>en retrait, debout, au
fond de la salle dans la semi-obscurité.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Certainement un futur membre du club
qui n'ose pas encore se joindre à nous.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Quelqu'un d'autre prend la parole et
Tony, mi-homme mi-girafe avec sa peau tacheté<span lang="fr-FR">e de</span>
verrue<span lang="fr-FR">s</span> noire<span lang="fr-FR">s</span>
par le sarcome de Kaposi l'interrompt à nouveau en s'étouffant
presque.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">La séance touche à sa fin, en sortant
l'homme qui nous observait m’adresse un regard à mon passage.
Ainsi, habillé, il me fait penser à un majordome.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Dehors en attendant le bus sous l’abri
prévu à cet effet, voilà qu'il vient à ma rencontre.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Mademoiselle, voici une
invitation à une réception que mon employeur organise, vous devriez
venir, c'est très bien rémunéré." dit-il en me tendant une
enveloppe qu'il a sorti de sa poche intérieure avant de regagner la
voiture aux vitres teinté<span lang="fr-FR">es </span>qui l'attend
le moteur allumé.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">J'ouvre <span lang="fr-FR">l’enveloppe
</span>et découvre une petite carte avec seulement une date, une
heure et une adresse inscrite dessus. Énigmatique.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Il s'installe à l'avant, assis sur le
siège passager et referme la portière, je frappe à la vitre qu'il
ouvre avec une expression malicieuse attendant ma question.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Pourquoi, moi ?"</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Mademoiselle, vous correspondez
aux critères physique désirés par mon employeur et ses riches
amis".</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Le véhicule démarre sous la pluie
battante, s'éloigne au loin dans la brume nocturne.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Les dernier mots prononcés par le
majordome résonne dans mon esprit et me font comprendre la raison
pour laquelle son choix s'est porté sur moi et non quelqu'un d'autre
du groupe : je suis un porteur sain, d'apparence désirable.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Pendant plusieurs semaines je n'ai plus
eu de nouvelles de lui, pas un SMS, ou un Snap, rien. C'était plutôt
logique, les vacances de fin d'année tout le monde retourne en
famille, la sienne étant à l'étranger cela faisait sens.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Rien qu'a l'idée de le recroiser à la
fac je sentais la honte gronder dans mon ventre mais j'avais besoin
de savoir, qu'il me raconte ce qui s'était passé quand j'ai perdu
connaissance. Chacun de mes appels <span lang="fr-FR">restait </span>sans
réponse<span lang="fr-FR">, </span>les messages sur Facebook marqué<span lang="fr-FR">s</span>
comme lu<span lang="fr-FR">s, </span>il m'évitait.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Et bien que je m’efforçais de ne pas
m’inquiéter, peu à peu des bribes de souvenirs me revenaient.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>A la reprise des cours, j'ai su qu'il
ne reviendrait pas et je n'eu<span lang="fr-FR">s</span> plus de
nouvelles de lui jusqu’à ce que je reçoive un e-mail de sa part,
ce fameux jour <span lang="fr-FR">où j</span>'ai perdu foi en
l'humanité.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Sa lettre de suicide informatisé où
il m'expliquait qu'il était désolé de m'avoir infligé ça et
qu'il était rongé de remord.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Dans laquelle il me racontait en détail
comment il avait contracté la maladie et pourquoi il s'était servi
de moi selon ses termes "comme d'une arme à destination"
en me donnant à sniffer de l'héroïne <span lang="fr-FR">à la
</span>place de la cocaïne me laissant à la merci des mecs bourré<span lang="fr-FR">s
</span>de la soirée.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Tout ça dans le seul but de se venger,
de tout et tout le monde.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>A la lecture de ces mots je me suis
juré<span lang="fr-FR">e </span>de ne plus jamais <span lang="fr-FR">accorder</span>
ma confiance aux hommes, tous autant qu'ils sont.</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Je suis là au <span lang="fr-FR">lieu
</span>et heure du rendez-vous fixé sur la carte. Vêtue d'une robe
blanche, avec mes longs cheveux <span lang="fr-FR">blonds </span>je
ressemble à un ange, un ange de la mort.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Comme je l'ai déjà dit, je <span lang="fr-FR">fais
</span>ça pour le plaisir...de me venger. Je n'ai plus rien <span lang="fr-FR">à
</span> perdre maintenant mais si je peux y gagner un peu d'argent je
ne dis pas non. Après tout je suis toujours étudiante.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Une voiture noire s'approche du
trottoir ou je me <span lang="fr-FR">tiens</span>, la portière
arrière droite s'ouvre et j'entre dans le véhicule.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Les vitres <span lang="fr-FR">teintées
</span>sont tellement sombre<span lang="fr-FR">s</span> que je ne
peux pas voir à travers durant tout le trajet.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Soudain le véhicule s’arrête, et si
j'en crois les remous de la voiture nous roulons sur un chemin de
gravier.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Le chauffeur sort pour m'ouvrir la
porte de la voiture et j’aperçois en levant la tête le majordome,
l'homme que j'ai rencontré l'autre jour m'attend sur le perron de la
porte.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Il me salu<span lang="fr-FR">e, </span>me
précise que j'étais très <span lang="fr-FR">attendue, </span>que
<span lang="fr-FR">ces</span> messieurs sont très excités par ma
venue et me demande de le suivre.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">J'avance à ses <span lang="fr-FR">côtés
</span>dans la demeure, <span lang="fr-FR">guidée </span>par les
spots de lumières au plafond.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Deux hommes à la carrure de vigile de
supermarché nous ouvrent la double porte qui donne<span lang="fr-FR">
su</span>r un grand salon rempli de <span lang="fr-FR">canapés </span>et
de lampes.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Le majordome, récupère mon manteau et
mon sac puis d'un geste de la main m'invite à avancer vers les
hommes assis en train de fumer leurs cigares.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ils semblent tous d'âg<span lang="fr-FR">es
</span>différents mais ont résolument passé la cinquantaine.
D'autres filles sont présentes aussi, l'une d'elle se déshabille et
se frotte sur un <span lang="fr-FR">vieil </span>homme en fauteuil
roulant.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ils m'entourent et sans même connaitre
mon nom ils me chuchotent une question "depuis quand je suis
contaminée?".</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">A sentir leurs érections sur mes
jambes et mes fesses je comprends ce qui les excit<span lang="fr-FR">e</span>,
ces riches veulent expérimenter le grand frisson, frôler la mort
par le plaisir charnel avec des jeunes femmes séropositive<span lang="fr-FR">s.</span></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Leur instinct<span lang="fr-FR"> </span>de
mort est <span lang="fr-FR">exacerbé </span>mais le risque reste
<span lang="fr-FR">mesuré</span>, malgré le fait qu'il<span lang="fr-FR">s
</span>ne mettent pas de préservatif il y a un médecin avec des
traitements infectieux d'urgence qui assiste à la scène.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Le plus jeune de <span lang="fr-FR">ce</span>s
hommes me palpe le sein, me regarde en demandant s'il peut le <span lang="fr-FR">lécher
</span>et je lui <span lang="fr-FR">réponds </span>d'une carresse
maternelle sur le haut de la tête.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">A peine trois heures après, nous
sommes <span lang="fr-FR">congédiés </span>par le majordome, la
levrette russe ne se joue pas plus d'une fois généralement.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Un domestique me rend mon manteau et
mon sac dans lequel il y glisse une enveloppe puis m'escorte jusqu'à
l'extérieur <span lang="fr-FR">où une </span>voiture m'attend.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Assise sur une chaise dans cette
antichambre à attendre que quelqu'un vienne nous chercher pour
traverser le couloir de la mort.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Ce qui nous attendait n'était pas une
injection qui nous prélèvera la vie, non, seulement un peu de notre
sang.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Je feuilletais des brochures <span lang="fr-FR">posées
s</span>ur la table, l'une d'elle était quand même pour le don du
sang.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Pour la première fois depuis des
semaines je souriais en pensant que mon groupe sanguin était O+,
donneur universel.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Si le sang n'était pas vérifié ça
aurait été une bonne idée, en tout cas meilleure que celle de
mettre des aiguilles <span lang="fr-FR">infectées</span> dans les
sièges d'un <span lang="fr-FR">cinéma</span>.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Deux sièges plus loin, un homme, la
quarantaine, <span lang="fr-FR">sifflotait </span>en se recoiffant
puis porta son regard sur moi et me <span lang="fr-FR">sourit</span>.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Je me rappelle avoir vu un couple
ressortir main dans la main et ça m'avait tellement écœuré<span lang="fr-FR">e
q</span>ue je n'avais pu réprimer mes pleurs.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>L'homme s'approcha de moi pour me
tendre un mouchoir et remit une mèche de mes cheveux derrière
l'oreille.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Il me murmura <span lang="fr-FR">« ça
</span>va alle<span lang="fr-FR">r »</span> puis une fois
calmée, je me redressai<span lang="fr-FR">s et</span> <span lang="fr-FR">levais
</span>les yeux vers lui en le remerciant le nez dans mon mouchoir.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>En réponse il balaya l'air d'un geste
de la main avant de me dire "Moi, c'est Tony". Les
présentations faites, je lui demandais comment il faisait pour
prendre la chose aussi bien, sans stress et il me raconta qu'il en
avait marre de vivre avec une épée<span lang="fr-FR"> de</span>
Damoclès arc en ciel au<span lang="fr-FR">-</span>dessus de la tête.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i><span lang="fr-FR">Pétrifié </span>de
contracter le sida <span lang="fr-FR">à chaque </span>fois qu'il
avait un rapport sexuel, il participa à sa première slaming party,
ces grandes orgies marathon ou des centaines d'hommes baisent sous
méphédrone.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Il ne voulait plus plus vivre dans la
peur. Être libéré, ne plus avoir à y penser. Pour cela il lui
fallait affronté sa peur d’être contaminé une bonne fois pour
toute.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Sa vision des choses m'inspira la
mienne, celle qui me pousse à alle<span lang="fr-FR">r</span> de
l'avant, <span lang="fr-FR">à</span> ne pas me laisser abattre me
donner envie de me battre à ma façon.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Non-violente, c'est mon <span lang="fr-FR">côté
</span>peace and love, même si les hippies ne sont pas vraiment le
bon exemple puisqu'il <span lang="fr-FR">se </span>sont décimés
comme ça.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>On pourrait aussi dire que si j’étais
indienne je serais l’alter ego de Gandhi, pacifiste à l’extrême
je ferais un sitting une bite dans chaque trou comme un fakir du cul.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Dans le petit miroir à main, je <span lang="fr-FR">vois
</span>mes joues noirci<span lang="fr-FR">es </span>par mes larmes.
Je <span lang="fr-FR">sors </span>ma trousse à maquillage de mon
sac, remet un peu de crayon, d'eye<span lang="fr-FR">-lin</span>er et
de fond de teint.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>A présent, sous ces peintures de
guerre je dissimulera<span lang="fr-FR">i me</span>s peurs et de ma
beauté je ferai une arme.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Un médecin vint au pas de la porte,
l'homme à coté de moi, Tony se leva et le <span lang="fr-FR">suivit</span>.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Je ne savais à ce moment que l'on se
reverrai<span lang="fr-FR">t </span>un jour...au groupe de
discussion.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>
</i></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Je ne crains pas que l'on m’arrête,
ou m'accuse de tuer tous ces gens. Moi je n'ai violé <span lang="fr-FR">personne</span>,
drogué <span lang="fr-FR">personne</span>, je ne propose même pas,
je dispose et ma seule exigence c'est de le faire sans préservatif.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Mais bien souvent, je n'ai pas besoin
de le dire ils le comprennent <span lang="fr-FR">d’eux-mêmes</span>.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ce soir, pour <span lang="fr-FR">rentrer
</span>chez moi je décide d'emprunter un autre chemin,
habituellement je ne serais pas passé par la cité et ses allées
mal <span lang="fr-FR">éclairées.</span></span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sur mon passage <span lang="fr-FR">j’entends
</span>des sifflements par une bande qui <span lang="fr-FR">traîne
</span>devant un immeuble. Le harcèlement de rue au service de la
misère sexuelle.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">L'un d'eux en sweat à capuche
s'approche, en me traitant de pute, la classe à l'état <span lang="fr-FR">brut</span>.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Je ne réponds pas et continue mon
chemin.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Généralement ça les <span lang="fr-FR">rend
</span>fou quand je me dandine en me mordillant la <span lang="fr-FR">lèvre
</span>inférieure, les <span lang="fr-FR">défiant </span>du regard,
<span lang="fr-FR">à qui </span>me ramènera chez lui, le virus
dans son foyer, pour moi un nouveau foyer infectieux.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Quant à eux, ils semblent plus dans
l'esprit communautaire, de la culture du partage et de la tournante.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Après tout si il y en a pour un <span lang="fr-FR">il
</span>y en a pour six.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">J’accélère le pas, <span lang="fr-FR">franchis
</span>un petit passage étroit quand je <span lang="fr-FR">reçois
</span>un <span lang="fr-FR">crachat </span>dans les cheveux.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Quand je me retourne ils sont tous là
<span lang="fr-FR">à m’entourer</span>, me toucher, avide, la bave
aux lèvres comme les chiens qu'ils sont.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Et bien que je me laisse faire, c'est
plus fort qu'eux ils ont ce besoin de me frapper.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ils m'entrainent avec eux, à l'écart
de tout regard, dans les caves, là <span lang="fr-FR">où </span>personne
ne viendra me chercher quand ils en auront fini avec moi.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">A ce moment même je sais que je vais
mourir.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Mes vêtements arrachés, à genoux et
une <span lang="fr-FR">lèvre tuméfiée</span>, j'ouvre la bouche
pour accueillir leurs sexes, comme je le ferai<span lang="fr-FR">s</span>
avec un revolver six-coups pour me suicider.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Et je les <span lang="fr-FR">suce
</span>goulument, avec une ardeur telle que ça n'a même pas l'air
de les inquiéter et pourtant ils devraient. Ils ne savent pas qui
est du bon côté de l'arme.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Une racaille me prend par les cheveux
et pousse sa bite au plus profond de ma gorge en appuyant sur ma
tête.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">L'éclairage à minuterie s'éteint et
j'en profite pour cracher le sang qui <span lang="fr-FR">boue</span>
au fond de ma bouche sur leurs bites. Et ça les <span lang="fr-FR">excite</span>.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">On rallume la lumière, les ombres de
mes agresseurs <span lang="fr-FR">dansent </span>sur les murs, je
<span lang="fr-FR">sens </span>l'un d'eux passer derrière moi.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Il me tire la tête en arrière et me
lèche l'oreille puis relâche ma nuque (sa prise) pour mieux
refermer son étreinte.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">La pénétration est difficile, ça
<span lang="fr-FR">fait </span>mal, et je ne <span lang="fr-FR">peux
</span>même pas serrer les dents pour affronter la douleur
puisqu’ils m'obligent à les sucer.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Pendant de <span lang="fr-FR">longues
</span>minutes le mouvement s’accélère jusqu’à ralentir où
ils finissent par rependre le venin de leurs verges.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Alors que je commence à reprendre ma
respiration une pluie de coup<span lang="fr-FR">s </span>s’abat sur
moi.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Celui qui était en moi, sort un
couteau qu'il tend au plus jeune en lui ordonnant "<span lang="fr-FR">finis-</span>la".</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Dans ces termes, je <span lang="fr-FR">comprends
</span>bien qu' il n'est pas question de sexe mais de meurtre.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Il se penche sur moi et m’exécute.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">La lame tranche, pénètre l’épiderme,
en plusieurs endroits, un peu plus profond à chaque <span lang="fr-FR">coup</span>,
un peu moins rapide au bout d'un temps.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Je sens la vie me quitter, la fin du
calvaire, <span lang="fr-FR">l’hémorragie</span>.</span></span></div>
<div style="margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Me vidant de mon sang, tout ce sang
venimeux qui se répand sur le sol de ces caves comme un fleuve, une
dernière pensée me traverse. Et que coule la haine.</span></span></div>
LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-36991212217231207582015-10-27T16:00:00.000+01:002020-07-19T20:50:33.451+02:00Des Voraces<div style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3JuvMv3DQwLcf5hvOqEpBTo2gNbvZQyyJWQWAakU2aqXw5hJccnxDTqO9NPjngqNqntwhAj-Yg3nCy9qtAZdjxZaf8xELKj5XWazeg0yseviO_YiIKWZkl5nAnxcyXIWWdJLTJWR-iF4/s1600/Des+Voraces.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1067" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj3JuvMv3DQwLcf5hvOqEpBTo2gNbvZQyyJWQWAakU2aqXw5hJccnxDTqO9NPjngqNqntwhAj-Yg3nCy9qtAZdjxZaf8xELKj5XWazeg0yseviO_YiIKWZkl5nAnxcyXIWWdJLTJWR-iF4/s640/Des+Voraces.jpg" width="426" /></a></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;"> </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Année 2200, la terre, seule planète habitable par l'homme, est désertée de toute végétation et de tout animal à cause des aberrations climatiques.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">L’atmosphère terrestre recouverte de nuages toxiques était irrespirable jusqu'à ce que soient construites les forêts synthétiques.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Dérivées de l'agriculture transgénique, les feuilles des arbres étaient nano-alvéolées agissant ainsi comme de éoliennes et des filtres anti-pollution.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Comme toujours, l'homme s'adapta à ces conditions et fît construire des milliers de ces forêts autour des villes.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Mais c'était sans compter sur une autre problématique d'ordre écologique à laquelle les différents gouvernements devaient faire face : la crise agroalimentaire de 2148.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">La population mondiale approchant des 12 milliards il fallait trouver une solution adaptée. C'est alors que la communauté scientifique fût requise pour la trouver.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Bien que les expérimentations génétiques, comme le clonage, n'avaient jamais été suffisamment concluantes pour être pratiquées à grande échelle (précisons qu'elles étaient également entravées par une question morale), les résultats concernant les organes seuls (isolés) étaient quant à eux très satisfaisants.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Ainsi les laboratoires utilisèrent les espèces animales en voie de disparition qui avaient été cryogénisées et conservées dans les musées pour élaborer une viande synthétique exploitable industriellement qu'ils désignèrent selon le terme "Viande Noire".</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Les premiers temps le prix de vente était excessivement cher, comme tout nouveau produit en forte demande. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Seuls les riches pouvaient se permettre d'en acheter et ces derniers se rendirent rapidement compte que les vertus gustatives de ce nouveau met ne tenaient pas leurs promesses.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">On disait qu'elles équivalaient celles d'une crème glacée, arôme viande, qui comme un sorbet, était constitué à 50% d'air, le reste étant majoritairement composé d'eau.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">De plus, la consistance de cette viande ne rappelait pas vraiment celle de la chair, de la viande elle n'en avait que l'appellation.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Après quelques années, les chaînes de production purent suivre une cadence permettant à la classe populaire de s'en procurer à un prix décent.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Durant cette période ils se disaient que le gouvernement y injectait des drogues médicamenteuses pour asservir les consommateurs, afin que la population soit docile.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Cependant la lutte des classes perdurait, la société était scindée.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">D'un côté la classe moyenne, prolétaire, pauvre réduite à vivre dans les bas fonds de la ville et de l'autre l'aristocratie, sempiternelle héritière de la monarchie vivant dans les résidences fermées aux hauts immeubles d'architecture haussmannienne.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">A la périphérie de la ville s'étendaient les immenses forêts synthétiques, parsemées de décharges sauvages dans lesquelles s'étaient reclus quelques marginaux et rebuts de la société.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Junior était l'un d'eux, dernier membre vivant d'une famille de chasseurs et trappeurs qui avait au fil des générations sombré dans la dégénérescence absolue.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le gibier s'amenuisant d'année en année, sa famille n'avait eu d'autres choix que d'adapter son régime alimentaire.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Celui-ci ne pouvait pas être à base de plantes synthétiques, plus rien ne poussait depuis ce grand aménagement écologique, ni même avant cela, ce qui avait accéléré considérablement l'extinction de toute espèce animale et avait poussé les omnivores à devenir cannibales.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Ces derniers jours, l'ermite sanguinaire avait pris toutes ses précautions.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Déguisé toute une journée en mascotte à la sortie d'un célèbre parc à thème pour enfants, il avait attendu patiemment que l'opportunité se présente.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Il avait un goût particulier pour les jeunes garçons, attention ce n'était pas là une attirance sexuelle, c'était purement une préférence culinaire.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Une chair laiteuse, plus tendre et délicate, moins forte en bouche comme pouvait l'être l'agneau avant que l’espèce ne s'éteigne.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">C'est au moment où il y avait la plus forte affluence qu'il passa à l'acte, profitant de l'égarement momentané de Robin, un petit garçon de 7 ans. (Vous aurez tous les détails avec sa photo sur les bouteilles de lait). Il fit semblant de l'aider à retrouver ses parents.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Une fois à l'écart de la foule, il posa sa main sur sa tête et lui disloqua la nuque d'un mouvement puis balança le corps par la porte latérale de sa camionnette.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">A l'intérieur de son atelier, Junior sifflotait joyeusement en découpant la chair du garçonnet sur son établi, pendant que mijotait dans une casserole les plus grosses pièces.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Cuisiner était pour lui un moment de relaxation, cela lui permettait d'oublier l'espace d'un instant toutes ses idées noires et Ô combien sa solitude lui pesait.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le souvenir des bons petits plats de sa mère hantait la pièce, il pouvait presque en sentir l'odeur.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Une vague sentimentale de nostalgie le parcourut.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Distrait, il n'entendit pas les véhicules s'arrêter tout près de sa maison.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Pourtant les passages étaient rares dans ces alentours boisés et déserts sur des kilomètres à la ronde.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Dans son enthousiasme, il se surprit à réciter les célèbres répliques de "Macbeth" - c'était un homme très cultivé en dépit de son physique un peu bourru - en tenant le crâne encore sanglant et décharné du garçon dans sa main.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Un projecteur vint l'éclairer tel une mise en scène théâtrale soignée, lorsqu'un acteur se lance dans un aparté.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Celui-ci appartenait à un commando cagoulé, toutes armes braquées sur lui, l'observant tapis dans l'obscurité, prêt à tirer.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Il le savait, il s'y attendait, à ce qu'un jour la Police vienne l'arrêter, son père ne l'avait que trop souvent mis en garde.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Tous ses conseils lui revenaient à présent en mémoire.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Un long silence demeura, que même le vent au dehors semblait respecter. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Junior essaya de ne pas le troubler, retint sa respiration en se saisissant de son hachoir bien qu'il se savait repéré. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Les fantômes de la justice progressaient comme des ombres dans les ténèbres, une latte de parquet grinça à l’étage, ou était-ce un volet, nul ne le sait. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Et d'un seul coup, ils menèrent l'assaut comme un seul homme. La porte sortit de ses gonds, les vitres éclatèrent. Pris de court, Junior se débattit dans le vide, ses mouvements fendirent l'air avant qu'il ne s'écroule au sol.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Un picotement dans la nuque et il perdit connaissance comme un tombé de rideau à la fin d'un acte. Le groupe d'intervention, tout vêtu de noir lui passèrent les menottes et un sac sur la tête avant de le traîner hors de la bâtisse.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Loin de là, quelque part dans les ruelles sombres et malfamées de Paris, une jeune femme apprêtée marchait toute seule.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">D'un pas léger et régulier, le bruit de ses talons hauts qu'elle faisait résonner sur les façades haussmanniennes nouvelles, sans peur de s'attirer une mauvaise rencontre au détour d'une allée.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Pour tout vous dire, elle avait rendez-vous ce soir avec un illustre inconnu, rencontré la veille sur internet.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">La seule chose qui l'inquiétait à ce moment-là c'était de savoir si son rencart serait identique aux photos et s'il ne lui poserait pas un lapin.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Presque l'heure du rendez-vous passé et personne à l'horizon, du moins personne correspondant à sa description. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Elle commença à désespérer quand un homme fit son apparition au coin de la rue.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">C'était une femme qui marchait à l'instinct et juste en appréciant la démarche assuré de la silhouette qui se rapprochait, elle savait que ce ne pouvait être que lui.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Son regard pétillant et son sourire charmeur vint confirmer son sentiment quand il se présenta d'un geste ouvert de la main: "Je suis James".</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Elle ne put réprimer un petit rire timide puis s'éclaircit la voix pour répondre : "Moi c'est Annie".</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Rien qu'au premier contact, le jeune homme en eut l'intime conviction... "C'est elle". </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Il passa devant elle pour lui ouvrir la porte du restaurant, fit signe au serveur pour le nombre de couverts qui les conduisit à une table tranquille au fond de la pièce.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Pour elle, James était un filet mignon, avec ses fesses bien musclées, ce qu'elle préférait chez un homme, son morceau préféré. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Vous l'aurez compris, Annie était une mangeuse d'hommes.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">En véritable gentleman, il tira la chaise de la demoiselle pour qu'elle puisse s'y asseoir, bien sûr elle ne bouda pas son plaisir.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le repas se déroula bien, il avait de la discussion. Art, politique, travail... Étrangement il lui donnait l'impression de la connaitre depuis longtemps.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Elle le sentait, elle était tombée sur un homme qui s'intéressait vraiment à elle en tant que personne et non comme un objet sexuel. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">La soirée arrivait à son terme. Le restaurant allait fermer. Les employés rangeaient les tables. Ils installaient les couverts sur les nappes blanches pour le service du lendemain.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Jusqu'au bout, il fit preuve de manières impeccables, récupéra son manteau et l'aida à l'enfiler une manche après l'autre.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Alors qu'ils se dirigeaient vers la sortie, elle s’arrêta au bar et demanda l'addition mais ce dernier l'avait déjà payée.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">James lui confia qu'il avait réglé la note quand elle s'était absentée pour aller aux toilettes.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Il sourit. Elle rougit et promit que la prochaine fois ce serait elle qui cuisinerait.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Dehors en sortant, éclairé par les réverbères parisiens, il lui proposa de prendre un dernier verre chez lui.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Annie savait que ce n'était pas dans ses habitudes mais cette fois-ci elle allait faire une exception.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Comment pouvait-elle refuser ? Il était à croquer et elle avait envie d'y goûter... </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Tout ce qu'elle risquait c'était de tomber amoureuse, cette idée finit de la convaincre.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Bras dessus, bras dessous, ils roucoulèrent jusqu’à l'appartement du jeune homme.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Il habitait dans un des quartiers déserté de la ville, elle connaissait bien les lieux.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">C'est ici qu'autrefois elle emmenait ses proies avant de les tuer... mais pas ce soir, avec lui elle voulait prolonger les choses, apprécier le moment.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">L'espace d'un instant la pensée qu'il puisse être comme elle, un tueur en série cannibale, lui traversa l'esprit avant de disparaître dans un haussement de sourcil en rentrant chez lui.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Pas de bâches, ni de bocaux contenant des organes humains putréfiés, bien au contraire c'était une garçonnière à la décoration pleine de bon goût, elle pouvait même y percevoir une touche de féminité.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">En allant à la cuisine il lui dit de se mettre à l'aise, et revint deux verres à la main, lui demandant de trinquer à leur rencontre.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Ce garçon est en train de me faire tourner la tête" pensa-t-elle avant de perdre connaissance sur son canapé.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Clopin, clopant, le dos voûté, il avançait difficilement entre les étalages du grand marché.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Il vous regardait du fond de ses orbites vides en contre plongée, avec ce sourire dégoûté qu'il affichait en reniflant l'air humide et pollué, c'était pour tout cela que ses maîtres le surnommaient "Rat".</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Enfin, aussi et surtout parce qu'il avait des excroissances humaines qui lui poussaient sur le dos, bien souvent il s'agissait d'oreilles. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le domestique remplissait son panier précieusement en s’arrêtant régulièrement la main sur le front et les yeux plissés pour énumérer mentalement sa liste de courses.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Il devenait fou, entendait des voix résonner en permanence dans sa tête... Celles de ses maîtres, en particulier depuis qu'ils lui avaient fait implanter une nano puce dans le cerveau.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Rendu craintif, il se sentait observé à cause des remarques répétées continuellement, programmées à cet effet à chaque fois qu'il avait oublié quelque chose.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Certaines phrases avaient même engendré chez lui des réflexes conditionnés, son libre arbitre partiellement annihilé.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Il arrivait bientôt au dernier stand et sa liste n'était toujours pas terminée, il lui restait à prendre : la viande.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">La vieille dame derrière son étalage, visage sillonné par des rides d'expression à longueur de sourires commerciaux changea subitement de physionomie.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Elle jeta un regard suspicieux autour d'elle puis dégagea une trappe mécanique qui se referma immédiatement après lui par un ingénieux système magnétique.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le domestique descendit un escalier en colimaçon donnant sur une galerie de roches brunes éclairées à la lueur des torches accrochées aux murs.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Cela devait être vraisemblablement un ancien passage secret souterrain autrefois utilisé pour accéder aux catacombes.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Au bout du corridor, l'obscurité était totale, il avança à tatons jusqu’à disparaître sous un rideau.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">De l'autre côté se trouvait un lieu comme il n'y en avait nul autre ailleurs.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Une crypte remplie de conteneurs déchargés et acheminés du fond depuis un petit embarcadère.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Dans cet endroit, sorte de marché noir, vous pouviez trouver tout type d'armes accrochées aux murs, différentes drogues, prostituées et esclaves en tout genre enfermés dans des cages suspendus au plafond.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Et c'est précisément dans cette partie que le domestique devait se rendre aujourd'hui. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Sur son passage il fut même surpris de découvrir la présence d'animaux.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Ceux-ci étaient bien vivants contrairement à la plupart de ceux qu'il avait vu jusqu'alors qui eux étaient empaillés.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Au fur et à mesure que les diverses espèces animales avaient disparu de leur habitat naturel, elles s'étaient retrouvées vendues au plus offrant sur le marché noir.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le domestique se rapprocha de l'énorme bonhomme en pleine négociation avec un groupe de mercenaires.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">A l'écart, un jeune homme trop élégamment vêtu pour passer inaperçu dans ce décor poisseux était en train de compter des billets dans une enveloppe. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Quand il eut fini sa transaction avec le groupe de soldats, l'homme ventru se retourna avec un sourire dégoûté en voyant ce client à l'aspect physique si repoussant.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le Rat se vit proposer un choix assez important de spécimens, pour la plupart des étrangers en situation irrégulière, clochards et handicapés.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Cependant sa curiosité se porta sur les deux nouveaux arrivants, allongés à l'écart comme si l'on avait voulu les dissimuler à la vue de la clientèle, les réserver pour un autre usage.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Il les désigna du doigt, sous le regard désapprobateur de l'individu bedonnant.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">- "C'est quoi ces deux là-bas ?"</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">- "Eux ? Une commande spéciale... Vous ne pouvez pas imaginer combien de personnes les recherchent"</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le Rat enfouit alors sa main dans une petite bourse en tissu sombre et en sortit une poignée de pierres précieuses.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">- "Nous allions... allions les vendre aux enchères demain aux familles de leurs victimes..."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Son interlocuteur, changea immédiatement de regard, littéralement captivé par les joyaux, lui qui pensait que leur existence n'était qu'une légende.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">- "...mais maintenant ils sont à vous. C'est pour offrir? Je vous mets des nœuds papillon avec ?"</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le réveil de Junior fut moins brutal que ce à quoi il s'attendait. Visage à terre sur le sol froid d'une cellule qui sentait les déjections d'excréments en ses quatre angles.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Mais là, rien de tout ça, confortablement installé sur un Kliné (pour les amateurs d'art et de mobilier un divan antique fabriqué en bois souvent accompagné de marqueterie), il pouvait sentir la chaleur et le réconfort d'un feu de cheminée crépitant dans la pièce depuis un écran. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Hormis ces menottes attachées à ses poignets et le sac en tissu qui recouvrait sa tête, rien ne laissait supposer qu'il était en captivité. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Une main finit par le lui enlever, en tirant dessus d'un coup sec. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Aveuglé par le changement de luminosité soudain, il mit un temps avant de s'y habituer.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Messieurs, vous pouvez disposer" dit sèchement une voix à quelques mètres devant lui. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Junior avait du mal à discerner les silhouettes floues qui se tenaient face à lui.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Je suis en garde à vue ? J'ai droit à un avocat!" s’écria-t-il en se redressant sur son siège. Les ombres indistinctes qui l'entouraient se mirent à rire. L'une d'elle s'approcha derrière lui en boitant et il sentit soudain une effluve de parfum féminin. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Monsieur Coggins, calmez-vous. Nous ne sommes pas dans un commissariat de Police."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">En se débattant avec ses chaînes Junior cria : "Alors qu'est-ce-que je fais ici ?"</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Ne vous inquiétez pas, vous allez bientôt comprendre pourquoi" répondit une autre voix tapie dans l'ombre, cette fois sereine et grave comme celle d'un homme dans la force de l'âge.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">L'inconnu s'avança dans la lumière, et Junior dont la vue s'était maintenant rétablie, découvrit le visage de son interlocuteur.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Ce dernier portait un costume à l'énorme cravate bouffante qui pendait dans le vide de son gros ventre et touchait presque le sol puisqu'il était petit.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Il avait les traits graves et une grande cicatrice autour de l’œil gauche qui délimitait par une partie de peau plus claire et plus fine son œil électronique.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">De sa pupille au réticule rouge qui s'ajustait continuellement pour faire la mise au point, il dévisagea son prisonnier avec un sourire carnassier. Ce visage n'était pas inconnu à Junior, il lui était même étrangement familier.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Je vous connais vous" lança le captif en tentant de se rappeler où il avait bien pu le rencontrer. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Si ce n'est pas la Police, alors c'est forcément un parent d'une de mes victimes désireux de se venger réfléchit-il.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Les suppositions continuaient de se bousculer dans l'esprit du prisonnier quand il se souvint brusquement qui était le petit homme en costume qui se tenait face à lui :"...Vous...Vous êtes le maire".</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Bien, maintenant que les présentations sont faites, allons directement à la raison de votre présence. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Cher ami, si nous vous avons invité ici aujourd'hui, c'est pour que vous nous prodiguiez vos précieux conseils culinaires et pourquoi pas faire de vous notre nouveau chef cuisinier."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Hors de question! Ce sont des recettes familiales, des secrets que l'on se transmet de génération en génération. Plutôt mourir que de trahir mon héritage, mes ancêtres."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le maire se racla la gorge, son expression devint plus sévère, moins encline à la négociation, son réticule plus rouge que jamais.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Vous êtes bien sûr de ça?" demanda-t-il sèchement.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Oui! Ils sont là-dedans et y resteront" cracha Junior en désignant son cerveau du doigt.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"C'est ce que nous verrons" répondit une voix inconnue derrière lui.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Dans la pénombre il entendit rouler vers lui un chariot métallique, celui qui le poussait était un vieil homme grand et droit vêtu d'une blouse blanche.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le nouvel arrivant enfila une paire de gants en plastique, même sur sa main bionique, tout en observant derrière ses petites lunettes à monture ronde notre tueur.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Il remonta un masque chirurgical sur le menton allongé de son visage émacié et tria ses ustensiles de torture sur le plateau du chariot métallique en attente d'une nouvelle directive.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Dans ce cas, je vais vous laisser en compagnie de ce cher docteur" conclut le petit homme à la cravate avant de quitter la pièce.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">A l'autre bout de la demeure, dans un dédale de couloirs, le rat, dos rond et regard bas, conduisait ses maîtres furieux à une autre chambre.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Bien qu'auparavant, celui-ci exultait autour du couple à la jambe et l’œil en moins comme un chien réclamant un morceau de sucre, il avait été surpris par la tournure des évènements. Il soumit l'idée que si les prisonniers ne révélaient pas leur savoir, la confrérie pourrait toujours les manger.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">La duchesse au pas traînant, lui tira sur une des oreilles qui poussait anormalement sur son dos pour lui rappeler la somme qu'il avait dépensé en leur nom.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Tous trois arrivèrent devant la double porte massive où se trouvait enfermée Annie, gardée par les mercenaires attendant la totalité de leur dû pour la livraison.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le membre le plus imposant du commando se fit remettre une enveloppe par la maîtresse de maison.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Voilà pour la livraison, ainsi qu'un petit supplément pour m'assurer de votre discrétion."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Un air satisfait se dessina sur la cagoule du soldat à travers de laquelle il répondit : "J'apprécie le geste".</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Il jeta un oeil au contenu de l'enveloppe, compta rapidement les billets avant d'ajouter : "Cette tarée à tout de même failli m’amputer un bras!". </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Comme ça vous auriez pu faire partie du club" lui répondit-elle, un sourire charmeur aux lèvres en ajustant sa prothèse sous sa robe à froufrous comme s'il s’agissait d'une jarretière.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Esquissant un sourire mi-amusé mi-horrifié, le soldat s'éloigna en faisant signe à ses hommes de le suivre.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">La duchesse se tourna vers son mari, lui demanda de bien vouloir la laisser faire jusqu'au bout cette fois et entra dans la chambre sans un bruit.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Annie, toujours inconsciente était allongée sur un lit à baldaquin, elle remua doucement dans son sommeil, ses songes menacés par l’atmosphère pesante qui régnait dans ces lieux. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">La jeune femme finit par ouvrir les yeux, réveillée par les caresses qui parcourait sa longue chevelure ondulée.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Une voix féminine haut perchée, aux intonations aristocratiques, accompagnée d'un léger accent russe chantonna une comptine au dessus d'elle.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Où... où suis-je?" balbutia Annie dans un semi-sommeil.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Et qui êtes vous?" poursuivit-elle en reprenant peu à peu ses esprits, se redressant contre la tête de lit.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Vous êtes mon invité, très chère, avez vous bien dormi ?" dit la duchesse en passant la main sur les draps.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Heu..oui...mais je...n'arrive pas à me souvenir comment...je suis arrivée ici." fit-elle en portant sa main sur son visage.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Nous vous avons recueilli alors que de dangereux militaires allaient vous..."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Oui cela me revient à présent! Et qu'est devenu le jeune homme qui m’accompagnait ?"</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Je ne sais pas ma très chère." répondit la duchesse dans un haussement d'épaules.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Merci infiniment... Je vous en suis redevable." dit-elle en cherchant ses vêtements.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Elle parcourut du regard la chambre avec attention et fut très sensible à la décoration de celle-ci. Meubles anciens d'époque en bois véritable et tableaux de maîtres.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Quand la jeune femme mit finalement la main sur ses affaires, pliées avec soin sur un repose pied, elle fouilla dans ses poches à la recherche d'argent sans toutefois parvenir à en trouver.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Je suis confuse... Je n'ai pas d'argent. Comment pourrais-je vous remercier?" demanda Annie. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Ne vous inquiétez pas, comme vous pouvez le voir nous n'en manquons pas. Cependant vous pourriez nous être d'une grande utilité si vous nous révéliez vos petits secrets gastronomiques." dit la duchesse, une lueur avide dans les yeux.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">L'espace d'un instant Annie resta fascinée par les attitudes de cette dame à la beauté aussi distinguée que dérangeante puis elle reprit le fil de la discussion.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Comment savez-vous tout ça? Ce sont des recettes de famille" rétorqua-t-elle en reculant cherchant une issue à tâtons avec ses mains.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Annie... Vous permettez que je vous appelle ainsi ?...Nous ne sommes pas si différents, vous et... nous." </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">A ces mots, des hommes et des femmes sortirent des ténèbres sans un bruit, à la manière de fantômes.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Laissez-nous devenir votre famille d'accueil." dit l'un d'eux.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Il est certain que vous ne voyez pas ce que nous avons en commun." reprit la duchesse en posant sa main sur l'épaule de la jeune femme.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Et je vous l'accorde, ça ne saute pas aux yeux" dit-elle en pouffant de rire et en se retournant vers son mari, le maire borgne.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Tous s'esclaffèrent d'un rire frénétique, étrange d'intensité et de longueur car disproportionné par rapport à la situation.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Mais qui êtes-vous à la fin ?!" lâcha la jeune femme.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Nous sommes une confrérie..." commença la duchesse avant de se faire couper par son mari "...Une confrérie un peu spéciale.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Tout d'abord sachez que pour adhérer à notre "club" une contribution un peu particulière est demandée à chacun des membres. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Attention, il n'est pas ici question d'une épreuve d'entrée ou d'un quelconque bizutage.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Non, il s'agit d'une réelle preuve d'implication, où chacun donne de sa personne.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Certains d'entre nous ont fait don d'un organe ou d'un morceau de chair.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Toutefois, vous concernant, en tant que membre "d'honneur" et non donneur, ça ne sera pas votre cas, nous attendons plutôt que vous partagiez vos compétences et votre appétence."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le petit homme borgne secoua une clochette et le domestique difforme fit son apparition, un plateau en main.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Arrivé à hauteur d'Annie il ouvrit une cloche en argent.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Veuillez prendre ce petit amuse-bouche en guise de cadeau de bienvenue." annonça fièrement le maire.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le Rat présenta le plat à l'invité, s’éclaircit la gorge en avalant sa salive et commenta : "émincé de pomme d'Adam et son tartare de cervelet sur une fine tranche d'oreille."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">A voir les quelques protubérances pousser sur ses avant-bras et les traces de lésions et de sutures récentes sur les joues du domestique, Annie comprit d'où ce qui faisait office de toast provenait.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Toutefois elle ne remarqua aucune entaille, ni cicatrice de toute nature sur le crâne dégarni du rat et constata que celui arborait une pomme d'Adam bien développée.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Ce dernier attendait patiemment que la jeune femme se serve, le plateau toujours tendu dans sa direction.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Elle prit un toast, ce qui sembla être interprété comme un geste de communion pour les membres de la confrérie et le porta à sa bouche quand un géant déboula au beau milieu de la pièce manquant de dégonder la double porte, chevauché sur son dos par deux enfants turbulents qui criaient.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Il était vêtu d'un costume grotesque de nourrice, avec un tablier blanc et une coiffe en dentelle qui cachait une plaie fraîchement suturée sur son front.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">De plus et Annie y prêta attention, il avait une vilaine balafre sur la gorge, à l'endroit où devait se trouver sa pomme d'Adam par le passé. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Vraisemblablement, le géant avait lui aussi dû être mutilé.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Cette impression glaça le sang de la jeune femme et la poussa à sortir de sa réserve.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Messieurs, Dames, je consens à vous préparer cette réception mais il faudra convenir à chacune de mes requêtes."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Profitant de la confusion, une femme obèse s’esclaffa la bouche pleine : "J'ai toujours voulu goûter ce fruit!" et se fit claquer la main par la duchesse quand elle voulut reprendre un amuse-bouche sur le plateau. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Junior finit par se coucher devant ses nouveaux maîtres et les enfants descendirent de son dos pour se jeter dans les jambes de leurs parents.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Je vais t'attraper!!! Oh oui, toi je vais t'attraper!" s'écria le maire attendri par le jeu en cours avec son fils.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Qu'ils sont beaux, ma fierté!" confia la duchesse à la grosse femme qui se tenait à côté d'elle.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Ne le sont-ils pas?" interrogea-t-elle un large sourire narquois aux lèvres en caressant les cheveux de la petite fille qui s'était réfugiée timidement sous les froufrous de sa robe.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Sans réponse de la part de son interlocutrice, Catherine-Annushka s'adressa à ses enfants pour leur faire goûter le toast.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Ces derniers prirent une timide bouchée, peu séduits par l'aspect étrange qu'avait cette nourriture.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"A croquer!" acquiesça le père en tirant sur les joues de ses enfants qui mastiquaient avec difficulté.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Les deux gosses recrachèrent dans la main de leur mère en grimaçant dégoûtés.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Ils n'ont pas encore développé leur goût, leur palais est encore trop fin, voilà tout" rétorqua-t-elle à une critique imaginaire.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Alors que tous les membres de la confrérie dégustaient leur hors-d’œuvre avec délectation, le maire revint à la jeune femme et la défia du regard.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Qu'est ce qui vous a fait changer d'avis ?" demanda-t-il, tandis que le chirurgien l'observant d'un œil lugubre, caressait la cicatrice proéminente sur le front de Junior.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Je suis de ces personnes qui pensent que le savoir et les traditions sont faits pour être partagés, transmis. Vous devez bien savoir cela avec vos enfants" </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Satisfait de cette réponse, le père repris le cours du jeu avec son fils, le souleva de terre et s’exclama "Ouhhh toi je vais te manger tout cru!!!".</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Junior se releva subitement à l'énonciation de ces simples mots, un long filet de bave tomba de sa bouche sur le parquet, les yeux injectés de sang, reniflant lourdement il se redressa et sortit les dents.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Son comportement devenait menaçant, il murmura "manger viande manger" d'une voix suraiguë - due vraisemblablement à l’ablation de sa pomme d'Adam - en totale dysharmonie avec sa grande carrure avant de s'écrouler inconscient sur le sol.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Je suis désolé, je voulais le rendre plus docile mais l'expérience a un peu dégénéré, je vais arranger ça." s'excusa le chirurgien en retirant la seringue anesthésiante qu'il venait de planter dans la nuque de son cobaye, Junior.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Est-ce bien prudent de notre part de laisser nos enfants jouer avec ce géant?" murmura la duchesse à son mari.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"La jeune femme vivait seule dans un surplex".</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le maire lança un regard plein d’incompréhension à l'officier de Police.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Un surplex, c'est un logement qui comme un souplex se trouve relié à un appartement à la différence que celui-ci l'est avec le grenier... La dernière mode des agences immobilières parisiennes" expliqua-t-il en enjoignant l'homme cravaté à le suivre d'un geste de la main.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Les deux hommes avancèrent dans la cour de l'immeuble, un attroupement de voisins curieux se tenait debout sur le côté, derrière le ruban du périmètre de sécurité.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"C'est les autorités sanitaires qui nous ont contactés, eux-mêmes avertis par une voisine." poursuivit le policier en pénétrant dans la cage d'escalier en appuyant sur le bouton d'appel de l'ascenseur.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Apparemment ça faisait quelques jours que les habitants de l'immeuble avaient remarqué une forte odeur. Pensant que cela venait du dévidoir à ordures, ils ne s'étaient pas inquiétés mais quand ils ont commencé à voir du sang dégouliner du plafond ils ont été alertés". </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">L'ascenseur arriva et ses portes s'ouvrirent.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Au dernier étage, la concierge se faisait interroger par un policier en uniforme. "Les gosses du quartier disent même avoir aperçu des rats rôder dans la cour mais vous savez comment sont les gosses... Et puis moi je ne la voyais qu'aller et venir, vous savez."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">L'officier s’arrêta sur le pas de la porte, et tendit un masque au maire.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Je vous préviens l'odeur là-dedans est insoutenable."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Ils pénétrèrent dans l'appartement, mal éclairé et grouillant de policiers en uniforme.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">L'air y était lourd et humide, les murs suintaient, donnant presque l'impression qu'ils pouvaient respirer.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Une partie du mobilier était faite en peau humaine, le canapé et le fauteuil avaient été éventrés par un agent stupéfait d'y voir de la chair et des viscères en guise de rembourrage.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Du plafond pendaient des morceaux de cadavres, accrochés par de petit bouts de ficelles.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">L'une des nouvelles recrues demanda à son superviseur dans quel but cela avait été réalisé.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Ce dernier lui répondit que c'était pour faire sécher la viande, comme de la charcuterie autrefois avant qu'elle ne soit sous forme synthétique.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">La réaction du bleu fut celle escomptée, il s'en alla reprendre ses esprits dans la salle de bain.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Pendant ce temps des techniciens de la scientifique s’affairaient dans la cuisine, prenaient des photos et faisaient divers relevés de toute nature. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le frigo grand ouvert était le centre de l'attention des hommes présents dans la pièce.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">A l'intérieur de celui-ci des pénis en guise de saucissons, des yeux en bocaux semblable à des litchis, des langues et des entrecôtes toutes de provenance humaine. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le maire avait du mal à quitter cette boucherie des yeux, du mal à détourner son attention de ce qui ressemblait pour lui à un gigantesque buffet à volonté, le garde-manger d'Annie.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Il tripotait sa large cravate comme si c'était une serviette attachée autour de son cou.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Par chance, l'officier qui l'accompagnait interpréta son comportement comme celui d'une personne en état de choc plutôt que de la fascination et de la gourmandise.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le policier lui mit la main sur l'épaule ce qui le sortit de sa rêverie.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Je crois que j'en ai vu assez pour me faire une idée" déclara le maire en portant un mouchoir à sa bouche, non pas pour s’empêcher de vomir mais pour dissimuler un filet de bave.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"La jeune femme, ou disons plutôt la tortionnaire a déserté les lieux dans des circonstances inexpliquées, du jour au lendemain. Pour l'instant nous n'avons pas plus d'éléments." dit l'officier en laissant passer un brancard devant eux, sur lequel un agent en uniforme, ventru et aux tempes grisonnantes était allongé.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Un de nos plus vieux effectifs a fait une crise de démence en voyant ce massacre et n'a pu réprimer son envie... de manger les preuves. Il a été mis à pied et va être interné en attente d'une comparution au tribunal." commenta l'officier en regardant les pompiers charger la civière dans l'ascenseur puis continua : "Nous allons devoir descendre par l'escalier si cela ne vous dérange pas." </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">A l'étage en dessous, l'écho d'un témoignage d'une voisine recueilli par un agent de Police résonna jusqu'aux deux hommes.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">La vieille dame expliquait que la demoiselle du dessus était un peu trop fêtarde à son goût, du genre à fréquenter tous les jours un nouveau garçon. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Chaque époque avait ses mœurs et bien qu'elle soit âgée elle n'était ni aveugle ni sourde pour autant.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Loin d’être dupe, elle avait compris que quand la musique résonnait fort dans le plancher c’était pour mieux camoufler les ébats bruyants de sa voisine. Il faut que jeunesse se fasse finit-elle par conclure. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Inquiète, elle confia qu'elle espérait que rien de grave ne lui soit arrivé. L'agent de Police essaya de la rassurer sans vraiment être convaincu de ses arguments.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Quoiqu'il en soit il ne valait mieux pas pour son vieux cœur qu'elle en sache davantage.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">En sortant dans la cour, un homme vint à leur rencontre pour demander ce qu'il se passait ici. Sans répondre à sa question, l'officier l'interrogea en retour si ce dernier connaissait bien la résidente. "C'était une jeune femme plutôt gentille, je ne la connaissais pas trop remarque... Ils nous arrivaient de nous croiser pour sortir les poubelles." </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Des policiers sortirent à ce moment en portant des sacs sanguinolents sous les yeux du voisinage et l'homme interrogea paniqué "Oh mon dieu! Vous pensez que c'était quoi... dans les sacs poubelles ?"</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Une fois que la confrérie avait quitté la chambre, le Rat fut chargé de faire visiter ses appartements à la jeune invitée.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">En parcourant les diverses pièces de l'aile dans laquelle Annie résidait, il lui raconta que sa famille avait été au service de cette dynastie depuis des générations.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Au détour d'un des couloirs parsemés de tableaux, le majordome épousseta le cadre et l'épitaphe accompagnant chacun des portraits accrochés aux murs.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le devoir de mémoire et la fierté de l'héritage historique était quelque chose de visiblement important pour les propriétaires de ces lieux.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Soudain le Rat tourna la tête dans tous les sens, les deux mains posées sur ses oreilles (pas celles qui lui poussent partout sur le corps), ses yeux roulèrent sur eux-mêmes et un saignement s'écoula de son nez.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Submergé par les millions d'ordres qui affluaient dans ses pensées via son implant intra-neuronal, il s'excusa auprès de l'invité de devoir écourter sa visite et la laissa finir de découvrir les lieux toute seule.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Elle remarqua en descendant les grands escaliers de bois cirés une étrange lueur danser sur les murs en bas.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Ce n'était pas le lustre en cristal au-dessus d'elle mais un écran encastré dans ce qui faisait autrefois office de cheminée qui rayonnait dans un coin du hall.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Il diffusait des images de bûches crépitantes sous les flammes d'un feu qui n'était rien d'autre que synthétique bien que la chaleur dégagée par l'écran était bien réelle. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Les enfants étaient installés sur un tapis à écouter les récits de guerre du colonel dans son fauteuil roulant matelassé.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Junior qui désormais ne les quittait plus était assis au pied du vieil homme, la tête posée sur le sol, les yeux en l'air, réduit à l'état d'animal domestique obéissant.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le vétéran Douglas-George Walker racontait en lissant sa longue moustache avec ses doigts que pendant la grande guerre nucléaire alors qu'il combattait l'ennemi avec son avion de chasse, celui-ci fut touché et s'écrasa dans la jungle.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Blessé grièvement à la moelle épinière, ainsi piégé dans son cockpit, il dût pour survivre manger entièrement son copilote mort durant le crash.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Par chance au bout de quelques semaines, son escouade vint à sa rescousse et ce fut la fin de son périple.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Décoré et accueilli en vrai héros, les circonstances de sa survie ne furent jamais divulguées pour préserver l'image de l'armée.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">N'éprouvant que peu d’intérêt pour les histoires du vieux soldat, les enfants s'endormirent.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">En bonne nourrisse qu'il était devenu, Junior les porta sur son dos pour les coucher en leur fredonnant une berceuse pendant le trajet jusqu’à leur chambre.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">L'écho de cette mélodie enfantine qui résonnait dans les couloirs fit frissonner Jean-Billy.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Traînant avec lui sa poche d'urine, il se mit à chercher sa provenance.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Comme envouté, il suivit le son de cette voix si troublante une partition à la main, transcrivant la moindre note, la moindre nuance.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">La voix angélique menait à la chambre des enfants de la duchesse, naturellement Jean-Billy pensa que ce devait être la voix de la petite fille.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Un faisceau de lumière venant du couloir éclairait la pièce par la porte entrouverte.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Sa surprise fut grande quand il vit le visage balafré de Junior se retourner vers lui en chantonnant.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Comment une telle voix peut-elle appartenir à un tel corps, si... disgracieux" pensa-t-il.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"C'est bien toi qui chantais?" demanda Jean-Billy.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Chut!" fit Junior en accompagnant le geste à la parole avant de refermer derrière lui la porte de la chambre pour ne pas réveiller ses occupants.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"As-tu déjà songé à faire carrière... parce qu’avec la voix que tu as mon grand... hé bien tu devrais!" complimenta l’individu sans nez au teint blanchâtre.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Ce dernier s'aventura à toucher la cicatrice qui séparait le cou de son interlocuteur en son milieu.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Il la caressa admirativement, une lueur de convoitise dans les yeux.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Junior haussa la lèvre parcouru par une vague d'hostilité.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Sachant que Jean-Billy était un membre de la confrérie et craignant une énième punition de ses maîtres, il se retint d'exprimer toute forme d’agressivité à son encontre.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"En tout cas, ta chirurgie est très réussie. C'est prodigieux! Tu sais il n'y a encore pas si longtemps de ça j'avais une voix aussi jolie que la tienne, plus encore.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">J'étais une star de la pop!!!" dit-il avec sa voix déraillante.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Je dois dire que je suis un peu jaloux" confessa-t-il en se raclant la gorge.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"La mienne n'a pas vraiment donné le résultat escompté. Je voulais une voix de fausset et à la place j'ai eu ça" admit-il sur le ton du regret avec sa voix pubère muant continuellement.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Et puis en prime je me suis retrouvé à me trimbaler cette chose que je dois changer toutes les deux heures." dit-il en tapotant la poche d'urine qui dépassait de sa ceinture et poursuivit le regard embué de larmes.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"...Mais je lui faisait confiance, c'était Albert-Friedrich, le chirurgien des stars! Je devais impérativement passer entre ses mains même si je le savais atteint de tremblements à la main droite." </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Dis donc tu n'est pas du genre bavard... pourtant il ne t'a pas enlevé ta langue à toi!" s'esclaffa-t-il d'un rire mélancolique.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Tu as peut-être raison, il faut économiser ses talents." conclut-il en s'éloignant un mouchoir sur le visage pour éviter que la morve ne s'écoule directement du trou béant où se trouvait autrefois son nez.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Annie qui avait continué sa visite des lieux, surprit un homme aux cheveux roux déposer ce qui semblait être un tableau recouvert d'un drap blanc devant une porte et toquer à celle-ci avant de prendre la fuite.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Elle n'eut le temps de bien apercevoir le mystérieux individu mais remarqua cependant qu'il lui manquait une oreille et que ses habits étaient bariolés de peinture.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">La porte s'ouvrit et une main saisit l'objet pour le faire rentrer.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Annie s'approcha et constata que la porte était restée ouverte, elle vit une silhouette de dos, traîner le colis et s'installer devant une coiffeuse située au centre d'un boudoir.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">La décoration de la pièce était majoritairement faite de tableaux et de vieilles affiches de cinéma à la gloire d'une actrice qui était désormais bien loin de son âge d'or.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Assise devant la coiffeuse une silhouette féminine drapée d'un peignoir blanc se parfuma avec un flacon à poire puis s'étala de la crème sur la figure.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le teint de son visage décharné était écarlate, comme s'il avait été écorché vif, défiguré.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Tenant un miroir à main d'un côté et de l'autre un masque avec bâton qu'elle changea pour un autre affichant une expression différente.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Annie reconnut sous ces traits la célèbre comédienne Marie-Lynn, légende du cinéma à la beauté réputée immuable. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Par un jeu de miroir, l'actrice s’aperçut qu'elle était observée par quelqu'un d'autre qu'elle-même.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Effrayée à l'idée que quiconque puisse la voir ainsi sans prothèse, sans masque, sans paillettes ou maquillage elle se mit à courir pour se cacher.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Dans la précipitation, elle se prit les pieds dans un tapis persan et tomba tête la première.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le miroir à main quelle tenait se brisa sur le sol et elle se vit à travers des milliers d'yeux, les siens, ses propres yeux qui la dévisageaient depuis chaque éclat.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Annie vint aider la comédienne défigurée à se relever.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">En voyant la beauté naturelle et le charme que dégageait Annie, l'actrice ne put réprimer son chagrin. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">C'était comme si elle faisait face à un sosie plus jeune qu'elle, son propre fantôme du passé.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Que me voulez-vous? Si c'est un autographe je vous préviens ça va vous coûter cher."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Non ce n'est pas ça...je...je...passais dans le couloir et j'ai vu quelqu'un déposer quelque chose devant votre porte alors..."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Vous vous êtes mêlée de ce qui ne vous regarde pas" coupa l'actrice.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"C'est vrai, excusez-moi." avoua la jeune femme puis renchérit avant de partir : "Pouvez-vous me dire qui était cet homme?"</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Pourquoi le ferais-je, vous vous prenez pour qui? une journaliste ?!" demanda Marie-Lynn avec un fond d'optimisme dans la voix qu'elle se surpris à avoir.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Et secrètement elle le savait, elle nourrissait un infime espoir de gloire retrouvée, ses rêves de succès continuaient de la hanter comme les rôles qu'elle avait autrefois incarné.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Ce besoin de sentir à nouveau la chaleur des projecteurs braqués sur elle la rongeait.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Vous savez quoi, je vais répondre à vos questions. Je me suis toujours prêtée au jeu de l'interview. Prenez place, asseyez vous." dit-elle en se recoiffant vaniteusement.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Vous pouvez répéter la question?" demanda-t-elle en prenant une voix douce et mielleuse.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Qui était l'homme qui vous a déposé le tableau ?" </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Oh lui, c'est Vincent-Salvatore."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Le peintre ?"</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Tout à fait. C'est mon plus grand admirateur, vous savez. Il me considère comme sa muse.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Vous devriez aller jeter un œil du côté de son atelier, près de la grande verrière, c'est rempli de portraits de moi... surtout depuis que nous..."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Depuis que vous...?"</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"C'est très personnel... C'est de ma vie privée qu'il s'agit !"</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">A ses mots, elle réalisa que cela faisait bien longtemps que plus personne n'éprouvait d’intérêt pour sa vie privée.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Prise par son orgueil, elle reprit le fil de la conversation troquant son masque à la mine neutre pour un autre plus dramatique.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Nous sommes séparés."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Vous avez été ensemble ?"</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Oui, il y a longtemps de cela, j'étais encore une jeune actrice quand nous nous sommes rencontrés.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Épris rapidement l'un de l'autre, je devins sa muse et lui mon faire-valoir.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Les années passèrent, les grands rôles aussi, et bien que j'avais toujours privilégié ma carrière à ma vie sentimentale, il était resté à mes côtés se disant peut-être que quand je deviendrais vieillissante je décrocherais par moi-même pour me consacrer à ma famille.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Hélas ce ne fut pas le cas.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Et vint un jour où on ne me proposa plus que des rôles de grand-mère, pire des seconds rôles dans des séries Z. La pluie de paillettes commençait à retomber.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Ne voulant pas renoncer, j’envisageais la chirurgie esthétique mais c'était sans me douter que ça aggraverait les choses. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">S'en suivit alors pour moi une terrible période de dépression, dans laquelle j'ai emporté Vincent-Salvatore." </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Tournant le dos par pudeur à son interlocutrice, elle souleva son masque pour essuyer ses larmes à l'aide d'un mouchoir de soie.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Elle prit un moment pour reprendre son souffle et poursuivit.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Il n'a pas supporté quand je lui ai dit : comment pourrais-je aimer quiconque si je ne m'aime pas moi-même ?" </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Annie, prise de pitié lui caressa l'épaule d'une main réconfortante.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Les sanglots de la comédienne se muèrent alors en un rire dérangeant.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Soudainement, elle fit volte-face en criant : "Bas les masques !"</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Marie-Lynn retira celui qu'elle portait à l'expression dramatique pour en enfiler un aux traits comiques.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"J'ai été bonne ? Si vous voulez on la refait, je ne la sentais pas trop cette prise de toute façon." dit-elle sans que l'on puisse déterminer la part de vérité et de fiction dans le récit qu'elle venait de raconter.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"J'aurais peut-être dû accentuer sur le caractère tragique de la romance, les amants maudits... le public adore ça!"</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Tard dans la nuit, les membres de la confrérie se réunirent dans une des nombreuses chambres du domaine pour une séance un peu particulière.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Après que tous se soient déshabillés et confortablement installés sur les divans, Albert-Friedrich, fit son entrée. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le médecin visiblement nu sous sa blouse blanche, d'où on pouvait voir pointer une érection, était accompagné d'une jeune inconnue.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">D'un geste circulaire de la main ce dernier la présenta à l'assemblée et celle-ci leur fit une révérence, laissant entrevoir qu'elle non plus ne portait pas de sous-vêtements.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Tournoyant lentement sur elle-même pendant que le chirurgien expliquait à son assistance quelles merveilleuses opérations il avait réalisé, elle fixait d'un regard intense Jean-Billy.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Pleinement consentante, la jeune inconnue s’avérait être une grande admiratrice du célèbre chanteur, elle en portait présentement un t-shirt à son effigie.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Afin de rencontrer son idole elle s'était laissée convaincre de se faire implanter de nouveaux orifices sexuels sur les coudes et genoux, ce qui lui valut d'être rebaptisée par Albert-Friedrich : "la multiprise".</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Cependant la pauvre jeune femme dont le fantasme absolu était de coucher avec la star ne se doutait certainement pas de la déception qui l'attendait. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">La double porte-fenêtre de sa chambre ouverte, les voilages des rideaux dansaient dans les airs quand des éclats de voix résonnèrent.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Annie se réveilla en sursaut, prise de sueurs froides, ne sachant dire si c'était le fruit de ses songes agités. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Elle se leva de son lit, marcha pieds nus jusqu'au balcon et prêta l'oreille appuyée sur la rambarde, scrutant les jardins qui s'étendaient dans l'obscurité en contrebas.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">La lueur de la lune dessinait de tristes expressions sur les statues de marbre.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Alors qu'elle se retourna pour se recoucher, le bruit reprit, elle entendit cette fois des sanglots étouffés aux murmures désespérés, portés par le vent.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Habillée seulement d'une robe de chambre qu'elle enfila avec précipitation, elle descendit à pas feutrés les escaliers en pierre blanche qui menaient dans les jardins.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">A l'affût du moindre bruit, elle avança prudemment dans l'épaisse brume qui recouvrait le sol.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Et c'est alors qu'elle vit assise près d'une fontaine une silhouette féminine drapée dans un voile noir.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Doucement, Annie s'approcha et reconnut la forte corpulence qui appartenait à une des membres de la confrérie, des larmes noires de maquillage coulaient de ses yeux comme ruisselait la fontaine.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Lorsque la mystérieuse dame se rendit compte de la présence silencieuse d'Annie, celle-ci tressauta, s’empêchant avec sa propre main de crier de stupeur.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Quelque chose ne va pas? Si vous avez besoin de parler... Je suis là."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">La jeune femme lui caressa l'épaule, elles échangèrent alors un regard qui amenait à la confession.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Combien de mois ?" demanda Annie en désignant le ventre de la dame sans que celle-ci ne daigne répondre, pire elle se mit à lui tourner le dos.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Et vous que vous est-il arrivé ? Je veux dire par là que vous ne semblez pas être amputée alors..."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Un faisceau de lumière traversa une fenêtre de la demeure et les éblouirent un court instant.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Cela provenait d'un des lustres d'une chambre dont la porte était restée entrouverte et où semblait se dérouler d'étranges festivités. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Annie aperçut ce qui semblait être une orgie de corps entrelacés, informes et indistincts. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Etaient accrochées aux murs de cette pièce, d'innombrables têtes empaillées d'animaux, de toutes tailles et de toutes espèces, trophées de chasse d'un temps révolu qui donnait à cette chambre des allures de cabinet des curiosités.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">De ce que pouvait voir la jeune femme, la duchesse avait retiré sa prothèse jambiale et fixé à la place un pénis synthétique avec lequel elle pénétrait l'orifice cicatriciel qui faisait autrefois office de conduit auditif de son partenaire.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Un autre invité qu'elle reconnaissait, le célèbre chanteur Jean-Billy avait la tête plongée dans les fesses de la duchesse qu'il relevait de temps à autre pour exprimer sa jouissance d'une voix de fausset tout en se dandinant, empalé sur le sexe d'un vieil homme en fauteuil roulant.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Il y avait aussi Albert-Friedrich le chirurgien avec une prothèse-main différente de celle qu'il portait lors de leur rencontre, celle-ci ayant pour particularité de comporter de longs doigts phalliques téléscopiques rotatifs.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Mais Annie fut encore plus stupéfaite quand elle vit ce dernier les introduire dans une jeune inconnue qui possédait de multiples orifices sexuels placés sur les coudes et genoux.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">La porte se referma et la lumière disparue, mais elle pouvait encore voir le domestique disgracieux espionner la scène d'un regard lubrique derrière la serrure.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Je...je..." bégaya tardivement la grosse dame en guise de réponse et détourna ainsi l'attention d'Annie de la scène à l'intérieur.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"...Je ne pourrais jamais être mère car..." finit-elle par formuler avec difficulté en essuyant ses yeux larmoyants, dégageant sa gorge d'une étreinte imaginaire.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Puis celle-ci reprit sa respiration et poursuivit "...j'ai offert mon utérus." en caressant la cicatrice sur son bas-ventre.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Annie ne s'attendait pas à une telle révélation et n'avait pas envisagé que la situation tourne ainsi en sa faveur.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Elle prit un court temps de réflexion où elle comprit qu'elle avait là une opportunité d'en savoir davantage et de peut-être créer une brèche vers une dissension au sein de la confrérie.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Est-ce que chacun des membres a fait un sacrifice aussi important que le votre ?" interrogea Annie en prenant soin de dissimuler son sourire malicieux sous un air attristé de façade. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Son interlocutrice ravala sa salive pour retrouver la parole :</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"De ce que je sais le colonel Douglas-George Walker a perdu ses fesses à la guerre, Albert-Friedrich qui nous a tous opérés, a quant à lui fait don de sa main droite, vous n'imaginez pas quel sacrifice cela peut représenter pour sa profession.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Je dois mentionner qu'il est aussi le chirurgien esthétique des célébrités!" dit-elle, des étoiles plein les yeux, l'égo gonflé par un sentiment d'appartenance à une élite.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Tenez Marie-Lynn, justement, la grande actrice, c'est son visage qu'elle a cédé, ce qui entre vous et moi n'a en rien altéré son jeu d'actrice même si je dois avouer que je la trouvais plus jolie avant. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Il a aussi pour client le chanteur Jean-Billy..."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Laissez-moi deviner, lui, c'est son nez qu'il a offert n'est-ce pas?" l'interrompit Annie.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Non, ses cartilages ont été fragilisés à cause des multiples opérations et de sa prise de drogue excessive. Ce sont ses testicules qu'il a gracieusement offertes. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"J'imagine que ça lui a permis de gagner quelques octaves ?!" déclara Annie d'un ton sarcastique avant de poursuivre : "Et il y a un peintre aussi, comment s'appelle-t-il déjà ?" en regardant une nouvelle fois par la fenêtre.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Vincent-Salvatore... mais ce n'est pas Albert-Friedrich qui l'a opéré, il s'est amputé lui-même. Cet homme est complétement fou."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Quelqu'un les observait silencieusement caché par le tronc d'un arbre synthétique, celui-ci s'avança sous le clair de lune.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le visage éclairé d'une lumière bleutée, reflet de son écran holographique qu'il manipulait face à lui avant de le retourner vers les deux femmes.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Annie le reconnut c'était Donald-steeve Bill, le philanthrope milliardaire.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Sur la tablette était inscrit : "J'ai donné ma langue. Pour devenir membre, ils m'ont demandé la seule chose qui m’était indispensable pour jouir des avantages qu'apporte cette confrérie.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">A aucun moment je n'ai réalisé que sans papille gustative, je serai privé de goût.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Et j'ai accepté, animé d'insolentes ambitions, sans comprendre quelles étaient leurs intentions.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Victime d'une blague cruelle, tout ça parce que nous étions de nouveaux riches, que nous n'étions pas de leur rang, de leur classe. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Issus d'un milieu social modeste, ma femme et moi avons fait fortune dans l'industrie, nous nous sommes élevés, avons prospéré par le travail et pas grâce à notre nom ou un héritage.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">En cela nous avons failli, oublié de quoi nous étions faits, de nos origines, aveuglés par notre orgueil et une cupidité naïve qui nous poussait à vouloir devenir leurs semblables. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Bien qu’attablés avec eux, je le sais tous ces mets qui me sont à chaque fois présentés et que je ne peux apprécier sont là pour me le rappeler." </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Une goutte de bave dégoulina de sa bouche à son menton et tomba sur l'écran.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Le message je ne l'ai saisi qu'après : ne touchez pas à notre assiette, faites passer les plats.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Ce qu'ils ont infligé à ma femme suivait cette même logique, tout en allant encore plus loin.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Ils ne se sont pas seulement contentés de nous remettre à notre place, ils s'assuraient que l'on y reste à jamais comme notre nom sans descendance." Le texte défilait si vite qu'il en devenait difficile à suivre, presque illisible.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Annie l’interrompit pour lui demander de ralentir avec sa main, il acquiesça d'un mouvement de tête sans bruit.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Quand je pense que Catherine-Annushka et Pierre-Oliver se sont servis du pacte pour corriger leurs malformations congénitales."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">L'homme s'approcha et prit la main de sa femme puis se remit à écrire, tentant de contenir sa rage.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Il faut se rendre à l'évidence, nous ne serons jamais leurs semblables, ils se jouent de nous, continuellement, je ne peux tolérer de te voir dans cet état là, un peu plus chaque fois. Ils doivent payer."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Un cri suraigu déchira la nuit par delà les jardins, à l'intérieur des bâtiments. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Tous trois se retournèrent, parcourus de frissons comme si un vent glacial soufflait sur eux. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Pétrifiés à l'idée que quelqu'un les ai vus, ou pire entendus.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Les lumières de chaque pièces s’allumèrent les unes après les autres.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Dans les coursives les membres de la confrérie accouraient précédés par la duchesse qui refermait son peignoir en titubant.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Lorsqu'ils poussèrent les portes du cabinet des curiosités, le Rat fut projeté sur le sol et piétiné.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">En arrivant dans la chambre des enfants, Catherine-Annushka prit son fils éploré dans ses bras, lui promettant que ce n'était qu'un cauchemar.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Dans le lit d'à côté, la petite fille apeurée désignait du doigt l'angle opposé de la pièce où se tenait Junior, le visage dissimulé derrière ses mains, pensant sûrement être caché.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Les maîtres ne sachant pas si celui qui faisait office de nourrice avait terrifié les enfants en s'introduisant dans la chambre pendant leur sommeil ou s'il avait fait preuve d'une grande réactivité en entendant leurs gémissements dûs à un cauchemar, ils ordonnèrent qu'il soit châtié.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Depuis son intronisation Annie n'était plus captive, bien sûr elle ne pouvait quitter le domaine "pour sa propre sécurité" selon ses hôtes car la Police était à sa recherche depuis la découverte de son appartement.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Toutefois, elle devait toujours prouver son implication en organisant une réception pour les membres de la confrérie.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Durant une semaine, elle avait réfléchi à l'élaboration d'un plan détaillé qui lui permettrait de reprendre sa liberté.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">L'échéance fixée arrivait bientôt à son terme et alors qu'elle était désespérée à l'idée de ne pas trouver l'inspiration pour les plats qui constitueraient ce dîner, la solution lui apparut en se détournant un moment de sa cuisine.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Dans les jardins à côté de l'atelier d'artiste de Vincent-Salvatore se trouvait une immense serre en forme de dôme.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">A l'intérieur de celle-ci, les propriétaires des lieux y entretenaient un important potager délimité par des allées d'arbres fruitiers mais surtout une vaste collection de fleurs et plantes extrêmement rares.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Pour Annie qui avait suivi des etudes en botanique - la dernière promotion a pouvoir le faire avant que les especes ne s'éteignent peu à peu et soient remplacé par une flore synthétique - cet endroit s'apparentait à une caverne remplie de trésors oubliés.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Elle connaissait chaque propriétés et vertue des plantes présentes dans le dôme. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">La jeune femme mettait régulierement à profit ses connaissances en la matiere pour concocté des sédatifs qu'elles utilisaient sur ses proies humaines.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Émerveillée par cette trouvaille, elle se balada entre les rangées de cultures et traversa d'épais feuillages derrière lesquels elle fut surprise de trouver le domestique.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">L'homme au physique ingrat, entièrement recourbé sur lui même était assis sur les genoux.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Annie s’approcha et découvrit que ce dernier tenait quelque chose entre ses mains.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Qu'est-ce-que c'est ?" demanda-t-elle. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Une Dionée... Cette plante carnivore est en train de mourir... Tout ça parce que mes maîtres jouaient à lui faire refermer son piège sans nourriture et maintenant elle s'auto-digère. Je les avais pourtant prévenus mais ils n'en ont que faire... Ce qu'ils peuvent être cruels."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Dehors, la jeune femme aperçut du mouvement à travers les verres fumés de la serre.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Comme à leur habitude quand le ciel était dégagé, les enfants chahutaient dans les jardins sous le regard bienveillant de Junior, enchainé à un arbre, occupé à ronger un os par terre comme un bon chien domestiqué.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Jouant à cache-cache avec leur père qui les cherchait, celui-ci promettait de les manger s'il parvenait à les attraper.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">A cet instant tout devint plus clair dans l'esprit d'Annie, les solutions convergeaient vers le même point, il ne pouvait en être autrement.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">La jeune femme savait que son plan se déroulerait à la manière d'un menu, en trois actes : entrée, plat, dessert.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">En courant l'un des enfants trébucha, et se mit à pleurer, plus que la douleur causée par sa chute ne le nécessitait.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Junior comprit alors qu'il était temps de l’emmener se coucher et les porta sur son dos en direction de la bâtisse, il jeta un regard complice à Annie en la croisant.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Après son passage, cette dernière reprit le cours de sa réflexion, tel un poète avec son calepin, elle avait composé sur papier et toutes ses créations qu'elle avait imaginé seraient ce soir découpées, cuites et assaisonnées.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Pour elle, ravir les papilles et insuffler des saveurs dans un met était un art absolu qui s'était perdu à cause du manque de goût dans la nourriture à disposition actuellement.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Au fil des décennies de surproduction agricole qui avait ravagé les terres, les aliments génétiquement modifiés avaient beau avoir pris en consistance et en attrait ils n'en avaient pourtant pas décuplé leur sapidité, pire ils étaient devenus insipides.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Mais ce soir était pour elle une occasion de revenir sur cela.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">En cuisine, Annie terminait le dressage des assiettes.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Chacune d'elle portait les armoiries de la famille, également présentes au-dessus des portes de la demeure comme pour rappeler l'importance de la dynastie remarqua-t-elle en passant le doigt sur le lettrage doré gravé sur la vaisselle.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Dans la salle de réception adjacente, elle entendit les convives prendre place.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">A les voir tous pris de ce petit fou rire incontrôlable, on pouvait sentir cette excitation particulière les animer, celle qu'ont les gens affamés de pouvoir.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Une fois qu'Annie fut installée - elle présidait face à Marie-Annushka et Pierre-Oliver - le Rat commença le service.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">De ses mains gantées, il souleva la cloche en argent qui recouvrait le premier plat : un enfant rôti, une pomme dans la bouche.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Tous applaudirent, enthousiastes, leur attention focalisée sur le découpage de chaque part, comme si cela induisait une quelconque hiérarchie dans le groupe sans même </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">éveiller leurs soupçons sur les taches de naissance présentes sur certains morceaux.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Junior, couché au pied de la duchesse, les narines alertes à l'approche des plats, se redressa pour quémander.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Il se tenait assis sur les genoux, les bras à mi-hauteur, les mains ballantes, la bouche ouverte et la langue pendante. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Attendant patiemment un signe de ses maîtres.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">La grosse dame qui ne connaissait visiblement pas les bonnes manières ou qui préférait les ignorer, commença de manger sans attendre que tous portent un toast.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Pierre-Oliver, lui jeta un regard glacial à elle et son mari - ce dernier toussa dans sa serviette et lui donna un léger coup de coude alors qu'elle prenait une </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">deuxième bouchée - et se tourna vers Annie.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Ma très chère Annie, pouvez-vous nous présenter vos plats ?" fit-il d'un grand sourire enthousiaste en se frottant les mains.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Je suis désolée vous allez devoir deviner... Je ne voudrais pas vous gâcher la surprise quand même! " répliqua-t-elle d'une voix malicieuse.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Avez-vous utilisé les scellés comme convenu ?"</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Bien entendu, cependant j'ai cru reconnaître des morceaux qui appartenaient à mon garde-manger."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"C'est exact, vous n'imaginez pas la difficulté que nous avons éprouvé à récupérer vos denrées. Nous avons dû faire le tour des morgues et des différents laboratoires </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">de la capitale."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"J'en conviens. J’espère que le plat vous plaira. C'est une recette que je tiens de ma grand mère."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Messieurs, Dames, je vous souhaite un bon appétit" déclara l'homme borgne en levant son verre à l'assemblée.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Tous entamèrent leur plat, se délectant des saveurs qui leur étaient offertes à découvrir ce soir.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Bouchée après bouchée, la chair humaine se déchiquetait sous leurs dents de carnassiers. Certains d'entre eux exprimèrent leur satisfaction par de simples onomatopées, </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">d'autres en lançant des adjectifs dans l'air sans même formuler de phrases.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"La cuisson de la viande est parfaite, voyez comme cette chair est tendre et laiteuse." complimenta Pierre-Oliver.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Hum... goutez cette sauce amande amère et à l'ail des ours, c'est un délice. Ma petite Annie, il me faut votre recette !" poursuivit sa femme, la duchesse Catherine-Annushka.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Patience, répondit Annie, je vous révèlerai mes secrets à la fin du repas."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Les bruits de succions, de crocs arrachant les tissus de viande, de rognage d'os laissaient un doute quant à leurs bonnes manières.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">On entendit même l'une des convives, Marie-Lynn, lécher son assiette.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Quand il ne lui resta plus une goutte de sauce, sa langue rapeuse frotta sèchement sur la porcelaine et elle s'écroula la tête sur la table.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Ils se regardèrent un instant avec stupeur puis éclatèrent de ce rire frénétique qu'ils avaient trop souvent à cause de l'ingestion de viande humaine.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Vincent-Salvatore dans un état second, euphorique, était incapable de secourir celle qu'il aimait.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Le chirurgien, pris par l'élan incontrôlable de son fou rire, eut du mal à reprendre son souffle. Il hoqueta doucement en dénouant la serviette attachée à son cou avant de s'étouffer plié en deux sur sa chaise.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">En face de lui Jean-billy régurgita dans son assiette, son faux nez flottant à la surface de son vomi. Quant à Charles Douglas, il fut pris de violents spasmes </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">gastriques et déféqua jusqu’à perdre connaissance, assis sur son fauteuil roulant.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Junior s'approcha pour renifler les excréments répandus sur le sol mais fut appelé par Annie, qui lui ordonna de se tenir à côté d'elle.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Anna-belle qui était assise entre le chanteur et le colonel assista à leur agonie sans sourciller.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Imperturbable dans sa dégustation, elle profita même du dernier râle de l'homme invalide pour lui subtiliser sa part.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Ne restaient vivants attablés que les deux couples, assis face à face, les parvenus et leurs hôtes.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">La grosse femme fut la première à s'évanouir - dans la casserole quand elle tenta de se resservir une nouvelle fois - en raison de la quantité de nourriture empoisonnée qu'elle avait absorbé.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Son mari résistait sachant sa fin proche il voulait jouir du privilège de voir ceux qu'il détestait mourir avant lui.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">La duchesse et le maire, gorges enflées, mâchoires serrées, le visage écarlate sous l'effet de l'afflux sanguin - comme s'ils avaient mangé des épices pimentées à l’extrême - ne pouvaient parler.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Pourtant, le Rat entendait bien leurs supplications vociférantes par le biais de son implant intra-neuronal qui reliait chacune de leur pensée aux siennes.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Craintif, le dos courbé et le regard bas, il se boucha les oreilles avec les doigts en reculant jusqu'à être contre l'angle que formait les murs du salon.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Les voix implorantes de ses maîtres se firent plus menaçantes. Pierre-Oliver tapa du point sur la table, tira la nappe d'un mouvement de main crispé, des couverts et </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">de la faïence tombèrent sur le sol avec fracas. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Terrorisé par le châtiment qui l'attendait pour s'être livré à cette mutinerie, le domestique ferma les yeux, incapable de bouger.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Annie s’adressa alors à eux :"Maintenant, comme promis je vais vous donner ma recette, la sauce amande amère est un mélange de noyaux de pêches, prunes, cerises, abricots et d'amandes broyées. C'est comme ça que l'on extrait du cyanure.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Pour ce qui est de l'ail des ours, j'imagine que vous l'ignorez mais il existe une plante "la colchique" qui y ressemble à s'y mépprendre, elle a la même apparence et la même odeur. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Elle s’esclaffa devant l'évidence des faits qu'elle révélait et qu'elle savait déjà connu de tous. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"...En ce qui concerne l'origine de la viande, cela ne gênera pas vos invités de le savoir" dit-elle en regardant les dépouilles dans la salle.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Par contre vous certainement plus. Cette viande si tendre et goûtue que vous avez savouré je l'ai découpé sur vos enfants, votre descendance, ceux à qui vous auriez </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">légué cet héritage et cette suffisance malsaine."</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Impuissants, ils roulèrent des yeux en guise de protestation.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Donald-Steeve, résistant contre l'intoxication, les yeux injectés de sang, assista au dernier souffle de ses hôtes avant de rendre en guise de dernier soupir, un </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">sourire vengeur.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Un moment passa et les voix dans la tête du serviteur se turent. Le Rat rouvrit les yeux.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Voyant ses maîtres ainsi immobiles, sans vie, il comprit.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Et les rides de frayeur qui bardaient son visage ingrat disparurent pour laisser une expression jubilatoire.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Son dos se redressa lentement, vertèbre après vertèbre, libéré progressivement du poids imaginaire d'années de soumission et de mauvais traitements.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Junior tout excité dansa autour des cadavres encore chauds des convives. Il avait certes perdu une partie de ses fonctions cognitives mais avait conservé malgrés tout ses souvenirs et cette situation lui en rappelait justement un.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Toutes ses bouches remplies et dégoulinantes d'un liquide blanchatre, aux expressions meurtries évoquaient en lui cette fameuse soirée sadomasochiste à laquelle il avait assisté il y a quelques années.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Il est necessaire d'en redonner le contexte, cela faisait suite à une periode de plusieurs mois de confinement et d'une abstention forcée.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Les participants euphoriques - des héroinomanes dopé aux stimulants sexuels - se jeterent les uns sur les autres, comme une foule affamé sur un buffet à volonté.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Au petit matin alors que le marathon sexuel prennait fin, tous étaient morts de fatigue, épuisés par les drogues et une activité sexuelle intense. </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Junior qui en plus d'être cannibale était aussi nécrophile se réjouit de la tournure attendu des évenements et en profita pour tous les baiser jusqu'à ce que mort s'en suive.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Quand certains rendirent l'âme, il continua de s'afférer sans relache sur leurs dépouilles pendant des jours.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Et plus les corps devenaient rigides, plus leurs cadavres se démembraient et leurs chairs pourrissaient plus Junior y prennait du plaisir.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Il ne s'arreta que lorsque ses partenaires étaient réduis en une bouillie de carcasse semblable à des animaux écrasés sur la route.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Ce souvenir avait excité le géant à tel point qu'il sortit une poignée de fiente de son pantalon et la mangea avec délectation comme pour résumer la scène qui venait de se dérouler.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">N'y voyez pas là une tentative de réponse à la situation, ni même une métaphore ou une libre interprétation de ce dicton moralisateur qui dit "on récolte ce que l'on </span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">sème". Non, Junior traversait seulement une de ses phases de désinhibition passagère, son cerveau dépourvu de cortex frontal, toute notion répondant aux convenances sociales devenue inexistante, oubliée. C'est pour ça qu'il se livra à la coprophagie.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Annie retira à Junior le collier ridicule qu'il portait.</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">Elle prit le visage du colosse entre ses mains et lui murmura :</span></span><br /><span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"><span style="font-size: large;">"Nous sommes des chasseurs, nous honorons nos proies en les mangeant, mais eux sont juste des consommateurs cupides, des animaux aux bas instincts qui font preuve d'une cruauté sans limites les uns envers les autres. Jusqu’à se bouffer entre eux, à dévorer leurs propres enfants. Sous leurs grands airs et leurs manières, ils sont abjects. Et de la viande qu'on pourrait en tirer, celle-ci serait certainement comestible mais dégoutante."</span></span></div>
<span style="font-family: Times, "Times New Roman", serif;"></span></div>
LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-43585152780157752502015-09-27T22:08:00.003+02:002020-04-20T14:43:21.982+02:00Immortel<div style="text-align: justify;">
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgbVRvLZ_oKo8ReFNSrckBd2k83ltpyEJyvNXZgnFnVzSa_KQjFTrbjWf5kTMR-uTl6GsaoYUU0vptFDp_eS5CzTqLvgIw-OagTtyp_BqQWrsWY2NVBGFaDUItdzZezKN3wlMWdZErD2zw/s1600/Immortel+2.1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgbVRvLZ_oKo8ReFNSrckBd2k83ltpyEJyvNXZgnFnVzSa_KQjFTrbjWf5kTMR-uTl6GsaoYUU0vptFDp_eS5CzTqLvgIw-OagTtyp_BqQWrsWY2NVBGFaDUItdzZezKN3wlMWdZErD2zw/s640/Immortel+2.1.jpg" width="426" /></a></div>
<br /></div>
<h2 style="text-align: center;">
<span style="font-size: x-large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"> Immortel</span></span></h2>
<div style="text-align: justify;">
<br /></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Il n'y a pas de chance, il n'y a que des opportunités à saisir". Je ne me rappelle plus qui disait ça, si vous le savez faites le moi savoir que je lève mon cul de ce lit d’hôpital pour lui en coller une. Car si c'était effectivement le cas je ne serais pas ici pour en parler. Comment j'en suis arrivé la ?! parfois je me le demande. Si je devais le raconter, ce serait à la manière d'une mauvaise blague.<br /><b><br />- scénario improbable numéro 1 :</b><i> </i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Vous êtes dans le sous-sol de votre maison, en train de bricoler le compteur électrique et vous coupez le mauvais fil. </i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br />Pas de bol, 1 chance sur 126 de mourir par électrocution et me revoilà, de retour dans cette chambre verte et blanche.<br />Ces choses là arrivent à tout le monde, tous les jours. Dites vous que ça aurait pu être pire, ça peut toujours l’être... Prenez mon voisin de chambre, là allongé sur le lit, qui me sourit bêtement.<br /><br /><b>- scénario improbable numéro 2 :</b><i><br />Vous vous baladez et le temps se couvre rapidement. Pris dans l'averse vous vous précipitez sous le seul arbre que vous voyez pour vous mettre à l’abri...</i><br /><br />...Enfin je suppose que ça c'est ce qu'il pensait sur le moment, jusqu’à ce que la foudre le frappe et dresse des cheveux blancs sur sa tête, lui faisant paraître vingt ans de plus. D'ailleurs elle n'a pas fait que des dégâts physiques, elle a aussi grillé son psychisme, l'a carrément abruti même, résultat quand Flash - c'est son surnom - ouvre la bouche, on lui en donne vingt ans de moins.<br />Savait-il seulement de combien étaient ses chances de se faire foudroyer ? Que celles-ci étaient de 1 pour 158 ?<br />Bien sûr, les optimistes vous répondront que sur l'échelle de la mortalité le risque est moindre. Ce qui n'est pas complètement faux, si on ne tient pas compte de certains cas où des personnes en sont victimes plusieurs fois au cours de leur vie. <br />Cependant quand on sait que les chances de mourir sont de 1 sur 1, et que chaques jours 155 000 personnes sont concernées, les choses vous apparaissent différemment.<br />AAAAAAhhhh!!! AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAhh!!!!<br />Ca c'est "Freddy" que l'on entend à travers la cloison, "Freddy" - on le surnomme comme ça car sa peau ressemble à celle du personnage de films d'horreur - qui hurle une fois de plus parce qu'il a croisé son reflet de grand brûlé dans une quelconque paroi vitrifiée de l’hôpital.<br /><b><br />- scénario improbable numéro 3 :</b><i><br />Ivre, vous loupez le goulot avec votre bouche et renversez le tiers de la bouteille sur vos vêtements.<br />Après quoi pour faire marrer vos potes vous vous lancez dans un numéro de cirque : le cracheur de feu par les fesses, en enflammant vos flatulences. Naturellement, votre pet prend feu mais pas seulement - les chances que cela vous arrive étant de 1/1419 vous ne pouviez vous y attendre - la situation devient incontrôlable et vous ne le réalisez que trop tard. Vous devenez une torche humaine.</i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br />Dans le couloir "Shannon" nous attend en prenant son déjeuner - si j'en crois les bruits que fait la paille quand elle aspire dedans - sous son voile cachant la partie manquante de sa mâchoire.<br /><br /><b>- scénario improbable numéro 4 :</b><br /><i>Vous trouvez un revolver, sans même savoir s'il est chargé ou non (vous ignorez comment le vérifier) vous vous amusez à faire une roulette russe improvisée avec vos amis, à poser avec l'arme pour immortaliser le moment et partager la vidéo sur les réseaux sociaux. Le revolver contre la tempe, la joue, le menton, dans la bouche et d'un coup un grand bruit sourd. La chance que cela vous arrive 1 sur 340.</i><br /><br />Avec "Flash" mon coloc, je salue de ma main gauche - celle qui n'a plus que trois doigts - Shannon et "Freddy" qui vient tout juste de nous rejoindre.<br />Parfois un simple geste suffit à vous rappeler un évènement marquant, combien vous êtes différents depuis. La vie est impitoyable.<br /><br /><b>- scénario improbable numéro 5 :</b><br /><i>Vous jouez avec un couteau de cuisine à frapper chaque espace entre vos doigts - comme dans cette fameuse scène que vous avez vue maintes fois dans "Alien" de James Cameron - accélérant progressivement le mouvement, jusqu'à vous trancher l'index. Avec votre main droite, à essayer d’arrêter l’hémorragie, vous composez de l'autre - celle qui ressemble maintenant à celle de ET, l'extra-terrestre - le numéro des urgences sur le téléphone de la maison. Chance que ça vous arrive aussi : 1 sur 106.</i><br /><br />Maintenant vous savez comment je me suis retrouvé pour la première fois dans cet hôpital, je veux dire bien avant de revenir ici à cause de l’électrocution.<br />Nous nous dirigeons vers la salle de réunion de l’hôpital pour notre petite séance de discussion habituelle, derrière nous un léger grincement métallique annonce l'arrivée imminente de "Julio" (à prononcer à l'espagnole, le "j" devient un "r") dans sa chaise roulante.<br /><br /><b>- scénario improbable numéro 6 :</b> <i> </i></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Vous êtes en maillot sur le haut d'une falaise en plein après-midi d'été. Vous vous élancez pour plonger dans l'eau, mais une fois de plus rien ne se passe comme prévu (mourir en sautant 1 chance sur 158). C'est alors que vous manquez de vous noyer (1 chance sur 1112), secouru par des inconnus qui n'ont aucune qualité en secourisme autre que leurs bonnes intentions. </i><br /><br />Certains d'entre nous ont plus de chance que d'autres, j'aurais pu finir comme notre ami "Julio". Un accident est vite arrivé. Au moment où vous vous pensez sauvés, tout peut basculer.<br /><b><br />- scénario improbable numéro 7 :</b><br /><i>Sur le chemin de l’hôpital, l'ambulance se fait percuter par un 38 tonnes. Pas de chance, il y avait pourtant 1 chance sur 85, dont 1 sur 272 en tant que passager et 1 sur 623 si vous étiez piétons. Dieu n'est qu'une statistique.</i><br /><br />Nous rentrons dans la salle de conférence, ou Jack et son écharpe dont il ne semble jamais se dévêtir été comme hiver - prend-il sa douche avec ? - pour cacher l’énorme cicatrice qui marque son cou de part en part nous attend.<br />Il se redresse, pose son livre "Le club du suicide" de Robert Louis Stevenson sur sa cuisse et dit bonjour à tout ce beau monde, un petit commentaire poli et attentioné pour chacun. <br />A moi, il me demande si j'ai toujours des douleurs fantômes à la main.<br />Le sujet de la seance d'aujourd'hui est "Quel est le moment où vous vous êtes senti le plus heureux de votre vie ?"<br />Silence dans la salle, tout le monde se regarde avec un air complice, la même réponse en tête : "Quand j'ai pris la décision de me suicider, que j'ai choisi la date et comment j'allais le faire".<br />A ce moment "Winnie" fait irruption dans la pièce. Winnie c'est, bien sûr, son petit nom. Il est là, parmi nous, parce qu'il a fourré sa bite dans un nid d'abeilles et a littéralement niquer la ruche, au propre et au figuré. Il s'est retiré après avoir éjaculé, juste avant d'atteindre le seuil critique de piqûres qu'un homme peut endurer. Il a déjoué les plans de la mort, 1 chance sur 71 de mourir par piqûre d'abeille.<br />En ce qui concernant sa mésaventure, pas de malchance, juste beaucoup de masochisme, encore un coup de ce sadique barbu dans les nuages.<br />Ca me fait penser que deux jours à peine après mon retour ici bas, j'ai bien cru avoir une nouvelle opportunité qui s'est à nouveau transformée en blague. <br /><b><br />- scénario improbable numéro 8 :</b><br /><i>L’infirmière vous apporte votre plateau repas, comme il est coutume dans ces lieux, la nourriture est infecte, à tel point que vous vous mettez à vomir (intoxication alimentaire 1/3842) et comme si ça ne suffisait pas l’infirmière s'est trompée dans vos doses de médicaments (empoisonnement involontaire 1/139).</i><br /><br />Mais tout cela ne semble pas suffisant pour Dieu qui est d'humeur joueuse ces dernier temps. A moins qu'il ait demandé une révision des statistiques ou une décision politique, il ne semble pas vouloir nous accorder de répit.<br />Et ce n'est pas comme s'il n'avait pas le choix, la liste des causes de mort est longue, pas besoin d'inspiration. Il pourrait juste nous attribuer une des plus communes. N'importe laquelle ferait l'affaire, une maladie cardiaque (1 chance sur 6), un cancer (1 chance sur 7) ou même un AVC (1 chance sur 28). Mais non, il a fallu qu'il nous les refuse toutes, y compris le suicide (1 chance sur 115). A croire qu'il préfère nous voir souffrir comme des fourmis qu'il brulerait avec une loupe. A plusieurs reprises, il a décliné ma demande d'asile, pour mon corp souffrant, mon esprit malade, mon coeur meurtri, mon âme en peine. Une fois n'est pas coutume vous retournez dans cet hôpital, avec ces mêmes déments en vue d'une hypothétique guérison qui ne viendra pas. Suicidaires et malchanceux, losers nés, incapables de se tuer proprement, incapables de réussir quoi que ce soit, d'entreprendre quelque chose jusqu’à son propre suicide.<br />Tout ce que nous voulions c'était partir, être libre et en paix mais indépendamment de notre volonté nous sommes condamnés à rester ici.<br />On ne choisit pas sa vie, pas plus que sa mort.</span></span></div>
LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-83201006938318295272015-08-06T12:58:00.001+02:002020-04-20T14:43:55.441+02:00Trop Jeune Pour Mourir : Nevada<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhKycCZLD1_QVsQ_HY4IH0_eAzEAi9P2vx8xU1IEn3m3O7qUXVDIbNk5Zl2q4KfsirwFt2MqkGU3Okq4scBuPn3dtzY-80ISUD0XTDKXx5a9oJWVWwiLhrLRXSzDUOKlXUd2ot6O_M4CYI/s1600/Chap+2+bis.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhKycCZLD1_QVsQ_HY4IH0_eAzEAi9P2vx8xU1IEn3m3O7qUXVDIbNk5Zl2q4KfsirwFt2MqkGU3Okq4scBuPn3dtzY-80ISUD0XTDKXx5a9oJWVWwiLhrLRXSzDUOKlXUd2ot6O_M4CYI/s640/Chap+2+bis.jpg" width="426" /></a></div>
<h2 style="text-align: center;">
<span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="font-size: x-large;">Nevada</span></span></h2>
<div style="text-align: justify;">
<br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">L'obscurité est pratiquement totale bien que le soleil ne soit pas encore couché, caché par les montagnes qui nous entourent. La température descend à mesure que nous progressons dans la Queen Valley longeant la chaîne des White Mountains. Allyson s'est entourée d'une couverture à l’arrière, la tête posée contre la portière.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Je sors un sandwich triangle de son emballage et mets un croc dedans. Je ressens à l'instant cette sensation de liberté maintes fois décrite dans les livres, les cheveux au vent, roulant dans l’inconnu. J'ai envie de hurler à la lune comme un loup, ou un de ces deux motards saouls dans Easy Rider. Dans le rétroviseur extérieur, j’aperçois Allyson qui me dévisage en passant son doigt sur sa lèvre inférieure lascivement. Son regard, planté dans le mien, s'intensifie sous ses longs cils comme pour me signifier quelque chose : "Tu as de la sauce mayonnaise dans la barbe". Idiot. Je m'essuie du revers de la manche et peux voir du coin de l’œil mon frère se marrer en essayant de ne pas quitter la route des yeux.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Nous passons à l'instant la frontière de l'état, la ligne imaginaire qui démarque la Californie du Nevada entre Boundary Peak (sommet le plus haut de l'état) et Montgomery Peak. </span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Le paysage désertique défile dans l'obscurité, pleins phares, nous ne voyons rien d'autre que la route et le relief rocailleux. </span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"J'aurais bien fait un petit détour par Vegas, pas vous ?" lance James à notre intention mais Allyson ne répond pas, elle s'est endormie et moi je ne suis pas franchement pour. Je lui rappelle que c'est à plus de 4 heures de route.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Soudain surgit de nulle part - comme un mirage - un vieux panneau rouillé indiquant l'aéroport de Coaldale, abandonné comme la ville qu'il desservait autrefois.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ce que je pense être un énorme avion de ligne, nous survole lentement à basse altitude. On se sent moins seul au monde. Allyson imperturbable, grogne dans son sommeil.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">La route devient mauvaise, plus poussiéreuse, bosselée même. Le GPS se met à chercher un satellite avant de le perdre définitivement et pour parfaire le tout, James annonce en tapant sur le volant qu'on sera bientôt à court d'essence, le signal s'est allumé accompagné d'un bip répétitif et agaçant. Avec tous ces voyants qui clignotent, on se croirait en pleine zone 51.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Allyson réveillée par les secousses de la route demande ce qu'il se passe, d'un regard accusateur j'enjoins James à lui répondre.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Je viens de rentrer dans la réserve, chérie"</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Mais... comment ça se fait ?</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"J'ai oublié de faire de l'essence à Bishop"</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Gros étourdi!"</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Désolé ma chérie. Je t'ai réveillé en plus" dit-il en lui faisant un baiser sur le front tout en caressant ses longs cheveux rouges.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Et dire que la minute d'avant il envisageait de prendre la route pour Las Vegas, sans essence, sans GPS (à cause du désert et des montagnes) et sans moyen de communication. Tomber en panne dans le désert ou les bonnes idées de James.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"J'ai fait un horrible cauchemar... Je rêvais que j’étais sur une table d'opération et que des aliens me disséquaient."</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">A ces paroles James ricane et conclut : "Peut-être que tu t'es fait poser une sonde anale comme Cartman dans South Park". Ils rigolent tous les deux en imitant les bruits des vaches martiennes de ladite série.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Le décor vient s'agrémenter de plantes arides. Nous passons maintenant près des marais salants de Colombus, une autre ville fantôme qui n'a rien de rassurante.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Notre espoir revient lorsque nous commençons à percevoir les lumières d'une ville au lointain, cependant il nous est impossible d'apprécier la distance qui nous sépare de celle ci, je souhaite seulement que nous n'ayons pas à pousser la voiture.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">40 minutes plus tard, un panneau... Vient ensuite Tonopah, la première ville habitée que l'on a croisé en 2 heures de route. Il est maintenant 20 heures.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Nous traversons la ville pour faire le plein d'essence et reprenons la route 6.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">En sortant de la ville, à quelques miles de là, nous remarquons la base militaire d'entraînement aérienne si j'en crois le petit dépliant touristique que j'ai pris à la station service. Il paraît qu'ils y font des tests de bombardements nucléaires.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Une piste d’atterrissage abandonnée vient une fois de plus croiser notre chemin, c'est la "Moroni landing strip".</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Plus loin, l'autoroute se sépare en un croisement prés de Warm Springs et son aéroport.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Si vous prenez à droite vous allez à la zone 51 par la route 375, connue sous le nom touristique de "Extraterrestrial Highway" (c'est aussi écrit dans la brochure), qui doit son nom à des élus locaux opportunistes, désireux d'entretenir les rumeurs pour promouvoir la région. Elle s'est même trouvée un sponsor "KFC" qui a fabriqué le premier logo visible depuis l'espace à deux cents mètres de l'autoroute.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Bien que tentés par l'aventure paranormale, nous prenons à gauche, fidèles à la route 6 puis décidons de bifurquer sur la 379, direction Eureka.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Il est 1 heure du matin quand nous nous arrêtons enfin pour dormir, à la belle étoile, sur un bord de route sauvage. Pratiquement 12 heures de routes, James semble épuisé plus que je ne le suis et c'est bien normal c'est lui qui conduit.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Les premiers rayons du jour illuminent le ciel, l'horizon vide et endormi. James dort le siège baissé au maximum, moi je ne pouvais pas, Allyson est assise derrière moi. </span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Je l'observe en train de dormir, angélique. La couverture tirée par un pied, laisse se dessiner les courbes de sa poitrine.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Cette poitrine ferme, siliconée qui m’empêche trop souvent de détourner le regard quand je lui parle. Les seules fois où je m'autorise à les contempler c'est quand elle dort - comme maintenant - sur la banquette arrière en regardant dans le rétroviseur central.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">James n'a jamais réalisé la chance qu'il avait d’être à ses côtés, ou alors l'avait-il fait seulement après chaque fois qu'il l’avait trompé.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Comme cette fois en 1ère année, où je l'avais surpris avec cette brune, Abigail sur le parking du lycée. Le lendemain, rongé par sa conscience il demanda Allyson en mariage.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Et moi, en connaissance de cause je me suis contenté de jouer au bon frère, de ne rien dire et de voir celle que je considère comme la femme de ma vie me filer entre les doigts, donner sa main à quelqu'un qui ne la mérite vraiment pas. Bien sûr j'ai espéré qu'elle s'en rende compte, mais que voulez vous... l'amour est aveugle.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span>
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Une fois tout le monde réveillé, nous rejoignons le centre ville d'Eureka pour prendre un petit déjeuner avant de continuer notre périple magnifique.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">En sortant de la voiture, Allyson embrasse James et je détourne une fois de plus le regard gêné. Ce que je vois c'est le policier en uniforme de cowboy qui vient vers nous. Il semble tout aussi dégoûté par le baiser des amoureux.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Messieurs, dames, je peux savoir ce que vous faites ?" fait-il d'un ton menaçant, les deux mains sur sa ceinture - certainement prêt à dégainer - son regard nous inspectant des pieds à la tête avant de s'attaquer au véhicule.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Bonjour, nous sommes de passage, pour manger et repartir, nous avons fait quelque chose de mal Monsieur l'agent?" lui répond James.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Oui, vous venez d'enfreindre la loi fédérale, les moustachus sont interdits d'embrasser".</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"C'est une blague ?!" rétorque James partagé entre la colère et la stupéfaction d'une telle nouvelle.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Ah bon... excusez nous, nous n'étions pas au courant." finis-je par dire pour apaiser les esprits sans toutefois comprendre ce qui se vient de se passer.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Vous allez devoir vous acquitter d'une amende avant de repartir." dit-il en notant la plaque d'immatriculation de la Cadillac.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Nous ne sommes pas les bienvenus dans cette petite ville et nous le comprenons vite, nous payons la contravention - c'est quoi cette loi débile?! - et continuons sur la route 50, "The loneliest road", jusqu'à Ely en espérant que celle-ci soit plus accueillante. Elle est en tout cas plus grande, c'est d'ailleurs la plus grande ville que l'on ait croisée depuis que nous sommes dans le Nevada. En recherchant un endroit où manger, nous passons devant une vingtaine de peintures murales et de nombreux casinos dont le Jail House et je vois bien que la pulsion du jeu ronge l'esprit de mon frère quand il tapote nerveusement le volant.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">On voit beaucoup de voitures immatriculées en Utah garées devant les casinos, le jeu étant interdit dans ce pieux état voisin, ils viennent ici s'amuser.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Après tout le Nevada est l'état des chasseurs de fortune. Il y a encore cent ans de ça nos ancêtres sont venus remuer la poussière à coups de pioche en quête d'or et d'argent. Aujourd'hui encore, c'est ici, à Las Vegas et à Reno que l'on vient avec des rêves de richesse en espérant un coup de chance, une bonne pioche.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span>
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Nous nous arrêtons prendre des cafés et des donuts dans un Subway faisant face à un McDonald's, les deux grands rivaux de la restauration rapide.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">James cède à la tentation et engloutit 15cm de sandwich, Allyson en profite pour faire des jeux de mots tendancieux avec les 15 cm et le glaçage de son donut auquel il répond par la fameuse réplique "Hummm des donuts" en prenant la voix d'Homer Simpson.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Rassasiés, nous partons sans traîner. Quel soulagement de retrouver la route 6, le fil rouge de notre transhumance. Cette mésaventure à Eureka est sans doute un signe pour nous le rappeler. Les routes 50 et 93 viennent rejoindre la nôtre, fusionner pour longer la chaîne montagneuse de Schell Creek, avec ses plaines et forêts verdoyantes. On peut même apercevoir cerfs et biches gambader librement dans les pâturages. Plus loin nous roulons dans la Snake Valley, passons près du mont Wheeler Peak et juste au nord de Baker, cette petite communauté fermière Mormone, comme un petit avant-goût de l'Utah qui nous attend après la frontière.</span></span></div>
LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-570912742193711352015-07-01T00:28:00.001+02:002020-04-20T14:44:30.686+02:00Vague de Chaleur<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYX5-JaRy81gDsbtde4fIDRY61qt1fX2z4W-r4xm5qJk2eIdn-EdZOKayJdK7FfuK23QAa1xXkM54c_0dcqtlKh2-x2RPo90wGCD3SxysqhOwyM57WGaM3dR3w0PYDCusD0ViLZHPEclQ/s1600/Vague+de+chaleur+1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhYX5-JaRy81gDsbtde4fIDRY61qt1fX2z4W-r4xm5qJk2eIdn-EdZOKayJdK7FfuK23QAa1xXkM54c_0dcqtlKh2-x2RPo90wGCD3SxysqhOwyM57WGaM3dR3w0PYDCusD0ViLZHPEclQ/s640/Vague+de+chaleur+1.jpg" width="426" /></a></div>
<h2 style="text-align: center;">
<span style="font-size: x-large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><b>Vague de chaleur</b></span></span></h2>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Le maître nageur s'époumone dans son sifflet, les bras en l'air pointant toutes les directions, un énième appel au calme depuis que les portes de la piscine se sont ouvertes. Aujourd’hui, comme durant les 20 derniers jours qui se sont écoulés le thermomètre dépasse les 40 degrés. "Ici, à Shanghai on avait pas vu ça depuis au moins 140 ans!" annonce l'un des journalistes en s'épongeant le front du revers de sa manche. Habituellement en short sous leur veste de costume, certains se sont mis en sous-vêtements (et même en maillot de bain pour les plus prévoyants) avec des couches sous les aisselles. "On dénombre au moins dix morts causées par la canicule dans la grande métropole de l'Est Chinois qui compte 25 millions d'habitants. Cette vague de chaleur plonge plus de huit provinces du pays soit 400 millions d'habitants en alerte." poursuit-il en s'éventant avec ses fiches. La télévision reste allumée par précaution - d'une éventuelle diffusion d'alerte spéciale - dans le petit poste de garde près du grand bain. Depuis que la température s'est mise à monter, les piscines publiques ont été prises d’assaut. Dans le bassin de 50 par 20 mètres les gens s'entassent autant que possible à la manière de spermatozoïdes dans une goutte de sperme. Ils sont si nombreux que la perspective donnerait à penser qu'ils pataugent dans le petit bain. La couleur de l'eau jaunâtre accentue cette impression. L'odeur de chlore caractéristique des piscines publiques a laissé place à celle de la pisse, non pas qu'elle soit plus forte mais apparemment plus présente en proportion dans la composition de l'eau.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Les uns sur les autres, ils tentent de ne pas boire la tasse d'urine qui remue par vagues leurs corps engourdis dans ces bouées multicolores. De temps à autre, le maître nageur s'assure que les bulles qui remontent à la surface ne soient pas celles de quelqu'un qui se noie mais bien de flatulences groupées. La chaleur associée aux bulles rappellent celles d'un jacuzzi, sauf qu'il ne s'agit pas là des riches qui se prélassent, flûtes de champagne aux lèvres, mais bien de la classe moyenne qui se noie dans une mer d’excréments. La surpopulation n'est pas un phénomène nouveau pour le pays qui a imposé la politique de l'enfant unique. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Au journal télévisé, on montre maintenant des plaques de pierre dans la rue sur lesquelles sont déposés des tranches de bacon et des œufs qui cuisent en à peine dix minutes avec la seule chaleur du soleil. Le déjeuner est aussi servi dans la piscine. Un enfant rend le sien après avoir constaté qu'une crotte flottait à la surface de l'eau. Ce qui provoque une réaction en chaîne, les baigneurs se mettent à se vomir les uns sur les autres puis à se battre. Tout devient hors de contrôle. Tous s’éclaboussent de merde en gouttes, en avalent en criant, bougeant comme en stop motion, leurs mouvements ralentis par l'eau et la chaleur. La couleur de l'eau passe progressivement du jaune au vert, du vert au marron et du marron au rouge, du plus clair au plus foncé. Le corps d'une fillette flotte - la tête vers le bas - maintenant elle aussi à la surface, à la différence de la crotte, les baigneurs hystériques n'y prêtent même pas attention. Pire qu'une merde, une sous-merde, une merde sous-marine peut être ? Le maître nageur plonge à la rescousse de l'enfant dans l'indifférence générale. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">A croire que plus on est, moins on est...civilisé.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Dans ce pays, l'un des plus peuplé au monde, où ses habitants sont interdit par la loi d'avoir plus d'un enfant par couple, une telle non-réaction prend tout son sens.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Pour certaine famille, la naissance d'une fille est vécue comme un coup du sort, pratiquement une fausse couche.</span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Les raisons sont nombreuses mais la principale est qu' elle ne pourra pas travailler au même rendement qu'un garçon. A moins d’être issus d'une minorité ethnique ou habitants d'une zone rurale, ils n'ont que leurs appareils génitaux pour pleurer.</span></span></div>
LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-22222618390502244222015-06-12T20:01:00.000+02:002020-04-20T14:44:59.922+02:00Trop Jeune Pour Mourir : Californie<div style="text-align: justify;">
<br />
<br />
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0RaqAJLnidwijm8N2_okpdtCAYmSKfMptOxG1JM-qwDe112ntkrWXYds4qU2cije5ozqsq6EoAlC2AtrJUWGK9h7n7NMh2TXfxJr-Dp1RI34QHKaYerKjGs0K-eWys8FZr5ga5z_DS38/s1600/Chap+1.6.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj0RaqAJLnidwijm8N2_okpdtCAYmSKfMptOxG1JM-qwDe112ntkrWXYds4qU2cije5ozqsq6EoAlC2AtrJUWGK9h7n7NMh2TXfxJr-Dp1RI34QHKaYerKjGs0K-eWys8FZr5ga5z_DS38/s640/Chap+1.6.jpg" width="426" /></a></span></div>
<h2 style="text-align: center;">
<span style="font-size: x-large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Californie</span></span></h2>
<br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Nos vies ressemblaient à ces longues fêtes, ou adolescents, tous buvions, baisons, rions beaucoup...beaucoup trop, jusqu'à en gerber comme à chaque fin de soirée, quand le soleil se levait, les bouteilles vidées, les cendriers remplis à craquer, les lieux désertés.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Les romans de Bret Easton Ellis disent vrai, racontent le testament de nos belles années.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Toujours avec nos lunettes de soleil, nous étions des touristes. Spectateurs de nos propres vies, existences qui se résumaient à un panorama de vos photos sur Instagram. Vos rêves. Nos quotidiens. Peut-être en avons nous eu trop ou en voulions nous toujours plus.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span>
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Alors même que nos familles nous attendent sûrement dans la cour, que certains à notre place feraient leur sac pour s'empresser de les rejoindre, pour commencer les vacances hors de l'internat - oui je préfère l'appeler comme ça. Mon frère, James, lisse sa moustache, pensif, le dos appuyé contre la porte des toilettes pendant qu'Allyson déchire les manches de son pull aux couleurs de Pi Kappa Phi (la fraternité de Berkeley) pour en faire un débardeur. "Ça fait un côté grunge", me dit-elle, avant d'affirmer que les années 90 reviennent à la mode. "Les années 90 sont les nouvelles années 80" ce sont (selon) ses mots. "Tu es magnifique" fait James en lui pinçant les fesses.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Nous sortons les uns après les autres par la fenêtre de ma chambre.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Devant le bâtiment est garée la "Cadillac Ciel" de James. C'est une version revisitée de la classique "Cadillac Eldorado", à ceci près qu'elle a un v6 hybride.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ne dites jamais devant lui qu'elle est marron, elle est "Cabernet" vous rétorquerait-il avec un accent français. C'est pour une de ces raisons qu'il a acheté cette voiture.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Tandis qu'il démarre le cabriolet et ses 234 chevaux vrombissant, Allyson et moi posons les valises à l'arrière quand son portable sonne. James qui était en train de sortir du véhicule à ce moment-là lui prend des mains le téléphone, regarde de qui provient l'appel - c'est son téléphone - puis écrase l'appareil par terre. </span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Je suis désolé chérie mais il faut couper le cordon" fait-il en pinçant sa joue comme le faisait notre vieille tante Emma (ou comme le ferait une personne âgée).</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Elle réplique du tac au tac : "Mais celui-ci est sans fil" en désignant tout sourire le téléphone, du moins les restes de composants électroniques éparpillés sur le sol.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Il met un dernier sac dans le coffre. Je l'interroge du regard sur ce qu'il contient. Le bruit métallique m'a intrigué.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"C'est pour plus tard. Surprise frérot." murmure-t-il avant de claquer la porte du coffre et d'ajouter "Alors tu viens ?" en allumant sa pipe.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">J'entends au loin le vague écho du carillon de la Sather Tower vers laquelle je me retourne un instant.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Voyant mon hésitation, il insiste "Tu veux vraiment retrouver ton ancienne vie ? Te lever tous les jours dans ces dortoirs miteux, manger dans ce réfectoire où la bouffe est tellement dégueulasse que même Instagram refuse que tu la prennes en photo?" en remettant sa mèche en place puis s'installe au volant, sa femme déjà assise sur la banquette arrière.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Finalement je prends place côté passager. James ajuste ses Wayfarer tout sourire en regardant la route droit devant. Les pneus du bolide crissent dans l'accélération, le vent s'engouffre dans la chevelure rouge d'Allyson, notre aventure commence. James pose sur le tableau de bord sa pipe qu'il fumait jusqu'alors puis trifouille le Ipod shuffle branché au poste de sa main droite dont il ne se sert que pour passer les vitesses et se gratter les testicules alternativement. Je comprends par cela qu'il faut que je m'occupe de la musique, la bande son de notre road trip. Dans l'intérêt et la sécurité de tous. Dans le rétroviseur j'aperçois maintenant la "Sather Gate" du campus de Berkeley.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">L'intro à la guitare retentit dans les enceintes. Il tourne la tête vers moi, me sourit, "Joy Division, bon choix... c'était quelque chose ce Ian Curtis" commente-t-il en tapant le rythme sur le volant.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Nous remontons les collines sur Centennial Drive jusqu'au Lawrence Hall of Science. Là, sur les hauteurs de la ville, il se range sur le côté et l'on admire la vue spectaculaire sur la baie de San Francisco sans même sortir de la voiture. On peut voir Alcatraz caché en partie par Angel Island, le Golden Gate rougeoyant suspendu entre San Rafael et San Francisco ainsi que le Bay bridge les relier à Oakland, Emeryville puis Berkeley et son campus à nos pieds. Allyson sort trois bières Pabst Blue Ribbon que nous buvons d'une traite pendant que Joy Division joue Cérémony. </span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Le dernier titre composé par Joy Division et premier single de New Order. Allyson pose sa tête sur l'épaule de James et lui murmure : "Je ne veux pas retourner à la maison".</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Nous repartons sur la route sinueuse, longeant Tilden park. Au bout de quelques miles hors de la ville je fais part de mes inquiétudes à James et Allyson. </span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Vous pensez qu'ils vont mettre combien de temps à se rendre compte de notre absence ?"</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"On ne risque pas d'être recherchés par la Police ?"</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Allyson se penche vers moi, m'encercle avec ses bras et me dit de ne pas m’inquiéter, que de toute manière il ne peuvent pas déclarer un vol de voiture s'ils n'en sont pas propriétaires. James ajoute qu'ils ne peuvent pas lancer les recherches avec la Police avant 48h et que d'ici là on sera déjà loin, dans un autre état.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sur la route de Vallejo à Fairfield, James s’arrête plusieurs fois pour retirer de grosses sommes aux distributeurs avec nos cartes de crédit. Allyson met l'argent dans un sac sous son siège.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Nous nous arrêtons une nouvelle fois derrière le parking d'un Goodwill thrift shop "Friperie" comme le dit mon frère James avec son drôle d'accent français ridicule.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">James explique qu'il faut qu'on se sépare de nos smartphones pour éviter de se faire repérer avec les données GPS en tendant la main pour les récupérer.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"D'ailleurs où est le mien chérie ?" fait-il en tâtant les poches de son propre jeans.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Tu l'as cassé tout à l'heure rappelle toi" lui répond Allyson.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Ah ?... peut être" lance-t-il d'un haussement d'épaules en démontant la batterie des téléphones, avant de les balancer dans une benne à ordures.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Plus de géolocalisation Foursquare, plus de nouveautés pour mes oreilles avec Pitchfork, plus de porno sur Redtube, plus de délires sur 9gag ou de temps à perdre sur Tumblr à regarder des "memes" ou des images porno encore une fois.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">A l'intérieur de la "friperie" j'ai soudainement les paroles de Mackelmore dans la tête : "I wear your granddad's clothes, I look incredible."</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Pourquoi ? Je ne sais pas, j'ai dû l'entendre sans faire attention tout à l'heure dans la rue ou tout simplement parce que mon cerveau remarque que je suis dans un thrift shop comme le nom de la chanson.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Allyson se ballade dans les allées, fouille dans les cartons des étalages, se retourne vers moi, me conseille quelques fringues, en met quelques unes pour elle sur son bras et pour James sur l'autre.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Pendant que nous essayons nos nouvelles tenus, James a disparu. </span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Elle sort de sa cabine de fortune - elle est faite de cartons entassés dans un angle du magasin sur lesquels est déposé une tringle à rideaux - et tire le drap de la mienne."Tu es tout beau Dan, ça te va super bien! #la classe" déclare-t-elle en me regardant sous toutes les coutures. Je rougis derrière ma longue barbe et mes grosses lunettes de geek. "C'est en quoi ton pantalon? du velours côtelé?" J’opine du chef et elle renchérit : "Pas mal la doublure mouton de ta veste en jean... et moi je suis comment ?" m'interroge-t-elle à présent, une main sur sa hanche et l'autre fouillant dans ses cheveux rouges. Je veux lui répondre qu'elle est magnifique, et je serais encore loin d'exprimer le fond de mes pensées mais je sais très bien que je ne devrais pas. Drapée dans son manteau de vison à motif léopard duquel dépasse des bas résille et une paire de stilletos rouge, elle insiste d'un mouvement de sourcils puis fait jouer sa poitrine tatouée en rigolant. Allyson est une vraie pin-up comme on en voit plus, pas une de ces salopes qui seulement après avoir fait leur premier tattoo se fout à poil sur internet comme elle aime souvent à le préciser. Je formule ma réponse avec difficulté, gêné et incapable de détourner les yeux de sa poitrine : "c'est parfait !"</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Et je me sens d'autant plus mal à l'aise quand James arrive par derrière, les mains dans le dos. </span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Chérie je sais que ça ne remplacera pas Instagram, mais ça peut sûrement te faire plaisir. Maintenant, ferme les yeux, ouvre la bouche."</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"James!!!!" fait-elle en élevant la voix, amusée. Il dépose dans ses mains un appareil photo à polaroid.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Oh mon amour c'est über cool!"</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Comme ça tu pourras te prendre pour Terry Richardson." dit-il en lui caressant la nuque.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"T'as trouvé ça ou ?"</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Dans un magasin de l'autre côté de la rue..."</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Attends moi aussi j'ai quelque chose pour toi..."</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Elle sort plein de vêtements d'un sac en papier, dont une chemise de bucheron, des bretelles et un jean taille haute tight et un chapeau.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Frais le Fédora, j'en cherchais un comme ça." Il l'essaie, regarde son profil dans la glace et rentre dans la cabine pour se changer. Quand il en sort Allyson, lui conseille de faire un ourlet à son jean pour mettre en valeur ses espadrilles. Il parade les mains en croix un instant, puis regarde sa montre gousset. "Il ne va pas falloir traîner, on a de la route à faire, faudrait qu'on soit dans le Nevada cette nuit."</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Nous avançons jusqu'à la caisse puis regagnons la voiture avec empressement les bras remplis d'anciens vêtements que nous jetterons dans la prochaine poubelle sur notre chemin.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span>
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Passé Vacaville et Dixon, un employé de l'autoroute avec un panneau "ralentir" à la main annonce qu'il y a un énorme bouchon de Davis à Sacramento. Là où normalement vingt minutes suffisent à parcourir cette distance, on nous annonce qu'il en faudra plus du triple. James décide de contourner par Woodland.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">En arrivant à hauteur du panneau signalant l'entrée dans le comté de Yolo, Allyson ouvre en grand son manteau de fourrure dévoilant ainsi son tatouage avec la même inscription - You Only Live Once (pour "tu ne vis qu'une seule fois") avec des hirondelles de chaque côté - sur sa poitrine.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Je me rappelle une fois avoir demandé à Allyson la significations de son tatouage et elle m'avait répondu quelque chose du genre : "Nous vivons une époque où l'on meurt de plus en plus vieux, et où nous restons jeunes plus longtemps à condition de le rester dans sa tête." Je n'avais pas vraiment compris la portée de son argumentaire, peut être parce qu’elle était sous taz lors de notre discussion. Moi j'aurais plutôt interpréter ça comme ceci : "C'est parce que nous n'avons qu'une seule vie, qu'il faut la vivre à 100 à l'heure" - 180 sur le compteur pour être exact -. Quand j’énumère mentalement tous les excès en tout genre de mon frère et sa femme, "Live Fast Die Young" pourrait tout aussi bien être la devise du couple. </span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span>
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">La route longe Yosémite dans les montagnes, à plus de 25OO mètres d'altitude ça ralentit à cause de l'affluence de touristes venus pour visiter Bodie.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ville fantôme de la ruée vers l'or, dans ses mines on y produisait une quantité équivalente à 34 millions de dollars. D’où le surnom de la région "Golden state".</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">En son temps elle fût la 2ème ville de l'état avec 10 000 habitants, enfin avant que la fièvre de l'or ne finisse par se répandre comme une traînée de poudre.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Une flambée des violences inhérentes aux forty-niners et deux incendies causèrent l’abandon des lieux.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Aujourd’hui, bien qu'il n'y ait plus d'or, une foule de vandales à appareils photos continue de se presser devant les ruines.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Vu comme ça, elle ne paraît plus si déserte.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span>
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Après plus de 6h30 passées sur le bitume, nous arrivons enfin à Bishop. Un arrêt s'impose pour se dégourdir les jambes et peut-être parler enfin d'un plan.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">J'amorce le sujet de discussions, James cherche sa carte dans la boîte à gants, et jure qu'un smartphone lui serait bien utile dans le cas présent.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Quand il réalise que le GPS de la voiture pourrait très bien faire l'affaire.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span>
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">James fait part de son ras le bol des autoroutes, avec ses routiers pressés, les coups de klaxons, les queues de poissons, et qu'il envisagerait bien de prendre l'U.S route 6. Moins empruntée que les interstates highways. Passer par celle-là nous aiderait à passer plus inaperçus.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Comme Jack Kerouac l'avait fait dans l'Ozone Park du Queens, nous traçons notre itinéraire sur la carte d'un long trait avec un stylo rouge - en l’occurrence c'est sur l’écran tactile du GPS de la Cadillac - la traversée horizontale, d'ouest en est de l’Amérique par la route 6.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Je lui demande pourquoi l'est ? Pourquoi New York ? </span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">C'est à ce moment qu'Allyson qui était partie acheter des sandwichs et des bières revient.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Moi je sais" fait-elle d'une moue maligne. Ils partagent tous deux un sourire, James balance la tête signifiant : "vas-y dis lui".</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"On veut aller faire un tour dans le quartier de Williamsburg à Brooklyn, peut-être Wicker Park, East Village, Union Square, Bushwick, j'ai entendu que Mission District c'était cool, le lower east side et Montauk aussi. Après si ça nous plaît pas, on peut faire un tour à Miami pour le Spring Break, ça te brancherait Dan ?</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">"Est ce que j'ai le choix ?" dis-je en souriant sans vraiment m'attendre à une réponse de leur part.</span></span><br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Le soleil se couche sur le premier jour de notre voyage, ce fameux 20 mars, le dernier jour de l'hiver - l’équinoxe du printemps - qui marque pour nous le grand départ bien que l'on ne change pas vraiment d’hémisphère, nous suivons le couloir de migrations... vers le Spring Break, notre terre promise.</span></span></div>
LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-908252242144132245.post-74609890176598058462015-04-18T11:40:00.001+02:002020-04-20T14:52:14.893+02:00C.H.A.T.S.<div style="text-align: justify;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgETw-bofbSXVsWb1ZST9WZR4qbVh3E6yCKmvGLOFsTb0xbtgm-pZwCv55TcmIKltBDw31lP1y3Ogz29RghnnxAomALPSsyXb6kWKzssMrkhUfXedGGXFbpMDqny9DIeS-CnKb8UWxlAm0/s1600/CHATS+3.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" height="640" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgETw-bofbSXVsWb1ZST9WZR4qbVh3E6yCKmvGLOFsTb0xbtgm-pZwCv55TcmIKltBDw31lP1y3Ogz29RghnnxAomALPSsyXb6kWKzssMrkhUfXedGGXFbpMDqny9DIeS-CnKb8UWxlAm0/s1600/CHATS+3.jpg" width="426" /></a></div>
<div style="font-weight: normal; line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; text-align: center;">
<br /></div>
<div style="text-align: center;">
<h2>
<span style="font-size: x-large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><b>C.H.A.T.S</b></span></span></h2>
</div>
<h2>
<span style="font-size: x-large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">
</span></span></h2>
<h2 style="line-height: 150%; margin-bottom: 0cm; text-align: center;">
<span style="font-size: x-large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><b>Conspiration
Humaine d'Attaques Terroristes Supposées</b></span></span></h2>
<h2>
<span style="font-size: x-large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">
</span></span></h2>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; page-break-before: always; text-align: justify;">
<br />
<br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Tout
le monde connaît une vieille dame qui vit avec ses chats,
d’innombrables chats. Il y en avait une qui habitait dans une
grande maison au coin de la rue. Pas très difficile de deviner où
elle vivait, il suffisait de suivre le chemin de terre conduisant à
sa demeure. Chemin qui n'était plus entretenu depuis longtemps,
comme la maison elle-même. Le portail en bois grand ouvert donnait
sur un jardin auquel le terme terrain vague correspondrait mieux. Les
mauvaises herbes s'élevaient jusqu'aux fenêtres. Les volets
restaient fermés jour comme nuit, on les entendait bouger quand les
gonds rouillés grinçaient sous le souffle du vent. Le soir, une
fumée noire s'échappait de la cheminée et à chaque fois, on
craignait que ce soit la maison entière qui brûlait. Elle
s'appelait Madame Abernathy mais plus personne n'utilisait son vrai
nom hormis la factrice peut-être, et vu qu'elle ne recevait
pratiquement jamais de courrier cela limitait l'échange. Les rares
fois où elle sortait c'était par nécessité, celle de faire ses
courses. Elle vivait seule, avec ses chats depuis plus d'une
décennie. Ça n'avait pas toujours été ainsi. Elle avait été
mariée autrefois mais un jour son mari était parti promener le
chien et n'était jamais revenu. Elle pensait que c'était parce
qu’elle ne pouvait avoir d'enfants. Des jours entiers à attendre,
à se poser des questions en pleurant. Un soir où elle ne parvenait
pas à trouver le sommeil, elle se mit à prier devant sa fenêtre
les yeux fermés. Je ne sais pas quel souhait elle avait fait, mais
il se passa quelque chose. S’il y a un dieu, il se manifesta ce
soir-là. Quand elle rouvrit les yeux une étoile filante traversa le
ciel ce qui la fit sourire. En fermant les volets, elle entendit un
bruit aigu. Croyant au grincement des charnières des volets, elle
fit jouer les battants pour en être certaine. Le silence demeura un
instant puis le gémissement reprit. Il provenait des hautes herbes,
elle s'approcha et vit que c'était un « mignon petit bébé
chat tout noir ». Perdu et affamé, elle le recueillit. Son
deuil serait plus facile avec une présence pensa-t-elle. Le temps
passa et le nombre de chats vivant dans la maison augmentait un peu
plus chaque année. Si bien qu'elle en possédait plus d'une
centaine. Les félins avaient pris possession des lieux et refait la
décoration à leur goût. Leur territoire s'étendait partout. Ils
ne se contentaient pas seulement d'occuper le canapé, ils
choisissaient aussi le programme télé. La chaîne info allumée en
continu faisait office de fond sonore. Quand la vieille dame voulait
changer de chaîne, elle se frottait à un mouvement de colère
général de ses occupants. Elle avait deux passions, ses chats –
mais
ça je vous en ai déjà largement parlé – et l’Égypte
ancienne. Sur son buffet en bois brun étaient exposées des dizaines
de statuettes à la gloire de ce peuple du Nil. Ainsi elle avait
donné à ses chats les noms des dieux tels qu’Osiris, Râ, Seth,
Ptath...</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Depuis
quelques mois, les renseignements<br />généraux essayaient de
démanteler un réseau<br />terroriste islamique. Selon leurs
informateurs, une cellule locale de ce mouvement avait pris refuge
dans la région du New Jersey. Le petit village de New Egypt<span style="color: black;"><span style="font-weight: normal;">
</span></span><span style="color: black;"><span style="font-weight: normal;">–
</span></span><span style="color: black;"><span style="font-weight: normal;">ça
ne s'invente pas– </span></span>où
résidait notre vieille dame, était dans le périmètre de
recherche. Après des semaines d’investigation minutieuse, les
enquêteurs soupçonnèrent la mamie vivant toute seule dans cette
grande bâtisse au fin fond d'une impasse. Le lieu rêvé pour se
cacher et préparer des opérations terroristes. La première
question qui venait renforcer cette hypothèse était : comment avec
cette maigre retraite faisait-elle pour vivre seule dans un tel
logement ? Bien que sa propriété n'ait rien de luxueux, ni même
d'entretenu, elle possédait un vaste terrain que nombre d'agents
immobiliers avaient essayé de lui faire vendre.</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Un
matin, deux inspecteurs vinrent sonner à sa porte. Jones, l'agent à
la moustache, spécialiste en criminalité idéologique et son
partenaire Dick que l'on reconnaissait à ses lunettes de vue et sa
manie d'aspirer toute les deux secondes dans son<br />inhalateur. Ce
dernier était connu pour ses théories complotistes extravagantes
qui avaient valu au<br />binôme d'être la risée de tout le service.
Surprise de cette visite, la première depuis bien longtemps, la
vieille dame ouvrit la porte aux deux hommes<span style="color: maroon;">
</span><span style="color: black;">pensant
sûrement que c'était le facteur, qui d'autre sinon? A vrai dire,
elle n'avait pas pu vérifier dans le judas à cause de sa
dégénérescence maculaire qui l'avait pratiquement rendu aveugle.</span>
L'agent Jones, lui expliqua la raison de leur venue. Sur le pas de la
porte, un chaton tigré roux, vint se frotter aux jambes de
l'inspecteur Dick qui se mit à tousser et à agiter la jambe pour
éloigner le mignon petit chaton. Elle demanda : « Qu'est-ce
qui ne va pas Monsieur l'agent, vous n'aimez pas Tigrou ? »
L'homme ne répondit pas, trop occupé à surveiller que l'animal ne
revienne pas à la charge. Son<br />coéquipier expliqua alors qu'il ne
fallait pas faire<br />attention à lui avant d'ajouter qu’'il
était<br />ailurophobiaque. Autrement dit, il avait une peur panique
des chats. Il caressa la tête de l'animal pour montrer à la dame
qu'elle n'avait pas à s'inquiéter. Étonnée par cette réponse au
début, elle eut un geste de recul mais à la vue de leurs insignes
officiels, elle se résigna à les faire entrer. Bien sûr, elle
aurait pu leur demander de revenir avec une injonction du tribunal ou
un quelconque mandat comme il est courant de voir dans les séries
télévisées mais elle n'avait rien à se reprocher alors pourquoi
faire durer les choses. Elle prit dans ses bras le chaton, et fit à
l'intention de Dick : « Les animaux sentent quand on a peur
d'eux » en avançant le chat serré sur sa poitrine. Excédé,
Dick rétorqua que ce n’était pas une peur mais une réaction
allergique. Avant de<br />pénétrer dans la maison, il enfila un
masque sur la partie inférieure de son visage et mit des gants en
latex. Pendant que son équipier, Jones, faisait une visite guidée
avec la vieille dame, Dick inspectait les lieux méthodiquement.
Cherchant à tâtons une porte dérobée vers un passage secret qui
mènerait à un repère terroriste, il sortit son détecteur de
fréquences et commença à le pointer dans toutes les directions.
D'abord vers le bas, soupçonnant une cache en sous-sol avec un
équipement électronique conséquent comme il est courant dans les
cellules terroristes. Rapidement, les ondes le conduisirent vers le
salon où la télévision était restée allumée comme d'habitude.
Cependant une chose étrange l'interpella. L'écran de son appareil
de mesure indiquait une très basse fréquence qui dominait les
autres ondes, entre 8 et 12 hertz. Sceptique, il<br />éteignit puis
ralluma l'outil. L'écran affichait<br />toujours le même résultat.
Il se rappela alors avoir lu quelque chose à propos du rythme
cérébral des chats qui était constamment en alpha contrairement
aux êtres humains qui eux étaient majoritairement en fréquence
bêta. Il interpréta donc le résultat comme étant la mesure de
l'activité électrique<br />cérébrale des chats, qui étaient
présents en grand nombre dans la pièce. L'émission de ces
ondes<br />expliquait en partie leur vertu à relaxer l'être humain,
associé à l'endorphine qu'ils produisent en ronronnant. Durant
quelques minutes, il observa la vingtaine de chats occupant la pièce
miauler les uns envers les autres. La chaîne info sur le poste de
télévision diffusait un débat politique. Quand les félins
remarquèrent qu'ils étaient étudiés par notre agent des
renseignements, ils s'arrêtèrent et commencèrent à se disperser.
Dick se retourna dans l'intention de les suivre de loin et tomba nez
à nez avec l'un d'eux, un énorme Maine coon penché au-dessus de
lui, qui cracha pour exprimer son énervement. L'homme trébucha à
terre, le chat sauta sur le parquet et avança entre ses jambes.
Bientôt d'autres félins se rejoignirent et se mirent tous à faire
le gros dos en marchant de travers. Le message était clair, Dick
n'était pas le bienvenu ici. En guise de mise en garde l'un d'eux
lui griffa la joue en soufflant. Terrifié, il se mit à courir dans
la maison à la recherche de son partenaire. Personne au
rez-de-chaussée. Il monta instinctivement les escaliers appelant
Jones. Les chats l'observaient du bas de l'escalier. Il se mit à
ouvrir toutes les portes de l'étage. Des chambres vides qui puaient
le renfermé, le vieux et le chat, rien de bien surprenant pour une
maison habitée par une dame âgée et ses chats. Il entendit du
bruit dans le plafond, pensant que Jones se trouvait là-haut, il
monta jusqu'au grenier. Il poussa la porte en bois grinçante. La
pièce était sombre, à peine éclairée par une fenêtre œil de
bœuf. La salle était remplie d'objets recouverts par de longs draps
blancs. Au centre de celle-ci était entreposé quelque chose de plus
volumineux que le reste. Ce n'était pas un objet mais plutôt un
engin à en juger par sa taille. Animé par sa curiosité,
l'inspecteur souleva le drap pour jeter un œil. C'était une
machine, difficilement identifiable, même dans le cadre de sa
fonction, il n'avait jamais rencontré une telle technologie.
Soudain, il entendit un bruit, pensa à une énième représailles
des chats il lâcha le tissu et se cacha derrière l'angle que
formait la porte en s'ouvrant. Après un instant, il se rendit compte
que le bruit venait du jardin. Il regarda par la petite fenêtre
ronde et vit dehors, devant le porche Jones remercier la vieille dame
d'avoir permis l'inspection de son domicile. Dick, se précipita à
la porte mais au moment de franchir son seuil il vit les chats lui
barrer la route. Dans son élan, il en heurta quelques-uns. Il dévala
les escaliers sans se retourner bien qu’il les sentait à ses
trousses.</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Arrivé
au rez-de-chaussée, un petit comité d'adieu l'attendait devant la
porte d'entrée, il s'enferma dans la cuisine plus par réflexe
<span style="color: black;"><span style="font-weight: normal;">qu'après</span></span>
réflexion. <i><span style="font-style: normal;">À</span></i><span style="font-style: normal;">
</span>sa
grande surprise, la cuisine était pourvue d'une sortie de service
mais quand il voulut l'utiliser, il se rendit compte qu'elle était
fermée à clef. Les vieux ont toujours peur des voleurs. Il
envisagea une seconde de passer par la chatière avant de réaliser
qu'il y avait une fenêtre grande ouverte au-dessus de l'évier. Une
fois dehors, il fit le tour du jardin pour rejoindre le portail où
son équipier l'attendait, discutant avec l'octogénaire.</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ils
quittèrent la propriété, pour regagner la voiture garée sur le
chemin de terre. Dick bien que soulagé d'avoir réussi à s'échapper
ne pût s'empêcher de jeter un dernier regard inquiet derrière lui.
Il vit la vieille dame essayant de fermer son portail et dans les
carreaux de la maison une centaine de têtes de chats qui
surveillaient leur départ de leurs yeux brillants. Sur la route
conduisant aux bureaux, Dick retira son masque et fit part de ses
hypothèses à Jones entre deux coups de brosse sur ses vêtements.
Comme je le disais plus haut, Dick était la risée de son service
mais pas seulement. Son coéquipier, depuis son affectation au
binôme, ne prenait plus au sérieux les théories extravagantes de
son partenaire. Quand celui-ci lui confia qu'il pensait que les chats
étaient une espèce extraterrestre Jones demeura silencieux,
sûrement lassé d'une situation qui devenait gênante pour ses états
de service. </span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: black;"><span style="font-weight: normal;">Quand
l'inspecteur Dick avait une idée en tête, il pouvait y consacrer
tout son temps, ce qui expliquait en partie qu'il soit encore
célibataire la trentaine passée. Ainsi Dick une fois revenu chez
lui passa toute la nuit à </span></span>rédiger son rapport. Au fil
de ses recherches, il exposa l'idée selon laquelle un complot de
taille planétaire se tramait.<span style="color: black;"> </span><span style="color: black;"><span style="font-weight: normal;">Pour
appuyer sa thèse,</span></span> il disposait de dossiers qui
attestaient de la mort récente d'un brillant ingénieur en
informatique retrouvé pendu. Peu de temps avant sa mort, l'homme en
question avait contacté l'agence de renseignements concernant une
invasion extraterrestre sans toutefois être pris au sérieux.
L’enquêteur chargé de l'affaire avait conclu à un suicide en
dépit du fait que le rapport d'autopsie avait révélé une
occlusion intestinale causée par ce qui semblait être une boule de
poils félins. L'argumentaire de Dick venait se compléter par des
anecdotes sur l’Égypte ancienne, où les chats avaient une place
importante dans le culte religieux. Osiris, le dieu des dieux, se
déguisait en chat pour se mêler aux mortels. La déesse Bastet
était représentée avec une tête de chat mais fut aussi à
l'origine peinte en lion belliqueux tout comme la divinité guerrière
Sekhmet. Le sphinx, mi-homme mi- félin, symbole de la puissance
souveraine, était appelé « père de la terreur » par
les arabes. Les édifices de l’époque, notamment les pyramides au
vu des moyens de construction donnés laissaient beaucoup de
scientifiques et historiens perplexes. Ensuite, Dick remonta la
chronologie jusqu'au Moyen-âge où une croyance populaire racontait
que les chats étaient des créatures malfaisantes envoyées par
Satan pour peupler la terre. Une légende japonaise quant à elle,
disait que les chats à longue queue étaient capables de prendre une
apparence humaine et qu’ils avaient une influence négative sur les
hommes. Ne se contentant pas que du folklore pour étayer son
raisonnement, il faisait état des aptitudes reconnues par la
science. Comme par exemple le fait qu'en se frottant aux meubles, les
chats déposent des phéromones, ce qui permet de mieux contrôler
les humeurs de leur maître, ou de les droguer en quelque sorte. Il
mentionnait ensuite, leurs grands yeux ovales, rappelant ceux
qu'évoquaient les témoins lors de rencontres du troisième type et
ainsi leur capacité à voir dans le noir ou encore les émissions
d'ondes alpha de leur cerveau et leur ronronnement permettant de
diffuser leur idées sereinement. Il abordait également leur
fabuleuse adaptabilité, l'utilisation du langage en guise de réponse
à l'homme prouvant ainsi toute leur intelligence, leur capacité à
prévoir les séismes. Il finissait son rapport en soulignant le
danger que représente le contact quotidien d'un chat. En effet,
l'animal est porteur d'un parasite qui peut favoriser des cancers du
cerveau ou la toxoplasmose, virus s'attaquant au système nerveux de
l'homme et visant particulièrement les femmes enceintes.</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Le
lendemain matin, à son arrivée au bureau, l'un de ses collègues
lança à l'intention de Dick : « Regardez qui voilà,
l'Inspecteur Fox Mulder en personne ». Un autre, les mains
au-dessus de la tête mima des oreilles de chat en miaulant puis
s'arrêta devant lui en dessinant avec ses doigts de grands yeux
ovales avant de crier : « Vision nocturne !» Soudain
sortant de la masse, une jeune femme en tailleur, peut-être une
secrétaire, s'interposa entre eux : « Arrêtez quoi... Il
a raison, dans les films le chat est toujours le compagnon du
méchant. » Tout le monde se mit à rire sans complexe de la
blague sauf le principal intéressé. Elle ajouta : « Le
directeur vous convoque en salle de conférence, Inspecteur Gadget. »
Dick s'engagea dans le couloir sous les gloussements de ses collègues
qui l'observaient passer devant leurs bureaux. Il tenait à la main
son rapport, non sans appréhension. Il retrouva Jones qui
l'attendait sur le pas de la porte. Il frappa et le directeur vint
ouvrir aux deux hommes, il leur serra la main et les invita à
s’asseoir en face de lui. <span style="color: black;"><span style="font-weight: normal;">La
pièce</span></span> affichait sur ses murs de nombreuses décorations
de guerre et autres trophées de chasse. Sur le bureau une plaque en
métal dorée indiquait son nom, Commandant Mitchell. Le directeur
était un homme dans la force de l’âge, aux épaules larges et au
regard sévère : « Dick, puis-je voir votre rapport
concernant le quadrillage de la zone prioritaire ? »
fit-il sur un ton monocorde. </span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Au
bout de quelques minutes à examiner le dossier qu'il avait dans les
mains, il changea de regard puis ferma brusquement le document et
leva les yeux sur le binôme. Dick pensant avoir Mitchell acquis à
sa cause fit une requête : « Comme vous pouvez le lire
dans mon rapport, j'ai été confronté dans le grenier de Madame
<span style="color: black;"><span style="font-weight: normal;">Abernathy</span></span><span style="color: red;"><b>
</b></span>à une machine que je ne saurais identifier par mes seules
compétences. Ainsi, j'aimerais poursuivre l'investigation si vous me
le permettez. Pour cela, j'aurais besoin, d'un chien ou d'un rat
entraîné à la recherche d'explosifs, en plus d'un ingénieur en
technologie de pointe mais surtout j'aimerais un mandat pour
soumettre la propriétaire et quelques uns de ses chats au test
Rosenfeld<sup><span style="color: red;">1</span></sup>.
</span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">- Hum...
et vous comptez interroger comment ses félins ? </span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">- Pas
besoin de parler si c'est à ça que vous faites allusion. Comme vous
le savez, il nous suffit juste d'analyser <span style="color: black;"><span style="font-weight: normal;">le
relevé encéphalographique p</span></span>our obtenir nos réponses
mon commandant. </span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">- Je
vois... Toujours est-il que ce test n'est fiable qu'à 83 % alors de
là à l'expérimenter sur des animaux vous imaginez. C’est
ridicule. Et ce qui l'est d'autant plus, c'est d'envoyer un chien ou
un rat dans une maison rempli de chat. Non mais vous imaginez un peu
la scène Dick ? Vous n'êtes pas sérieux ?! Dick, répondez ! »</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Décontenancé,
le jeune inspecteur ne sachant quoi répondre balbutia des sons sans
arriver à former de mots. « Vous devriez vous reposer... »
fit le commandant avec un regard plein de compassion. </span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">«
Je... je... dois clore ce dossier avant, s'il-vous-plaît. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">- Puisque
vous me forcez la main Dick, je vais devoir vous mettre à pied </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">- Non
Commandant... Vous ne comprenez pas, c'est d'une importance
capitale. </span></span></div>
<div style="text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">- Ne
discutez pas mes ordres Dick, rendez-moi votre plaque et votre arme.
<span style="color: black;">Et que je n’apprenne pas que vous avez
encore importuné cette vieille dame aveugle. </span>»</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<br />
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">L'enquêteur
rendit son insigne et son revolver, récupéra son rapport et quitta
le bureau le dos courbé et les sourcils bas. Une fois Dick parti,
Jones, resté assis dit : « Il va trop loin, cela
devient gênant pour nous. » Le Commandant Mitchell acquiesça
en se redressant sur son siège :« Oui... s'il continue
comme ça il risque de... »</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Le
lendemain, Dick fut retrouvé mort dans son appartement. Le cadavre
fut découvert par la concierge, alertée par une tache d'humidité
qui s'était formée sur son plafond. La police découvrit par la
suite que cela avait été occasionné par un robinet resté ouvert.
Ses collègues de l'agence vinrent inspecter la scène de crime.
Aucune trace d'infraction ou de lutte, les inspecteurs conclurent à
un suicide par arme à feu, ce que venait confirmer la lettre
tapuscrite retrouvée près du corps. Ils ne relevèrent pas la
présence de poils de chat sur ses vêtements, lui qui y était
allergique, ni même la disparition du dossier que Dick avait ramené
avec lui. L'agitation qu'avait créée la mort de l'inspecteur avait
attiré l'attention du voisinage. Après le passage de la civière,
un voisin curieux ouvra sa porte pour demander ce qui se passait, son
chat se faufila entre ses jambes pour se promener dans le couloir
balançant joyeusement sa queue de gauche à droite.</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">L'appartement
de Dick ne fut pas sans occupants très longtemps. L’enquête,
quant à elle, fut même bâclée.<span style="color: red;"><b> </b></span>Ce
n'est pas sa famille qui aurait réclamé une révision ou qu'elle
soit approfondie, il n'en avait pas. Pas plus qu'il n'avait d'amis ou
de relation amoureuse. Dick était un solitaire, du genre
célibataire endurci qui mange ses repas devant un épisode de Star
Trek. Personne donc ne réclama ses effets personnels. Il n'était
pas non plus propriétaire, pour quoi faire ? Qui en hériterait ? </span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Après
quelques petits travaux de rafraîchissement, le changement des
moquettes – à
cause du sang et de l'eau qui avaient imbibé les tissus – et
peintures, les lieux étaient prêts à accueillir de nouveaux
locataires.Le bailleur avait choisi le dossier d'une jeune veuve et
de sa fille, sûrement avait-il été pris par les sentiments. Six
mois plus tôt, Marion avait perdu son mari, la laissant seule avec
Sabrina, tout juste adolescente. La mère avait dans les premiers
temps envisagé de garder la maison familiale, mais face à l'ampleur
de la tâche que représentait l'entretien d'une telle surface elle
fut contrainte de renoncer. La vérité c'est qu'il était pour elle
de plus en plus difficile de se confronter aux souvenirs qui
hantaient les lieux. Ça aurait bientôt fait vingt ans de mariage,
les noces de porcelaine, c'est ce qu'elle s'était dit en quittant
son ancienne maison. L'emménagement avait été difficile, les
cartons envahissaient l'espace et plus elles déballaient d'affaires
moins elles pensaient tout faire rentrer dans leur nouvel
appartement. C'était un deux pièces contenant une chambre, un
salon, une cuisine, une salle de bain et des toilettes. Marion
dormait dans le salon, de toute façon elle n'avait pas besoin de
plus d'intimité que ça et comme c'était toujours elle la dernière
couchée et la première levée, ça ne lui posait pas de problème.
Le mobilier familial avait été vendu au profit de meubles en kit
tout neuf. Le changement était total et leur permettait d'aller de
l'avant. Une fois la décoration finie, la routine pouvait reprendre
son cours, c'était tout ce à quoi elles aspiraient. Certes une
photo du père et défunt mari trônait toujours sur le buffet mais
c'était la seule chose qui appartenait au passé. </span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sabrina
comme toute adolescente, aimait passer son temps sur internet à
parler avec ses copines et à écouter de la musique. C'est ce qu'ils
font tous à son âge. Mais ce qu'elle préférait, c'était regarder
les vidéos de chats stupides sur <i>Youtube</i>. Ces chats qui
sautent, essaient de parler, se déguisent ou prennent des pauses
grotesques. Elle ne se lassait pas de voir et revoir Maru, un chat
coréen s'enfiler tout seul des pots de yaourts vides sur la tête
pour parader ainsi tout fier devant la caméra de son maître. De
temps à autre, le chat du voisin s'invitait dans leur appartement,
en passant d'un balcon à l'autre. C'était l'occasion pour Sabrina
de jouer avec lui ce qui n'échappait pas aux yeux de sa mère. Le
matin de ses 16 ans, Sabrina trouva sur la table de la cuisine une
enveloppe laissée par sa mère qu'elle ouvrit. La carte
d'anniversaire représentait un chaton avec un nœud de cadeau sur la
tête. Elle sourit, reposa la carte sur la table et s'installa pour
déjeuner. Le soir alors que sa mère n'était pas encore rentrée du
travail, Sabrina regardait la télévision tranquillement après une
longue journée de cours. Soudain la chasse d'eau des toilettes
siffla à travers tout l'appartement, elle eut beau monter le son, le
bruit persista. C'est alors qu'elle se leva du canapé où elle était
allongée pour voir d'où cela provenait. Dans la salle de bain, elle
comprit que le mécanisme de la chasse d'eau avait cessé de
fonctionner provoquant le vacarme. L'adolescente essaya de tourner le
robinet se trouvant sur le tuyau d'arrivée d'eau mais rien ne se
passa. En ouvrant le couvercle, elle découvrit qu'une grande
pochette plastique empêchait l'obturateur de se rabattre sur la
conduite. Elle le retira, et le sifflement cessa instantanément.
Après avoir retiré le manuscrit de l'emballage étanche, la jeune
fille se mit à le lire. Ce qu'elle pensait être le manuel de la
chasse d'eau s’avérait être un dossier top secret laissé par le
précédent locataire, l'inspecteur Dick. La lecture du document la
partageait entre amusement et inquiétude. Il mentionnait des études
démontrant que le chat provoque des cancers du cerveau, qu'il
transmet la toxoplasmose aux femmes enceintes afin d’empêcher
l'homme de se reproduire. Il évoquait les ravages de la drogue
<i>« Meow Meow »</i>, très meurtrière notamment en
Angleterre, et le maire le plus célèbre d'Alaska qui était un chat
du nom de Stubbs. Il désignait les vidéos de <i> LOLcats</i>
comme une savante opération de communication et s'interrogeait sur
le contenu du site <i> Cashcat.biz </i> qui compile des
photos de chats assis sur des montagnes de billets, avec des armes et
de la drogue. Elle voulut vérifier certaines informations avec son
ordinateur quand elle entendit sa mère sur le pas de la porte. Dans
la surprise, elle remballa le dossier dans sa pochette et le replaça
dans la chasse d'eau avant de refermer le couvercle. Marion qui était
dans l'entrée demanda à sa fille de fermer les yeux et d'avancer
dans le couloir. Quand elle fut autorisée à les rouvrir un mignon
chaton blanc se tenait devant elle, en train de jouer avec le ruban
cadeau qui lui servait de collier. Elle porta ses mains à sa bouche.</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">«
Oh... maman! Merci, mais fallait pas...</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">-
Comment ça ? C'est pas ce que tu voulais ? </span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">-
Si... si... bien sûr que oui, c'est juste que je ne m'y attendais
pas... »</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Elle
se baissa, l'animal la dévisagea de ses yeux verts et vint se
frotter à ses jambes. Sabrina le prit dans ses bras, le tenant
contre son épaule. Sa mère lui demanda : </span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">«
Comment tu vas l'appeler ? » </span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ce
à quoi l'adolescente, entre deux caresses, répondit par une autre
question : </span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">«
Ça dépend c'est une femelle ou un mâle ? » </span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Marion
approcha sa main de la tête du félin : </span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">«
C'est une femelle ma chérie. » </span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Sabrina
déclara : </span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">«
Alors je l’appellerai Kitty, ça te plaît comme nom hein ? »
fit-elle en s'adressant finalement au chaton.</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Les
jours passèrent et Sabrina n'arrivait pas à oublier ce qu'elle
avait entraperçu dans le dossier de Dick. Sa mère commençait à
s'inquiéter de la voir se réfugier un peu trop souvent aux
toilettes avec la fenêtre ouverte. « <span style="font-style: normal;">Ma
fille se met à fumer en cachette.</span> » C'est ce que
n'importe quelle mère penserait et c'est bien ce que soupçonnait
Marion. Bien sûr, Sabrina aurait pu lire le document secret dans sa
chambre mais si son chat était vraiment ce que Dick déclarait dans
son rapport le risque encouru était trop grand. Elle avait de
nouveau essayé de vérifier discrètement certaines informations sur
son ordinateur mais son chat s'était allongé sur le clavier
empêchant toute recherche sur internet. Elle avait tenté de le
déloger mais celui-ci persistait. Après de longs moments à
observer ce comportement chez Kitty, Sabrina était incapable de
déterminer si c'était un jeu ou une machination. Elle voulut en
avoir le cœur net. Dans son dossier, Dick faisait mention d'une
série de tests pour déterminer les intentions de l'animal.</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Il
s'agissait d'un questionnaire portant sur les réactions de votre
chat :</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>1.
Vous allumez la télévision, vous zappez jusqu’à tomber sur la
chaîne info... </i></span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>a)
Il cherche à savoir d'où viennent les bruits.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>b)
Il dort sur le canapé, rien ne peut troubler son sommeil.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>c)
Il vous rejoint, s'installe, attentif à ce qui se passe dans la
boite à images.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>2.
Devant une porte fermée... </i></span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>a)
Il attend assis ou couché devant pour qu'on lui ouvre. </i></span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>b)
Il miaule sans arrêt et gratte furieusement. </i></span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>c)
Il a sa propre méthode pour ouvrir la porte.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>3.
Vous êtes à table, vous vous apprêtez à manger...</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>a)
Il attend que vous lui donniez des restes.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>b)
Il monte sur la table, défiant votre autorité pour vous volez la
nourriture de la bouche.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>c)
Il va directement en cuisine se servir.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>4.
Vous vous réveillez dans la nuit, votre chat est...</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>a)
Dans son panier.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>b)
Au pied du lit.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>c)
Sur votre visage en train de ronfler.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>5.
Dans le jardin vous envoyez une balle à votre chat...</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>a)
Il s'en fiche, il préfère prendre un bain de soleil. </i></span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>b)
Il ramène la balle comme le ferait un chien.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>c)
Il vous ramène un oiseau mort, ce qui dans certaines cultures peut
s’interpréter comme une offrande ou un avertissement.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>6.
A la maison... </i></span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>a)
Il vous colle, toujours installé à moins d'un mètre de vous. </i></span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>b)
Il n'est jamais avec vous.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>c)
Il est rarement auprès de vous, sauf quand vous êtes malade,
vulnérable.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>7.
Devant un insecte qui vole... </i></span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>a)
Il se contente d'observer.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>b)
Il ne réagit pas. </i></span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>c)
Il le capture, le tue mais ne le mange pas, c'est juste pour le
plaisir de tuer.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>8.
Si votre chat croise un autre chat...</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>a)
Il est agressif.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>b)
Il est indifférent.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>c)
Il est tour à tour intrigué, sociabilisant puis câlin.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>9.
Vous donnez un ordre à votre chat...</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>a)
Il obéit.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>b)
Il est indifférent ou ne comprend pas.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>c)
Il vous regarde en se léchant l'entrejambe, l'air de dire :
« Je m'en bats les couilles. »</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>10.
Vous appelez votre chat...</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>a)
Il ne vient pas.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>b)
Il vient.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>c)
Il vous prend par surprise, en bondissant de sa cachette, derrière
vous.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Petite
questions bonus de prévention :</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Pour
quelle raison les chats n'aiment-ils pas l'eau ?</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>a)
C'est culturel, leurs ancêtres étant originaires des régions les
plus désertiques du Moyen-Orient.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>b)
A cause du manque d’imperméabilité de leur pelage.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>c)
L'homme étant constitué à 60% d'eau et le chat étant une race
extraterrestre, c'est pour lui une réaction instinctive.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Quand
un chat vient se coller à vous et exerce des pressions avec ses
pattes sur votre ventre c'est :</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>a)
Un signe d'affection, il fait son nid auprès de vous.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>b)
Un geste qui lui vient de son enfance quand il essayait de tirer le
lait de sa mère.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>c)
Il teste les défaillances de vos organes internes.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><i>Si
à l'issue du test votre chat a obtenu au moins quatre réponses C,
cela signifie que vous êtes peut-être en danger. Votre animal
maîtrise les codes du monde des humains ! Vous qui l'observez
actuellement, sachez que lui aussi vous a longtemps étudié jusqu'à
imiter certains de vos gestes et savoir exactement se faire
comprendre. De plus, sachez que le chat utilise uniquement sa voix
pour se faire entendre de l'homme. Dans son milieu naturel, il a
d'autres modes de communication. Faites attention, il sait tout de
vous et a certainement une longueur d'avance sur vous.</i></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">A
peine avait-elle fini de remplir le questionnaire, troublée, qu'elle
appela le chat qui surgit de sous le lit. Sabrina cria sous le coup
de la surprise. Quand elle retrouva ses esprits, elle s'approcha du
chat avec un de ses jouets à la main. Pour ne pas que le chat se
rende compte de l'expérience elle décida de profiter d'un moment de
jeu. C'est alors que sa mère passa la tête par le cadre de la
porte, lui demandant de mettre la table, puis celle-ci s'en alla
allumer la télévision. Marion ne ratait jamais le journal télévisé
de 20 heures. Kitty s'installa aussitôt devant la télévision. La
jeune fille prit la télécommande et changea de chaîne, puis la
reposa sur le canapé. Le chat se jeta sur elle pour piétiner la
télécommande jusqu’à ce que la chaîne info revienne à l'écran.
Le chaton courba le dos et sortit les dents, soufflant en direction
de sa maîtresse. « Arrête de jouer avec le chat, on va
manger », lança Marion à sa fille. Elle s’exécuta sous le
regard menaçant de l'animal qui se retourna vers l'écran après son
départ. La présentatrice blonde en tailleur foncé annonça la
venue dans les prochains jours du président Ron S. Whitmore à
l'occasion du Mémorial de la célèbre bataille de Trenton. Sabrina
en observant la scène depuis la cuisine, réalisa toute l'ampleur du
danger. Les chats prévoyaient un attentat à l'encontre du pays. </span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Ce
soir là, le dîner fut silencieux et difficile à avaler. Elle en
fut même malade, sans que sa mère ne comprenne pourquoi. Marion
était pourtant infirmière. Kitty vint à son chevet dans la nuit,
ce qui ne fit rien pour rassurer Sabrina.</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Le
lendemain, Sabrina prépara son sac de cours comme à son habitude à
la différence près qu'elle y ajouta un classeur supplémentaire,
contenant le dossier de l'agent Dick. Elle se dirigea vers la salle
de bain pour le récupérer quand elle vit derrière elle Kitty
surgir de nulle part. Elle se précipita à l'intérieur claquant la
porte derrière elle. Pensant l'animal coincé dans le couloir, elle
verrouilla la serrure. Or il avait réussi à rentrer. Le chat lui
sauta au cou mais elle l'attrapa en plein vol et le jeta dans la
cuvette qu'elle referma aussitôt. Pour éviter que la bête ne
sorte, elle s'assit sur le couvercle. Malgré sa petite taille
l'animal tapait suffisamment fort pour faire trembler le toilette
avec Sabrina dessus. Sabrina savait qu'elle ne retiendrait pas bien
longtemps l'animal ainsi. Cherchant du regard un objet plus lourd
pour maintenir la cuvette fermée, elle eut l'idée qui lui sauva la
vie : utiliser le désodorisant pour tuer le chat. Elle se pencha sur
le côté pour attraper le spray. Profitant du contre poids le chat
parvint à glisser une patte au dehors. Il déchira l'air de ses
griffes acérées. Sabrina s'en rendit compte et bascula tout son
poids à cet endroit. La patte coincée, l'animal hurla et
l'adolescente l'aspergea de désodorisant tout en se couvrant la
bouche et le nez avec du papier toilette. Sous l'effet de surprise,
il retira son membre et l'abattant claqua contre le siège du WC.
<span style="color: black;"><span style="font-weight: normal;">Après</span></span><span style="color: red;"><b>
</b></span>plus d'une minute, la bombe vidée entièrement de son
gaz, Sabrina écouta attentivement avant de tirer la chasse pour
achever le calvaire de Kitty. La jeune fille <span style="color: black;"><span style="font-weight: normal;">eut
t</span></span><span style="font-weight: normal;">r</span>op peur de
regarder à l'intérieur pour vérifier que son chaton soit mort.
Elle souleva le capot du mécanisme de la chasse d'eau, récupéra le
dossier de Dick, referma le couvercle et déverrouilla la porte.
Avant de se rendre au défilé du Mémorial, elle passa récupérer
son sac et son classeur dans sa chambre et ne put s’empêcher de
jeter un dernier coup d’œil en direction de la cuvette des
toilettes. Le claquement de la porte résonnait encore dans la cage
d'escaliers, que Sabrina franchissait déjà le portail de
l'immeuble. </span></span>
</div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Trenton,
la petite ville tranquille du New Jersey, accueillait aujourd’hui
le président pour une commémoration. C'était un événement sans
précédent pour ses habitants. Il y avait foule sur Hamilton Avenue.
Pour l'occasion, des vigiles étaient postés tous les trois mètres
sur le trottoir pour prévenir d’éventuels débordements. La mise
en place de barrières n'avait pas été jugée nécessaire,
seulement la présence d'un cordon de sécurité. Sabrina arriva sur
le lieu du rassemblement et put se faufiler à travers la foule grâce
à sa petite taille. Elle atteignit rapidement le premier rang. Elle
pouvait entendre le cortège et sa fanfare approcher doucement à
moins d'une centaine de mètres. Ses doigts se crispaient contre la
pochette cartonnée du dossier. Sans savoir pourquoi elle présageait
le pire, pourtant tout n'était que sourire et joie autour d'elle.
Les gens brandissaient des pancartes en chantant l'hymne national se
tenant amicalement par les épaules.</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Quand
le cortège arriva à sa hauteur, l'adolescente passa en-dessous du
cordon et s’élança en direction de la voiture présidentielle. Le
vigile n'avait pas eu le temps de réagir qu'elle était déjà
contre le véhicule essayant d'attirer l'attention de l'homme d’État.
Sabrina cria quand l'escorte l'attrapa et commença à la ramener sur
le bord de la route. Le président fit signe au service de sécurité
de s’arrêter un instant et se pencha vers l'adolescente.</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">« Qu'y
a-t-il mademoiselle ? </span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">« -
Bonjour Monsieur le président... Excusez-moi... Je crois que vous
êtes en danger... Lisez ceci. »</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Elle
sortit le dossier caché sous sa veste au niveau de la poitrine ce
qui déclencha une vive réaction chez les vigiles. L'un d'eux reçut
un appel sur son talkie-walkie. Après ça, les vigiles
raccompagnèrent subitement Sabrina à l'écart tandis que d'autres
reconduisirent précipitamment le président dans son véhicule. Le
bruit d'une explosion retentit dans la foule, suivi du démarrage en
trombe de la voiture.</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Une
demi-heure après, quand l'escorte présidentielle fut arrivée à
Newark, au bureau du FBI, une conférence de presse fut organisée en
urgence. Pendant le trajet, Ron S. Whitmore avait eu le temps de
feuilleter le dossier transmis par la jeune fille. Avant de monter
sur scène, un de ses assistants lui annonça qu'elle faisait partie
des nombreuses victimes de l'attentat. Lors de son discours, le
président apparu avec une tristesse non dissimulée, rapportant
qu'il n'avait que « trop peu d'information pour l'instant mais
que les auteurs de cette catastrophe seraient retrouvés et jugés.
God Bless 'Merica ! » Le chef d’État quitta ensuite
l'espace de conférence. Mitchell, le directeur de cette antenne du
FBI vint à sa rencontre : « Monsieur le président, nous
sommes prêts pour vous faire notre débriefing si vous le voulez
bien. Nous pensons détenir des éléments très importants. »</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Les
deux hommes avancèrent dans un long couloir débouchant sur une
grande salle comprenant deux écrans géants accrochés au mur.</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">«
Tout d'abord, pour mieux comprendre l’événement et
l'analyser, nous avons utilisé CoSync qui comme vous le savez est un
logiciel qui récolte toutes les sources vidéos et audios provenant
des téléphones portables, des appareils-photos ou encore des Google
Glasses et émis à un moment et à un lieu précis grâce aux
réseaux Bluetooth, Wi-fi et 3G, ainsi qu'aux réseaux de données
LTE. »</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Mitchell
se tenait droit le torse bombé fier de ses trouvailles
technologiques quand le président Whitmore l'interrompit d'un geste
de la main : « Évitez-moi votre charabia de <span style="color: black;"><span style="font-weight: normal;">geek</span></span>. »</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Mitchell
toussa légèrement puis sourit mal à l'aise : « Pour résumer
cet outil nous permet de former un panorama interactif, de regarder
une seule version des événements, comme si on y était. Ce que nous
avons découvert grâce à ce système, c'est que les commanditaires
des attentats ne sont pas que des hommes. D'ailleurs, ce n'est même
pas l’œuvre d'un homme. Ils ont utilisé des chats pour faire le
travail à distance et en toute impunité. »</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Le
président Whitmore qui avait les yeux rivés sur les deux écrans
géants tourna la tête vers son interlocuteur : « Monsieur
Mitchell, tout cela je le savais déjà, c'était inscrit dans le
dossier que m'a donné la jeune fille avant de... A ce propos, si je
puis me permettre c'était un dossier top secret appartenant à l'un
de vos subordonnés je crois... L'inspecteur Dick si mes souvenirs
sont bons. Comment expliquez-vous cela ? </span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">« -
Il
a dû être égaré. Je pensais qu'il avait été supprimé.</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">-
Et ce Dick où est-il ? Égaré lui aussi ?</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">-
Non Monsieur le président. Nous avons retrouvé l'inspecteur Dick
mort dans son appartement il y a quelques mois. Il semblerait d’après
nos enquêteurs qu'il se soit suicidé.</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">-
J'en suis attristé. Il nous aurait été d'une grande utilité. Il
faudra que nous reparlions de tout cela plus tard. » dit-il en
pointant un doigt menaçant sur son interlocuteur avant de se
retourner vers les écrans géants.</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">«
Savez-vous pourquoi le D.A.S<span style="color: red;">2</span>
n'a rien signalé au moment des faits ?</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">-
Apparemment, les vieilles dames et les chats ne sont pas dans les
critères de menaces potentielles du système.</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">-
Des vieilles dames ?</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">-
Oui en effet. Après analyses des images de vidéosurveillance
biométrique par nos équipes nous avons remarqué que peu de temps
avant l’explosion, une vieille dame était rentrée dans le
bâtiment avec un chat dans une cage. Au début, nous n'avons pas pu
l'identifier sur les bandes, une énorme tache blanche apparaissait à
la place de son visage. Il aurait pu s'agir d'un reflet, mais sur ce
type de matériel c'est tout simplement impossible. <span style="color: black;"><span style="font-weight: normal;">En
corrélant</span></span><span style="color: red;"><b> </b></span>d'autres
sources provenant de caméras de technologie standard nous avons
enfin pu comprendre l'origine du problème. Ce que les agents de
sécurité lors du contrôle à l'entrée du bâtiment, compte tenu
de l'âge supposé de la vieille dame, pensaient être de simples
lunettes pour traiter une dégénérescence maculaire, était en
réalité un astucieux dispositif de brouillage. Les dites lunettes
étaient sans aucun doute équipées de leds infrarouges, invisibles
à l’œil nu mais très efficaces pour tromper les caméras
biométriques. Ainsi, la reconnaissance faciale devenait impossible.</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">- Je
vois. »</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Le
président se gratta le cou, puis saisit son téléphone, pour
demander à ce que l'on convoque en urgence le conseil de sécurité
de l'ONU.</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Les
dirigeants chinois, russe, français et anglais se réunirent sur
invitation du président américain. Contrairement aux idées reçues
les chefs d’États russe et chinois entretenaient une relation très
conviviale avec leur homologue américain. Ils se tutoyaient et
s'appelaient par leurs prénoms. Comme toujours l'ambiance était
plutôt décontractée pour une réunion au sommet.</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">«
Dis-moi, tu as bien reçu mes travers de porc et mon magret ? »
dit Ron à Xintao <span style="color: black;"><span style="font-weight: normal;">en
prenant l'accent français</span></span> et en lui tapant amicalement
l'épaule.</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">« Tu
as terrorisé tous mes paysans avec tes conneries!</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">- 13
000 cadavres de cochons et 1000 de canards dans les eaux du Huangpu.
Ça en fait du canard laqué et du porc au caramel ! » ajouta
l'Américain en passant derrière le Russe.</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">«
Je pensais que c'était Petrov. Du coup, je lui ai balancé un de mes
satellites dans l'Oural.</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">- Enfoiré
de <i>niakwé </i><span style="font-style: normal;">!</span>
C'était toi alors la fameuse météorite à Tcheliabinsk ! J'ai cru
que c'était ce salopard de Ron ! » s'esclaffa Petrov. </span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">« J'aurais
du m'en douter. <i>Les chats venus de l'espace,</i> du Petrov tout
craché. T'as bien failli m'avoir comme avec cette histoire à
Roswell. »</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">Tous
se regardèrent et explosèrent de rire. Quand le silence fut revenu
le président américain interrogea ses compères : « Non,
sérieusement les mecs c'est qui ? »</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">A
nouveau, ils se dévisagèrent les uns les autres à la recherches
d'un rictus mal dissimulé mais tous restèrent sérieux à la plus
grande surprise de Ron. Il se passa la main sur le visage en secouant
la tête : « Et merde... »</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: center;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;">FIN...Peut-être...</span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
<div style="line-height: 100%; margin-bottom: 0cm; text-align: justify;">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"> </span></span></div>
<div id="sdfootnote1" style="text-align: justify;">
<div class="sdfootnote">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: red;">1 </span>Outil
de détection expérimental, la version évoluée du détecteur de
mensonges, le fameux P300. Protocole utilisant un système
électroencéphalogrammes, des courants électriques prélevés par
électrodes à la surface du cuir chevelu, qui varient en fonction
de l'activité du cerveau. Activité qui se traduit par un signal
caractéristique lorsque le sujet reconnaît un visage, un lieu, un
objet ou nom. </span></span></div>
<div class="sdfootnote">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><br /></span></span></div>
</div>
<div id="sdfootnote2" style="text-align: justify;">
<div class="sdfootnote">
<span style="font-size: large;"><span style="font-family: "times" , "times new roman" , serif;"><span style="color: red;"><span style="color: red;">2 </span></span>Domain
Awareness System : Logiciel de lutte antiterroriste qui associe
un système d’analyses en temps réel aux images de
vidéosurveillance de la ville émanant de cameras et drones
volants, dans le but d’identifier des menaces potentielles.</span></span></div>
</div>
LIAM EGUREGLIAhttp://www.blogger.com/profile/06738344243799398878noreply@blogger.com0